Soirée Enquête "L'Ivresse des profondeurs" (salle de jeu)
Stuart jette un nouveau regard au manomètre.

"Nous avons cessé de descendre, mais nous sommes désormais à la limite de ce que le bathyscaphe peut endurer. Je crois..."

Une expression pleine à la fois de crainte et de fatalisme se peint sur son visage.

"Je crois que nous n'avons pas d'autre choix à présent que de mettre en commun tout ce que nous savons les uns et les autres pour identifier le meurtrier que nous réclame ce possédé. Si le coupable est le seul à mentir, il sera facile à démasquer. Je vais..."

Il hésite un minuscule instant, puis hausse les épaules.

"Je vais commencer. J'avais un motif pour tuer le professeur : il me faisait chanter, ayant découvert que j'avais par pure négligence causé un accident lors des essais de mon précédent submersible, ce qui a coûté la vie à dix hommes. Mais je n'ai fait aucune tentative contre sa vie. Outre que je ne m'en crois pas capable, le professeur s'était de toute façon engagé à me remettre le rapport qui me compromettait, et il ne me semble pas qu'il mentait. Tout ce qu'il voulait de moi, c'était la construction de ce bathyscaphe pour explorer le loch."

Après un instant de réflexion, il ajoute :

"Tout ce que je sais sur les mystères de ce loch, je l'ai découvert lors de ma sortie en scaphandre, puis lors des deux occasions où j'ai examiné ses profondeurs depuis la salle d'observation. La première fois, j'ai vu cette abominable statue aux tentacules de poulpe. La deuxième, j'ai découvert ce sous-marin militaire allemand, dont j'ignore s'il était encore actif ou s'il était une épave. La troisième, j'ai observé... eh bien, sans doute l'animal que l'on appelle Nessie ; il est de taille significative, mais certainement pas capable d'avoir décapité le professeur. Pour ce qui est de ce que j'ai découvert sur vous tous..."

Les lèvres de l'ingénieur se plissent en un sourire crispé.

"Je suis certain que Monsieur Kurten est venu ici parce qu'il savait que ce sous-marin s'y trouvait. J'ignore au juste quelles sont les intentions de Lord MacMullen, mais j'ai découvert dans sa cabine des explosifs suffisamment puissants pour couler le bathyscaphe ; je les transporte en ce moment même dans ce sac que je tiens à la main. Et, même si je n'ai aucune preuve concrète, j'éprouve une grande méfiance à l'égard de Monsieur Bolander, à la fois à cause de ses étranges propos et parce qu'une carte trouvée dans sa cabine m'a appris qu'il s'intéressait aux zones les plus profondes du loch."

Stuart se tait et attend que les autres parlent à leur tour.
[+] 1 personne remercie Outremer pour ce message !
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Ripley se racle la gorge.

"Gentlemen, soyez assurés que je n'avais pas le moindre motif pour attenter à la vie du professeur, dont j'ai volontiers soutenu le projet. Cependant, j'en avais un pour être présent ce soir dans ce bathyscaphe. J'ai en effet été approché par les services de Sa Gracieuse Majesté pour enquêter sur de possibles activités suspectes liées au loch, qui pourraient être révélées au cours de ce petit voyage. Peu de détails m'ont été donnés, mais j'ai été averti de la possible présence d'un espion étranger à bord.

"Par 'espion étranger', j'entends un agent au service d'un État adversaire de la Couronne. Autrement dit, si les aveux de Mr. Kurten sur les instructions qui lui ont été données par ce Hitler semblent le désigner comme un espion, je n'exclus toujours pas la possibilité qu'un autre d'entre vous travaille pour une puissance étrangère étatique.

"Comme vous le savez à présent, ma découverte du journal intime de Mr. Bolander m'a fait sérieusement douter de sa santé mentale et de ses intentions envers nous. Mr. Bolander a justifié cela par - si j'ai bien compris - l'existence d'une réalité qui dépasserait les limites de notre raison, et dont il voudrait nous préserver. Au regard des derniers événements dans le bathyscaphe, je serais enclin à souscrire à ce dernier point, sans pour autant croire sans réserves que Mr. Bolander ne nourrit aucun projet néfaste à notre égard. Les dernières sections de son journal, que j'ai lu en entier, me font penser qu'il est toujours sur une emprise, réelle ou produite par ses lubies, et qu'il garde secrète - je pense bien sûr à cette divinité barbare qu'il appelle 'Celui qui Délaisse'."
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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MacMullen s'assoit d'un air grave et pensif.

