Série Paix aux Anges
#16
Parce que cela empêcherait les événements à la fin de la série de se produire. ^_^

Les trois séries épisodiques (EAC - PA - CSC) ont ce point en commun. Ce sont de grandes aventures linéaires, inspirées des séries d'animé, racontées sous la forme d'AVH. Le "narrateur" (moi) doit planifier la fin de la série et choisir quels événements se produiront ou non. Si les héros étaient pleinement libres de leurs actions, rien n'aurait empêché les Fils de l'Ange de jeter une charge explosive au visage de Voôde dans les premiers chapitres et de rentrer tranquillement chez eux.

Pour être honnête, l'aspect "roman-déguisé-en-LDVELH" de la série Paix aux Anges avait fini par me troubler également. C'est pourquoi la série suivante, Le Cercle sans Commencement, s'éloigne de la grande intrigue compliquée avec vingt-cinq personnages secondaires, pour se rapprocher davantage d'une quête en solo.

Au fait, j'aimerais que les autres qui ont lu cette série commencent à participer à ce sujet -- notamment Meneldur. ^_^
Répondre
#17
Outremer a écrit :Par exemple, dans l'aventure 28, j'aurais voulu fracasser la xishâyen nâ de Hayei plutôt que de simplement la balancer par-dessus bord. A quoi bon laisser exister une chance qu'elle puisse être récupérée ?
Ressenti exactement la même chose : agir ainsi était le meilleur moyen pour Tanilya d'éviter de vaincre définitivement le camp adverse. Un bon coup de talon et on n'en aurait plus parlé, nom d'un Xxrlqx ! Mrgreen

Cela étant, le côté livre m'ayant toujours plus passionné que le côté jeu (et ce dans tous les LDVH), je n'ai pas tendance à trop m'en formaliser. Si les héros font des trucs qui me déplaisent, je peux le prendre comme dans un bouquin normal : c'est-à-dire en hochant négativement la tête et en disant « ça, tu vas le regretter ».
Répondre
#18
J'en suis à l'épisode 33 et je commence à trouver un brin agaçant les paragraphes qui introduisent chacune des aventures. Ils en révèlent beaucoup trop !!
Dans le cas présent, il n'est pas besoin d'avoir beaucoup d'imagination pour savoir qu'il s'agit de Niyanée et deviner plus ou moins ce qu'il va lui arriver. La dernière phrase est vraiment de trop.

Le fait que Tanilya ait une personnalité forte n'est pas un problème en soi, mais la façon dont cette personnalité s'affirme se fait au détriment de l'identification du joueur avec le personnage. Il arrive souvent que les sentiments de Tanilya aille complètement à l'encontre de ce que je ressens personnellement.

L'exemple le plus récent de ce phénomène est la "mort" d'A, à la fin du chapitre 34. L'évènement met les larmes aux yeux de tous les Fils de l'Ange. Il y a un long passage destiné à nous apitoyer sur ce sort tragique. Personnellement, la fin d'A m'a laissé froid. Je l'ai même trouvé assez ironique. Son comportement et ses récents agissements de psychopathe rendaient invraisemblable l'idée qu'il s'agissait seulement d'un personnage égaré par la douleur et manipulé.

Bref, je n'ai pas apprécié qu'on me *force* à m'apitoyer.

Mais en-dehors de ça, j'ai bien aimé l'aventure (on y découvre encore une fois un village peuplé uniquement de gamins mais cet état de fait a une justification logique).
Répondre
#19
Oui, la série Paix aux Anges est la "pire" en ce sens -- les émotions et les agissements de Tanilya et des autres personnages sont essentiellement imposées au lecteur. Ce n'est plus strictement une AVH, mais une AVT -- une Aventure où Vous êtes Tanilya. ^_^

J'étais conscient que je m'éloignais de plus en plus du style normal d'un LDVELH. C'est pourquoi la série subséquente (CSC) retourne aux sources, avec Ziô qui représente L'Aventurier (sa personnalité est laissée beaucoup plus neutre). De même avec Shania et Nyssalie.

Mais Paix aux Anges me laisse tout de même de bons souvenirs. Je n'aurais pas écrit 42 chapitres si je n'avais pas réellement aimé cette série.
Répondre
#20
Fini ! Je peux maintenant entreprendre une critique... en plusieurs chapitres, parce que ça va être assez long.

