[m-yaz 2025] À la recherche du temps merdu
#31
Vielen danke, Valériant Venet !
 
J'ai apprécié que tu aies apprécié l'aspect philosophique, parce que, n'étant pas philosophe moi-même comme tu t'en doutes, l'exercice est très casse-gueule. Ca m'a procuré de gros gros doutes, me demandant parfois si je ne devrais pas laisser ça à Spinoszniechauer, et mettre de côté mes petites réflexions de comptoir.
Citation :ici on sent que l'auteur sait écrire et qu'il a surtout envie de montrer qu'il sait écrire des phrases bien construites.
Les longues phrases aux multiples propositions subordonnées me permettent d'imbriquer plusieurs idées entre elles dont je trouve le rapprochement intéressant à mettre en exergue. Ca permet aussi les menues digressions "sur le vif". Et je crois qu'au final c'est le chemin le plus court et surtout le plus efficace pour dire quelque chose. Dans ma démarche il n'est pas question de forme mais de fond devant s'exprimer dans la forme qui lui sied le mieux. Si je n'ai pas d'idées à imbriquer, alors point de grandes phrases en perspective.
Citation :Mais normalement, lorsque l'on écrit un roman dans le but qu'il soit lu par le plus grand nombre, et non pas par une minorité d'intellectuels,

Je n'ai le but d'être lu ni par le plus grand nombre, ni par le plus petit nombre. En suivant cette logique, je commencerais par ne pas écrire d'avh. Et je ne pense pas être suffisemment intello pour écrire à destination de cette "minorité" (mais je le prends plutôt comme un compliment !)
Tu as raison de dire que je n'ai pas de contraintes d'écriture, car pas d'éditeur dans les pattes. Est-il bon de se fier à ce que le lecteur attend ou n'attend pas ? Je ne me suis jamais posé la question en écrivant.
Citation :l'auteur a été libre d'écrire des phrases avec emphase, avec des descriptions, des réflexions sans aucune contrainte à part celle de sa propre créativité, cela induit et ça c'est mon avis, que l'on se perd un peu, ou tout du moins on a une impression de lourdeur, de démonstration

J'entends ce que tu dis, et je me rends parfois compte en écrivant que ça pourrait être "trop", sans pour autant me restreindre. Je préfère forcer l'exubérance plutôt que risquer d'être timoré. Tu n'es pas le premier à me faire la remarque, et je ne sais pas si je dois en tenir compte ou suivre mon instinct. Ce que j'écris est avant tout expérimental à chaque avh. Je ne sais pas à l'avance ce qui sortira. Pour le temps merdu, je comptais être infiniment plus court de prime abord. Et puis... 
En tout cas je prends note des ressentis de chacun comme autant de pistes. 
Tout ceci étant dit,  je suis preneur d'exemples de réécriture d'une très longue phrase en plus petites (peu importe l'ouvrage d'où cela est tiré). Car rien ne vaut l'exemple. 
Citation :dans une avh peut-être qu'un gros pavé comme le paragraphe 44 risque de paraître trop long
Je mets les pavés où je veux, et c'est souvent dans l'avh ! Blague à part, oui, c'est long,  mais il n'y pas vraiment de risque en fait. Je crois qu'il vaut mieux tenter quelque chose qui ne fonctionne pas, que ne rien tenter. Du coup, je fais partie de ceux qui ne découpent pas les longs §. Mais c'est ptet la faute au mini-yaz.
Citation :Au final j'ai eu l'impression de ne pas être le lecteur cible, j'en suis désolé.
Tu n'as pas à être désolé. On accroche ou pas à un texte. Pareillement que je n'ai pas de cible précise. J'espère juste que tu auras quand même passé un bon moment.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de soulever tous ces points, qui méritent réflexion.
Les shadoks promptèrent.
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#32
Muchas gracias, Fifine, d'avoir persévéré derechef. Tu remercieras bien ta grand-mère pour moi également.
Citation :Le vortex est-il réel ou ce n'est qu'une métaphore ?
La métaphore est réelle. Disons que je mélange réel et virtuel tout comme entrée/sortie.

Citation :Pareil, l'administration est-elle vraiment dirigée par une IA où est-ce encore une image pour montrer son aspect déshumanisé et déshumanisant ?