"Il y a trop de mobiles dans cette affaire, tout le monde est suspect et avait visiblement à un moment donné l'intention de tuer le professeur pour arriver à ses fins. Peut-on dans ce cas réellement blâmer la personne qui a réussi son coup? Cela arrange bien toutes les autres, à vrai dire!

Je ne connais que trois ou quatre méthodes probablement employées : le parasite, le sabotage de l'arrivée d'air, et le sabotage du collier. Et la poudre. En retournant les options dans tous les sens, je me dis que toutes étaient létales, et qu'il y a au moins 3 ou 4 coupables. Sauf si la même personne a manigancé le tout, ce dont je doute.

Mais ce que je voudrais bien comprendre, c'est comment le professeur semble toujours vivant dans le corps de Blake. Est-ce bien lui? Du coup s'il est bien en vie, alors personne n'est coupable. C'est assez cocasse, n'est-ce pas?

Quand je parle avec mon ancêtre, je parle bien à un fantôme, pas à une personne dont il aurait pris possession. C'est le professeur qui me semble le plus inhumain, s'il a été capable de fomenter une abomination pareille."
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« Je comprends que, ni plus ni moins que quiconque ici, je ne peux échapper aux soupçons. Comme je l’ai expliqué, je combats depuis longtemps des forces obscures dépassant l’entendement de l’esprit humain. J’essaye d’en préserver ceux qui risquent de s’y confronter… et je vais jusqu’à utiliser des façons plus radicales pour certains cas désespérés, car certains hommes sont tellement fous qu’ils en viennent à vénérer ces puissances qui ne leur veulent aucun bien. Et jusqu'à maintenant, je ne pensais pas que le professeur puisse être de ceux-là. Voyez-y de la folie, monsieur Ripley, si vous voulez, mais ces choses existent vraiment et ne sont pas le fruit d’esprits fous. » Bolander s’interrompt un moment.

« Plusieurs lieux à travers le monde sont des portails potentiels par lesquels ces forces d'autres réalités s’immiscent dans notre monde. Le loch est un de ces lieux, où un portail potentiel pourrait… je veux dire s’est ouvert. Et… visiblement, quelque chose est en train de pénétrer notre réalité. Je n’ai plus aucun doute, les événements des dernières heures le prouvent. »

Le journaliste lâche un soupir.
« Il ne fallait pas que le professeur lance cette expédition. Je voulais le convaincre de repousser la plongée du bathyscaphe. Le temps que je mène ma propre enquête. Identifier s’il y a bien un portail. Et où. Pour être sûr. Mais comment convaincre quelqu’un comme le professeur, aussi passionné par la découverte, que certaines choses ne doivent jamais être révélées ? En aussi peu de temps ? J’ai renoncé à lui parler franchement de la situation, et j’ai essayé de repousser l’expédition à ma façon… J’ai utilisé un poison non létal que j’ai glissé dans le verre du professeur. Ce poison devait le rendre malade quelques jours, mais sans le tuer. Et ainsi le contraindre à repousser l’expédition, le temps que je mène ma propre enquête et que je réussisse à fermer un éventuel portail. »

Bolander reste un temps inexpressif, le regard dans le vide.

« Suite au triste décès du professeur, j’ai comme vous tous mené ma propre enquête. Mais la folie ambiante m’a amené à garder ces éléments pour moi, afin d’éviter que l’opprobre se jette trop rapidement sur un innocent. Je ne reviendrai pas sur les aveux de monsieur Smith. Quand j’ai trouvé dans sa cabine, que j’ai fouillée après qu’il a menti sur sa présence dans la salle des scaphandres au moment de l’explosion, j’y aie trouvé une correspondance avec un certain lord Greystoke prouvant qu’il était l’enfant sauvage. Comme il vous la dit après, j’ai essayé d’aborder cette question avec lui, face à face, sans utiliser cette information pour le menacer, ni pour le diffamer. »

Bolander toussote avant de reprendre.

« C’est pour la même raison que j’ai gardé pour moi les munitions de monsieur Kurten quand je les ai trouvés dans sa cabine. Quant au dernier indice que j’ai identifié, je préfère avant tout expliquer mon hypothèse sur le meurtre du professeur. »

L’Américain prend une grande inspiration.

« Je crois que le meurtrier a profité de la situation pour tuer le professeur. Une opportunité, car il n’a pas prémédité son meurtre. Parce que je pense que celui qui a apporté des explosifs n’en voulait pas au professeur, mais à Nessi. Il voulait capturer un cryptide légendaire comme trophée. Pour cela, il a utilisé un scaphandre appât piégé. J’ai bien mes doutes sur la personne qui a fait cela, et elle serait avisée de se révéler, afin d’infirmer ou confirmer mon hypothèse. » Le regard de Bolander s’attarde tour à tour sur Saint-Gilles, Ripley puis MacMullen.

