06/11/2013, 19:03
(Modification du message : 12/11/2013, 08:54 par Thierry Dicule.)
Sujet très dense et intéressant!
En synthèse de ce que je pense, les droits d'auteurs, c'est juste une protection pour toute personne qui a une idée. Parce que oui, une idée, ça a une valeur. Et cette valeur, c'est le public qui la lui donne, en "consommant" cette idée. Quel pouvoir formidable!
Maintenant, entrons dans le détail.
1ère phrase: c'est pour cela qu'il y a un organe de contrôle/répression. Encore une fois, pour protéger les créateurs.
D'abord, dans tous les exemples cités, le consommateur paie de façon indirecte. Le consommateur gratuit, c'est celui qui télécharge un texte/film/musique sans la bénédiction de son créateur. Ensuite, c'est à ce dernier de décider comment diffuser sa création (gratuitement ou pas).
Je termine en parlant un peu de mon expérience personnelle. Je fais du théâtre -à titre amateur- depuis de nombreuses années.
Quand je joue un spectacle existant, de même que j'achète un accessoire ou un costume, j'avise l'auteur que je vais jouer son texte (et ça ne me viendrait pas à l'idée de le faire sans son consentement, de même que je ne m'imagine pas dire à un vendeur de perruques: "l'accès à la culture, c'est un droit vital, alors donnez-moi ça!").
Quand je crée un spectacle de A à Z, et bien ça m'ennuierait qu'une autre troupe reprenne mon texte sans m'en aviser. Et dans ce cadre, je suis ravi d'être protégé par un droit d'auteur, ceci sans la moindre démarche de ma part.
En synthèse de ce que je pense, les droits d'auteurs, c'est juste une protection pour toute personne qui a une idée. Parce que oui, une idée, ça a une valeur. Et cette valeur, c'est le public qui la lui donne, en "consommant" cette idée. Quel pouvoir formidable!
Maintenant, entrons dans le détail.
Salla a écrit :Il fut un temps où c'était des mécènes qui finançaient les artistes, pas tout leur publiqueVeux-tu revenir à ce système? Qu'y a-t-il de bien à ce qu'un groupe réduit de personnes choisissent de promouvoir davantage un artiste plutôt qu'un autre?
Alana a écrit :Encore une fois, personne ne leur à rien demandé. En caricaturant à fond, un artiste est un mendiant dans le métro qui chante devant son chapeau. On ne lui demande rien, mais il fait ce qu'il sait/aime/à envi de faire.Qu'il soit dans le métro ou en tête des ventes, l'artiste en question est créateur d'une composition. Libre à toi de l'ignorer si ses conditions d'accès à sa création ne te conviennent pas.
Alana a écrit :Moins d'agents pour les parasites improductifs (qu'ils soient banquier ou producteur)Libre à toi, en tant qu'entrepreneur, de fonder une compagnie moins rapace que celles que tu cites ; libre à toi, en tant que lecteur/auditeur/spectateur, de privilégier les intermédiaires mettant en avant dans leur com' des marges minimales.
Plus d'argent pour les créatifs
Mais il faut atteindre ces deux objectifs sans oublier le publique, et le droit de l'humanité à profiter (rapidement et à cout nul ou quasi) de toutes les œuvres produites. Quand on voit la somme de fric actuellement récoltée par Vivendi, Apple and co, il n'est pas difficile de comprendre qu'on peut très bien basculer l'argent d'une population vers l'autre, tout en diminuant largement le droit d'auteur et donc en faisant aussi bénéficier 99% de l'humanité de ces réformes.
Zyx a écrit :J'observe aussi qu'une partie de la population ne donnera jamais son argent en échange du fruit du travail d'autrui si elle peut obtenir la même chose en gratuit. C'est à dire qu'elle récompense par son vote monétaire les systèmes verrouillés qui la prennent en otage.2ème phrase: même remarque que pour Alana.
1ère phrase: c'est pour cela qu'il y a un organe de contrôle/répression. Encore une fois, pour protéger les créateurs.
Alana a écrit :Boulanger, pompier, médecin, vendeur (pour le moment mais ça ne va sûrement pas durer), ce sont des métiers. Des activités pour lesquelles la communauté est prête à payer.Prête à payer? Mais sur quelle planète? Sur Terre, de même qu'il y a des pirates pour les idées/oeuvres artistiques, il y a des pirates de biens matériels tout autant encouragés par cette même communauté (recel d'objets volés, achat conscient de produits "de marque" contrefaits, travail au noir, etc.).
Alana a écrit :Mais as tu déjà vu une seule annonce du genre "Recherche écrivain pour la rédaction d'un roman, deux ans d’expérience..." ?Bien sûr que oui! Le métier de scénariste (films, séries TV) correspond par exemple à ce genre d'annonces. De même, dans le monde du théâtre, ce genre de demande peut émaner d'une compagnie envers un auteur. En musique, certains interprètes demandent à un compositeur de travailler pour eux sur un projet.
Alana a écrit :Créer une œuvre cela doit être une envie, un besoin, une passion. Si c'est simplement le résultat d'une commande c'est autre chose, et ce sera probablement beaucoup moins original ou artistique que si l'argent n'est pas la motivation première.Moi je pense que les deux ne sont pas incompatibles (passion//rétribution). Mais peu importe, encore une fois les droits d'auteurs sont là pour protéger l'auteur: libre à ce dernier de diffuser son oeuvre gratuitement s'il le désire!
Lysi Shadow a écrit :On ne fait aucun mal à un auteur en consommant gratuitement son œuvre.On ne fait aucun mal à un agriculteur en cueillant une pomme dans son verger.
Lysi Shadow a écrit :Il y a plein de fois où on consomme un produit culturel sans payer : emprunt gratuit à une bibliothèque, voir un film chez quelqu'un (même si on a soi-même pas de télé et qu'on paie pas une redevance), découvrir une œuvre dans le cadre d'un événement culturel ("collège au cinéma", différents festivals), écouter les chansons qui passent à la radio.Vrai ou faux, qui es-tu pour juger du préjudice ressenti par le créateur d'une oeuvre?
Oui, ceux qui diffusent pour qu'on consomme gratuitement paient des droits, mais pas le consommateur. Il est donc faux de dire que par nature, le consommateur gratuit fait du mal. C'est juste faux.
D'abord, dans tous les exemples cités, le consommateur paie de façon indirecte. Le consommateur gratuit, c'est celui qui télécharge un texte/film/musique sans la bénédiction de son créateur. Ensuite, c'est à ce dernier de décider comment diffuser sa création (gratuitement ou pas).
Lysi Shadow a écrit :L'accès à la culture est un droit vital.C'est pour cela que de nombreux états sont dotés d'une Ecole publique, consacrent une partie de leur budget à des subventions d'associations qui diffusent la culture (ou la créent), à des bibliothèques municipales, etc. Ce droit vital est déjà sustenté!
Je termine en parlant un peu de mon expérience personnelle. Je fais du théâtre -à titre amateur- depuis de nombreuses années.
Quand je joue un spectacle existant, de même que j'achète un accessoire ou un costume, j'avise l'auteur que je vais jouer son texte (et ça ne me viendrait pas à l'idée de le faire sans son consentement, de même que je ne m'imagine pas dire à un vendeur de perruques: "l'accès à la culture, c'est un droit vital, alors donnez-moi ça!").
Quand je crée un spectacle de A à Z, et bien ça m'ennuierait qu'une autre troupe reprenne mon texte sans m'en aviser. Et dans ce cadre, je suis ravi d'être protégé par un droit d'auteur, ceci sans la moindre démarche de ma part.