22/02/2021, 22:00
(Modification du message : 22/02/2021, 22:59 par grattepapier.)
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : Les remarques qui suivent sont anecdotiques, ce sont des détails sur lesquels je chipote mais qui n'enlèvent rien à la qualité de l'ensemble.
Déjà, merci pour ce retour aussi détaillé... et érudit ! Pour ma part, c'est toujours un plaisir d'apprendre des choses.
Il faut d'abord que je précise que je n'ai pas prétendu écrire une histoire historiquement rigoureuse. J'avais mis un avertissement en début d'ouvrage à ce sujet dans les précédentes versions du livre. Il faudra peut-être que je le remette...
En effet, je n'avais pas l'érudition nécessaire même si j'ai fait un gros travail de recherche documentaire pour le besoin de la rédaction en consultant pas mal de livres et en passant beaucoup de temps sur le web et notamment wikipédia.
Je trouve l'antiquité romaine fascinante mais je la connais bien moins bien que certains passionnés sur ce forum.
J'ai aussi tendance à penser qu'un fait historique n'a pas besoin d'être véridique pour paraitre vrai, il suffit qu'il soit crédible.
Et surtout que le romancier soit se sentir libre par rapport au matériau historique qu'il a sa disposition.
C'est pourquoi par exemple si tu visites le ludus tu peux entendre parler de catégories de gladiateurs qui n'existaient pas à cette époque, dont une qui n'a jamais existé à Rome (seulement dans la Gaulle gallo-romaine).
De même la date où est sensé se dérouler l'histoire a été prise un peu au hasard, je l'ai d'ailleurs changé en cours de rédaction pour que cela colle au niveau des dates avec une certaine révolte servile à laquelle je fais allusion dans l'un des épilogues.
J'avais envie que l'histoire se passe sous la République mais je me suis pas mal inspiré de la Rome impériale dans les descriptions de certains lieux (théâtre, arène de gladiateurs) qui sous la république étaient en bois et temporaires.
En clair, j'ai tordu le cou à la réalité quand cela m'arrangeait dans mon histoire. C'est particulièrement le cas dans la partie sur le Temple de Jupiter qui n'était pas la demeure d'un seul dieu et dans la pratique de la religion que je montre qui n'a pas grand chose à voir avec la véracité historique.
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Si les Insulae sont les immeubles de la Rome antique, le mot est féminin, on dit une Insula.
J'en prends note, merci et je vais modifier cela.
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Plutôt qu'un verrou sur notre porte, j'aurais parlé d'une barre (ça se discute).
Merci pour cette suggestion. Du coup, j'ai regardé : les romains utilisaient des serrures, des verrous et des barres en bois ou en métal. Alors j'hésite car une barre de bois me semble plus adaptée au bas standing d'une insulae qu'un verrou mais je pense qu'il est plus crédible qu'une porte munie d'un verrou soit forcée plutôt qu'une avec une barre. Ton avis là-dessus ?
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Puisqu'on trouve beaucoup de termes spécifiques, pourquoi ne pas, dans la villa de notre patron, employer celui d'Impluvium, pour le bassin récupérant les eaux de pluie ?
Bonne suggestion, merci, malheureusement il y a déjà beaucoup trop de termes en latin dans ce paragraphe, et cela obligerait le lecteur à consulter une fois de plus le lexique, donc je pense que je n'intégrerai pas ce changement.
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Même si les romains connaissaient la Clepsydre, horloge hydraulique, je pense que parler de cadrans solaires en cette fin de République serait plus heureux. Les romains n'ont jamais été doués pour définir l'heure et Sénèque disait qu'à Rome, il était impossible de trouver deux personnes ayant la même heure. On divisait en gros la journée entre Ante méridiem (avant midi) et Post méridiem (après-midi). Sur le Forum, un crieur annonçait à la foule le moment du zénith pour symboliser ce passage. J'ai donc un doute sur la présence d'une immense clepsydre. Si quelqu'un a des références, je suis preneur.
Voilà des anecdotes bien rigolotes. Concernant l'horloge hydraulique, je n'ai pas connaissance qu'il y en avait une sur le Forum mais je me disais que ce n'était pas impossible qu'il y en ait eu une à un moment ou à un autre. C'est comme dans "Le nom de la rose" : "si rien de prouve que le christ riait, rien ne prouve non plus qu'il ne riait pas". Autrement dit, une chose n'a pas nécessairement besoin d'être vraie, il suffit juste qu'elle soit crédible. Or les grecs utilisaient des horloges hydrauliques parfois monumentales et les romains ont beaucoup emprunté aux grecs.
En fait, j'avais surtout peur que parler de cadran solaire fasse un peu trop cliché, un peu lieu commun scolaire sur les romains, et c'est pour cela que j'ai choisi une horloge hydraulique. Du coup, qu'en penses tu ?
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Au Cirque, les gradins à cette époque étaient encore majoritairement en bois, y compris pour le grandiose Circus maximus. Les premiers gradins en pierre y apparaissent véritablement sous Claude, réservés aux sénateurs et vestales.
Oui tout à fait, c'est un des nombreux arrangements que j'ai pris avec la vérité historique. A la date que j'ai choisi, beaucoup de bâtiments publics étaient en bois et ils étaient parfois démontés à la fin des festivités.
