[YAZ 2022] Le Vecteur XX1
#31
Voilà une aventure que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un coup de cœur, mais on n’en est pas loin. Pourtant, il m’a été très difficile de l’évaluer, car malgré des qualités indéniables, il y a quelques aspects qui résistent mal à l’analyse ; mais entendons-nous bien, il s’agit ici d’un avis qui décide d’être aussi sérieux avec le récit que ce récit l’est avec nous. C’est cette qualité même de l’aventure qui exige cette relative rigueur de mon retour. Au final, ce que je dis importe assez peu, puisque l’ensemble est excellent.

En raison des contraintes de temps, je n’ai pu lire que 76 % du Vecteur XX1 et de ses 248 paragraphes.
J’ai fait deux parties : une avec le profil littéraire où je suis mort quatre fois avant de parvenir au succès ; et une avec celui de la sportive où je suis mort trois fois (mais là, je l’ai cherchée, la mort, puisque je suis allé farfouiller dans des endroits potentiellement mortels).
Je pense néanmoins avoir vu le principal, même s’il m’a manqué le code Shocker et si je n’ai pas joué le profil scientifique.


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Sans entrer dans des considérations lexicales, touffues, complexes et parfois volatiles, il me semble ici que nous avons affaire à un vrai récit d’anticipation, qui est une projection de notre monde contemporain dans un futur plus ou moins proche. Il n’est ni réellement dystopique (absence de totalitarisme ou de pessimisme engluant la société), ni véritablement de science-fiction, genre à la fois plus général et surtout bien plus déconnecté de notre quotidien qu’un récit d’anticipation. On pourrait en débattre, mais ce n’est pas vraiment le propos. Ce dernier est de définir la manière dont j’ai abordé le récit, comme une œuvre d’anticipation.


~*~

Et notre première porte d’entrée, c’est évidemment le style de l’auteur. Il y aurait beaucoup à dire sur les différentes focalisations, sur les glissements entre narrateur subjectif et narrateur objectif qui ne disent pas leur nom, ce qui nous renvoie à l’écart, la différence entre histoire et discours (monde sans énonciation, monde énoncé) et qui apporte l’une des dynamiques du récit.
Contentons-nous ici de relever la fluidité presque sans faute du texte, la maîtrise des descriptions (très rares furent les fois où je ne parvins pas à me représenter le monde décrit par Fitz), des émotions, de l’action.
Cherchons un premier bémol : on pourrait regretter que cette action, justement, soit moins enlevée qu’elle ne pourrait l’être, peut-être parce que le sens du descriptif déteint sur le mouvement, l’énergie, le choc des simultanés. Attention, la retranscription des péripéties demeure très bonne. Elle me semble peut-être seulement un peu en-deçà des descriptions et des dialogues. Ces derniers sont vivants, réalistes et parviennent à générer cet entraînement narratif si important au sein du récit. On pourrait regretter que, parfois, ils contaminent le descriptif, certains mots, propres à l’oral, venant échouer dans la trame du narratif tel un rocher isolé grinçant contre la coque d’un navire glissant sur une mer pourtant limpide.
Si les dialogues sont efficaces, leur mise en page est, par contre, à revoir, un regret pour les yeux et l’esthétique de la page. Je ne peux que conseiller encore et toujours de travailler la mise en page des dialogues selon les normes classiques de l’orthotypographie.

Pour en finir avec le style, je propose ici quelques remarques en passant. Elles ne sont que rarement prescriptives.

• Paragraphe 7 : « les plaintes émises par des dizaines de gorges angoissées » Cette synecdoque m’a semblé étrange parce qu’en français, souvent, gorge permet de retranscrire les émotions (ce qui est ici le cas, avec angoissées), mais pas la voix (les plaintes). Ce n’est pas incorrect, mais cela a chez moi provoqué une petite sortie du récit.

• Paragraphe 11 : « de mon anniv’ ». Je dis « annif ». « Et Bibi, aussi sec, d’inventer un thé chez maman, pour dames seules, à l’occasion de son annif. » — (Frédéric Dard, San Antonio : Turlute gratos les jours fériés, Éditions Fleuve Noir, 1995, chap. 14).

• Au paragraphe 16 : « Les effluves nauséabonds des vide-ordures qui débordent parachèvent mon calvaire et je finis par dégobiller mon petit-déjeuner sur le cadavre d’un rat éventré. » Léger problème de style en ce sens que l’ensemble, cette transition entre la déambulation en ville, le rendu de petit-déjeuner, puis le retour à l’appartement, me paraît être expédié, comme si ce n’était rien, comme si ma chaîne de vélo venait de salir le bas de mon pantalon. L’un comme l’autre (fait sérieux ou anecdotique) auraient peut-être gagné à avoir été soulignés.
Même paragraphe : « Une fois désaltérée et le goût acre parti de ma bouche ». Je trouve que ce n’est pas très élégant et j’aurais probablement inversé : « et le goût âcre dans ma bouche, parti ». Le soucis vient de partir de et de l’image d’un goût qui part de la bouche avec ce qui est, un goût qui part de « dans » la bouche.

• Paragraphe 17 : « La compagnie ferroviaire de l’ouest ». Ce n’était pas de l’Ouest ?

• Paragraphe 28 : « et qui résonne en conséquence douloureusement des conversations à tue-tête pour... ». À des fins de clarté,  j’aurais inversé : « et qui en conséquence résonne... »

• Au paragraphe 26 : « J’avance dans l’un des douze sas individuels qui permettent d’accéder à l’intérieur du bâtiment aux murs en réflexiglas puis, pendant la vingtaine de secondes requises pour la reconnaissance faciale et le bilan sanitaire, tapote les parois connectées a la recherche des prochains départs. » Remettre le sujet, je tapote, parce que le premier je est vraiment loin.

