11/10/2016, 19:49
Bonsoir à tous,
Manquant totalement de motivation depuis deux ans, j'ai repris l'écriture il y a quelques jours. Voilà un premier paragraphe d'une AVH mêlant humour noir et med-fan classique. Si quelqu'un pouvait me dire si ce début succinct vaut la peine d'être continué, j'en serais ravi.
Tout à coup, votre guide se fige et commence à baragouiner dans un langage incompréhensible. Ses paroles étranges pourraient être un rire réjoui comme l’expression d’une envie de suicide, vous hésitez entre ses deux interprétations. Voilà des heures que votre guide, un gobelin grincheux, vous dirige sur un sentier étroit et rocailleux qui sillonne à travers les montagnes. Voilà des heures que votre monture, un âne sur le point de s’écrouler, pousse des « HI HAN, HI HAN » d’agonie à chaque pas. Voilà des heures que vous patientez sur votre selle, contraint au silence par le vieux gobelin qui a moins de conversation que le canasson. Par conséquent, voir votre guide s’arrêter et puis gesticuler sans raison réveille votre frustration contenue. Vous observez le paysage désertique autour de vous : aussi loin que porte votre regard, vous ne voyez que des amas de roches noires, quelques pauvres pousses d’herbes brunies par le soleil ardent et des arbres brûlés. Au milieu de sa danse de la pluie improvisée, le gobelin pointe plusieurs fois une colline sombre plus haute que les autres. Votre cœur manque un battement, vous l’avez reconnu immédiatement. Pour la première fois depuis le début du voyage, un large sourire niais fleurit sur votre visage : vous êtes enfin arrivé. Le Repère du Sorcier Al Zahimeur, une montagne menaçante constellée de pics acérés, se dresse devant vous. Il reste une centaine de mètres entre vous et la paroi, que votre âne parcourt en une traite. Il a les yeux soudainement exorbités, motivé par une carotte que votre guide hilare agite dans les airs. Depuis votre plus jeune âge, vous rêvez des richesses infinies cachées dans les souterrains du Repère. Malgré l’héritage de votre père, un élevage de cochons ailés fructueux, vous avez décidé de tout abandonner, votre village perdu au fin fond de la campagne et votre femme enceinte, pour la vie d’aventurier. Les premiers mois suivants votre départ, vous avez dépensé l’essentiel de votre pécule dans la délicieuse bière de la Capitale. Etre aventurier, c’est bien, mais être aventurier et soûl, c’est mieux. Puis, attiré par la promesse de monstres à massacrer dans un labyrinthe et de princesses à sauver, vous avez entrepris ce voyage épuisant vers le Repère d’Al Zahimeur. Pendant que vous parcourez les derniers mètres, vous triturez nerveusement le pommeau de votre épée. Cette arme est votre fierté, elle n’a coûté que quelques pièces, avec un casque et un briquet d’amadou en supplément. Votre achat aurait été une affaire en or si l’épée n’était pas à moitié émoussée, si le casque ne servait pas avant tout à faire la cuisine et si le briquet comportait de l’amadou. Vous descendez enfin du canasson fatigué, au pied de la montagne. La surface sinistre est couverte de stries béantes mais vous ne voyez aucune ouverture. Des têtes découpées grimaçantes, ayant appartenu à des aventuriers décédés, sont disposées sur des rebords sûrement pour décorer. Un silence lourd empoisonne l’atmosphère, qui n’est déjà pas des plus festives. Le flot de vos pensées est interrompu par la seule personne qui a accepté de vous mener jusqu’ici :
- Gloubadou Spröf Zi ga tchiga !
Le gobelin tend la paume ouverte tout en mimant le chiffre trois. Apparemment, il exige sa paie. Il ne vous reste plus que 20 pièces d’Or, soit l’équivalent d’une vingtaine de pintes. Le désespoir vous saisit à l’idée de vous séparer de votre précieux argent.
Si vous acceptez de payer le gobelin 3 pièces d’Or, rendez-vous au 48.
Si vous souhaitez lui offrir votre superbe briquet en guise de paiement, rendez-vous au 97.
Si vous préférez l’égorger pour soulager votre bonne conscience vénale, rendez-vous au 112.