Pour commencer, l'aspect technique (pas de spoilers). La plupart de ce qui suit est également vrai pour les autres séries de Xhoromag, mais il n'est pas inutile d'y revenir.

- Les règles sont précises et réalistes mais, s'il les applique vraiment toutes, le joueur va devoir passer beaucoup trop de temps à régler des problèmes de gestion plutôt ennuyeux. C'est pour ça que j'ai totalement zappé la prise en compte du volume des objets.

- Les différentes monnaies sont également source de calculs fastidieux. Je convertissais instantanément tout ce que je trouvais en ECI. Par contre, l'idée que les membres du groupe ne mettent pas leurs fonds en commun était intéressante et je l'ai respectée.

- L'idée des Privilèges Zéro est très avisée. Elle permet des limiter les périls liés au hasard et impose une gestion stratégique au joueur.

- La difficulté est très raisonnable et il est tout à fait possible de finir toute la série sans perdre une seule fois.

- Il y a assez peu de combats contre des adversaires à l'Endurance excessivement importante (par comparaison au CSC, par exemple). Il y en a tout de même plusieurs vers la fin.

- L'idée de gérer un groupe est très intéressante. Les règles des combats à plusieurs sont bien ficelées dans l'ensemble. Mais il est un peu étrange que l'Habileté d'un groupe puisse parfois être inférieure à l'Habileté d'un de ses membres (si l'un d'entre eux a un facteur d'entraide faible ou nul).

- Les règles d'utilisation des armes à énergie sont peu claires. Comment et avec quelle fréquence peut-on s'en servir en combat ? Idem pour les pouvoirs spéciaux comme la shazen'yae. Par ailleurs, il est un peu étrange qu'elles touchent toujours automatiquement.

(Mon imbécile d'ordinateur vient de planter sans raison. Heureusement, Firefox a sauvé ce que j'écrivais !)

- Les diverses règles d'utilisation des pouvoirs (shazen'yae, télékinésie, tir...) sont bien faites, mais il est difficile de les garder toutes en mémoire. Il aurait été utile de les résumer au début de chaque nouvelle aventure.
Répondre
#21
Citation :L'idée de gérer un groupe est très intéressante. Les règles des combats à plusieurs sont bien ficelées dans l'ensemble. Mais il est un peu étrange que l'Habileté d'un groupe puisse parfois être inférieure à l'Habileté d'un de ses membres (si l'un d'entre eux a un facteur d'entraide faible ou nul).
Tu peux croire qu'en tant que matheux accompli, j'avais réalisé que cette possibilité existait. ^_^

Et puis je me suis dit : Pourquoi pas ? Combattre en groupe avec un membre de l'équipe plus faible que les autres aura nécessairement un effet pénalisant sur le reste du groupe. D'ailleurs, cet effet diminue alors que la taille du groupe augmente. C'est ce qui m'a finalement convaincu qu'il n'y avait pas d'illogisme, et j'ai laissé les règles ainsi.

Bon, alors puisque tout le monde est d'accord, il faudra, un jour, que je révise officiellement les séries Xhoromag pour introduire une méthode de combat plus simple. Elle existe déjà (c'est la Méthode Alternative de Combat donnée dans la section Accessoires du site), mais je commence à croire qu'elle devrait devenir la Méthode Officielle de Combat. ^_^
Répondre
#22
Deuxième chapitre de ma critique : les ressorts dramatiques (spoilers !)


Le bilan est un peu mitigé : beaucoup d'efforts sont faits pour tenir le joueur en haleine, mais les ficelles utilisées sont parfois répétitives, au point d'en devenir un peu agaçantes.


- Les rebondissements concernant l'identité réelle des Fils de l'Ange marchent plutôt bien. En tout, il n'y a pas moins de six personnes qu'on est amené à prendre pour des FdA alors qu'il n'en est rien. L'incapacité de Tanilya à faire la différence entre les FdA et les Apôtres rend vraisemblable cette incertitude qui dure presque jusqu'à la fin.