• Paragraphe 32 : « part à 12H23 ». Valable pour toutes les heures : 12 h 23 (deux espaces et un h minuscule).

• Au paragraphe 53 : « Je l’entends sacrer pour ». Québécisme. En soi, je n’ai rien contre. Mais tout seul, perdu au milieu de ce grand texte, cela détonne.

• Paragraphe 70 : « Un trou de rongeur finit par me faire trébucher et je m’étale dans l’herbe fraîche, face en avant. Je me relève en tenant mon nez meurtri. Est-il cassé ? » Je ne sais pas pour toi, mais j’ai déjà couru sur un terrain en pente (même en montagne) et l’angoisse, ce n’est pas de tomber, mais de se tordre la cheville. C’est pour elle que je me serais inquiété, pas pour mon nez (sans importance en cas de fuite).
Même paragraphe : « J’aurais sans doute plus mal ». Maladroit, car la pensée s’apparentant parfois à de l’oral, on commence par comprendre une négation.
Toujours à ce paragraphe : « Aussi reprends-je ma descente ». Point déjà abordé, très lourd.
D’une manière générale, ce paragraphe (pas la section) devrait être revu. Il y manque la fatigue, l'essoufflement, la faim, la peur, etc... (Je quitte un peu les simples corrections.)

• Paragraphe 78 : « des nuances de jaunes ou de rouges inédites ». J’aurais laissé les couleurs au singulier, pour des nuances de couleur jaune, est inédites au pluriel, on parle des nuances.
Même paragraphe : « un bref instant avant que je sois brûlée vive. » J’aurais écris « que je ne sois », avec un ne explétif et la locution conjonctive avant que (pas obligatoire cependant).

• Paragraphe 83 : « C’est un miracle que l’électricité tient encore. » Un subjonctif m’eut semblé plus judicieux : tienne.

• Paragraphe 116 : « S’il y a 1% de chance ». Toujours une espace entre un nombre et le signe du pourcentage : 1 %.

• Paragraphe 131 : « d’une affluence suffisante. » Sémantique : je trouve le terme bizarre pour décrire le trafic routier, l’affluence évoquant quelque chose qui arrive en abondance, le trafic, qui s’écoule. Je pinaille.

• Paragraphe 142 : « Cette force étrange en moi. Celle qui parfois me permet d’anticiper des événements encore non accomplis. Ou bien qui m’invite a voir les pensées intimes de mes interlocuteurs. » Il manque ici a minima un verbe. On n’a aucun verbe directeur appartenant à une proposition principale. Dans certains cas, cela ne pose pas de problème. Mais comme ton style ne joue pas sur l’averbalité des phrases, cela ne me semble pas convenir.

• Enfin, au paragraphe 202 : « Un homme corpulent renverse un peu de son verre quand j’essaie de la dépasser pour ». Petite erreur de syntaxe : de le dépasser.

*

L’ambiance de ce texte en première lecture est excellente. J’étais très impliqué et je ressentais le stress, la pression, le danger. Et ce, dès le départ où, bien plus que le simple jeu de la perspective du narrateur, l’auteur nous place d’emblée dans une position inconfortable. D’ailleurs ce sentiment d’inconfort ne va faire que croître, grâce à une maîtrise redoutable de la tension. Celle-ci n’est pas totalement tenue de bout en bout (sur 250 paragraphes, c’est quand même sacrément difficile), mais elle parvient toujours à redémarrer, même si j’ai un gros gros bémol pour la dernière partie. On y reviendra.
La forme et le fond, les décors, les sentiments, l’environnement, le déroulement des événements, tout contribue à cette immersion au sein de ce monde d’anticipation et, une fois l’aventure refermée, elle continue de s’imposer à notre esprit, preuve de la réussite de l’auteur à nous entraîner dans son univers. Malheureusement, ce phénomène s’émousse fortement à la seconde lecture, dû au format et à une aventure trop linéaire.

*

Il y aurait vraiment beaucoup à dire sur les personnages. Ils ne sont pas simplement bien croqués, ils sont crédibles, ils font vrais. C’est une des très grandes forces de cette AVH. On y croit. Pourtant, cela génère un écueil, et pas des moindres : tout écart avec cette crédibilité, sans justificatif, est immédiatement sanctionné par le lecteur. C’est ainsi que deux points me posent problème.
Le premier, le plus important, est l’épilogue, qui non seulement ne me plaît pas (mais bon, ça, c’est un choix de l’auteur), mais surtout auquel je ne crois pas. Pour faire simple, Héléna se caractérise par deux comportements complémentaires et parfois contradictoires : la fuite et le besoin de protection. Elle fuit ses parents, la société qui veut qu’elle soit comme cela, les relations, elle-même. Mais elle ne peut s’empêcher de chercher, de demander de l’aide : vivre avec une colloc, se tourner vers son père, s’appuyer sur Valentin. Elle se met en danger (son père) ou les autres (Valentin) pour fuir ce même danger. Elle n’hésite pas (très peu) à garder Valentin à côté d’elle alors qu’il ne lui sert à rien, comme ancre émotionnelle et rassurante. Bref, Héléna est une personne tiraillée qui recherche une protection absolue pour un investissement personnel minimal. Or, cela ne cadre pas avec la décision qu’elle prend à la fin. Cela pourrait cadrer, mais ne cadre pas. Pour que ce dénouement fonctionne, il faudrait soit qu’on ait vu Héléna évoluer (elle renvoie Valentin chez lui par exemple), soit que la protection finale offerte lui semble contrebalancer craintes et désir de fuite. Mais ce n’est jamais souligné (ou, en tous les cas, je ne l’ai pas lu ainsi). Donc, de mon point de vue, la conclusion – comme l’architecture de la dernière partie – est à revoir.
Le second point est bien sûr Valentin. Le personnage fonctionne si l’on a dîné avec lui (cas de ma première lecture). Mais on n’y croit pas une seconde si l’on n’a pas déjà passé une soirée ensemble. Réconforter, accompagner au commissariat, à l’hôpital : O.K. Mais après, après s’être fait tiré dessus et poursuivit par des malabars, cela ne fonctionne que si le bonhomme, c’est Tom Cruise dans Night and Day. Il est d’ailleurs une coquille vide qui ne fait que suivre Héléna à droite, à gauche, sans jamais avoir d’impact réel sur les décisions à prendre. Il aurait donc dû ici y avoir plusieurs chemins pour permettre au personnage de vraiment exister.

