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Il y a actuellement 414 utilisateurs connectés. » 3 Membre(s) | 411 Visiteur(s) Feldo, Kermit
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| [Chroniques Crétoises 1] La Vengeance d'Althéos |
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Posté par : Fitz - 14/02/2012, 21:49 - Forum : Autres séries de la collection LDVELH
- Réponses (2)
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Même si je ne peux encore pas juger la série dans son ensemble, ce premier Chroniques Crétoises fait à mon sens partie du gratin des LDVELH, de ces livres-jeux accomplis, réussis et qui par leur ampleur, leur originalité et leur qualité sont quasiment incontournables. Un contexte unique (si
l'on excepte le très moyen Voyage d'Ulysse) avec la Grèce antique et sa célèbre mythologie le rend déjà à lui seul très intéressant, d'autant plus que les trois auteurs (original ça aussi) semblent bien connaître leur sujet. On y apprend une foule d'informations sur cette époque, ce pays et ses légendes, on y croise nombre de personnages et de créatures renommés, les rencontres sont des anecdotes et des épisodes tirés de cette mythologie et l'ambiance est fort bien rendue avec de jolies
descriptions du paysage, du climat et de la végétation qui nous transportent dans univers méditerranéen très agréable avec son soleil ardent, ses cigales, sa mer d'émeraude mais aussi ses collines couvertes de pinèdes, son architecture si caractéristique... C'est vraiment dépaysant et agréable que de se sentir évoluer dans un cadre aussi pittoresque et aussi merveilleux puisque on peut y rencontrer une divinité à chaque virage de la route. Le médiéval-fantastique que j'aime
tant ne m'a pas du tout manqué.
Le scénario n'est malheureusement pas à la hauteur de cette ambiance si réussie. Il s'agit d'un long voyage à travers toute la Grèce méridionale, on a vraiment l'impression de faire du tourisme et de
découvrir en étranger les coutumes de chaque cité que l'on visite. Il n'y a même pas d'objectif mineur à l'intérieur de l'histoire, chaque péripétie ne se déroule que sur une dizaine de paragraphes grand maximum ; les rencontres intéressantes sont nombreuses mais pas assez développées. On se rend d'un lieu à l'autre en tachant d'avoir la bonne attitude devant chaque évènement intrigant, on se contente de survivre, d'accumuler de nouvelles protections et des points d'honneur jusqu'à notre arrivée à Athènes. A la capitale, la recherche de notre père est déjà plus motivante puis on accomplit un nouveau voyage, maritime cette fois, jusqu'à la Crète. C'est tellement dommage que des aventures plus longues ne nous tiennent pas en haleine (comme la conspiration contre le roi de Thèbes), qu'il n'y ait pas plus de ressorts dramatiques ou qu'on n'ait pas de compagnon attachant par exemple. Il s'agit surtout d'une série d'épreuves souvent imposées par les dieux.
Les dieux justement, j'ai beaucoup aimé. Ils nous parlent, ils sont très "humains" puisqu'ils marchent parmi les hommes, ont une enveloppe physique mais surtout, une sensibilité et des faiblesses qui les rendent très proches de nous même si leurs pouvoirs sont infinis. Là encore il s'agit d'une caractéristique de la mythologie grecque qui est respectée par les auteurs. Le choix initial d'un dieu protecteur n'est pas primordial pour la réussite de notre quête mais donne une saveur différente à chaque tentative, ce qui est vraiment très appréciable. Aphrodite est ainsi sensuelle, aguicheuse et terriblement érotique même si nos contacts avec elle ne sont qu'à peine suggérés (malheureusement), mais aussi étourdie, complètement hédoniste et limite écervelée. Apollon est mystérieux, ne parle qu'en énigmes et transpire la sagesse, la paix, tandis que sa
capacité à nous faire consulter l'Oracle sans crainte donne le sentiment que nous-même avons une prescience divine. Athéna est la vierge guerrière mais prudente, a une élocution très particulière puisqu'elle parle en zézayant. On sent bien au cours de notre voyage qu'elle est la divinité la plus vénérée dans le pays, la protectrice de la Grèce et de sa capitale éponyme. Héra représente l'autorité à la fois sévère et maternelle quand elle nous parle, capable d'une affection gauche comme de remontrances sans concession. Sa jalousie légendaire envers les jolies femmes susceptibles de faire tourner la tête de son Zeus de mari n'est pas non plus oubliée. Arès est le guerrier dans toute sa
splendeur. Seul l'héroïsme compte pour lui et sa diction est très militaire : saccadée, en phrases directives n'excédant pas trois mots. Il semble dénué de tout sens de la psychologie et de l'empathie. Quant à Poséidon, il est cassant, bougon et désagréable, ne cessant de nous rabaisser en mettant en exergue les qualités de notre frère et de notre père tout en pointant le doigt sur nos propres points faibles. Les six divinités protectrices sont sans doute les personnages les plus intéressants et les mieux décrits du bouquin, une bonne idée.
