[m-yaz 2025] À la recherche du temps merdu
#1
Bonjour à tous

voici ma contribution à cette nouvelle mini-mouture 2025.

https://litteraction.fr/livre-jeu/la-recherche-du-temps-merdu

D'après le compteur de mot :

30 000 mots
192 000 caractères avec espaces
162 000 caractères sans espaces

Il semblerait que j'ai débordé du nouveau cadre. Je laisse donc aux assesseurs la charge délicate de statuer sur la validité de la participation de cette avh aux mini-yaz.
Les shadoks promptèrent.
[+] 1 personne remercie fifre pour ce message !
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#2
Aïe.
On va regarder ça.
Goburlicheur de chrastymèles
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#3
c'est normal qu'au par.41 il y ait deux sorties vers le par.30 ? (dont les liens ne fonctionnent pas au demeurant)
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#4
flute, flute
les validations sont au 30
les autorisations sont au 19

je corrige ça ce soir
merci d'avoir remonté l'erreur

liens corrigés.
Les shadoks promptèrent.
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#5
Cette aventure est une sorte d'OVNI.

Je ne vais pas mentir : je serais très surpris si elle se retrouvait sur le podium. Les éléments scatologiques, même lorsqu'ils ont des visées provocatrices ou métaphoriques, déchaînent rarement l'enthousiasme lorsqu'ils se prolongent à ce point.

Mais à côté de ça, quelles qualités d'écriture !

Le style est remarquable. Il colle à l'histoire par son caractère intentionnellement verbeux, mais sait éviter la lourdeur et la maladresse. Le choix des mots et des tournures est très soigné.

Les personnages et les dialogues sont hauts en couleurs. L'atmosphère est tout à fait excellente.

L'histoire est pleine d'une satire mordante, mais encore plus d'un absurde que j'ai trouvé très réussi. Les confrontations avec une administration écrasante et insensée m'ont fait penser au Procès de Kafka, ainsi qu'au film Brazil. (Pour ce qui est des références, en-dehors bien sûr de Proust, j'ai remarqué une allusion à Fahrenheit 451 avec le pompier Freitag ; mais il y a peut-être d'autres choses qui me sont passées par-dessus la tête.)

Au bout du compte, même si je ne peux pas dire que l'aspect scatologique m'ait plu, je n'affirmerais pas avec certitude que l'AVH serait mieux sans lui. Peut-être que c'est justement sa présence crue et outrancière, en "agressant" la sensibilité du lecteur, qui rend d'autant plus marquants les mérites littéraires de l'aventure.
[+] 1 personne remercie Outremer pour ce message !
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#6
Un grand merci pour ton retour, Outremer.
Tous tes compliments me font vraiment plaisir, et notamment sur l'aspect absurde sur lequel j'avais fini, la saturation aidant, par nourrir beaucoup de doute.
Et tu as coché toutes les ref' qui m'ont inspiré.
Je conçois évidemment que l'aspect scato ne plaira pas à tout le monde. C'était un exercice périlleux que je me suis efforcé de traiter avec pondération. J'ai essayé d'en faire un fil directeur sans qu'il devienne le propos principal, auquel cas, je serais sans doute tombé "à côté de la plaque." C'est au final très gratifiant que tu penses que l'avh ne serait pas mieux sans.
Les shadoks promptèrent.
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#7
Je suis cinéphile. En tant que tel, je m’intéresse aux films d’auteur originaux. Ces films étrangers distribués dans des petits circuits. J’en voyais pas mal il y a une dizaine d’années. Des films tchécoslovaques, polonais et même mongols. Vous savez, ce genre de film de 3H30 avec des sous-titres uniquement en anglais, diffusés dans des circuits très spécifiques (style MK2 Beaubourg pour le plus connu). Le tout dans des salles de 30 places où 28 sont vides.

En lisant À la recherche du temps merdu, je me suis retrouvé au MK2 Beaubourg il y a 10 ans. Ce que j’ai vu à l’époque, je l’ai lu ici. Une œuvre inclassable, unique, qui traite son sujet de façon inédite pour un public niché. J’ai encore lu très peu d’AVH, alors peut-être que mon ressenti ne sera pas le même chez des lecteurs avec un plus grand vécu dans le domaine.