- Les passages qui racontent ce qui arrive aux Apôtres sont intéressants en ce qu'ils offrent au lecteur l'autre côté de l'histoire. Ils laissent également deviner les ennuis qui vont s'abattre sur les FdA, ce qui contribue à maintenir une atmosphère de tension. Leur inconvénient est qu'ils diminuent l'effet de surprise. Ils nuisent beaucoup à l'intrigue du traître en éliminant de façon presque certaine plusieurs suspects potentiels.

- De même, comme je l'ai déjà dit, les résumés qui introduisent chaque aventure révèle parfois beaucoup trop de choses.

- Le côté ultra-récurrent des méchants est vite frustrant. On n'arrête pas de les croiser et ces rencontres n'aboutissent généralement à aucun résultat concret. Hayei s'enfuit, Vurgull se tire, Raniyes nous épargne et Voôde se désintéresse de notre sort. Divers méchants se contentent de nous envoyer leurs hommes de main et s'en vont pendant ce temps-là. Et ne parlons même pas des méchants qui nous affrontent sans nous révéler leur véritable force, de ceux qui changent de forme, de ceux qui ressuscitent... Bref, il faut se montrer très patient pour arriver à des combats un tant soit peu décisifs. Tout ça rend les confrontations moins palpitantes et finit par agacer le joueur.

- Il y a aussi un usage très excessif du deus ex machina. Dans de nombreuses situations, on se retrouve dans une situation apparemment désespérée (face à 200 soldats, à un méchant surpuissant, sur le point d'être exécutés, etc.) et c'est un phénomène totalement indépendant de nos choix qui va venir nous sauver (quelqu'un va se porter à notre secours, l'un des FdA va manifester une force inhabituelle, etc.). Ca finit par devenir prévisible et, dans la plupart des confrontations "désespérées", le joueur finit par prendre son mal en patience, sachant que quelque chose surviendra pour sauver la situation.

- Le fait que plusieurs des gentils meurent est positif (même si j'ai trouvé que la façon dont Kiana se fait tuer est invraisemblable... je suis juste à côté du type, comment est-il possible que je ne puisse même pas essayer de l'en empêcher ?!). J'ai trouvé la résurrection massive de la fin franchement décevante. Le fait que Niyanée reste morte et que les ressuscités soient condamnés à ne plus jamais vieillir tempèrent heureusement un peu le happy end.
Répondre
#23
Tes points sont valides, et j'en prendrais note si je n'avais pas fini d'écrire la série voilà six ou sept ans. ^_^

Tu peux sans doute deviner que l'influence des séries d'animé est forte dans Paix aux Anges. C'est dans de telles séries que j'ai puisé l'inspiration pour beaucoup des points que tu considères négatifs ou mitigés, notamment : les ennemis récurrents qui n'emploient jamais toute leur force du premier coup ; les rebondissements inattendus qui sauvent les Fils de l'Ange lorsque la situation est désespérée ; l'envergure démesurée des affrontements de fin de série (que tu n'as pas mentionnés, mais qui sont également inspirés de l'animé, spécifiquement de séries comme Slayers) ; et le fait qu'on ne peut jamais être sûr que les "gentils" survivront tous.

Bon, je suis d'accord que j'ai abusé avec le happy end, mais c'était planifié depuis longtemps. Je faisais toujours exprès pour que les victimes innocentes soient Xinjis Râ, alors quand est venue la fin de la série, je n'ai pas pu m'empêcher d'utiliser le "secret de l'âme secondaire" en faveur des disparus. Lorsque je relis cette fin de série, je ressens un peu la même chose que toi : tout se termine trop bien, et cela diminue l'impact dramatique des événements qui sont survenus.

Anecdotes : Pendant longtemps, Xiriyal était censé mourir à la fin, mais finalement, je l'ai épargné car il avait déjà subi trop de malheurs dans sa vie. ^_^ J'entretenais aussi l'idée qu'Ayi soit possédée (ou transformée en créature maléfique) par le Seigneur Noir, mais c'est un autre concept qui est sorti par la fenêtre.

Ah, ça me rappelle des souvenirs ... Dommage qu'on ne parle pas plus souvent des séries Xho sur les forums.
Répondre
#24
Oiseau a écrit :Tes points sont valides, et j'en prendrais note si je n'avais pas fini d'écrire la série voilà six ou sept ans. ^_^

On ne retrouve pas ces problèmes dans le CSC ou le retour des XN, ce qui suggère par ailleurs que tu n'as pas eu besoin de moi pour t'améliorer entretemps. Smile
Mais bon, je suis par nature porté sur le commentaire.