*

Ce qui nous conduit au scénario, à l’histoire. Et il n’y a comme cause du soucis scénaristique qui nous occupe qu’une seule et unique raison : le manque de paragraphes. Ce saut dans notre futur proche est très impressionnant. Fitz a pensé à énormément de détails immersifs et criants de vérité. Mais condensés dans quelques 250 paragraphes, cela peut donner parfois l’impression, évoqué par certains, d’un catalogue. Je ne l’ai pas ressenti à la première lecture, car l’histoire était passionnante ; mais bien à la seconde où je me suis fait la réflexion suivante : « et ben, il y en a des moyens de transport différents dans le futur. »
Et ce soucis de paragraphes devient prégnant lorsque l’histoire à raconter demande de la place pour bien pouvoir se développer. Nous avons donc ici un tronc commun dont il est impossible de dévier : une soirée dangereuse, une fuite chez papa, une fuite de chez papa, une course-poursuite dans Lyon. Une linéarité problématique. Tous les écarts scénaristiques ne sont que des mini-boucles qui nous ramènent avec une nouvelle perspective, une nouvelle information sur le monde, un nouveau code, à la trame principale. Le scénario est très bon, le monde dans lequel il se déroule, foisonnant, passionnant, mais l’arborescence narrative patine, manque de puissance, de souffle et empêche d’accéder au grand angle auquel devrait avoir droit cet univers et ces personnages.

À cela, je dois rajouter un bémol personnel : je n’aime pas les courses-poursuites qui pour moi, dans 80 % des cas, sont du remplissage, parce que l’on a rien à raconter. Au final, le poursuivi s’échappe ou est arrêté. Je schématise et je force évidemment le trait. Une course-poursuite devrait donc être assez courte et avoir des conséquences qu’elle seule peut amener (la mort de Valentin par exemple). C’est pourquoi rapidement (une fois sorti du parc, quand j’ai compris que c’était l’acmé de l’histoire), j’ai arrêté de choisir, et j’ai toujours pris le dernier numéro proposé (ce qui m’a conduit au fond, tout au fond du complexe). Ce fut pour moi une assez vive déception au regard du reste de l’aventure. Et pour avoir rejoué cette dernière autrement, je n’ai pas finalement senti de différence significative.
Autre soucis : les poursuivants. Mais comment font-ils pour savoir toujours où nous sommes ? Dans le réel, c’est très difficile de poursuivre quelqu’un, surtout dans la foule, dans une grande ville. Ces trois personnes qui savent toujours où l’on se trouve, m’ont définitivement sorti de l’histoire. Cependant, pour nuancer, ce sont vraiment les seuls reproches que je peux adresser à cette aventure.

*

Les règles du jeu sont minimales et s’appuient sur quatre facteurs : un choix entre trois profils, une échelle de latence, des codes et des paragraphes facultatifs.
Le problème des profils est qu’ils ne sont pas impactants. Pour l’être, il faudrait que sans le profil sportif, on se fasse tuer ou capturer à l’hôpital, sans celui scientifique, on n’échappe pas à l’incendie, sans le profil littéraire, on ne gagne pas la confiance du papa (ce ne sont pas de bons exemples, mais c’est pour donner une idée). Néanmoins, pour empêcher le verrouillage du jeu, il aurait alors fallu démultiplier les pistes narratives. Il s’agit donc d’une bonne idée, mais dont l’emploi demeure malheureusement souvent anecdotique.
L’échelle de latence est, elle, bien plus intéressante, puisqu’elle influence le jeu, par phase. J’ai trouvé le dosage plutôt bon et il s’agit pour moi d’un des plus du jeu.
Les codes sont, eux, par contre, le cœur du système. Ce sont ces derniers qui architecturent la progression du personnage, le chemin emprunté, et parfois la vie ou la mort. J’en ai relevé 14, mais il y en a peut-être d’autres. Ils permettent d’ailleurs de faire des allers-retours entre les moments des paragraphes, comme la description de Valentin dont la place dans la chronologie dépend du code obtenu. Il s’agit donc de rouages essentiels.
Enfin, les paragraphes facultatifs, marqués des sceaux psi et phi, sont pour moi, encore une fois, une bonne idée. D’abord parce qu’ils représentent l’évolution du personnage. Ensuite parce qu’ils sont facultatifs : nous ne sommes pas obligés de les utiliser. Enfin, parce que bien conceptualisés, ils auraient permis une réel démultiplications des possibilités de jeu. Nonobstant cette réserve, il n’en demeure pas moins qu’ils ont un impact réel et peuvent faire la différence en fin de jeu (en mal ou en bien, comme cette fin lamentable dans les toilettes d’une péniche). Ils s’agit donc effectivement de règles utiles et utilisés et pas d’un détail cosmétique.

Mais il manque, d’après moi (et nous entrons lentement dans la ludicité), deux leviers pour rendre l’ensemble de ces règles minimalistes opérantes.
En premier lieu, une esthétique. Tout faire reposer sur l’alphabet grec me paraît à la fois austère et peu convainquant. On aurait pu avoir le symbole d’une basket, d’une plume à écrire, d’un atome (pas très original) pour signifier les aptitudes. De même que les facultés psychiques auraient mérité des symboles ouvrant davantage sur le rêve, voire le danger.
Puis il aurait fallu un couplage de tout cela, les facultés nouvelles démultipliant les possibilités des profils, les échelles de latence (que nous aurions eu à découvrir, à maîtriser) conditionnant les niveaux de réussite, rendant dès lors les routes empruntées essentielles à la réussite ou non de l’aventure.