Il reste que l’AVH peut dérouter. 
Par sa taille en premier lieu. Je comprends que le surplus de texte fasse l’analogie avec le verbiage insensé du système administratif, seulement, sur la forme, cela donne des pâtés de texte avec une mise en page qui rappelle justement les formulaires administratifs à rallonge ^^  C’est raccord avec le cadre de ton histoire mais ça n’incite pas trop à la lecture.

C’est dommage car à côté de ça, l’écriture est excellente et c’est peu de le dire. Le style littéraire, le vocabulaire, les tournures de phrases, les allégories et même les jeux de mots… C’est de très haute volée. Tu nous offres une satire mordante où l’absurde ne fait que souligner encore plus ton propos (mes excuses Outremer, je reprends tes mots mais j’ai eu exactement le même ressenti).

Ce qui peut dérouter aussi, c’est aussi la place du scatologique dans ton AVH. Au début, je m’attendais à quelque chose d’humoristique qui s’étire en longueur, comme une blague de bar que tonton Jacky met trop de temps à terminer. Heureusement ce n’est pas le cas. Tu arrives à te réinventer -sans jamais dévier de ton thème- pour explorer des voies plus profondes (sans mauvais jeu de mots). Par contre, tu te doutes bien que c’est à double tranchant. Soit on accroche au délire, soit on lâche avant le §44 (que j’assimile à la fin d’une première partie ?).

Que penser de cette AVH alors ? Eh bien je n’en sais trop rien. Le fond est bon si on se donne la peine de rentrer dans le texte. La forme est très osée mais pourra désarçonner certains lecteurs. Je ne parle même pas de ceux qui cherchent un système de jeu avec des points de compétences, lancers de dés etc.…
C’est pour cela que j’en fais l’analogie avec mes films d’auteurs bulgares  Mrgreen  Une œuvre qui porte beaucoup de choses, mais dont la forme sort trop du cadre des productions habituelles. Ce qui fait que le public (même curieux) risque de passer à côté.

Je termine avec quelques coquilles….


16
au 4ème § : spolier à la place de spoiler
11
production annale,
34
au 5ème § : "d'un manquement à la l'injonction"
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#8
Bravo pour ce bel effort !

En plus des références littéraires, y a-t-il un lien avec Aachi et Ssipak, le film d'animation déjanté de 2006, qui tourne également sur une société futuriste contrôlant les déjections des concitoyens ?
En un couloir  où l'eau viendra couler,
Garde toi bien de reculer.
Retiens ton souffle et va au fond,
L'épreuve dépend du plongeon !
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#9
je poursuis ma lecture des mini-AVH en lice en débutant les PDF téléchargés, après avoir joué en ligne Manu de ledahu, avant-hier
contrairement aux concours précédents, je choisis de ne pas suivre l'ordre chronologique de publication des oeuvres, mais plutôt mon instinct
je me suis donc attelé hier dimanche à cette Recherche du temps merdu de fifre
pourquoi celle-ci ? eh bien justement parce que fifre ! et que celui qui ne s'est jamais rué, dès sa publication, sur une AVH portant sa signature me jette le premier étron

et, en parlant d'étron, c'est justement le prétexte de cette mini- longue, verbeuse, originale et très écrite
moi qui m'attendais à une aventure du style Pat Magnum 3 : une nuit aux toilettes, j'ai bien vite été pris de court, puis curieux, puis admiratif
car fifre, qui nous a habitués à des aventures courtes, nerveuses, bourrées d'humour, de traits d'esprit et de jeux de mots, se révèle (enfin) en déployant un style, un vocabulaire et une aisance d'écriture qui, personnellement, m'ont fait me mettre à genoux et prendre sa main pour la poser sur ma tête dans l'espoir qu'il voulût bien me bénir (et je me suis félicité d'avoir moi-même, pour une toute autre raison, jeté l'éponge et la mini- sur laquelle je planchais)
moi qui, comme un certain auteur, passe des heures, en suant sang et eau, à me relire pour reprendre une phrase, une tournure, je me retrouvais à lire des lignes évidentes et maîtrisées que c'en est presque à verdir de honte
à tel point qu'il m'a fallu reporter au lendemain mon retour sur cette mini-, au moins pour la digérer

initiée à la suite d'une boutade innocente de gynogege, cette aventure nous narre à la troisième personne loup*ardentesque le cheminement poussif et hasardeux de Fécal pardon, Calef se heurtant au monde qui l'entoure, un futur (pas si lointain) dystopique (pas si improbable) où les numéros de téléphone ont douze chiffres et l'Administration est l'entité froide, inhumaine et multicéphale devenue le maître des humains sans en avoir l'air

