21/02/2021, 20:01
(Modification du message : 21/02/2021, 20:20 par Voyageur Solitaire.)
Grand passionné d'Antiquité, surtout romaine, je m'étais juré de jouer cette aventure. Le temps m'a manqué pour les YAZ mais j'ai pu enfin terminer mon premier essai aujourd'hui.
Pour cette première tentative, le ressenti est très positif. L'ensemble est bien présenté et agencé et les illustrations sont un plus. Les règles sont simples mais efficaces, le système des unités de temps très bien trouvé, simple et pratique. Je ne me suis servi d'un code qu'une fois mais là aussi, ça fonctionne bien. Par contre, certains liens ne fonctionnent pas toujours de mon côté.
Le scénario est original et surtout, partant d'une situation assez basique, il nous offre de nombreuses possibilités, toutes différentes, débouchant sur des fins toutes aussi différentes et nombreuses, chose que j'apprécie particulièrement. La rejouabilité est excellente et tant mieux car on a très vite envie de rejouer. C'est court, plaisant et dynamique, tonique même je dirais.
Pour l'anecdote, j'ai terminé comme chef d'un groupe de voleurs après avoir fait tuer mon usurier par un chef de bande de Subure, payé par l'argent gagné aux courses.
Les remarques qui suivent sont anecdotiques, ce sont des détails sur lesquels je chipote mais qui n'enlèvent rien à la qualité de l'ensemble.
- Si les Insulae sont les immeubles de la Rome antique, le mot est féminin, on dit une Insula.
- Plutôt qu'un verrou sur notre porte, j'aurais parlé d'une barre (ça se discute).
- Puisqu'on trouve beaucoup de termes spécifiques, pourquoi ne pas, dans la villa de notre patron, employer celui d'Impluvium, pour le bassin récupérant les eaux de pluie ? J'ai aimé le clin d'oeil à la célèbre mosaïque de Pompéi, Cave canem, "attention au chien".
- Dans le quartier des teinturiers, on admire un voile de soie. J'ai un gros doute sur la présence de soie à Rome à cette époque. La première ambassade chinoise (plus des marchands aventureux que des diplomates d'ailleurs) débarque sur le Forum sous le règne d'Auguste. C'est sous l'Empire que la soie connaît véritablement son essor, Popée, seconde épouse de Néron, étant considérée comme la première à se parer de voiles de soie pure.
- Même si les romains connaissaient la Clepsydre, horloge hydraulique, je pense que parler de cadrans solaires en cette fin de République serait plus heureux. Les romains n'ont jamais été doués pour définir l'heure et Sénèque disait qu'à Rome, il était impossible de trouver deux personnes ayant la même heure. On divisait en gros la journée entre Ante méridiem (avant midi) et Post méridiem (après-midi). Sur le Forum, un crieur annonçait à la foule le moment du zénith pour symboliser ce passage. J'ai donc un doute sur la présence d'une immense clepsydre. Si quelqu'un a des références, je suis preneur.
- Au Cirque, les gradins à cette époque étaient encore majoritairement en bois, y compris pour le grandiose Circus maximus. Les premiers gradins en pierre y apparaissent véritablement sous Claude, réservés aux sénateurs et vestales.
- Les couleurs des quatre factions (écuries) des courses de chars ne symbolisaient pas des dieux mais les quatre saisons : bleu pour l'hiver, vert pour le printemps, rouge pour l'été et blanc pour l'automne. La noblesse soutenait habituellement les bleus, la plèbe les verts. Les chars faisaient un tour de piste avant le début de la course, avant que le magistrat désigné ne laisse tomber la "mappa". Auparavant avait lieu la "Pompa Circensis", procession de danseurs, saltimbanques, musiciens et chariots où étaient posées les statues des dieux.
- J'ai un doute sur le fait de faire payer l'entrée au Cirque. Les jeux (Cirque, Amphithéâtre) étaient gratuits en général, offerts par les dirigeants. A noter aussi que les jeux avaient lieu pendant les jours fériés, il aurait peut-être été bon de le préciser dans le texte ?
- Au paragraphe 23, le mot Cirque est répété trop souvent, de manière trop rapprochée.
- Je ne suis pas allé au théâtre et j'ai un doute sur le fait qu'on puisse assister à une pièce tôt le matin. Je pense que les représentations avaient lieu le soir. Je trouve d'ailleurs ce choix assez inattendu : on est pressé par le temps, c'est une question de vie ou de mort, je vois mal pourquoi notre personnage perdrait du temps à aller assister à une représentation théâtrale...
- Par contre, bien vu pour la scène d'exécution où effectivement, au dernier moment, l'acteur était remplacé par un condamné réellement exécuté en public comme dans Laureolus... Dans Mucius Scaevola, un condamné remplaçait l'acteur au moment où le personnage prêtait serment en mettant sa main sur des charbons ardents. Si le condamné restait stoïque, comme l'était son personnage dans la pièce, il était gracié... On n'hésitait pas à montrer dans certaines pièces des femmes accouchant sur scène. Selon certains, le comble était atteint avec la représentation du mythe de Pasiphaé, se cachant dans la vache mécanique imaginée par Dédale pour se donner à un taureau et concevoir le Minotaure : on substituait à l'acteur (les rôles féminins étaient joués par des hommes) une prostituée se faisant vraiment saillir par un véritable taureau... Les romains allaient déjà bien plus loin que notre TV réalité...
Bon, le passionné que je suis chipote et emmerde tous le monde avec ces détails, j'arrête donc.