En principe, oui, à la fin du §50 on assiste à l'émergence d'une conscience à l'œuvre, alors personne ne sait qui est aux commandes, ce qui est déjà le cas avant l'émergence de cette conscience. Chaque morcellement de la fractale bureaucratique en entités de plus en plus fines possède sa propre conscience "globale" faisant fonctionner la machine tant bien que mal. Le morcellement est morcelé à son tour par des intermédiaires, des  symbiotes-parasites, qui éclosent  dans les interstices, créant une fractale de parasitage. Ce procédé est de plus en plus fin. Il est aussi de plus en plus invisible et virtuel mais pas pour autant de moins en moins réel à mesure qu'il (le procédé) s'accroit (comme beaucoup de sel dilué dans la soupe). Ou disons que le réel se dilue dans le virtuel, et que ce sont au final une seule et même chose. J'ai joué sur cette dualité réversible et confondable : réel/virtuel, entrée/sortie, acteur/spectateur, 0/1, etc... de la même façon que l'agent K est à la fois avec l'administration et la résistance ; point que je n'ai pas développé faute de temps. Je ne sais pas si je suis clair...
Je relirai ça demain pour voir si je me comprends.
Cependant je ne dis pas que l'IA émergente est déshumanisante par essence. Elle assure sa propre survie, et l'homme est son symbiote primaire. quelque part, le monde humain et celui de la machine (en tant que machine ET en tant que procédé : l'administration EST une machine en soi) sont impénétrables l'un pour l'autre (ce qu'essaient les secateurs de l'occulte) Mais de notre seul point de vue humain, elle est effectivement déshumanisante. C'est comme ça que nous la percevons.
Citation :L'Avh n'est cependant pas la plus facile à lire, elle est très verbeuse et peu donc vite perdre son lecteur.

Avec un bon adverbicide on se débarrasse de tous les mauvais verbes. Au commencement était adverbicide, et il était assis à la droite de  Round Up. 

Merci beaucoup pour ton retour; Fifine. Je suis très content que tu aies apprécié l'œuvre.
Les shadoks promptèrent.
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#33
(17/07/2025, 20:33)PetitPeyre a écrit : il m'a fallu le temps, mais je viens de comprendre pourquoi j'ai eu tant de mal avec ton AVH...

ce n'est ni le sujet, ni les phrases que les moins de 20 ans ne peuvent pas comprendre, mais la mise en page très dense, avec des paragraphes d'une demie page (voire plus) sans un retour à la ligne, une police de caractères trop compacte, et les lignes trop serrées Neutre 

honnêtement, ça n'aurait pas été pour le [m-yaz], j'aurais jeté l'éponge bien avant d'arriver au bout. la mise en page de ton aventure mérite d'être reprise, aérée, pour que le texte devienne agréable à lire et ton travail apprécié à sa juste valeur !
Merci pour ces remarques fort justes , Petitpeyre
La mise en forme, ce n'est pas mon truc, mea culpa.
Et dis-toi que c'est beaucoup mieux que ce que je fais d'habitude. Ici, c'est justifié et il y a même des paragraphes découpés.
J'avoue ne pas trop savoir ce qu'il convient de faire en la matière. Si j'avais fait moins serré, ça se serait étalé sur plus de pages.
La police est trop compacte ? elle me semblait bien pourtant. Si tu as des suggestions, je suis preneur.
merci d'avoir persévéré en tout cas.
Les shadoks promptèrent.
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#34
(27/07/2025, 19:22)gynogege a écrit : Bon, je viens de lire le premier paragraphe... et j'ai déjà pleuré de rire !
Il est possible que d'ici demain matin tu aies ma mort sur la conscience, fifre, la question étant de savoir qui l'emportera de l'AVC ou de la rupture d'anévrisme.

fifre, j'avais une question au sujet justement de ce premier paragraphe : au-delà de la référence évidente à Proust, je me demandais s'il y avait des clins d'oeil volontaires (ou une influence involontaire ?) à Edouard Baer (!) et le général de De Gaulle (!) avec des mots comme "le goût... et le goût..." (le monologue en réponse à la question "scribe, c'est une bonne situation" ? dans Mission Cléopatre) et "une certaine idée de..." (les Mémoires de De Gaulle) ? Merci !
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#35
Citation :La police est trop compacte ? elle me semblait bien pourtant.

Ça vaut ce que ça vaut, mais je vise 11-12 mots la ligne, quelque-chose de similarire à un roman. C'est vrai que ta police est petite et dense, trop si on pense à un petit écran.
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#36
Comme beaucoup, j’imagine, j’ai oscillé entre l’enthousiasme le plus extrême et la confusion.
Je vais être un peu plus direct qu’à l’accoutumée. J’espère que tu ne m’en voudras pas fifre et que tu comprendras pourquoi.