Une moins bonne idée est l'Oracle. Les nombreux paragraphes en italique permettent de se rendre à de nouveaux paragraphes mais sans renvoi direct, il faut penser à ajouter 20 au paragraphe en cours. Il s'agit d'un appel à un certain sixième sens. Cependant, cette aide est très aléatoire : trois fois sur quatre ce sera une alternative malheureuse et coûteuse en points d'honneur et/ou de honte et il est impossible de deviner à l'avance s'il faut l'utiliser, seuls les échecs permettent d'acquérir de l'expérience en la matière. Bref, cet Oracle n'est pas très satisfaisant d'un point de vue ludique mais également pour le récit, ça a cependant le mérite de l'originalité.
Les notions d'honneur et de honte sont par contre plus intéressantes, génératrices de stress puisqu'on risque le suicide, de choix tactiques supplémentaires dans les combats et d'une manière générale, sont gratifiantes pour le joueur à la manière de points d'expérience. Enfin le système de combats est novateur et finalement bien plus réussi que dans mon souvenir. Les rixes se résolvent en quelques lancers de dés, sans calcul alambiqué et sont souvent très risquées puisqu'on peut perdre en trois touches. Simplicité, rapidité et dangerosité : trois attributs positifs pour l'action dans les LDVELH. Bien sûr, le système fait la part belle à l'aléatoire, surtout en début de quête alors qu'on est sous-équipé. Mais plus on avance, plus on trouve des pièces d'armure et des armes performantes qui nous distinguent peu à peu des adversaires communs. Au début, on peut se faire tuer par le moindre loup ou bandit mais vers la fin, avec une bonne épée, un casque, un bouclier et un plastron, on devient bien plus difficile à battre. Cette gestion de l'armement est assez satisfaisante, d'autant plus que l'on peut dépouiller nos adversaires et à l'inverse, en perdre en cas de reddition. Un point négatif à ce propos : on nous propose toujours de nous rendre, de fuir ou d'invoquer Zeus en cas de défaite mais ces options sont souvent synonymes de défaites à plus ou moins long terme vu ce qu'on y perd en honneur, honte et armement.
Donc j'ai apprécié le jeu dans ce premier épisode de la trilogie. Juste dommage qu'il soit trop facile à mon goût. J'ai terminé à ma 4ème lecture alors que le livre fait plus de 600 paragraphes. Comme les routes sont plutôt diversifiées et que les différents protecteurs sont intéressants, j'aurais bien aimé une peu plus de challenge, ça ne m'aurait pas dérangé du tout de tester les deux dernières divinités. Pour l'anecdote, j'ai gagné avec Athéna. Chaque protecteur est intéressant car ils sont utilisés tous régulièrement ou proposent des capacités utiles. Le point de protection supplémentaire de la déesse guerrière est quand même bien sympa tout comme le fait d'éviter des pertes de points d'honneur avec l'Oracle. J'ai bien aimé ma première mort où je me suis suicidé de honte après une partouze éthylique avec des dryades et des satyres (ça m'a fait pensé à Interlude Sylvain). Trop utiliser l'Oracle à mauvais escient est très dommageable car je suis à nouveau tombé sur ma propre lame dans la maison de mon père. Enfin, le colosse de bronze final m'a terrassé avant que je ne parvienne en Crète.
La structure de l'aventure est bien également. Peu de linéarité, la possibilité de visiter des villes différentes en empruntant divers chemins qui génèrent des rencontres variées est toujours satisfaisante dans le cadre d'un LDVELH. Cela m'a fortement fait penser à la Vengeance du Ninja dans sa forme : quête longue quel que soit le chemin emprunté, passages obligés intéressants, rencontres diverses, possibilités de relecture grâce aux différents protecteurs / compétences de ninja... J'adhère complètement à ce schéma.