Pour une première lecture, j'ai beaucoup aimé. C'est court, fluide, dynamique et plaisant, avec des règles simples et efficaces.
Que demande le peuple ? Pouce levé !
Pour cette première tentative, le ressenti est très positif. L'ensemble est bien présenté et agencé et les illustrations sont un plus. Les règles sont simples mais efficaces, le système des unités de temps très bien trouvé, simple et pratique. Je ne me suis servi d'un code qu'une fois mais là aussi, ça fonctionne bien. Par contre, certains liens ne fonctionnent pas toujours de mon côté.
Le scénario est original et surtout, partant d'une situation assez basique, il nous offre de nombreuses possibilités, toutes différentes, débouchant sur des fins toutes aussi différentes et nombreuses, chose que j'apprécie particulièrement. La rejouabilité est excellente et tant mieux car on a très vite envie de rejouer. C'est court, plaisant et dynamique, tonique même je dirais.
Pour l'anecdote, j'ai terminé comme chef d'un groupe de voleurs après avoir fait tuer mon usurier par un chef de bande de Subure, payé par l'argent gagné aux courses.
Les remarques qui suivent sont anecdotiques, ce sont des détails sur lesquels je chipote mais qui n'enlèvent rien à la qualité de l'ensemble.
- Si les Insulae sont les immeubles de la Rome antique, le mot est féminin, on dit une Insula.
- Plutôt qu'un verrou sur notre porte, j'aurais parlé d'une barre (ça se discute).
- Puisqu'on trouve beaucoup de termes spécifiques, pourquoi ne pas, dans la villa de notre patron, employer celui d'Impluvium, pour le bassin récupérant les eaux de pluie ? J'ai aimé le clin d'oeil à la célèbre mosaïque de Pompéi, Cave canem, "attention au chien".
- Dans le quartier des teinturiers, on admire un voile de soie. J'ai un gros doute sur la présence de soie à Rome à cette époque. La première ambassade chinoise (plus des marchands aventureux que des diplomates d'ailleurs) débarque sur le Forum sous le règne d'Auguste. C'est sous l'Empire que la soie connaît véritablement son essor, Popée, seconde épouse de Néron, étant considérée comme la première à se parer de voiles de soie pure.
- Même si les romains connaissaient la Clepsydre, horloge hydraulique, je pense que parler de cadrans solaires en cette fin de République serait plus heureux. Les romains n'ont jamais été doués pour définir l'heure et Sénèque disait qu'à Rome, il était impossible de trouver deux personnes ayant la même heure. On divisait en gros la journée entre Ante méridiem (avant midi) et Post méridiem (après-midi). Sur le Forum, un crieur annonçait à la foule le moment du zénith pour symboliser ce passage. J'ai donc un doute sur la présence d'une immense clepsydre. Si quelqu'un a des références, je suis preneur.
- Au Cirque, les gradins à cette époque étaient encore majoritairement en bois, y compris pour le grandiose Circus maximus. Les premiers gradins en pierre y apparaissent véritablement sous Claude, réservés aux sénateurs et vestales.
- Les couleurs des quatre factions (écuries) des courses de chars ne symbolisaient pas des dieux mais les quatre saisons : bleu pour l'hiver, vert pour le printemps, rouge pour l'été et blanc pour l'automne. La noblesse soutenait habituellement les bleus, la plèbe les verts. Les chars faisaient un tour de piste avant le début de la course, avant que le magistrat désigné ne laisse tomber la "mappa". Auparavant avait lieu la "Pompa Circensis", procession de danseurs, saltimbanques, musiciens et chariots où étaient posées les statues des dieux.
- J'ai un doute sur le fait de faire payer l'entrée au Cirque. Les jeux (Cirque, Amphithéâtre) étaient gratuits en général, offerts par les dirigeants. A noter aussi que les jeux avaient lieu pendant les jours fériés, il aurait peut-être été bon de le préciser dans le texte ?
- Au paragraphe 23, le mot Cirque est répété trop souvent, de manière trop rapprochée.
- Je ne suis pas allé au théâtre et j'ai un doute sur le fait qu'on puisse assister à une pièce tôt le matin. Je pense que les représentations avaient lieu le soir. Je trouve d'ailleurs ce choix assez inattendu : on est pressé par le temps, c'est une question de vie ou de mort, je vois mal pourquoi notre personnage perdrait du temps à aller assister à une représentation théâtrale...
- Par contre, bien vu pour la scène d'exécution où effectivement, au dernier moment, l'acteur était remplacé par un condamné réellement exécuté en public comme dans Laureolus... Dans Mucius Scaevola, un condamné remplaçait l'acteur au moment où le personnage prêtait serment en mettant sa main sur des charbons ardents. Si le condamné restait stoïque, comme l'était son personnage dans la pièce, il était gracié... On n'hésitait pas à montrer dans certaines pièces des femmes accouchant sur scène. Selon certains, le comble était atteint avec la représentation du mythe de Pasiphaé, se cachant dans la vache mécanique imaginée par Dédale pour se donner à un taureau et concevoir le Minotaure : on substituait à l'acteur (les rôles féminins étaient joués par des hommes) une prostituée se faisant vraiment saillir par un véritable taureau... Les romains allaient déjà bien plus loin que notre TV réalité...
Bon, le passionné que je suis chipote et emmerde tous le monde avec ces détails, j'arrête donc.
Pour une première lecture, j'ai beaucoup aimé. C'est court, fluide, dynamique et plaisant, avec des règles simples et efficaces.
Que demande le peuple ? Pouce levé !
Anywhere out of the world