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Le Serpentaire |
Posté par : Fifine - 27/10/2024, 17:47 - Forum : Critiques
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J'ai acheté le Serpentaire à l’Octogone de cette année. Je voulais découvrir les « romans dont vous êtes le héros – illustré « des éditions Makaka après avoir vu une émission de rôliste TV qui avait parlé de cette collection. J 'avais également eu une très bonne expérience avec la BdvelH « Loup-garous » du même éditeur.
Le livre est d'abord très beau. Je possède la version avec la couverture blanche et elle me plaît bien. Je ne suis pas sûre que je la préfère à la version avec la couverture noire. La feuille d'aventure est aussi stylée, notamment la page avec le dessin des fleurs. Les illustrations sont très nombreuses, bien plus que dans les LdvelH traditionnels. Normal, on parle de roman illustré où l'image ne se contente pas d'être une simple illustration (même si ça m'aurait suffi personnellement). Pour ce qui est des illustrations, elles sont bonnes dans l'ensemble. Je trouve qu'un très bon travail a été fait sur les environnements, je suis en revanche moins convaincue par le dessin de certains personnages, qui est assez inégal de mon point de vu. Les illustrations sont toutes en couleur ce qui change aussi des livres traditionnels du genre. Personnellement, j'ai une préférence pour les illustrations à l'encre, mais j'apprécie vraiment de voir un style différent. Ces illustrations contiennent des indices, des numéros cachés et des éléments à ramasser. J'ai trouvé cette idée très intéressante personnellement et je trouve qu'elles sont assez efficaces pour enrichir le jeu.
Les règles ont vraiment de bonnes idées, j'apprécie notamment le fait que ce soit le joueur qui choisit la valeur de ses caractéristiques. Au moins, pas de dés pour déterminer l'habileté ici, chose que je déteste dans d'autre LdVelH. J'ai surtout orienté mon personnage vers l'habileté et la discrétion et complètement négligé la force qui me semblait moins utile ( spoiler : la force est très utile à un certain chapitre du jeu). Cependant, cette liberté de choix des statistiques est un peu effacé par l'équipement. En effet, l'équipement augmentera vos statistiques et comblera les caractéristiques que vous avez choisi de négliger (la force pour moi). Ses statistiques sont importantes pour la gestion des combats. L'habileté étant un bonus pour les jets d'initiative et la force pour les jets de dégâts. Les dégâts sont déterminés par un dé 10, les combats sont donc expéditifs puisque les points de vigueur des ennemis dépassent rarement la dizaine et que votre personnage a environ 20 points de vigueur avec son équipement. C'est une bonne chose pour moi qui apprécie rarement les combats à rallonge. La discrétion, quant à elle, peut vous permettre d'éviter des combats en assassinant vos ennemis furtivement. A noter le système de progression qui permet à votre personnage de s'améliorer. A chaque combat ou jet de caractéristique, vous gagnez des points d'expérience de capacités et une fois qu'on a accumulé 20 points, on augmente d'un point une caractéristique de notre personnage au choix. Bon, j'adore les systèmes de progressions donc forcément, ça me parle. Il me semble que j'ai augmenté au moins trois fois, peut-être quatre, caractéristique durant la partie.
A côtés des caractéristiques générales, il y a un système de talents (tir, savoir, manipulation, mêlé, équitation, crochetage) avec lui aussi un système de progression. Ce système de progression marche plus ou moins de la même façon que celui des caractéristiques. En gros, vous obtenez de l'expérience dans un talent pour lequel vous avez réussi un jet de dés. Cependant, mes talents ont nettement moins progressé que mes caractéristiques. J'ai en gros progressé d'un niveau que dans trois d'entre eux : savoir, tir et mélé (sic !, je voulais un assassin furtif moi, pas un gros bourrins. Mais le jeu ne vous pas tout le temps le choix). Bien entendu, pour ceux qui veulent surtout utiliser du tir car ils trouvent que les assassinats discrets ont trop la classe, il faudra penser à gérer vos munitions. Je trouve que l'utilisation des talents est assez inégale : certains sont plus importants que d'autres. L'équitation sera rarement sollicitée alors que j'ai l'impression que la mélée est régulièrement imposée. Je trouve néanmoins que le système fonctionne bien. J'ai beaucoup aimé quand le jeu nous donne le choix entre faire des jets de caractéristiques ou d'un talent particulier pour régler une situation. La question était pour moi dans ce cas-là quel type de points d'expérience je voulais recevoir pour façonner mon personnage.