Vraiment dommage que le scénario ne soit pas plus dense, plus surprenant et étayé par des rencontres plus marquantes car il s'agit sinon d'un bon LDVELH doté en plus d'un style de haute volée. Sur ce dernier point, la seule chose qui m'ait gêné est une abondance de métaphores et de
comparaisons dans l'exercice descriptif ("tel le lion triomphant qui...." ; "de la même manière que le ciel s'empourpre..." etc...).
Sinon, c'est vraiment agréable à lire en plus d'être sympathique à jouer.
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| Les éditions Walrus recherchent des livres dont vous êtes le héros |
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Posté par : Le Morse - 14/02/2012, 14:21 - Forum : Les livres dont VOUS êtes le héros
- Réponses (12)
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Bonjour à tous!
C'est avec joie que je découvre ce forum et ses habitants: je me suis donc permis de m'inscrire afin de me présenter et de faire une annonce.
Les éditions Walrus sont des éditions numériques, c'est à dire que nous publions des livres au format epub, exclusivement sur des supports tels que les iTrucs, les tablettes, les readers, etc. Nous sommes des spécialistes du livre numérique dit "enrichi", c'est à dire multimédia ou avec une expérience de lecture augmentée. Mais vous aurez un très bon aperçu de nos productions sur notre site www.walrus-books.com
Tout cela pour dire que nous sommes entrés dans une phase de recherche active de projets de livres dont vous êtes le héros. Nous comptons bien redonner ses lettres de noblesse à un genre depuis trop longtemps délaissé des éditeurs et des libraires. Mais pour cela, nous avons besoin de vous, amis auteurs! Je vous informe donc que les soumissions sont ouvertes. Vous pouvez me contacter via ce forum, ou sur mon adresse perso.
Notre premier ebook dont vous êtes le héros sortira d'ici quelques jours. Vous le retrouverez sur notre site, bien sûr, mais surtout chez tous les bons libraires en ligne. Il a été spécialement écrit pour le support tablette.
Très bons jeux à tous, et à bientôt j'espère!
Julien
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| [La Loi du Sabre] Le Monastère Oublié |
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Posté par : ashimbabbar - 12/02/2012, 19:34 - Forum : Critiques
- Réponses (6)
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Ce second tome de La Loi du Sabre a les mêmes qualités que le premier.
Yasaka tout d’abord, qui est indiscutablement la meilleure rendition d’un samouraï dans un LDVH. Plus encore; le livre dit « Vous êtes Yasaka » et véritablement il nous fait vraiment voir les choses comme lui, de son point de vue ( son détachement envers les cadavres mutilés qu’il sème sur son chemin est très proche du guro japonais ).
Les aventures de Yasaka-san, et le style dont elles sont écrites, sont l’autre atout sérieux de ce LDVH .Qui pourrait oublier tout l’épisode de la rencontre avec le crocodile géant des marais de Lei Hia, les combats avec les Trois Dévorants… la quête du mage Pei Zhong… le lion d'eau…
Surtout, on constate un net progrès par rapport au premier où les péripéties s’enchaînaient sans autre raison réelle que de remplir le livre. On comprend ici que sa mission demande avant tout qu’il se purifie lui-même et une bonne partie de ces aventures en sont des étapes, qui révèlent d’ailleurs une connaissance sérieuse du taoïsme.
Comme tous les Headline, c'est un anti-OTP. Je compte cela comme un atout.
Au niveau des défauts, ce sont eux aussi les mêmes que dans le premier tome.
- le grand n’importe quoi historique, tout d’abord
Vous vous souvenez sans doute de la présentation de l’armée chinoise comme d’une masse d’incompétents bénéficiant d’une haute technologie et du petit discours, “Samouraï, loin d’être le combattant du passé, tu es le guerrier de l’avenir…” Très bien, c’est complètement faux. La seule supériorité technique chinois ( et des coréens, sur terre ) était l’artillerie, mais celle-ci était trop peu mobile pour servir à autre chose qu’aux opérations de siège.