On le voit à la lecture de ce qui vient d’être dit, si les règles peuvent se suffirent à elles-mêmes, leur mise en lien avec l’histoire pâtit d’un manque d’interconnectivité. Ou pour le dire autrement, la ludicité est le parent pauvre de cette AVH, ce qui se traduit d’ailleurs par une forte linéarité.



Pour conclure.
Si l’histoire, qui s’ancre dans un futur proche à la fois réaliste et vaguement angoissant – miroir des peurs de l’héroïne –, est particulièrement prenante ; si le style est au millimètre ; si les personnages et les situations sont convaincants, dynamiques : Vecteur XX1 souffre d'un manque d'espace. Cela conduit Fitz à concevoir des artifices scénaristiques (Valentin) et condamne l'aventure à une rejouabilité assez faible que ne vient malheureusement pas compenser les règles, insuffisamment étoffées et donc peinant à engendrer les répercussions attendues liées au développement de notre personnage.
Goburlicheur de chrastymèles
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#32
Je te remercie pour avoir consacré du temps à une si longue critique, très instructive. Je vais en retenir beaucoup de choses et, en premier lieu, garder bien au chaud tes propositions de corrections dans le texte. Que tu aies au final apprécié la lecture malgré un aspect ludique qui t'a déçu, c'est réconfortant. J'aurais aimé faire mieux, mais je ne vais pas faire le difficile, sachant le risque que je prenais à assumer un scénario plus linéaire que la moyenne.

Dans l'absolu, la linéarité dans les LDVELH est un défaut. Moi-même ai d'ailleurs une préférence pour les aventures qui gagnent à être relues de nombreuses fois suite aux échecs. Mais j'avais envie de me prendre à contre-pied. Ayant noté que beaucoup de lecteurs de LDVELH privilégiaient la narration au jeu et qu'une certaine linéarité permettait de mieux asseoir un scénario, je suis parti dans une direction différente. J'espérais par contre fournir un potentiel de relecture suffisamment intéressant avec plusieurs passages alternatifs qui s'excluent et développés, ainsi que le système des trois cursus. Je crois aussi avoir été influencé par ma lecture à cette époque de Plongée sur R'lyeh. Voilà pour les intentions...

Tu es le deuxième après Skarn à relever que l'intervention de Valentin était maladroite si on ne l'a pas croisé physiquement au préalable. Il faudra absolument que j'améliore cette approche.

Concernant le style, ton analyse de la langue française est très impressionnante. Je ne connaissais pas les noms donnés à toutes les tournures de style que tu relèves! En mentionnant cette faiblesse sur certains termes inappropriés au champ lexical ou au contexte, tu mets le doigt sur quelque chose que je ressentais sans toutefois voir précisément le problème. J'y vois un nouvel axe de progression dans mon écriture. Là encore, je t'en remercie.

Pour ce qui est de la mise en page et du visuel, je ne peux que soupirer et accepter les reproches tête baissée. Il y a 10-15 ans, les AVH sur Littéraction étaient en majorité très amateur dans leur forme, comme Le Vecteur XX1. A présent, on a dès le départ un minimum de qualité très élevé avec des tableaux, des symboles, des couleurs, voire même des illustrations. C'est un régal pour le lecteur et un effort fait pour récompenser ceux qui auront le courage de lire les AVH.
De mon côté, je suis bloqué à ce niveau-là. Je n'ai jamais eu aucune appétence pour l'utilisation de l'informatique ou des technologies en général, je m'en tiens toujours au minimum vital. J'ai récemment appris à créer des liens cliquables, je passe beaucoup de temps à la relecture et au playtest. Mais pour le reste, le visuel, ça ne progresse pas. J'en suis désolé.

Ton analyse psychologique sur Héléna est diablement intéressante, surtout que j'y adhère. De mon point de vue, la conclusion est cependant la suite logique d'un certain fatalisme consécutif à ce qui vient de lui arriver. Elle n'avait déjà pas grand chose dans sa vie au départ, le dénouement de ses aventures lui a tout enlevé ou presque. Et même un éventuel Valentin ne peut à lui seul suffire à contrebalancer ça. Aussi, quand arrive un évènement suffisamment estomaquant pour remettre en cause tout ce en quoi elle pouvait croire, le peu d'emprise sur sa vie à laquelle elle pouvait se raccrocher, alors l'acceptation me semblait la seule voie envisageable. Dans cette fiction, j'ai voulu insister aussi sur l'inexorable décadence du monde, des conditions de vie et de la perte de supports moraux pour appuyer sur ce désespoir.
Je dois aussi avouer que le scénario n'avait pas exactement cette forme initialement. Il était au départ plus orienté science-fiction. Comme dans la trilogie Les Trois Corps de Liu Cixin, je voulais soulever la question "est-ce que l'humanité mérite vraiment d'être sauvée?". J'ai finalement changé de scénario. Mais dès l'écriture du paragraphe 1, j'avais cet épilogue en tête.

Le seul regret de ta part qui me surprend est sur la longueur de l'aventure, trop brève par rapport au contexte posé. Je ne l'avais vraiment pas vu comme ça. Cette histoire était calée, avec (je croyais) assez mais pas trop d'infos sur ce monde d'anticipation pour titiller la curiosité sans trop frustrer, ni prendre le pas sur le coeur de l'aventure, à savoir l'héroïne. Tu me donnes donc beaucoup à réfléchir.
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#33
Je suis désolé de ma réponse un peu tardive, mais je suis bien débordé et vais l'être de plus en plus au fil du temps jusque vers la mi-février probablement.
Je reprends tes commentaires paragraphe par paragraphe.