A noter l'existence de points de destins qui permettent occasionnellement de décider du résultat d'un jet de dés ainsi que la possibilité de concocter des potions avec des fleurs que nous avons trouvées dans les illustrations. Je trouve la dernière idée particulièrement sympathique (même si j'oubliais souvent de vérifier s'il y avait ces fameuses fleurs dans les illustrations...)
Donc, pour ce qui est des règles, j'ai adoré. J'aime choisir mes statistiques et faire évoluer mes personnages. J'aime quand il y a de la gestion de munitions et j'ai beaucoup aimé l'idée de faire des potions. Le système fonctionne d'ailleurs très bien. En plus d'être simple, il est très fluide et on évite les combats au ralenti d'une certaine série dont je ne donnerai pas le nom. Néanmoins, j'aurais préféré que le jeu soit plus difficile. Je n'ai perdu qu'une fois à cause d'un jet raté et car j'ai été assez stupide pour avoir oublié d'utiliser un point de destin. Les combats, à moins de malchance absolue, ne représentent qu'une difficulté moyenne car les ennemis ont tous des statistiques bien plus faibles que les nôtres. Je comprends que beaucoup apprécie la sensation de puissance, mais moi j'aime aussi qu'on me pousse dans mes retranchements et ça n'en a pas été le cas dans le Serpentaire (j'ai juste sué contre Hector et Orto). Je regrette aussi qu'on soit trop souvent obligé de combattre. Les combats sont palpitants même s'ils restent faciles, donc ce n'est pas un vrai problème, mais j'aurais préféré que l'option discrétion soit plus souvent disponible.
Mais bon, je pinaille car globalement, j'ai vraiment aimé le système de jeu.
Maintenant, parlons de l'aventure en elle-même. J'avais peur dans les premiers paragraphes de me trouver face à une histoire trop classique avec des rebondissements visibles à cinquante kilomètres. Spoiler : je me suis trompée !
L'aventure est intense et épique, elle va bien plus loin que la simple histoire de vengeance. Le récit est rythmé avec des moments vraiment sympathiques. J'ai aimé par exemple la fuite du personnage de Rivelac, la rencontre de certains personnages assez marquants et d'autres scènes que je ne veux pas spoiler. Les paragraphes sont parfois longs et prennent bien le temps de décrire l'évolution de l'histoire. J'ai trouvé l'ensemble palpitant et je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Je pense en revanche que le jeu est assez linéaire et donc pas forcément bien rejouable.
J'ai eu de l'empathie pour Arcan, le héros, même si j'ai tendance à moins m'attacher aux personnages doués (et oui, je préfère les loosers), et je me suis sentie investie dans sa quête. Il y a aussi un début de construction d'univers comme le laisse penser la carte à la fin du livre. Personnellement, j'ai une préférence pour les livre-jeu non linéaire mais le Serpentaire m'a prouvé qu'un livre-jeu linéaire pouvait aussi être très efficace (désolé, j'ai été traumatisée par certains OTP qui m'ont donné un a priori sur les récits plus linéaires)
J'ai beaucoup aimé le Serpentaire, c'était une aventure facile et donc pas très longue mais très palpitante. Bref, une réussite.
J'en profite pour poser une question à l'auteur : est-ce qu'il y aura une suite ?
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Fuck the IA !! |
Posté par : Gwalchmei - 07/10/2024, 11:20 - Forum : L'Atelier
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C’est vrai que je ne passe plus trop sur le forum, et donc on pourrait me reprocher de venir ici simplement pousser un coup de gueule de vieux con. Car s’en est un. Un gros, un velu. Avec une pointe d’incompréhension, mêlée de dégout et de fatalisme aussi.
Et après, j’arrête, promis, j’arrête (et oui, c’est rédigé d’une traite, à l’instinct, avec les pieds).
L’IA va tuer la création, point barre.
Elle a déjà bien commencé le travail en fait, et en très peu de temps. Elle est presque partout désormais. Faut arrêter de prendre tout le monde pour des lapins de six semaines. Beaucoup de gens ont déjà recours à l’IA pour les illustrations certes (c’est pour le moment encore difficile à nier, même si certains usent de prétextes complètement pétés, nous expliquant que « tu vois, ça m’aide à prendre des décisions, juste pour tester des trucs, des compositions, mais pas de panique hein ! C’est moi qui suis à la base du bouzin, on gère, c’est fait maison »), mais force est de constater, de manière plus insidieuse, que pour les textes, c’est la même limonade. Le pire, c’est qu’ici aussi, probablement, alors qu’il n’y a rien à gagner.