Autrement, si Yasaka avait VRAIMENT combattu en Corée, il aurait pu voir le tir réglé des mousquets des samouraïs faucher les vagues de cavaliers-archers coréens et chinois…
C’était une autre histoire sur mer où les vaisseaux coréens équipés de canons et, pour certains, cuirassés, ont régulièrement anéanti les flottes japonaises.
Il est dommage que le livre nous resserve l'opposition moisie entre les méchants eunuques qui pervertissent les volontés de l'Empereur et les vertueux ministres.
Il nous prive aussi d’une occasion en or de faire rencontrer à Yasaka un des jésuites qui gagnaient de l’influence à la cour impériale. Il est vrai que cela pourrait le faire vaciller dans ses certitudes, et qu’alors il s’effondrerait; prisonnier de sa mission, d’un code arbitraire et d’une vision idéalisée du passé, il est dépourvu de la largeur et de l’indépendance d’esprit du Prêtre Jean.
- le système de combat foutraque; là c’est comme précédemment mais en pire.
Les combats non seulement déséquilibrés dès le départ vu le système ridicule qui les gère mais encore ABOMINABLEMENT faciles. Comme toujours dans la série, vous pouvez passer directement à la suite dès qu'il est question de la technique ichi: sur une capacité moyenne sabre long+ sabre court de 14/14, l’adversaire le plus puissant, le Démon des Hauts-Fonds, a 1 chance sur 36 de nous infliger 1 point de dommages et 1/12 de n’être pas blessé. Une petite pensée pour lui.
Mais même quand combats se livrent avec d’autres armes il n’y a guère que le Cadavre sanglant ( obligatoire 7/7/11 ) et le Dragon du Fleuve Jaune ( non obligatoire 8/8/1 chance sur 3 de le tuer ) qui présentent un quelconque challenge.
La scène qui résume le mieux ce LDVH est le duel HALLUCINANT contre le guerrier de marbre qui devient chair au même rythme que nous nous pétrifions. Cette scène aurait fait la réputation de n’importe quel auteur d’Heroic Fantasy ( j’ai encore mordu les pieds de mon lit dans un paroxysme de rage jalouse en la relisant… hum, bref). Mais aussi n’importe quel auteur de LDVH aurait trouvé une façon de simuler cela. Eh bien là non, il le dit juste pour faire joli; c’est juste un adversaire qui avec 8/8 en attaque et défense contre nos deux sabres ne va pas faire long feu, shlak shlak shlak et c’est fini.
On est confondu de voir autant de talent aussi complètement gâché.
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| Le premier paragraphe |
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Posté par : Voyageur Solitaire - 09/02/2012, 11:08 - Forum : L'Atelier
- Réponses (360)
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Si vous êtes d'accord, je vous propose ce topic que j'ai également mis en place sur "La taverne" il y a quelques temps.
Il y a beaucoup d'AVH à lire et se décider est parfois difficile, surtout quand on manque de temps. Dans ce but, et également pour faire connaître ses oeuvres ou donner envie aux autres de les lire, je vous propose d'écrire ici le premier paragraphe de vos AVH (ou de celle(s) que vous écrivez en ce moment). Histoire de donner une idée de votre oeuvre, un bref aperçu, plus parlant qu'un banal résumé de deux/trois lignes.
Donc, pour ma part :
Lîle des dieux sauvages (terminée, relecture en cours)
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Un vent pur et vif gonfle la voile de toile rayée de votre embarcation. Cette dernière file à vive allure sur les flots éclaboussés de soleil. Au loin, l'île de Feu semble se hisser, vague après vague, de plus en plus proche, le cône de son volcan se découpant sur le bleu dur du ciel. Une nuée de souvenirs vous revient en mémoire alors que vous approchez… De passage dans la région, vous vous êtes dit qu'il serait temps d'aller saluer vos anciens alliés, ceux que vous avez délivré du joug du Roi-Lézard autrefois. En effet, après la déroute de ce dernier et de ses troupes, les nains et autres captifs que vous aviez libérés ont décidé de rester sur l'île et de reprendre à leur compte l'exploitation des mines d'or. Ils se sont installés dans l'ancienne colonie pénitentiaire, formant une petite communauté vivant en autarcie. Le temps a passé depuis, mais vous ne les avez pas oublié et c'est pourquoi, profitant de votre passage dans cette région, vous vous êtes décidé à aller les voir. La petite chaloupe à une voile achetée à ce pêcheur de la Baie de l'Huitre va vous permettre de rejoindre l'île rapidement.