« Ce qui nous amène à notre meurtrier. Celui-ci découvre que quelqu’un a piégé un scaphandre au nez et la barbe du professeur. Or, le meurtrier hait le professeur. Depuis des années, des décennies. Il ne peut pas résister à l'envie d'intervertir les scaphandres, pour que le professeur utilise celui piégé. Car le professeur a pris le cœur de la femme qu’il aimait. J’ai trouvé dans la cabine de l’un d’entre vous une correspondance romantique entre le professeur et Lucy Connors, datant de 1905. Qui peut bien garder pour lui une correspondance d’un de ses amis et de sa femme, si ce n’est un éconduit jaloux. Je laisse à la personne en question le temps de se révéler d’elle-même, comme j’ai pu le faire avec messieurs Smith et Kurten. »

Bolander met en évidence le document en question.

Citation :
Mlle Lucy Connors__________Lundi 28 mai 1905
124 Claphham Road
Londres

_____Ma tendre amie,

_____Je passerai comme prévu samedi en huit, dans la soirée. J’apprécierais que vous portiez l’ensemble de soir que je vous ai offert dernièrement.

William


Puis il termine :


« Sinon, je voudrais bien terminer par exprimer mes soupçons sur ce qui possède monsieur Blake. Est-ce bien le professeur ? J’en doute, car je ne le reconnais pas ici. Est-ce l’entité qui a essayé de me posséder qui cherche à nous diviser pour arriver à ses fins ? Pour qu’on désigne quelqu’un à sacrifier, à lancer à travers le sas afin de lui permettre elle d’entrer ? Je commence à le penser. »
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À ce moment, Ed St-Gilles lève la tête.
"M.Bolander, et qu'avez:vous découvert sur le sas de sortie ?"
Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse. Telle est la loi.
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"Hélas, je n'ai rien trouvé d'important : une casquette d'ouvrier appartenant probablement à monsieur Smith, preuve superflue de sa présence dans le sas..." Bolander montre la casquette à Saint-Gilles.
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Peter écoute les uns et les autres attentivement...

«Et  bien tout le monde n'a pas chômé à ce que je vois...
Et bien, c'est mon tour, je suppose...
Je vois que j'ai été le premier a être percé à jour...finalement, je m'aperçois que de vous tous, je suis celui qui est le plus piètre menteur et que tellement de monde ont fouillé ma cabine, que je me demande pourquoi on y a installé une porte...
Pour le reste...
Nous savons donc d'où vient la poudre blanche...elle était donc bien non létal...
Pour le reste, il reste des zones d'ombres...

Un coupable, nous en avons déjà au moins un, Smith a avoué, le professeur avant de perdre la tête si j'ose dire est mort d'asphyxie...
Quand au fait du scaphandre piégé, nous savons maintenant que le lord avaient des explosifs à bord...Il aurait pu en mettre une petite quantité, juste assez pour faire son œuvre...il n'en a pas dit un mot d'ailleurs lors des accusations de Stuart, histoire qu'on passe à autre chose, vite fait...
Je croyais qu'il fallait qu'on dise tous la vérité sinon nous mourrions tous...
Quand à ce que vient de dire le journaliste, je laisse les autres lui répondre...»
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"Ce sont mes explosifs de pèche, espèce de butor, et sachez qu'on ne peut pas les fragmenter, bougre d'imbécile!

Je n'ai rien dit a ce sujet car entre de mauvaises mains, ils auraient pu être redoutables. D'ailleurs Stuart, si vous êtes encore pris par l'un de vos épisode délirant, vous n'êtes certes pas la meilleure personne pour les conserver, je vous prierai donc de me les rendre, ou au moins de les déposer ici pour que personne ne s'en empare.

C'est... c'est le professeur qui m'a forcé de les amener à bord. C'était sa condition pour que je prenne part à l'expédition. Ces explosifs devaient permettre de capturer ou se défendre contre Nessie. Mais moi je ne voulais pas qu'on le menace! Simplement le revoir... Ce n'était pas pour le tuer, soi-disant, mais d'autres personnes pouvaient vouloir le tuer, comme ceux qui l'ont déjà affirmé ici. Et les espions pouvaient tout simplement vouloir couler le bathyscaphe avec. Je ne pouvais en parler à personne.

Quant à la poudre, je l'affirme sur la tête de Nessie! Elle était là pour tuer, Bolander. Vous êtes lié à cette chose horrible des fonds, celle qui n'est pas Nessie!"
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Ed St-Gilles remercie Bolander d'une inclination de la tête. Il fouille dans ses poches et en tire une fiole avec une coupure de presse.
"Merci M. Bolander. Dommage qu'il n'y ait rien eu. J'espérais que nous aurions plus d'informations sur cette explosion.