3ème chapitre : les personnages (spoilers !)


- La moitié des personnages (et les neuf dixièmes des gentils) ont en-dessous de 16 ans. Là aussi, on sent bien sûr l'influence de la japanimation. Je m'en suis assez bien accommodé, même si j'ai trouvé franchement ridicule l'équipage dont la moyenne d'âge est de 14 ans...

- Tanilya. Un personnage intéressant, mais qui ne remplit pas son rôle (servir d'avatar au joueur) de façon adéquate. Tanilya est énormément gouvernée par ses émotions... et beaucoup moins par celui qui joue à l'aventure. Sa sensiblerie est agaçante parce qu'elle est l'incarnation du joueur (elle serait autrement tolérable). Par ailleurs, les sarcasmes qu'elle assène constamment à Shiri finissent par relever du harcèlement.

- Shirixiyel. Amusant au début, mais son manque d'évolution diminue progressivement son intérêt. Shiri est l'incarnation d'un cliché majeur : le héros à qui ses sentiments permettent soudain de manifester une puissance hors de proportion avec sa force habituelle. Cette puissance est d'ailleurs gérée de façon un peu incohérente. Jusqu'aux chapitres 17-18, Shiri est présenté comme disposant d'une puissance monstrueuse, dépassant même celle de Voôde. Mais, dans la deuxième moitié de la série, cet état de fait est peu à peu oublié. Ayi se substitue à lui en tant que personnage surpuissant du groupe et Shiri n'a plus guère l'occasion de se distinguer. La puissance qu'il manifestait est revue nettement à la baisse sans explications.

- Tanilya et Shirixiyel. Leur relation sentimentale est très cliché. L'état d'esprit et les sentiments de Tanya sont décrits en détail tout au long de la série, mais à aucun moment on ne saisit vraiment pourquoi elle en vient à aimer Shiri.

- Kiana et Xiriyal. Je les mets ensemble parce que je n'ai pas grand-chose à dire à leur sujet. Ils ne m'ont pas particulièrement déplu, mais aucun des deux ne m'a énormément marqué non plus.

- Niyanée. J'aime beaucoup Niyanée, qui a un mélange agréable de défauts et de qualités. Sa version "hard" n'a bien sûr rien de très sympathique, mais son approche dénuée de sentiments est rafraîchissante.

- Ayi. L'idée d'un personnage au raisonnement animal est intéressante et j'aimais bien Ayi lorsqu'elle est apparue. Il est un peu dommage qu'elle évolue assez peu (exception faite de son degré de puissance).

- Mariyalie. Il m'a fallu du temps pour admettre que ce n'était vraiment qu'un personnage comique. Pendant l'essentiel du chemin vers Qinamida, je l'ai soupçonnée d'être une Apôtre et, lors de sa réapparition, j'ai brièvement pensé que c'était la cinquième FdA. Mariyalie est assez amusante (ses accès de sérieux sont franchement superflus). Elle offre à la série ses deux plus grands moments comiques lorsqu'elle fait semblant d'avoir été mortellement blessée.

- Voôde. L'archétype du méchant mystérieux et froid qui refuse jusqu'au bout de prendre les héros au sérieux. Malgré son rôle central, Voôde ne m'a pas franchement marqué.

- Vurgull. L'archétype du méchant psychopathe obsédé par le fait de massacrer les héros. Je ne crois pas avoir jamais compris la nature exacte de la relation entre Viyalrel, Vurgull et V'ullug...

- Hayei. D'entrée de jeu, elle paraît arrogante, mesquine et méprisable... ce qui rend assez irritant le temps qu'il faut patienter avant de pouvoir enfin la tuer. Du côté positif, son pouvoir de manipulation des esprits permet des scènes palpitantes (notamment lorsqu'elle commence à retourner les FdA les uns contre les autres). C'est un pouvoir très approprié pour une méchante !