Effectivement, peu de temps après, l'étrave de votre embarcation heurte doucement le fond de sable et vous sautez dans l'eau , tirant votre esquif sur la grève. Une sensation familière vous envahit devant la masse épaisse de la végétation d'un vert tropical bordant la plage. Au-dessus de vous, des mouettes et des goélands tournoient dans la lumière, claquant des ailes comme pour vous accueillir et saluer votre retour. Ayant abordé par la côte nord de l'île, vous pouvez distinguer au loin la masse imposante de l'ancienne colonie pénitenciaire se dresser parmi les rochers. Il ne vous faudra qu'une journée pour la rejoindre, vous devriez y être en début de soirée. Mais pour vous y rendre, quel itinéraire allez-vous choisir ?
Allez-vous traverser la plage et pénétrer sous le couvert de l'épaisse végétation (rendez-vous au 42) ?
Ou préférez-vous longer cette même plage pour trouver un chemin plus facile d'accès (rendez-vous au 26) ?
L'été de la vengeance (en cours, environ 60%)
1
Le train ralentit avant de s'arrêter dans le sifflement de sa sirène et un panache de fumée. Vous descendez sur le quai inondé de soleil, regardant autour de vous. Il fait un soleil radieux en ce lumineux jour d'été, les palmiers ondoient doucement dans le vent et en forçant le nez, vous parvenez presque à sentir le parfum de la mer. Prenant votre valise, vous suivez les autres voyageurs qui entrent dans le hall de la gare, passant sous le panneau «Nice côte d'azur» suspendu à l'auvent métallique. A l'intérieur, les murs du hall sont tapissés d'affiches vantant les dernières liaisons ferroviaires entre la Côte et Paris, les derniers spectacles de music-hall à Monte-Carlo ou Cannes. Un peu désorienté par la langue française que vous maîtrisez correctement, mais dont vous avez perdu l'habitude, vous traversez le hall pour rejoindre l'extérieur. Devant le trottoir écrasé de soleil, vous remarquez tout de suite la superbe Delage qui attend, garée à l'écart. Le chauffeur en livrée vient aussitôt à vous en souriant, portant respectueusement sa main gantée à sa casquette :
- Bonjour Monsieur. Bienvenu à Nice ! Monsieur a fait bon voyage ?
- Bonjour Maurice, content de vous revoir. Oui, le voyage était bon, mais fatiguant… Le bateau de New-York à Cherbourg, le train pour Paris, puis pour Nice… Mes bagages sont bien arrivées ?
- Oui, Monsieur, ne vous inquiétez pas. Montez, Monsieur Stéphane et le reste de la famille vous attendent avec impatience.
Vous vous installez confortablement à l'arrière tandis que Maurice prend le volant. La voiture quitte les abords de la gare et se mêle à la circulation. Bientôt, vous quittez la ville pour vous retrouver sur une petite route en lacets qui surplombe la mer. Avec un sourire, vous tournez la manivelle de velours pour baisser la vitre, respirant avec plaisir les parfums de la végétation et l'air marin. La méditerranée est décidément bien différente de l'océan. Vous voilà bien loin du manoir familial de Long Island… Mais vous aviez promis depuis longtemps à Stéphane de venir passer l'été chez lui. Votre rêverie est interrompue par votre arrivée devant les grilles ouvertes d'une grande propriété nichée dans la pinède. Le gravier crisse sous les pneus et la voiture s'immobilise bientôt devant le perron et les colonnes de marbre blanc de la maison. Un grand et solide gaillard, vêtu d'un polo blanc et d'un pantalon crème, une casquette de golf plate penchée sur ses cheveux blonds gominés descend les marches pour vous accueillir, les bras grands ouverts :
- Alors l'Américain, tu t'es enfin décidé ?
Avec un grand éclat de rire, vous ôtez votre chapeau et donnez une étreinte chaleureuse à votre ami d'enfance, lui tapotant le dos avec affection.
- Combien de temps depuis la dernière fois, à New-York ? demandez-vous.
- Trop longtemps, mon vieux. Allez, viens, tout le monde t'attend.
Montant les marches bordées de fleurs, vous traversez la véranda pour entrer dans la maison à la suite de votre ami. Rendez-vous au 150.
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