C'est normal (pour moi). Tu as passé du temps – sûrement beaucoup – pour nous concocter cette aventure. La lire, c'est-à-dire profiter (dans le bon sens, jouir) de ton travail, suppose, a minima, un retour. Comme c'est quelque chose que j'aime bien faire, lorsque j'en ai le temps, c'est pour moi plus un plaisir qu'une sorte de nécessité tacite.

Je pense que ton approche narration/linéarité est d'un point de vue général, correcte. Je suis confronté au même problème dans la réécriture de Loup*Ardent. Les solutions que j'y apportent ne seront probablement pas satisfaisantes. J'ai pourtant finalement décidé de m'écarter de cette pente naturelle qui est de proposer des microboucles narratives qui ramènent ensuite à la trame principale. Cela entraîne malheureusement une inflation des paragraphes et une dilution de l'histoire. En bref, ménager la chèvre et le chou demeure, et demeurera probablement, un exercice d'équilibriste.

Ton niveau d'écriture est très bon. Comme je l'avais mentionné pour Merlinpinpin, il a fallu que je me place au niveau de la sémantique, de la pragmatique et de la stylistique pour trouver quelque chose à redire. Ce qui signifie, si l'on veut user d'une métaphore un peu facile, que tu te trouves sur la dernière (ou l'avant-dernière) marche de ce monumental escalier menant au palier de l'écriture professionnelle – ce qui chez moi signifie à des fins de publication. Il va de soi que les marches se poursuivent au-delà. Mais en soi, ta plume est déjà suffisante.

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur les raisons qui ont poussé Héléna à accepter la fin que tu proposes. Mais j'ai trouvé que ce n'était pas assez appuyé. Comme je l'ai écrit, cela pourrait cadrer si l'on voyait, ou plutôt ressentait, Héléna évoluer. C'est ce qui manque, me semble-t-il, dans la partie conclusive.

Forcer davantage sur la décadence du monde aurait probablement fait entrer ton récit dans le genre dystopique. Je pense que c'est mieux ainsi car cela permet de s'arrêter sur Héléna, son caractère, son évolution. Dans l'autre cas, les réflexions sur les phénomènes sociaux induites par le côté dystopique auraient nécessairement réduit la part de caractérisation du personnage – et donc notre implication pour ce dernier.

Tu as ouvert une porte ludique très intéressante qui, encore une fois, de mon point de vue, est la bonne chose à faire : offrir des règles simples et composites. C'est-à-dire qu'il y a un assemblage de petites règles, toutes très faciles, voire qui se jouent sans dés, mais sur lesquelles, sur chacune d'entre elles, on peut appliquer des variables qui viennent démultiplier les possibilités de jeu et donc, au sein de la narration, la ludicité. Malheureusement, je pense que tu n'as pas poussé les curseurs assez loin. C'est cela qui affecte le ludique et qui, couplé à la linéarité, pèse un peu sur l'ensemble.

Voilà pourquoi au final j'ai un petit regret concernant ce faible nombre de paragraphes car, pour développer la ludicité comme l'ouverture des microboucles, leur augmentation me paraît nécessaire. Mais ce n'est que mon point de vue, je ne prétends pas voir juste sur ce coup-là.
Je suis content en tous les cas que mon retour t'ait intéressé. C'est aussi très motivant pour moi pour continuer en ce sens ^^.
Goburlicheur de chrastymèles
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#34
Le web anglophone a une compétition de fiction interactive, l'IFComp, à laquelle participent chaque année plusieurs dizaines d'œuvres. Cactus Blue Motel, Yaz de bronze 2016 après avoir été traduit en français par Skarn, avait été écrite à l'origine pour l'IFComp 2016 (où elle avait également remporté la troisième place).

Pourquoi est-ce que je parle de ça ? Au cours des dernières années, j'ai lu un certain nombre des œuvres participant à l'IFComp. Elles couvrent un spectre très large, mais j'ai été frappé par le grand nombre d'entre elles qui s'attachaient presque uniquement à raconter une histoire et n'ajoutaient pas de réel aspect ludique. La linéarité y était très forte (avec beaucoup de choix ayant peu ou pas de conséquences réelles) et le challenge était quasi-inexistant. Bref, le côté interactif portait surtout sur la façon de lire et non pas sur le rôle que jouait le lecteur vis-à-vis de l'histoire.

À partir de ces observations, je me suis demandé s'il était faisable d'écrire une œuvre qui donne franchement l'impression au lecteur d'être plongé dans un livre tout en lui offrant fréquemment la possibilité de faire des choix dotés de conséquences réelles, incluant des déroulements différents du scénario et la possibilité de voir le personnage principal échouer ou mourir.

Grâce à cette AVH, j'ai désormais la réponse : ce mariage idéal de la narration et de l'interaction est effectivement possible.


De toute évidence, ça nécessite certaines conditions, à commencer par de grandes qualités d'écriture. Le vecteur XX1 n'en manque pas. Le style de Fitz me semble avoir atteint un niveau encore plus élevé qu'auparavant, ce qui n'est pas peu dire. Les scènes sont très vivantes, les personnages superbement décrits et on se plonge avec une aisance stupéfiante dans la peau de notre héroïne.

Il n'y a pas - et c'est assez remarquable - un seul paragraphe qui paraisse plus banal ou plus terne que le reste. Quels que soient nos choix (et indépendamment du fait que certains sont meilleurs que d'autres), on rencontre toujours la même qualité stylistique et le même soin apporté à la narration. C'est l'une des raisons pour lesquelles on a à ce point l'impression d'évoluer dans un livre.