- Le texte est fabuleux. Pas seulement la forme mais le fond aussi, la quantité de sujets abordés, la manière de le faire qui stimule la réflexion, choque et bouscule. J’ai personnellement adoré la manière dont tu t’es emparé du sujet (la merde) pour en extraire la substantifique moelle (et pas que !) : pour moi, la littérature, c’est ça.
- La liberté (de ton, d’écriture, de pensée, dans les enchaînements, les jeux de mots et les fulgurances, les associations souvent lumineuses, etc.) qui l’anime est extraordinaire, rarissime. Ta manière d’écrire et de penser est incroyablement stimulante.
- Et puis, parfois, c’est beau, tout simplement. Renversant d’un beau bizarre. Le 44 est un must, mais tant de passages mériteraient d’être cités… Bravo et merci pour ça !

Mais… deux choses me retiennent de décerner à ce texte de véritables lauriers :
- La taille excessive (et la structure dans une moindre mesure), le cadre du concours en quelque sorte. J’ai l’impression que tu te sers de ce concours pour donner forme à ce que tu veux exprimer, et que cela déborde follement. Tu as bien raison, carrément même, mais ça se ressent…
- La manière dont tout ton talent se dévore parfois (et donc affaiblit le texte) par accès de nihilisme et facilités « virtuoses » (appréciation évidemment très contestable) et d’une certaine manière ne parvient pas à bâtir quelque chose de plus grand. Les jeux de mots sont presque tous amusants, mais seuls certains sont même pertinents (et pas juste impertinents ^^)
Si tout cela était canalisé, on aurait simplement… un monument de pure littérature ! 
Et je t’en veux parfois, fifre, de ne pas élever ce feu d’artifice de langage et de pensée à la hauteur des étoiles. 
Néanmoins, c’est déjà tellement plus riche, travaillé, ou du moins abouti que tes précédentes AVH (amusant de se souvenir de la première, inachevée il me semble…) que j’ai l’impression que tu avances à pas de géant !
Surtout, ne t’arrête pas. Please !

Mais pourquoi diable écrire des AVH et pas un « roman » (question qu’on se pose tous, à un moment, sans doute) ?
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#37
Une aventure métaphorique et kafkaïenne.

Les paragraphes sont longs et denses. Ça serait mentir de dire que c’est facile à lire, j’en chie, métaphoriquement je précise, pour finir chaque section. Mais régulièrement on tombe sur un jeu de mot, une rencontre, une situation, qui nous rappelle que ça peut en valoir la peine Par exemple, la rencontre avec le vieux Tif, le vétéran de paix, valait le détour, d’autant plus que c’est par cette rencontre qu’on découvre que l’avh n’est pas qu’une simple mise-en-scène sadique d’un enfer administratif, mais qu’il y a un espoir, une résistance. Par contre, je ne suis pas encore allé au-delà du dimanche, car je suis un gros manche à qui il faut une heure pour lire chaque section. L’espoir est-il vain, sommes-nous face à l’eschatologie de l’Administration ? Je n’ai pas le moyen de le savoir avant la date limite de ce soir, hélas.
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#38
(31/07/2025, 00:42)fifre a écrit :
(17/07/2025, 20:33)PetitPeyre a écrit : il m'a fallu le temps, mais je viens de comprendre pourquoi j'ai eu tant de mal avec ton AVH...

ce n'est ni le sujet, ni les phrases que les moins de 20 ans ne peuvent pas comprendre, mais la mise en page très dense, avec des paragraphes d'une demie page (voire plus) sans un retour à la ligne, une police de caractères trop compacte, et les lignes trop serrées Neutre 

honnêtement, ça n'aurait pas été pour le [m-yaz], j'aurais jeté l'éponge bien avant d'arriver au bout. la mise en page de ton aventure mérite d'être reprise, aérée, pour que le texte devienne agréable à lire et ton travail apprécié à sa juste valeur !
Merci pour ces remarques fort justes , Petitpeyre
La mise en forme, ce n'est pas mon truc, mea culpa.
Et dis-toi que c'est beaucoup mieux que ce que je fais d'habitude. Ici, c'est justifié et il y a même des paragraphes découpés.
J'avoue ne pas trop savoir ce qu'il convient de faire en la matière. Si j'avais fait moins serré, ça se serait étalé sur plus de pages.
La police est trop compacte ? elle me semblait bien pourtant. Si tu as des suggestions, je suis preneur.
merci d'avoir persévéré en tout cas.

j'ai retransformé le .pdf en .docx, mais là j'ai un peu la flemme de faire de la mise en page  Confus
je ferai ça dans le week-end. je t'enverrai le résultat en MP.
Carpe Noctem
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