- Amiyane. Même si elle avait huit ans, je n'éprouvais ni sympathie, ni pitié pour Amiyane. Son comportement à l'égard de ses créations est incohérent : elle considère Ayasha comme son frère, mais n'hésite pas à massacrer le village qu'elle a fait apparaître. Sa fin est hautement ironique (et j'ai regretté qu'elle se fasse ressusciter). Son pouvoir est cependant intéressant.

- Raniyes. L'ennemi "honorable". Personnellement, je trouve Raniyes aussi méprisable que ses comparses mais ce n'est pas quelque chose qu'on a l'occasion de lui dire au cours de la série. Son pouvoir de psychométrie est intéressant et il est dommage qu'on ne le voit jamais vraiment à l'oeuvre (sinon au travers de ses prouesses guerrières).

- Mileniya. La seule méchante pour laquelle j'éprouvais une certaine sympathie. Je pouvais comprendre son désir de trouver enfin le réconfort en invoquant le Seigneur Noir. (En revanche, j'ai eu du mal à avaler que Kiana se rallie aussitôt à elle et que Tanilya accepte un instant l'éventualité du Second Combat comme s'il s'agissait d'un grand jeu...)

Il y a d'autres personnages importants, mais je n'ai rien de significatif à dire à leur sujet.
Répondre
#25
En somme, il y a plus de personnages qui t'ont déplu que de personnages qui t'ont plu. C'est dans les moments comme ceux-ci que j'aimerais savoir ce que les autres en pensent -- car en lisant ton post précédent, je me dis que finalement, j'ai plus ou moins échoué au niveau du développement des personnages dans la série Paix aux Anges (moi qui croyais au contraire que c'était l'un des points forts de la série).

J'ai l'impression que l'aspect roman s'est supplanté à l'aspect jeu dans cette série, et que le phénomène de distanciation entre le lecteur et le héros a été poussé trop loin. Il aurait peut-être mieux valu faire de Paix aux Anges une série de romans, mais j'ai quand même eu énormément de plaisir à concevoir (et à écrire) cette série d'AVH. Par ailleurs, les mêmes défauts se seraient retrouvés dans un roman.

Meneldur ! Toi qui dis que tu as beaucoup aimé cette série, quel est ton avis sur tout ceci ?

Les autres ! Lisez la série (mais pas les spoilers d'Outremer) ! ^_^
Répondre
#26
Oiseau a écrit :En somme, il y a plus de personnages qui t'ont déplu que de personnages qui t'ont plu. C'est dans les moments comme ceux-ci que j'aimerais savoir ce que les autres en pensent -- car en lisant ton post précédent, je me dis que finalement, j'ai plus ou moins échoué au niveau du développement des personnages dans la série Paix aux Anges (moi qui croyais au contraire que c'était l'un des points forts de la série).

En fait, mon opinion sur les personnages a évolué au fil de la série. Globalement, j'aimais vraiment les FdA et la dynamique qui les unissait jusqu'aux environs du chapitre 27. Ensuite... je trouve que les personnages commencent à stagner. Leurs personnalités et les relations entre eux n'évoluent à peu près plus (à l'exception notable de Niyanée, mais on peut presque dire qu'il ne s'agit plus du même personnage). Ayi accapare beaucoup le projecteur, mais le fait que sa personnalité n'évolue pas la rend progressivement moins intéressante.

Bref, c'est un peu une question d'usure (un problème important pour une série qui fait 42 épisodes !). Le nombre important de plaisanteries et de sarcasmes dans les dialogues est amusant au début et agaçant à la fin, parce que ça ne donne que des échanges superficiels. Le fait que Tanilya se moque de Shiri toujours de la même façon pendant les 40 épisodes où il l'accompagne finit par être lassant. Certaines relations - l'amitié entre Tanilya et Kiana et l'amour entre Tanilya et Shiri - sont mentionnées mais pas tellement expliquées ni illustrées. Les rapports entre les FdA atteignent trop vite un état de coopération sans discussion. Aucune crise ne vient secouer leurs rapports.

Six personnages, c'est beaucoup ! La taille importante de l'équipe rend difficile le fait d'accorder suffisamment d'espace à chaque individu. Il n'était à mon avis pas une très bonne idée d'imposer la présence prolongée de l'équipage de Siyalie, qui encombre sans vraiment apporter grand-chose. Un peu trop de nouveaux personnages apparaissent aussi à la fin.
Répondre
#27
Chapitre 4 : l'histoire (spoilers !)