On vous voit ! AI Classifier (HIVE) sur Chrome fait pas mal le taff d’ailleurs. C’est assez édifiant. Assumez ! On s'en bat le steak à la rigueur, mais dîtes le !
RDV1, c’était un espace de partage de créations parfois maladroites mais toujours sincères. Des trucs qu’on sortait avec ses tripes et qu’on soumettait aux autres, avec de temps à autre une angoisse légitime d’être jugé ou pas aimé. On s’engueulait, on claquait la porte et on revenait. Mais c’était nous qu’on lisait, nos histoires, nos forces, nos faiblesses, notre imaginaire, nos fautes d’orthographe, nos errances.
Le plaisir bordel ! Quel plaisir il y a à utiliser ce genre de procédé ? À part nous déposséder de ce qui nous constitue vraiment, intimement, cette part de fragilité, de poésie. L’IA c’est sordide, c’est moche, ça souille ce qui échappait encore au matérialisme, au mercantilisme. Quel espace de liberté nous reste-t-il pour s’évader encore du tout « technologique », du culte de la performance, de la compétition ?
Ô IA, je te pisse à la raie !
Un peu comme sur chess.com, où des types utilisent un ordinateur pour te battre, alors que toi tu fais juste une partie d’échecs pour passer le temps dans la salle d’attente parce que tu comprends, faut aller vacciner Wilson le chat… T’en as rien à cirer de gagner ou perdre en fait. Tu pensais simplement passer un moment avec quelqu’un qui partage la même passion que toi à l’autre bout du monde. Ce qui fait la base de la vie, l’interaction avec le monde vivant. C’est assez vertigineux quand on y songe. Le type t’a battu donc, enfin son ordinateur, alors qu’il n’y avait aucun enjeu. Il s’est effacé sciemment pour laisser le programme gagner à sa place, mais peut-être se persuade-t-il quand même que c’est lui qui a remporté la victoire. Qu’est ce qu’il retire de cette expérience, quel intérêt ? J’aurai pu jouer directement contre son ordinateur dans ce cas, le type ne sert plus à rien, remplacé, rendu obsolète par un processeur… Mise en abime.
A terme, si on ne fait pas gaffe, je crains que ça effacera le vivant.
Autre exemple :
Un prof, un dimanche après midi se dit qu’il n’a pas encore pondu le sujet de dissertation pour le soumettre à ses élèves, le lendemain. Pas de panique, il demande une proposition à ChatGPT sur disons, au hasard « La raison et la vérité ».
Faisons-le, en direct.
Mon prompt « Donne-moi un sujet de philosophie de niveau terminale avec comme thème la Raison et la Vérité »
Réponse de ChatGPT « La raison est-elle un guide suffisant pour atteindre la vérité ? ». Ce sujet invite à réfléchir sur le rôle de la raison dans la recherche de la vérité, en s'interrogeant sur ses limites et sur les autres moyens possibles pour y parvenir (intuition, expérience, croyances, etc.). Il permet d’aborder des philosophes comme Descartes, Kant ou encore Nietzsche, qui ont proposé des visions différentes du rapport entre raison et vérité.
Parfait ! Imaginons qu’il soumette le sujet tel quel à sa classe. Le sujet paraît chiant, pour Timéo, élève pressé, qui demande direct à ChatGPT de lui pondre une dissertation sur le sujet en question.
Je vous mets juste le début :
« Introduction
Depuis l’Antiquité, la raison est perçue comme l’outil par excellence permettant à l’être humain d’accéder à la vérité. Descartes, par exemple, a érigé la raison en fondement de sa méthode philosophique, estimant qu’elle permettait d’établir des certitudes indubitables. Mais la question demeure : la raison suffit-elle à elle seule pour atteindre la vérité, ou bien ses limites nécessitent-elles le recours à d’autres moyens, comme l’expérience sensible ou la foi ? En effet, si la raison semble être un guide fiable vers la vérité, elle est également sujette à des erreurs et à des biais. Pour répondre à cette question, nous examinerons d’abord en quoi la raison apparaît comme un outil privilégié d’accès à la vérité, avant de mettre en lumière ses limites, pour ensuite explorer la nécessité de la compléter par d’autres moyens d’accès à la vérité.