C'était le cas des arènes de gladiateurs, et des théâtres. Ainsi à la date indiquée pour mon AVH, en fait il n'existait pas encore de théâtre en dur !
C'est une des nombreuses entorses à la réalité historique que j'ai faites sciemment.
A noter aussi qu'au Cirque, il y avait une stricte ségrégation sociale dans l'organisation de l'espace, contrairement à ce que j'ai écris où je parle de "promiscuité. En clair, les rencontres que je propose avec un chevalier et une patricienne n'auraient jamais pu avoir lieu. (alors qu'aux Thermes les sexes ne se mélangeaient pas mais les classes sociales oui).
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Les couleurs des quatre factions (écuries) des courses de chars ne symbolisaient pas des dieux mais les quatre saisons : bleu pour l'hiver, vert pour le printemps, rouge pour l'été et blanc pour l'automne. La noblesse soutenait habituellement les bleus, la plèbe les verts. Les chars faisaient un tour de piste avant le début de la course, avant que le magistrat désigné ne laisse tomber la "mappa". Auparavant avait lieu la "Pompa Circensis", procession de danseurs, saltimbanques, musiciens et chariots où étaient posées les statues des dieux.
Là je vais peut-être t'apprendre quelque chose. En fait il y avait plusieurs symboliques aux couleurs.
Une couleur symbolisait à la fois une saison et une composante du peuple romain... mais aussi une divinité et un des éléments (type alchimiques) qui composaient l'univers selon je ne sais plus quel philosophe grec.
Si le sujet t'intéresse vraiment je peux essayer de te retrouver le livre où j'ai vu cette info.
Concernant le tour de piste d'avant le début de la course et la "Pompa Circensis", là aussi j'ai pris des libertés en les zappant, pour dramatiser le départ de la course.
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - J'ai un doute sur le fait de faire payer l'entrée au Cirque. Les jeux (Cirque, Amphithéâtre) étaient gratuits en général, offerts par les dirigeants. A noter aussi que les jeux avaient lieu pendant les jours fériés, il aurait peut-être été bon de le préciser dans le texte ?
"gratuits en général"... mais pas systématiquement alors ! Cela a peut-être varié selon les époques. A mon avis la gratuité s'est généralisée avec l'Empire. Ce qui est certain c'est qu'il y a une anecdote à propos d'un empereur (Néron je crois) qui était dérangé dans son sommeil par des citoyens qui faisaient la queue pendant la nuit pour avoir des places gratuites. Ce qui prouve, par l'absurde, qu'il y avait aussi des places payantes. Concernant les jours fériés, je ne pense pas qu'il faille rentrer dans ce niveau de détail et compliquer l'histoire.
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Au paragraphe 23, le mot Cirque est répété trop souvent, de manière trop rapprochée.
merci pour ta vigilance. je vais corriger cela !
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Je ne suis pas allé au théâtre et j'ai un doute sur le fait qu'on puisse assister à une pièce tôt le matin. Je pense que les représentations avaient lieu le soir. Je trouve d'ailleurs ce choix assez inattendu : on est pressé par le temps, c'est une question de vie ou de mort, je vois mal pourquoi notre personnage perdrait du temps à aller assister à une représentation théâtrale...
Oui, les théâtres, comme les thermes (et peut-être les bordels) n'ouvraient qu'en fin d'après-midi.
Et tu as raison de noter que proposer un tel choix de visite est un peu saugrenu vu la situation du PJ.
Mais je ne voulais pas instaurer un système complexe de gestion des heures comme c'est le cas dans "Le prisonnier" (Histoire à
Jouer). Et j'ai tablé sur le fait que le joueur visiterait ce lieu plutôt en fin de journée, après avoir visité tous les autres lieux "plus utiles". Par ailleurs, il y a deux/trois moments dans le livre où vous tendez des PNJ parler du Théâtre et de l'acteur qui y joue, en faisant miroiter un gain potentiel, ce qui peut donner envie de s'y rendre.
Ceci dit j'aurais pu éventuellement mettre le Théâtre en "lieu caché", qu'il faut débloquer, comme c'est le cas pour le ludus, le lupanar et les thermes...
(21/02/2021, 20:01)Voyageur Solitaire a écrit : - Par contre, bien vu pour la scène d'exécution où effectivement, au dernier moment, l'acteur était remplacé par un condamné réellement exécuté en public comme dans Laureolus... Dans Mucius Scaevola, un condamné remplaçait l'acteur au moment où le personnage prêtait serment en mettant sa main sur des charbons ardents. Si le condamné restait stoïque, comme l'était son personnage dans la pièce, il était gracié... On n'hésitait pas à montrer dans certaines pièces des femmes accouchant sur scène. Selon certains, le comble était atteint avec la représentation du mythe de Pasiphaé, se cachant dans la vache mécanique imaginée par Dédale pour se donner à un taureau et concevoir le Minotaure : on substituait à l'acteur (les rôles féminins étaient joués par des hommes) une prostituée se faisant vraiment saillir par un véritable taureau... Les romains allaient déjà bien plus loin que notre TV réalité...
Merci pour ces anecdotes très documentées ! Effectivement, cela valait bien notre télé réalité...