Compte-rendu des soirées jeux de plateaux

[Lyzi Shadow]

"Ce soir, nous jouons les Romains, les Carthaginois...
- Ah ? C'est Mare Nostrum ? Le Outremer Universe et son irascible Cléopâtre reviennent ?
- Non, non... Donc : les Romains, les Carthaginois, les Macédoniens...
- Ouais bah les Grecs, quoi.
- Alors, non, il se trouve que dans ce jeu, les Grecs, c'est un AUTRE peuple que les Macédoniens. Et... les Perses.
- ...qui, logiquement, occupent les mêmes terres que les Babyloniens, mais soit... Et donc, c'est quoi ce jeu ?
- Imperium : Antique. C'est un jeu de deck building.
- C'est marrant... Dune : Imperium c'est aussi un jeu de deck building. C'est une franchise, "Imperium", ou quoi ?
- Ça, c'est une blague volée à Alendir, d'abord...
- Et comment qu'on gagne ?
- Avec des points de Victoire.
- Bon... au moins ça c'est simple.

- Nous avons 4 peuples barbares qui s'affrontent : les Romains (plutôt période république romaine, voire monarchie), les marchands carthaginois (qui jouent à "où est l'éléphant sur mes cartes ?"), les Macédoniens (qui nous font une salade à chaque tour pour multiplier les actions gratuites ou reprendre leurs actions payantes, au point d'en faire 5 ou 6 à chaque tour au lieu de seulement 3), et les Perses... qui vont jouer "pacifiques".
Mais avec une vision bien à eux du pacifisme.
Pour eux, "pacifique", ça veut dire qu'on n'a pas de légions, d'armées ou de machines de guerre.
Et on attaque davantage les peuples neutres (ceux qui n'appartiennent à aucun joueur) que les autres empires. (Enfin que les autres "peuples" barbares. Parce qu'à la fin du jeu, il n'y aura que les Macédoniens et les Perses qui auront réussi à abandonner leur phase "barbare" pour entrer dans leur phase "empire"...)
Mais à part ça, on sera ceux qui auront le plus envoyé des attaques aux autres joueurs de toute la partie. Hihi.

Laissons Darius nous expliquer son plan génial :

"Alors... d'abord, je pose des terrains...
Ensuite, je compte sur la Prospérité pour que mes terrains augmentent ma population.
Ensuite, j'utilise cette population, soit pour lancer des Conquêtes (ça rapporte des points de victoire), soit utiliser la faculté spéciale du peuple perse pour... aller directement recruter un peuple supplémentaire. Que je vais envoyer faire des conquêtes (et qui en plus ont généralement une capacité spéciale qui me rapporte des points de victoire ou me virent des calamités).
Ensuite, je lance un Gloire et je défausse tous mes terrains pour gagner une carte Renommée super forte (et qui en plus accélère la fin de la partie).
Et je recommence.