I. La raison comme outil privilégié pour atteindre la vérité
La raison est souvent considérée comme le moyen le plus fiable pour atteindre la vérité, car elle permet de penser de manière logique et cohérente, d’établir des principes universels, et de démontrer des conclusions. Ainsi, la raison constitue un instrument de connaissance qui, en s'appuyant sur la logique, permet de s’approcher du vrai….
Blablabla »
Ok, dissertation effectuée en 15 secondes, je ne relis pas, je la rends direct au prof.
Sauf que le prof a pas le temps de corriger donc il copie-colle la dissertation et demande à ChatGPT de mettre une note et une appréciation.
Mon prompt « Je suis prof de terminale, merci de noter cette dissertation et de mettre une appréciation ».
Réponse de ChatGPT « Note : 18/20. Appréciation : Cette dissertation est très bien construite, avec une structure claire et une progression logique dans l'argumentation. L'introduction pose bien la problématique, tout en rappelant des références philosophiques classiques comme Descartes, Kant et Pascal, ce qui montre une solide connaissance du sujet. La transition entre les parties est fluide, et chaque argument est illustré par des exemples pertinents, notamment des références à des philosophes majeurs, ce qui renforce la crédibilité de l'analyse.
Les limites de la raison sont bien développées, et l'ouverture vers la nécessité d’autres moyens pour accéder à la vérité, comme l'expérience sensible ou la foi, est pertinente et bien articulée. Les citations sont judicieusement employées et éclairent bien les propos.
Quelques pistes d'amélioration : - Il aurait été intéressant de pousser plus loin l’analyse sur le rôle de la raison dans un monde scientifique contemporain (comme le suggère la conclusion), en apportant des exemples plus actuels ou en explorant des perspectives plus modernes.
- Un approfondissement sur le lien entre intuition et raisonnement, notamment en expliquant davantage en quoi l’intuition diffère ou complète le raisonnement logique, aurait également renforcé l'argumentaire.
En somme, un excellent travail, bien documenté et clairement structuré. Continuez ainsi ! »
Voilà, voilà… Où est l’humain là-dedans ? Zéro interaction, zéro cognition.
C’est ça que l’on veut ? Un monde absurde où se sont les machines qui se parlent entre elles et dans lequel on devient juste un medium de leur communication en pensant encore contrôler quoi que ce soit ? Après le gène égoïste, l'IA égoïste ?
Effrayant.
Quand on ne pourra plus distinguer le vrai, du faux, on se contentera du faux. Parce que ce faux deviendra le standard. Un standard facile, aseptisé, algorithmisé, prédigéré. On s’habituera. Y a bien des gens qui font la queue au MacDo. Mais le faux bordel, c’est sans consistance, ça brise tout, la confiance, l’altérité, le partage. C’est une bombe à fragmentation.
Et puis, au-delà de l’aspect vénal poussé par une volonté commerciale, ou alors, quand il n’y a pas de velléité marchande, la recherche de reconnaissance à moindre frais peut-être (un Ego Trip omniprésent dans cette société de performance), cela va jeter la suspicion partout et sur tout le monde.
Un peu comme dans le milieu cycliste, où, forcément dès qu’un mec réalise une performance, le soupçon entache immédiatement sa réussite. Et pour filer la métaphore du monde du vélo, forcément si des mecs qui ne se dopent pas et qui s’entraînent comme des malades, se font battre par des types qui trichent, et qui ne sont jamais inquiétés, deux solutions s’offrent à eux : arrêter la compétition ou faire comme les autres, tricher. Même dans des critériums à deux balles, ici en Bretagne, des courses amateurs du dimanche, t’as des mecs qu’arrivent chargés…
Mais bordel ! Dans quel but utiliser lA pour remplacer notre capacité à créer, à inventer des mondes, à imaginer ? La productivité, la performance ? Ah donc quand les machines baiseront à notre place, on baisera plus ? Et le plaisir de la création, de faire un truc par soi-même, se confrontant à son intériorité, à son vécu, ses limites, ses souffrances parfois, c’est de la merde en boite ?
Ça me dépasse.
Quand, grâce à l’IA on pourra pondre 50 livres dont vous êtes le héros par jour, on devra le faire ? C’est incroyable la fascination de l’être humain pour la technologie. C’est si dur à comprendre que ce n’est pas parce que c’est réalisable qu’il faut obligatoirement le faire !