J'ai fait quatre tentatives. Je m'en suis rendu compte plus tard, mais j'ai en fait failli réussir du premier coup : lors de ma tentative initiale (scientifique), je m'en suis si bien tiré pendant si longtemps que j'ai fini par prendre une décision manifestement risquée juste pour voir ce qui se passerait... et il s'est passé qu'Hélèna s'est immédiatement fait tuer. Ce que j'ai découvert ensuite, c'est que j'étais littéralement parvenu à la confrontation finale et qu'il ne me restait plus grand-chose à faire pour atteindre l'épilogue.

Rétrospectivement, je pense que c'est une chance que je n'ai pas réussi du premier coup. Ça m'a permis de mieux découvrir les divers itinéraires possibles et de prendre davantage conscience de la difficulté bien réelle. Lors de mes deux tentatives suivantes, la littérature n'a pas brillé autant que la science puisque mon héroïne est morte deux fois dans la première moitié de l'aventure (la première fois pour s'être crue immunisée au monoxyde de carbone, la deuxième parce qu'elle avait un score de Latence trop élevé). Pour ma quatrième tentative, j'ai choisi d'attacher moins d'importance au mens sana qu'au corpore sano et ça m'aura permis de terminer l'aventure (sans le vouloir, j'ai de nouveau trop monté ma Latence, mais j'ai cette fois su éviter le passage où ça se révèle fatal).


Le cadre est riche, vivant et créatif, avec un caractère dystopique fort crédible. Sa description trouve un très bon compromis entre le trop et le pas assez, montrant ses différents aspects de façon suffisamment détaillée pour intéresser le lecteur, tout en évitant les excès qui auraient pu alourdir inutilement le récit.


Le joueur peut éviter la plupart des mauvais choix en se servant de sa tête et en raisonnant logiquement, ce qui est bien sûr appréciable. Je suis cependant tenté de dire que la difficulté pourrait être légèrement plus élevée : comme je le mentionnais, j'ai vraiment failli réussir du premier coup et ça aurait été dommage. Mais ça peut se discuter.


L'aventure a bien sûr des aspects dirigistes. Même si on peut faire un nombre de choix très correct, certaines décisions importantes de l'héroïne (orientant de façon significative le déroulement de l'histoire) sont imposées au lecteur. Je soupçonne cependant qu'il aurait été impossible de faire autrement sans sacrifier le côté "roman" qui m'a tellement plu.


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L'aventure aurait pu être légèrement plus longue, même si ça se discute. La confrontation finale est palpitante, mais le passage à l'épilogue est peut-être un peu soudain. J'ai eu le sentiment qu'il aurait été très possible de rajouter une dernière partie à l'aventure après la course-poursuite.


Quoi qu'il en soit et pour résumer ma pensée, cette AVH n'est pas seulement de très grande qualité : elle ouvre en plus aux livres-jeux une voie pleine de potentiel.
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#35
Si j'ai bien compris, tu as donc terminé avec un cursus sportif et en as profité pour faire une petite fugue nocturne au lieu de passer chez le dentiste. Un chemin alternatif pas si évident à trouver, qui avait sa part de risque.

Que l'aventure t'ait plu me fait énormément plaisir. Toi et Skarn, vous êtes les membres du forum actifs sur les AVH les plus anciens que j'ai côtoyés. On en a lu et écrit beaucoup depuis le temps, mais j'ai toujours eu l'impression que vos aventures étaient sur un spectre sensiblement différent des miennes. J'ai imaginé celle-ci en pensant à vous deux, ce n'est pas une blague. J'essayais d'évaluer la séparation entre nos écrits. Comparativement, les vôtres ont des scénarios plus riches là où je me concentrais sur l'atmosphère, les règles plus minimalistes, les personnages plus féminins... J'ai eu envie de me rapprocher de vous en quelque sorte.
Après, il y a un aspect vers lequel j'aurai beaucoup de mal à tendre, c'est l'arborescence incroyablement intelligente de Fleurir en Hiver. Comme dans les Nils Jacket. Pour beaucoup d'amoureux du genre, c'est ce qui constitue le vrai intérêt ludique des LDVELH. Je rêve d'explorer ce domaine, mais ça me semble un objectif très lointain.

Concernant le style, tes compliments me rassurent (surtout venant de ta part). Ayant rouvert récemment Gloire Posthume et ayant eu l'occasion d'écouter une lecture de Paragraphe 14 du Secret des Alrys, j'étais surpris par la recherche de vocabulaire, de formulations et de descriptions recherchés. Depuis Cyclades, j'ai l'impression d'écrire de manière plus simple, alors que ce n'est pas voulu. Je me suis dit qu'un style très littéraire ne convenait pas à toutes les ambiances. Mais au fond, j'en suis même venu à craindre une fainéantise inconscient ou une influence des BDVELH (même si je n'écris pas plus vite qu'avant), ça me questionnait.
Si tu y vois plus de fluidité et de naturel, j'en suis soulagé.

Quant à l'arrivée de l'épilogue, tu mets le doigt là encore sur une hésitation de ma part. Après la longue course poursuite, je voulais cette ellipse temporelle abrupte pour bien faire comprendre que l'aventure était finie, histoire de leurrer le lecteur avant la dernière page de l'épilogue. Mais il y avait mieux à faire, c'est sans doute un peu maladroit.

Merci pour tes lectures et ta critique si précise.
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#36
Petit problème de renvoi au (ψ) 125, le 156 ne semble pas correspondre. Désolé si la correction a déjà été donnée quelque part.
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#37
(31/01/2023, 12:01)Salla a écrit : Petit problème de renvoi au (ψ) 125, le 156 ne semble pas correspondre. Désolé si la correction a déjà été donnée quelque part.