- Les deux moteurs principaux de l'histoire sont la perspective du Second Combat et les plans de Voôde. Sans être fantastiquement originaux, ils fonctionnent correctement.

- Bien qu'elle fasse 42 chapitres, la série ne donne pas l'impression de traîner en longueur. Le rythme n'est ni précipité ni trop lent. Les héros ne donnent jamais l'impression d'errer inutilement : exception faite des premiers chapitres, où Tanilya s'efforce de trouver les FdA et de saisir de quoi il retourne, ils ont toujours un objectif clair (obtenir la Clef, se rendre à la Perdition, arrêter Voôde et le Seigneur Noir). Il n'y a que deux chapitres (Les Ruines du Paradis et Celui-Qui-Vient-La-Nuit) où ils font fausse route et n'accomplissent rien d'utile, ce qui n'a rien d'illogique ni d'exagéré.

- La division de l'histoire en chapitres est bien faite. Ils ont chacun une certaine unité, étant généralement centrés sur un lieu ou un péril particulier. Le faible nombre de paragraphes compense leur longueur et la linéarité, ce qui donne des aventures ni trop longues ni trop courtes.

- Il y a une forte linéarité tout au long de la série, qui est la contrepartie de son aspect littéraire. Mais j'ai déjà vu nettement pire (Métamorphoses) et je m'en suis assez bien accommodé tout au long de la série.

- Il y a certaines aventures (je pense à Final Fantasy VI, mais il y a d'autres exemples) où, parvenu à la fin, on se demande s'il n'aurait pas été préférable pour tout le monde que les héros restent chez eux et ne se mêlent de rien. C'est le cas ici puisque les FdA ramènent la Clef des Cieux de Qinamida, permettant ainsi à Voôde et à Mileniya de mettre leur plan à exécution. Par ailleurs, la fin laisse penser que les plans de Voôde étaient de toute façon irréalisables. C'est un peu frustrant au regard des efforts que l'on fournit.

- L'apparition vers la fin d'une batterie de personnages puissants pour nous aider diminue un peu notre sentiment d'accomplissement. Certes, Tanilya est amenée à livrer bataille toute seule, mais ce n'est pas elle qui porte le coup fatal au Seigneur Noir ni à Voôde.


Un petit détail que j'avais oublier d'inclure dans "ressorts dramatique" :
- Même dans les situations où l'urgence est de mise, il se révèle pourtant avantageux de prendre le temps d'explorer les environs. Dans "Celui-qui-Vient...", il vaut mieux aller voir d'où vient la lumière bleue que se porter tout de suite au secours de Niyanée ! Et même dans la toute dernière aventure, on peut obtenir quelques objets utiles en explorant les salles gelées plutôt que de se dépêcher de descendre. Je peux me tromper, mais j'ai l'impression qu'on n'est jamais pénalisé pour avoir perdu du temps.
Répondre
#28
Hé hé ... Outremer va finir par pondre une critique en 42 chapitres. ^_^

Ne te méprends pas -- j'apprécie beaucoup. Tu es le seul jusqu'à présent à avoir donné un feedback aussi costaud sur l'une de mes séries d'aventures.
Répondre
#29
Si tu apprécies, alors réponds au moins à une question qui me travaille vraiment : pourquoi est-ce que la super-puissance de Shirixiyel passe à la trappe dans la deuxième moitié de la série ? Dans la première moitié, il démontre à plusieurs reprises que la puissance qu'il utilise consciemment n'est qu'une fraction de sa force réelle. Je pensais vraiment que le sujet continuerait d'être développé et que Shiri arriverait enfin à maîtriser toute sa puissance vers la fin ou quelque chose du genre. Et ce n'est enfin de compte pas du tout ça. Dans l'un des derniers chapitres, Tanilya dit à Shiri que Voôde et lui ne sont pas du tout sur le même plan. C'est comme si un coup d'éponge était passé sur les diverses fois où on l'a vu aplatir des collines et autres choses du même genre. J'avoue que ça m'a sincérement déçu.

Enfin bon. Chapitre 5 : l'inventivité (spoilers !)