J’ai un fusil, mon voisin me fait chier, je bute mon voisin… Absurde ? Pas tant que ça. Je ne bute pas mon voisin car si je fais ça, je vais en zonzon. Mais si c’était toléré, est-ce que je le ferai, maintenant que la perspective de la peine s’est envolée ?
C’est débile ? Ça n’a rien à voir ? Ok, alors parlons de problèmes plus concrets. A force de ne pas appréhender les externalités négatives de toutes ces « innovations », les rétroactions, les effets délétères à tous niveaux, on fonce dans le mur.
Ah oui, j’entends déjà les adeptes aveuglés m’expliquer que « Oui, mais en médecine, pour la gestion des systèmes énergétiques, blablabliblabla… ». C’est l’arbre qui cache la forêt. À chaque fois qu’on met sur le marché une nouvelle technologie, on nous explique qu’il y a un tas d’applications essentielles pour notre bien-être, la société… Et mon cul sur la commode ! On n’arrête pas le « progrès » hein !
Sans qu’on ne parvienne jamais à définir ce mot « Progrès » autrement que par le prisme de la performance… Quelle connerie. Et au bout du compte, ne reste que des usages de merde poussés par la recherche de profit, point ! La 5G ? Pour avoir des aspirateurs connectés, des barbecues connectés ! Un barbecue connecté, sans déconner. Qui envoie une alerte au gros Gérard en train de siffler son apéro et déblatérer avec ses potes, « Ouai, tu vois le RN, on n’a jamais essayé », et hop une vibration dans son cul, pour lui dire que ses merguez sont trop cuites… C’est le progrès donc. À la fin, ce sont toujours des usages militaires et de maximisation des profits qui l’emportent, sans regard pour les dégâts causés sur les écosystèmes, sur les gens, sur le social.
Ok, je m’éloigne du sujet initial. Mais s’éloigner, digresser, l’imprévu, c’est la définition même du mot exister, hein !
Or, ce qu’on nous promet, c’est un affadissement de la pensée, un conformisme de l’esprit, une omniprésence de la supervision par l’IA.
Car il ne faut pas s’y tromper. L’IA est beaucoup plus qu’un outil qu’on maitriserait sans peine. Le propos sur l’IA, qui ne serait qu’un algorithme prédictif, un modèle de langage, me fait d’ailleurs penser à la critique virulente qu’on opposait à Darwin (et qu’on continue d’opposer) à la théorie synthétique de l’évolution.
Parce que Darwin écrivait sur l’aspect universel des instincts sociaux, évoquant par exemple que les fourmis « reconnaissent leurs camarades après plusieurs mois d’absence et éprouvent de la sympathie les unes pour les autres », son propos était invariablement disqualifié. On remettait soudain en cause l’aspect sacré de l’homme, sa prétendue singularité, lui, être incarné ayant hérité d’un monde créé pour lui.
J’écris très modestement un livre sur la science et j’ai un brouillon qui explique un peu mieux cela :
« Patrick Tort nous renseigne tout au long de ses ouvrages sur la notion d’anthropomorphisme, souvent dévoyée. Comme le terme « individu », dont le sens premier est biologique et descriptif, il est recouvert d’un habillage fallacieux qui dénature son sens tel qu’utilisé par Darwin. Le naturaliste anglais nous propose une articulation entre l’histoire naturelle et la morale, une articulation qui serait matérialiste, naturaliste, sans recourir à la métaphore (incompréhensible) du « saut », du schisme entre monde animal et humain, que la plupart des philosophes et moralistes (Kant y compris) énoncent, considérant que l’on ne peut parler de morale et d’éthique qu’à partir de l’homme, comme étant l’apanage de l’homme. Ils balayent ainsi toute la biologie, réfutent la filiation dans le vivant, l’apparentement, jusqu’à la question de nature, forcément différente entre l’homme et l’animal. L’homme serait déterminé, aurait un but ; l’animal serait à son service, errant, sans conscience, de manière mécanique, en attendant un peu de considération de notre part, comme s’il espérait notre regard pour entrer dans le monde des vivants, désormais affublé d’un nom, d’une fonction, d’un rôle.