En tout cas, tenez : ceci est à vous. C'est votre fiole ainsi qu'une coupure de presse relatant, je pense, un de vos exploits contre un groupe sataniste qui aurait eu la bonne idée de se "suicider". Je suis heureux de croire que cette fiole n'était pas le même poison cette fois-ci. Mais avez-vous vraiment vu Willy l'ingérer ?"

Puis, il baisse les yeux et semble rentrer en lui-même.
"Ce pauvre Willy. Il était plus qu'un ami, il m'avait prêté de l'argent pour payer mes dettes de jeu. Dans ses affaires, l'un d'entre vous a peut-être retrouvé la reconnaissance de dette que je lui avais signée. Il m'avait fait comprendre que pour lui, cela n'avait pas d'importance. Mais d'une certaine manière, ce document me met hors de cause : je n'aurais certes pas attenté à sa vie en sachant ce papier dans la nature."

Relevant les yeux vers McMullen.
"Milord, devons-nous comprendre que vous reconnaissez une partie des faits ?
Dans votre cabine se trouve un tract appelant les Ecossais à la révolte contre l'occupation étrangère du Loch et de son monstre. N'avez-vous donc pas posé des explosifs à l'entrée du sas dans le but de nous faire peur, sans savoir que Willy allait sortir juste à ce moment ?"
Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse. Telle est la loi.
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"Je suis fier d'être Écossais, et j'exècre vos manœuvres mesquines si bien françaises! Vous êtes pire encore que les Anglais. Les Allemands à l'image de Kurten sont bornés, les Américains... ah, faut-il même en parler, des Américains? Mon père est un farouche indépendantiste, si vous voulez tout savoir, il ne s'en est jamais caché d'ailleurs!
Je partage en grande partie ses convictions et tente comme lui de répandre la bonne parole auprès de notre peuple. Mais je désapprouve sa violence extrême. Je sais même que certains des plus radicaux se sont alliés avec des puissances étrangères, comble du comble! A mon avis, si quelqu'un a piégé le sas, c'est l'un de nos amis espion ici présent!"
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Bolander récupère les affaires que lui rend St-Gilles, sans dire un mot.
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(hj)j'attends une réponse du MJ
(/hj)
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Après m'être concentré sur Bolander, mon visage prend soudain une teinte cireuse. Je lève vers lui un doigt qui se veut accusateur, mais mon bras tremble trop.

Je me mets à bafouiller...

"Vous... vous abritez des choses en vous qui, qui... qui ne sont pas humaines! Cette pou... poudre atroce. Oh! Saint-Gilles, qu'a... qu'avez-vous fait?"
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La voix de Blake surgit à nouveau des tubes de cuivre du système acoustique.

« Toujours rien ? Je suis sérieux ! Vous avez moins de CINQ MINUTES pour dénoncer celui qui m'a assassiné, OU JE NOUS TUE TOUS ! C'est votre dernière chance, misérables rats ! »
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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Bolander fixe MacMullen avec un mépris qu'il n'avait jamais exprimé jusqu'à maintenant.
"Ça suffit MacMullen, reprochez-vous à vos palefreniers de sentir le crottin de cheval pendant que vous paressez dans votre château ? Vous êtes encore en train de nous parler de sas piégé, alors qu'il a été établi que l'explosion n'avait que faiblement affecté le sas, contrairement au scaphandre du professeur, qui était de toute évidence l'épicentre de cette explosion. Vous voulez détourner l'attention de tous en revenant sur cette histoire de poudre et en me prêtant des intentions différentes à celles que j'ai affirmées. De quoi voulez-vous détourner l'assemblée ? Du fait que vous possédiez une statue, que vous avez probablement eu l'arrogance de le vénérer comme votre dieu ? Qui amènerait dans un tel déplacement une statue si ce n'est pour lui porter un culte ? Ou ces explosifs qui vous désignent comme responsable de l'explosion ? Et pourquoi insistez-vous pour que Stuart vous les donne, comme s'il y avait une chance que ça se produise ?"

Bolander se calme doucement, avant de reprendre :
"Cette histoire de Lucy Connors, je vois que personne ne rebondit dessus. Je suis parti de l'hypothèse du prétendant éconduit, mais peut-être s'agirait-il de celle de l'enfant renié, lui et sa mère, par le professeur ? Ou d'autre chose ?"
Le regard du journaliste s'est détourné du lord pour se concentrer sur le docteur Carver.
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