la première partie labyrinthique rappelle furieusement la recherche éperdue du laisser-passer A38 dans la Maison qui Rend Fou des Douze travaux d'Astérix, mais aussi l'inhumanité aux commandes de la Crimson Permanent Assurance de Terry Gilliam et surtout la paperasserie outrancière et étouffante cachée au coeur de Brazil du même Gilliam

la partie suivante amène le héros à rencontrer la Résistance, dans un deuxième acte plus propice au développement de considérations profondes de notre propre époque, de notre société, allant jusqu'à évoquer par allégorie l'invasion silencieuse de l'IA, voire jusqu'à décrire, toujours par analogie, ce qui a pu se passer sur ce forum en février (vous pouvez conclure que j'extrapole trop en voulant voir trop loin et vous auriez sans doute raison, moi en tout cas je vois même une critique personnelle des échanges incontrôlés qui ont pu avoir lieu à cette occasion)

la troisième partie décrit le retour de Calef au Palais de l'Administration pour un final risqué et étonnant, parce que non évident et pouvant être ressenti par certains comme trop fantastique au regard du monde très matériel décrit jusque là
mais pour qui l'accepte, et j'en suis, cette nouvelle allégorie revêt tout du nécessaire et de l'impérieux, comme une envie de chiquer, car " il n'y a qu'un 'a' de résignation entre défection et défécation "

en bref et pour ma part, cette mini serait déjà tout à fait la candidate désignée pour être sur mon podium, quand bien même me restent encore sept mini- à jouer (lesquelles, malheureusement, vont devoir supporter la comparaison)
ce Temps Merdu, sous couvert de parler d'excréments en se servant au fil du texte des termes du champ lexical concerné, est une parabole longue de 53 pages permettant à son auteur de développer diverses considérations lui tenant à coeur là où, auparavant dans ses précédentes oeuvres, il se contentait de bouts de phrase au détour des paragraphes pour ne pas alourdir sa volonté de légèreté et d'humour
n'ayez crainte, humour il y a toujours, à l'occasion de deux ou trois traits d'esprit plus ou moins discrets (je dois le reconnaître, la mère Docu m'a fait m'esclaffer un bon moment)
mais n'espérez pas retrouver ici le fifre que vous connaissez, préparez-vous plutôt à rencontrer un auteur profond, critique, philosophe, acerbe, voire nihiliste : le caca n'est ici que le sujet, potache, alors que le propos est autrement plus pensé et réfléchi

oui, disais-je, ce Temps Merdu serait tout indiqué pour phagocyter d'emblée mon podium mais, et j'utilisais le conditionnel à escient, un détail de taille m'assaille et me tiraille : le nombre final de caractères bien au-dela de la limite
en y réfléchissant, le texte ne saurait souffrir aucune coupe, à aucun endroit, ce serait par trop dénaturer le corps global et sa teneur
non, cette aventure ne doit pas être triturée (à la limite, fifre, j'estime qu'elle gagnerait à être relue de manière sérieuse pour gommer les caractères en trop, les virgules mal placées, les guillemets orphelins, les cqouilles et rajouter les caractères et les petits mots manquants, afin d'atteindre l'excellence)
mais je comprends tout à fait le choix des assesseurs de conserver cette aventure parmi celles en lice, tant elle correspond au thème et, j'imagine, à quel point d'éreintement fifre a dû en finir la rédaction
mais au mépris des huit autres mini- qui, elles, ont respecté la contrainte ? je ne sais...
je le dis ouvertement, si ce n'était ce détail normalement rédhibitoire, j'allouerais 4 points d'emblée à cette aventure mais, en l'état, ce serait mépriser les autres auteurs en lice
alors j'en suis arrivé à cette conclusion en demi-teinte, la moins pire, et ça me navre : cette mini- sera grevée d'un handicap dans mon tableau personnel, je verrai finalement si elle apparaît parmi les mini- auxquelles j'allouerai des points une fois toutes les autres jouées

mais que cela ne m'empêche pas, fifre, de te faire part tout d'abord de mes remerciements pour ce moment d'exception, et surtout de mon profond respect
a'rvi, pa !
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