C'est ainsi que me rejoignent : les Lydiens, les Égyptiens, les Minoens, les Babyloniens... j'en oublie (je crois que j'ai fédéré 10 peuples en tout).
Sachant que tous les 3 peuples qui me rejoignent, ça fait 1 point de victoire. C'est la spécificité de mon peuple.
Et alors, en plus, une fois passé à la phase "empire", je peux lancer mon propre avènement - à moi, Darius Ier -. Et une fois que je suis en jeu, chaque peuple fédéré me rapporte encore 1 point de victoire en plus. C'est pas mal, comme moteur, non ?
- Ah oui, très bien ! En effet ! Mais les autres vous laissent faire ?
- Bah c'est à dire qu'il n'y a pas beaucoup d'interactions entre les peuples, en fait. Il y a certaines cartes qui font qu'on fait piocher à tous des ressources ou une carte, mais bon, ça c'est plutôt sympa, et certaines cartes qui mettent une crasse à tout le monde, mais ça c'est plutôt rare.
Ah ! Les Romains ont fait une Gloire avant moi, mais ils ont fait la grave erreur de me laisser... la carte Infamie !
- Aïe ! Grave erreur !
- En effet, mon cher, en effet. À chaque fois que la carte Infamie se retrouve dans ma main, je peux l'utiliser en plus de mes trois actions normales (c'est une action gratuite, alors pourquoi se priver ?), et je vole 1 point de victoire à CHACUN des autres joueurs ! Si c'est pas bon, ça !
- Ah oui ! -1 pt à 3 joueurs en même temps que +3 pts à vous, ça fait un gros différentiel, tout de même !
- C'est ça ! Et j'ai réussi à utiliser au moins 3 fois l'Infâmie au cours de cette partie. C'est déjà 9 points ! En fait, en fin de partie, même avant de compter les points de victoire des cartes acquises, rien que les points de victoire en jeton de ressources, je suis en tête. J'ai déjà plus de 15 points en petits marqueurs. Les Carthaginois, qui se sont concentrés sur la construction d'une économie solide, n'ont que 11. Quant aux Macédoniens et aux Romains, ils se sont concentrés sur le fait de "rusher", les premiers l'arrivée de leur empire et leur capacité à faire plein d'actions par tour, et les autres de la gloire et du recyclage de cartes. Du coup, en jetons de points de victoire, ils ont une misère. Ils ne pourront compter que sur leurs combos de cartes pour faire des points !
- C'est bien, ça. Et les calamités ?
- Alors techniquement, il s'agit des cartes "instabilité", mais j'aime bien dire "calamités" aussi. Eh bien, elles donnent effectivement un malus à la fin de la partie. Mais je n'en ai pioché aucune.
- Aucune ! Mais comment ce prodige ?
- Bah en fait, à l'exception des cartes Régions, toutes les cartes qu'on achète au Marché viennent avec leur "instabilité", sauf si on s'en débarrasse d'une certaine façon. Ou qu'on paie plus cher. Or, tous les autres joueurs se sont assez souvent fournis au Marché... mais... moi pas trop.
En fait, les cartes propres à mon peuple sont déjà bien suffisantes pour ma stratégie, je n'ai pas vraiment besoin de cartes extérieures, donc peu d'intérêt à aller au Marché. Sauf pour rallier de nouveaux peuples à ma fédération, mais mon pouvoir me permet de les piocher directement dans la pile sans avoir à prendre les calamités qui vont avec.
- Vous êtes donc très bien parti !
- Tout à fait. Et, ah ! Voilà t'y pas que je peux débloquer "l'or des Perses". Ça me coûte très cher en ressources, mais ça fait mal. À chaque fois que je l'active, chacun pioche une ressource (bon, ça c'est plutôt gentil), mais je gagne un point de victoire, et tous les autres joueurs se reprennent une calamité dans la gueule...
- Ah oui ! Et rappelons que, déjà, l'Infamie leur donne aussi une calamité/instabilité à chaque fois qu'ils ne peuvent pas payer le point de victoire que vous leur volez.
- Voilà. Bon, et EN PLUS, j'ai chopé la carte qui me donne des points bonus à la fin de la partie selon le nombre de calamités qui restent aux autres joueurs.
- Ah bien ! Double peine, donc...
- Oui, et pour finir, j'ai aussi une carte que je ne peux "pas jouer" (c'est écrit dessus), donc elle reste tout le temps dans ma main si je ne la défausse pas, MAIS, si elle est dans mon jeu à la fin de la partie, je me débarrasse de jusqu'à 2 calamités et ça me rapporte 3 points de victoire.
- Ah oui, ça va être dur en face de faire mieux.
- Bon bah, au final, c'est les Macédoniens qui mettent fin à la partie. Alexandre le Grand voit son avènement, puis fait une petite Gloire, et là, paf ! il devient le "roi des rois" ! Ça en jette, quand même !
- Et du coup, il gagne ?
- Non, ça lui donne juste des bonus (il peut "innover", c'est à dire prendre une carte d'un type spécifique dans la pioche gratuitement sans la calamité qui va avec, une fois gratuitement) et on fait encore deux tours de table avant le décompte des points.
Ça me permet, en plus de me poser moi-même comme dit plus haut, de construire Persépolis. C'est toujours ça de pris. Et puis, sachant que je peux me débarrasser directement d'une calamité, je prends quand même une carte au Marché, juste pour avoir les points de victoire en plus qui étaient posés dessus… Voilà, donc j'aurais quand même piocher UNE carte "instabilité" de toute la partie, tout à la fin (en sachant pertinemment qu'elle ne compterait pas).

Décompte final : les Carthaginois (Alendir) et les Romains (Outremer) ont dans la trentaine de points de victoire. Les Macédoniens (Skarn) ont 56 points. Quant à nous, les Perses (Lyzi), on totalise 58 points... si on oublie de compter les points bonus qu'on a pour chaque calamité qui reste aux autres joueurs.
- Ah oui... Bonne avance, donc !
- Bah pour une fois que Lyzi gagne à un nouveau jeu, on va pas se plaindre !
- Non, non.
- Au final, ça nous aura montré un truc : mieux vaut faire 3 actions par tour, parfois 4, mais efficaces, que 5 ou 6 par tour, mais pour pas faire grand chose.
- Et penser à faire des points de victoire tout au long de la partie, c'est mieux que de penser à accumuler des cartes et des ressources pour avoir plus de cartes et de ressources sans faire de points avec...
- Oui, ça aussi. Eh bien, merci de m'avoir donné la parole mon cher, euh...
- Ah, j'ai pas de nom, je ne servais qu'à faire rebondir vos répliques, mon cher Darius.
- Eh bien très bien. À une prochaine, mon bon.
- À une prochaine, mon seigneur..."