Compte-rendu des soirées jeux de plateaux
Le jeu, c'est Splendor. J'ai aussi l'impression que c'est un jeu qui aurait pu être bien, avec de bonnes idées, mais qui manque le coche.

En effet, si énormément de ses mécanismes sont agressifs, toute une partie de la stratégie consistant à empêcher ses adversaires de mettre la main sur les ressources et les cartes qui les arrangent, le jeu ne fait pas ressentir ce côté privation, car il semble toujours possible de rebondir dans une autre voie (je ne dis que c'est vrai, c'est juste l'impression que j'en ai eu). Cela contraste avec des jeux où un blocus réussi a un impact psychologique extrême, comme dans 7 Wonders (exemple : empêcher Gizeh B d'avoir du bois, ce qui fait que le joueur a une merveille fantôme).

De plus, il est impossible de contrer un joueur a posteriori. À partir du moment où il a réservé la carte et dispose des ressources, même s'il ne peut la jouer immédiatement, personne ne pourra l'empêcher de la poser. L'ajout d'une possibilité, très peu puissante pour éviter de dénaturer le jeu, d'attaque directe (par exemple : « Volez 1 ressource à un joueur. Vous ne pouvez choisir qu'une ressource dont il possède au moins 4 exemplaires. »), éviterait cette frustration créée par une stratégie imparable.

Enfin, le thème est beaucoup trop lisse (des joailliers qui commercent), et engendre une ambiance gestion pépère, là où des dessins plus colorés et énergiques auraient pu créer un rendu « combat acharné pour les maigres ressources disponibles ». Par exemple, on pourrait imaginer un thème post-apocalyptique, où les ressources seraient de l'eau, de la nourriture, du métal, etc. et où les cartes seraient des éléments de civilisation à reconstruire. Là, on aurait vraiment l'impression de se battre à mort pour la dernière goutte d'eau.

Accessoirement, le fait qu'il existe des cartes qui soient les copies d'autres cartes en mieux (exactement le même effet, les mêmes couleurs, mais une ressource de moins pour la construire) me fait douter du sérieux de l'équilibrage ou de la variété des stratégies.

Pour Battlestar Galactica, comme l'a fait remarquer Salla durant la partie, les producteurs ont mis tout le budget dans l'épisode pilote, et ont fait le reste de la série à l'économie.

Tout a commencé avec des combats spatiaux dantesques. Le soldat Salla a ainsi arrêter 5 vaisseaux cylons à lui seul, le Battlestar a failli être mis en pièce par des tirs répétés (quand il s'agissait de lancer les dés pour l'ennemi, nous étions incapables de faire moins de 4), la présidente et l'amiral gueulaient des ordres dans tous les sens...

Et puis après, plus rien. Tout le reste de la partie s'est résumé aux autorités compétentes sacrifiant la population du vaisseau pour conserver leur confort (« Ils n'ont plus d'eau ? Et bien, qu'ils boivent du vin ! ») tandis que les sous-fifres réparaient les dégâts.

Salla était probablement dans la pire position pour être traître. Il n'avait ni rôle décisionnel, ni pouvoir lui permettant de provoquer le chaos, et il a découvert qu'il était seul dans le mauvais camp alors que le Galactica était redevenu comme neuf, avec 75% du trajet déjà accompli, des joueurs aux mains pleines et pas le moindre ennemi en vue.

Bon après, comme l'a dit Outremer, malgré nos avantages énormes, on a failli y passer. Comme quoi...

EDIT : Point de règle mineur où nous nous sommes trompé pour BSG : lors d'un test, le joueur actif mise en dernier, pas en premier. C'est surtout important pour les effets déclenchés manuellement, comme d'envoyer quelqu'un en prison, puisque cela empêche l'accusé de savoir à quel point l'accusateur veut le pourrir.
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RE: Boire un bon verre dans un café parisien enfumé... - par Skarn - 21/03/2014, 10:21



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