L’anthropomorphisme reste une question fondamentale, car Darwin est lui-même accusé de cela lorsqu’il parle du sentiment de la beauté chez les oiseaux ou des jeux de séduction. Pourtant, il emploie les seuls mots dont il dispose, ceux de l’humain, mais dans un dessein naturaliste et descriptif. Les mots de la seule intériorité animale possible qui peut se connaître elle-même, c’est-à-dire la nôtre. Quand il parle de l’intelligence des oiseaux, il se réfère à sa propre intelligence. L’intelligence humaine sera toujours juge de l’intelligence animale. Darwin évoque l’effort de séduction, la beauté, car il cherche, animé par une démarche naturaliste, à trouver dans le comportement animal un primordium de ce que nous connaissons nous-mêmes, et que nous appelons précisément sentiment de la beauté, séduction, conquête. « Il (Darwin) n’anthropomorphise pas l’animal, il zoologise l’homme », précise Patrick Tort. Car l’homme s’inscrit dans l’animalité. Ce n’est donc pas de l’anthropomorphisme, mais une didactique du transformisme au sens propre. Nous sommes comme eux, ils sont comme nous sous certains rapports. La différence entre nous n’est pas une question de nature, mais de degrés. C’est un usage savant de l’anthropomorphisme, qui doit en même temps nous tenir à distance, ou du moins nous faire considérer avec prudence l’anthropomorphisme non savant, trop souvent idéologisé. »
Pourquoi cette longue digression et quel est le rapport avec l’IA ? Simplement parce que nous portons souvent sur l’IA, me semble-t-il, un jugement un peu hâtif en ne voyant là qu’un simple outil mécanique. La réaction presque épidermique me parait en tout point comparable à la répulsion face à la théorie darwinienne.
L’IA nous renvoie une image constructiviste, mécanique, désenchantée de nous-mêmes en réalisant des tâches que nous croyions intrinsèquement nôtres et qui sont tout à fait accessibles à un ordinateur. En fait, cela démystifie tout un tas de concepts, cela fait s’écrouler une pyramide d’illusions sur notre propre nature.
Quelque part, ça pourrait être presque salvateur ! L’homme est un animal vaniteux. Nous détruisons cette planète et tous les êtres vivants qui la peuplent dans une folie aveugle, une course vers la performance, la production, les chimères du progrès. Tout cela au nom de notre prétendue supériorité, de notre incroyable intelligence. Et qu’est-ce qu’on voit ? Que les LLM font à peu près tout ce que pensions être l’apanage de l’esprit, souvent en beaucoup mieux. On a construit un miroir qui nous renvoie notre véritable image, laide et nihiliste, organique, désincarnée.
Faut-il alors, pour autant, renoncer à ses rêves, ses espérances, sa spiritualité ?
Pour notre pré carré à nous, c’est vraiment triste. Dommageable s’il faudra pour un concours comme le YAZ tester certains paragraphes des œuvres proposées pour voir s’il y a de l’IA dedans, (dans le cas où les gens qui y ont recours ne le précise pas…)
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Se réinventer. Ou pas. |
Posté par : Voyageur Solitaire - 05/10/2024, 15:19 - Forum : L'Atelier
- Réponses (11)
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Sujet qui, selon moi, peut s'appliquer à toutes les formes de création. Mais concentrons-nous sur l'écriture.
Il y a parmi nous certains qui ont écrit de nombreuses AVH et qui ont ainsi imprimé à leurs textes un style, une "patte", des textes dont on reconnaît assez rapidement l'auteur. Avec ses qualités et ses défauts. Ce qui nous amène à ce sujet :
Faut-il chercher à se réinventer ?
Faut-il chercher à aller au-delà de ce que l'on appelle souvent "sa zone de confort" ? Corriger ses points faibles, tenter un autre genre, faire quelque chose de différent et, pourquoi pas, surprendre. Eviter de stagner, de rester dans son petit confort, avec la crainte de lasser, de faire plus ou moins toujours la même chose. Mais aussi au risque de se planter... De déconcerter, de décevoir.
Sous un autre angle, ne serait-ce pas aussi se renier, se trahir ? L'important n'est-il pas de rester fidèle à soi-même ? Peut-on reprocher à un VS de faire du VS, à un Outremer de faire du Outremer, à un Grattepapier de faire du Grattepapier (exemples pris au hasard sans intention particulière) ?
Se réinventer, oser, peut s'avérer un challenge excitant mais peut aussi devenir rapidement très casse-gueule.
Est-il possible de se réinventer sans se trahir ? De proposer quelque chose de différent tout en restant fidèle à soi-même ?
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