Manquant totalement de motivation depuis deux ans, j'ai repris l'écriture il y a quelques jours. Voilà un premier paragraphe d'une AVH mêlant humour noir et med-fan classique. Si quelqu'un pouvait me dire si ce début succinct vaut la peine d'être continué, j'en serais ravi.
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Tout à coup, votre guide se fige et commence à baragouiner dans un langage incompréhensible. Ses paroles étranges pourraient être un rire réjoui comme l’expression d’une envie de suicide, vous hésitez entre ses deux interprétations. Voilà des heures que votre guide, un gobelin grincheux, vous dirige sur un sentier étroit et rocailleux qui sillonne à travers les montagnes. Voilà des heures que votre monture, un âne sur le point de s’écrouler, pousse des « HI HAN, HI HAN » d’agonie à chaque pas. Voilà des heures que vous patientez sur votre selle, contraint au silence par le vieux gobelin qui a moins de conversation que le canasson. Par conséquent, voir votre guide s’arrêter et puis gesticuler sans raison réveille votre frustration contenue. Vous observez le paysage désertique autour de vous : aussi loin que porte votre regard, vous ne voyez que des amas de roches noires, quelques pauvres pousses d’herbes brunies par le soleil ardent et des arbres brûlés. Au milieu de sa danse de la pluie improvisée, le gobelin pointe plusieurs fois une colline sombre plus haute que les autres. Votre cœur manque un battement, vous l’avez reconnu immédiatement. Pour la première fois depuis le début du voyage, un large sourire niais fleurit sur votre visage : vous êtes enfin arrivé. Le Repère du Sorcier Al Zahimeur, une montagne menaçante constellée de pics acérés, se dresse devant vous. Il reste une centaine de mètres entre vous et la paroi, que votre âne parcourt en une traite. Il a les yeux soudainement exorbités, motivé par une carotte que votre guide hilare agite dans les airs. Depuis votre plus jeune âge, vous rêvez des richesses infinies cachées dans les souterrains du Repère. Malgré l’héritage de votre père, un élevage de cochons ailés fructueux, vous avez décidé de tout abandonner, votre village perdu au fin fond de la campagne et votre femme enceinte, pour la vie d’aventurier. Les premiers mois suivants votre départ, vous avez dépensé l’essentiel de votre pécule dans la délicieuse bière de la Capitale. Etre aventurier, c’est bien, mais être aventurier et soûl, c’est mieux. Puis, attiré par la promesse de monstres à massacrer dans un labyrinthe et de princesses à sauver, vous avez entrepris ce voyage épuisant vers le Repère d’Al Zahimeur. Pendant que vous parcourez les derniers mètres, vous triturez nerveusement le pommeau de votre épée. Cette arme est votre fierté, elle n’a coûté que quelques pièces, avec un casque et un briquet d’amadou en supplément. Votre achat aurait été une affaire en or si l’épée n’était pas à moitié émoussée, si le casque ne servait pas avant tout à faire la cuisine et si le briquet comportait de l’amadou. Vous descendez enfin du canasson fatigué, au pied de la montagne. La surface sinistre est couverte de stries béantes mais vous ne voyez aucune ouverture. Des têtes découpées grimaçantes, ayant appartenu à des aventuriers décédés, sont disposées sur des rebords sûrement pour décorer. Un silence lourd empoisonne l’atmosphère, qui n’est déjà pas des plus festives. Le flot de vos pensées est interrompu par la seule personne qui a accepté de vous mener jusqu’ici :
- Gloubadou Spröf Zi ga tchiga !
Le gobelin tend la paume ouverte tout en mimant le chiffre trois. Apparemment, il exige sa paie. Il ne vous reste plus que 20 pièces d’Or, soit l’équivalent d’une vingtaine de pintes. Le désespoir vous saisit à l’idée de vous séparer de votre précieux argent.
Si vous acceptez de payer le gobelin 3 pièces d’Or, rendez-vous au 48.
Si vous souhaitez lui offrir votre superbe briquet en guise de paiement, rendez-vous au 97.
Si vous préférez l’égorger pour soulager votre bonne conscience vénale, rendez-vous au 112.