En effet, on me l'a signalé (mais je ne sais plus qui) car c'est dans mon fichier des choses à modifier. Il faut aller au 106 et non pas au 156. Redface
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#38
Merci  Smile
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#39
Une aventure d’anticipation par Fitz. Le scénario reprend une idée assez fréquemment utilisée dans certaines histoires contemporaines ou SF : une jeune personne qui se découvre des pouvoirs surnaturels qui vont émerger dans son quotidien. Ici, tout est bien amené, suffisamment progressivement pour que les choses ne semblent pas tomber de nulle part, mais sans trop tergiverser pour qu’on en vienne pas à s’ennuyer dans le quotidien d’Héléna.

Ce quotidien, justement, est aussi un point fort grâce à la plausibilité de ce futur proche et des contraintes nouvelles pour lutter contre la raréfaction de l’eau, les nouvelles épidémies, l’énergie… Ou encore une certaine part de bêtises et de peurs, qui se traduit par exemple par ce bar qui a choisi des portes se verrouillant contre les cambriolages, mais aussi en cas d’incendie… Les originalités de ce futur sont très nombreux, très détaillés, et chaque péripétie de notre personnage est opportunité à décrire un nouvel aspect de ce monde.

Le suspens et action sont tout aussi bien maîtrisés. On court, on résiste, on voyage, le rythme est haletant et j’ai eu du mal à décrocher de ma lecture, même lorsque le sommeil commençait à poindre. Enfin, le côté humain, entre les émotions que l’héroïne éprouve, les rencontres et dialogues, tout est vivant.

Finalement, seul l’aspect surnaturel m’a un peu laissé de marbre, en raison de son côté déjà-vu dans les œuvres de fictions. Je me suis demandé si je n’avais pas affaire à la genèse d’une nouvelle super héroïne. Néanmoins, il reste suffisamment de mystères autour de ces phénomènes pour que ça n’empiète pas sur l’intérêt de l’avh.

J’ai réussi à mon premier essai. Ça fait plaisir après avoir longuement douillé sur Cyclades Big Grin J’avais le profil littéraire.

Petite remarque en lien avec ce parcours. Le paragraphe 33 nous amène à un paragraphe spécial où on parle du russe avec qui on a sympathisé. Mais d’après les règles, on n’était pas obligé de sympathiser avec lui au paragraphe 58, car rien n’oblige dans les règles à recourir aux paragraphes spéciaux. Un mot de passe aurait été plus indiqué à ce point.

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#40
Dès le premier coup! Et te connaissant, tu n'as pas dû tricher. Aïe, c'est pour moi un défaut dans une AVH..
Mais après tout, tu as le droit d'avoir fait preuve d'intuition et de perspicacité, on ne peut pas parler de chance ici. Bravo à toi!

Très heureux que tu aies accroché au récit.
Bien vu pour le 33. Comme j'avais mis cet épisode sur un paragraphe convergent, j'ai tout le temps gardé en tête que les littéraires auraient droit au Russe. Mais tu as raison, je rajoute ça à la liste des choses à modifier en vue d'une version corrigée.

Enfin, concernant la conclusion et la suite :

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Ma première balise spoiler réussie avec succès, ça s'arrose!

Merci beaucoup, Salla, pour ce retour.
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#41
(09/02/2023, 07:10)Fitz a écrit : Dès le premier coup! Et te connaissant, tu n'as pas dû tricher.
Alors si, je triche beaucoup, j'avoue Mrgreen , mais pour le Vecteur XX1 je n'ai pas eu besoin, n'étant effectivement jamais tombé sur un PFA. Je suis retourné voir, une fois l'avh terminée, les situations critiques (l'incendie dans le bar, le labo de papa, la course poursuite à la fin), et j'ai effectivement échappé à des conséquences fatales de justesse. Mais globalement, j'ai l'impression que tu as été plutôt cléments. Je n'ai pas compté le nombre de PFA, mais j'ai pas l'impression qu'il y en a pas beaucoup.
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#42
De mémoire, le début de l'aventure est un peu en tout ou rien niveau difficulté, avec des chemins où les risques sont quasi inexistants (en général ceux qui font honneur à Aï) et d'autres où c'est plutôt facile d'y passer.

En revanche, j'avais personnellement le souvenir d'une fin assez costaude, avec pas mal d'occasions d'échouer. Bon, après, c'est quand même loin d'un one-true-path, donc, avec le bon mix d'instinct et de chance, ça doit effectivement pouvoir se passer du premier coup. Mais je dirais clairement pas que c'est la norme.
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#43
Je précise que je ne suis pas encore arrivé au bout de l'AVH, mais j'ai l'impression d'en avoir déjà vu suffisamment pour faire un retour argumenté.
Tout d'abord un grand bravo au niveau de la forme: en termes d'écriture c'est vraiment d'un niveau remarquable, avec une mention toute spéciale à la finesse psychologique du personnage que l'on incarne. Je n'ai pas peur de dire que c'est la seule AVH où on incarne une femme et où j'ai l'impression de vraiment me transformer en femme ! Super aussi pour la façon dont l'univers est pensé.
Sur le plan du jeu, rien à redire non plus, les mécanismes fonctionnent bien, ce n'est pas d'une grande complexité d'ailleurs, et la difficulté semble raisonnable.
Malgré tout, je n'arrive pas à être complètement satisfait de l'AVH telle qu'elle est. J'ai cherché à comprendre pourquoi et je pense que c'est à cause de l'aspect trop littéraire de l'oeuvre justement. Bref, la qualité devient parfois un défaut (pour moi) du fait que le développement de l'univers et de la narration entravent quelque peu une situation qui devrait demander plus de nervosité, et on s'éloigne du personnage que l'on incarne.
Ce qui symbolise le plus ce défaut pour moi c'est la volonté d'expliquer absolument le monde dans lequel on évolue. Si ces explications sont les bienvenues en soi, et souvent très fines, elles interrompent la narration. Et elles sont parfois surprenantes parce qu'elles placent un référentiel à notre époque, alors que l'héroïne n'a pas de raison particulière de commenter l'évolution de la technologie depuis 2020. Pour une personne jeune, toutes ces technologies sont naturelles certainement, mes enfants ne regardent pas un smartphone en se disant que ça remplace les vieux téléphones à touches ou à cadran.
Ca peut paraître un détail mais c'est suffisamment récurrent pour m'avoir perturbé. A titre de comparaison, ces paragraphes "explicatifs" existent aussi dans Ad Nauseam mais sont concentrés à un ou deux moments clés où ça ne m'a pas perturbé (et la comparaison avec une situation de "avant la catastrophe" se comprend aisément). J'ai déjà dit dans un commentaire plus haut que l'univers déployé ressemble à une AVH que je suis en train d'écrire. Dedans j'ai fait le choix de placer ces explications dans un "Wiki" en fin d'AVH, où le lecteur peut choisir d'aller glâner des informations (ou pas) sur les termes qui ne lui sont pas familiers. Je n'ai pas la prétention de dire que ça sera forcément mieux que le "Vecteur XX1", comme je l'ai indiqué on est vraiment dans du très haut niveau d'AVH (et ce n'est pas la seule dans ce concours, loin de là). Merci en tous cas pour ce moment !
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#44
Merci pour ton retour gynogege.

