Compte-rendu des soirées jeux de plateaux
Je suis Doug.

Avant j'étais un employé de bureau modèle. Je passais quatre heures par jour dans les transports, douze à effectuer des tâches bêtes et répétitives, et le reste à manger et dormir.

Maintenant, je suis un survivant modèle. Je passe quatre heures par jour à me déplacer entre des lieux infectés et des lieux supposément sûrs, douze à tuer du zombie à la chaîne, et le reste à manger et à dormir.

Et tout comme avant mes collèges sont des ordures égoïstes prêtes à m'abandonner au premier coup dur.

Nous étions 6 au début de cette mission. La routine habituelle : explorer une nouvelle zone, en piller les ressources, et revenir à la base avant la tombée de la nuit.

Tout allait relativement bien. J'avais été égratigné par un zombie farceur dès le départ, mais malgré cela, ma technique à deux canons sciés marchaient comme sur des roulettes. Tirer, recharger, avancer, tirer, recharger, tirer encore... La routine.

Je savais bien sûr que nos réserves s'épuisaient un peu plus chaque jour malgré nos efforts pour les reremplir, mais je pensais simplement qu'il s'agissait d'une mauvaise passe, comme lorsque Monsieur De Mesmaeker avait refusé de nous payer à l'issue d'un audit défavorable.

J'aurais dû me douter de quelque chose lorsque j'ai vu que Josh, dit la Mule ou le Sherpa, ne promenait que deux bouteilles d'eau, trois conserves et un sac de riz. Je venais à peine de le sortir du pétrin, à la machette pour ne pas endommager les vivres d'une cartouche perdue, qu'il se réfugiait dans les jupons de Wanda, la Droguée au chewing-gum.

Ensuite, tout est allé très vite. Josh a défoncé à coups de hache la porte du bâtiment qu'exploraient Amy Fond de teint et Ned Parano, et Wanda a tiré... En l'air pour ameuter un maximum de zombies. Tandis qu'ils s'enfuyaient, l'un en parkour, l'autre en patins à roulettes (ces jeunes...), les charognes ont déferlé sur le carrefour et dans les bâtiments. Les deux tarés se sont faits avoir comme des bleus en quelques instants. Phil, le flic, acculé dans sa planque sans espoir de renfort, aura héroïquement résisté jusqu'au bout, soit quelques minutes de plus.

Il ne reste que moi. Moi et une armée de zombies. Moi et les deux traîtres. Moi contre le monde.

Et bien ils vont voir ce qu'ils vont voir. On n'enterre pas Phil comme ça. Comme la fois où mon supérieur avait essayé de me pousser à la démission en imposant de la pop rock expérimentale à fond les ballons en musique d'ambiance. Six mois que ça avait duré, mais c'est lui qui avait craqué le premier.

Je vais me les faire ces zombies. Tous. Même le gros avec un tuyau à travers l'épaule. Puis je retrouverai le couple d'ordures et je leur expliquerai ma façon de penser. Et enfin, je reconstruirai l'humanité. Un monde à ma façon. Un monde parfait.

Un monde où le café de la machine sera bon.
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RE: Boire un bon verre dans un café parisien enfumé... - par Skarn - 15/07/2015, 14:02



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