Dans ce que tu as regretté, le plus important est que ça t'a éloigné du personnage qu'on incarne. C'est tout l'inverse de ce que je souhaitais avec cette approche.

J'ai pourtant essayé de garder justement à l'esprit cette volonté de ne pas faire juger à par Héléna des choses qui lui sont naturelles. C'est pour ça que j'ai rajouté, après coup, ces brèves en introduction afin de donner un éclairage sur ce nouveau monde. Parfois, Héléna peut se permettre quelques réflexions du fait qu'entre ses 10 ans et son âge actuel les dégradations se sont accélérées, mais j'ai tenté de ne pas en abuser. Visiblement pas assez.
Il y avait la possibilité aussi de moins décrire tout simplement pour faire plus vrai, comme si le lecteur n'existait pas. Mais en début d'écriture, une lectrice regrettait qu'il n'y ait pas plus de détails sur l'univers, que les spécificités à ce futur proche étaient esquissées, mais de ne pas plus les détailler la frustrait un peu.

Quant à donner plus de corps aux infos utiles et à l'interactivité et moins aux descriptions du contexte pour donner plus de dynamisme, là aussi c'était une question de curseur à placer. Il me semble que la dernière partie de l'aventure est plus dans cette optique, un peu pour contrebalancer sans doute. Pour schématiser, renforcer l'aspect livre-jeu au détriment de l'aspect roman aurait peut-être pu améliorer globalement l'AVH.


Ton idée d'une annexe encyclopédique ou d'un glossaire est intéressante s'il est bien conçu. Je me souviens que les retours sur celui du Secret des Alrys étaient mitigés, c'est pour ça que j'ai écarté dès le début cette éventualité.
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#45
J’avais lu cette AVH à sa sortie et retardé mon feedback car je souhaitais explorer plus avant les méandres de l’histoire.

Je n’ai pas retrouvé tous les ingrédients propres à une véritable dystopie et l’ambiance générale m’est apparue davantage comme celle d’une œuvre d’anticipation (comme Astre Solitaire l’a aussi mentionné, je crois). A ce titre, je trouve des similitudes avec « les furtifs » de Damasio (ça aussi je l’ai déjà dit, mais je vieillis, donc j’ai le droit de radoter). Société de contrôle, certes, mais aussi et surtout impact du bouleversement climatique et de ces conséquences délétères sur la vie de tous les jours (usage de l’eau par exemple).
L’écriture, c’est aussi (et surtout) un apprentissage. Il est donc normal de voir les auteurs évoluer dans leur narration, dans la maitrise qu’ils ont de cet art. Mais, on atteint (ou on a l’impression parfois d’atteindre) ses limites tandis que d’autres continuent une trajectoire ascendante, limpide et enthousiasmante.
Il y a plein d’AVH ici qui me font m’extasier devant le talent de certains (membres du forum) et l’abnégation ou le travail de tous mais je rejoins l’avis d’Outremer et j’irai même plus loin, pour la première je ressens un gap réel dans le niveau proposé.
J’ai du mal avec la notion de « amateur/professionnel ». La seule chose que ça m’évoque est que le professionnel (de l’écriture ou de n’importe quel art) en a fait son métier et en vit (ou tente d’en vivre). Un amateur non. Pour le reste, nombre d’auteurs et écrivains publiés n’ont pas le niveau que je découvre ici, dans ce vecteur XX1 !
Je l’ai dit en page 1, j’ai été vraiment impressionné par la virtuosité, la musicalité des mots, les impressions qui s’en dégagent, avec cet insolent sentiment de facilité. Et je retiens encore plus ça que l’histoire en elle-même ou l’aspect ludique. Je me suis dit, « ok, là Fitz, il s’est envolé, on ne le reverra plus ! Wink ». Je trouve ça génial, ce cheminement vertueux. Il y avait déjà tout dans les « Sabres d’Asguenn », le style bien évidemment mais aussi l’empreinte émotionnelle qui donne du souffle au récit.
Mais là, désormais, avec vecteur XX1, Fitz a atteint (je trouve) une sorte de maturité, de fluidité incroyable. Si je devais faire un (énième) parallèle avec la musique, je dirai qu’on a affaire à quelqu’un qui a un bagage technique lui permettant de proposer des trucs incroyables, mais qui a compris qu’il devait se mettre au service de son art, de l’histoire et s’astreint à cette philosophie. Ainsi, il n’a plus rien à prouver, se débarrasse des lourdeurs qui masquent parfois l’essentiel, et se consacre uniquement au rythme, au récit épuré. Et ça devient, beau, terriblement beau et vivant.
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