- Comme le dit l'introduction du site, la seule constante de Xhoromag est la démesure. Personnellement, je considère que l'abus de démesure peut se révéler nuisible en blasant le lecteur. Mais cela ne veut pas dire que je ne sois jamais impressionné. Le chapitre présent est purement positif en ce qu'il recense les passages et les évènements qui ont marqué mon imagination.

- Les portes "à thème" menant vers Qinamida m'ont beaucoup plu. La meilleure est certainement la dernière : franchir la Porte de la Mort est un moment exceptionnel. J'ai aussi aimé la Porte de la Glace et celle de la Bête. Le concept de la Porte de la Haine m'a beaucoup plu mais j'ai vite compris que les deux peuples ne disposaient pas du libre-arbitre et qu'aspirer à la vengeance était donc injustifié ; le fait que Tanilya ne le comprenne pas d'elle-même m'a un peu contrarié.

- Qinamida même m'a également plu. J'y serais bien resté !

- Rêve-qui-Dort était une excellente idée, que j'ai beaucoup aimé.

- J'ai trouvé très intéressante l'idée des trois âmes "absorbées" par Niyanée et se mélangeant pour composer sa personnalité.

- La révélation concernant la vraie nature d'Ayasha est remarquable. Je ne l'ai absolument pas vu venir !

- La rencontre d'Ayi est un moment marquant et bien construit.

- Le moment où le Prysme permet à Hayei de contrôler les FdA est l'un des passages les plus palpitants et les plus chargés de tension de la série.

- L'Aerumi est impressionnante et son arrivée dans le Bercail est assez spectaculaire.

- Comme je l'ai déjà mentionné, le moment où Amiyane se retrouve prise au piège qu'elle a elle-même créé est d'une ironie cosmique.
Répondre
#30
Outremer a écrit :Si tu apprécies, alors réponds au moins à une question qui me travaille vraiment : pourquoi est-ce que la super-puissance de Shirixiyel passe à la trappe dans la deuxième moitié de la série ? Dans la première moitié, il démontre à plusieurs reprises que la puissance qu'il utilise consciemment n'est qu'une fraction de sa force réelle. Je pensais vraiment que le sujet continuerait d'être développé et que Shiri arriverait enfin à maîtriser toute sa puissance vers la fin ou quelque chose du genre. Et ce n'est enfin de compte pas du tout ça. Dans l'un des derniers chapitres, Tanilya dit à Shiri que Voôde et lui ne sont pas du tout sur le même plan. C'est comme si un coup d'éponge était passé sur les diverses fois où on l'a vu aplatir des collines et autres choses du même genre. J'avoue que ça m'a sincérement déçu.
Bon, pour expliquer ça, il va falloir du contexte.

Je n'ai pas écrit la série PA en deux semaines. En tout, cette série représente à peu près deux ans de ma vie. Sauf que je n'étais pas seul. À ce moment, je ne connaissais pas Gamebook ni le reste de l'univers des LDVELH sur Internet, mais j'avais quand même un auditoire -- un ami avec qui je partageais la passion de l'animé et de Xhoromag. On discutait de ces deux thèmes pendant des soirées complètes, et beaucoup de scènes marquantes (ou qui auraient dû l'être) sont nées de ces longues discussions.

Voôde est inspiré d'un personnage de l'animé Fushigi Yûgi (Nakago), le général ennemi aux émotions frigides et aux projets calculateurs. Shirixiyel n'a pas d'inspiration précise, mais il devait représenter la contrepartie de Voôde, son némésis en quelque sorte, au sens où Shiri disposait d'une puissance équivalente à celle de Voôde sans devoir s'entraîner, mais l'utilisait de façon souvent ridicule (ce qui ne faisait que fâcher Voôde davantage).

À travers nos longues discussions, deux visions de Shirixiyel se sont concrétisées. L'une était celle du héros prêt à déchaîner toute sa puissance, de façon spectaculaire et irréfléchie, pour protéger Tanilya (souvent à la honte de celle-ci, tout à fait capable de se défendre toute seule). C'était un cliché directement inspiré par l'animé. Mais vers le milieu de la série, ces scènes sont devenues exagérées (collines aplanies, etc). Elles ne correspondaient plus à l'autre image de Shirixiyel que nous avions, celle du garçon honnête et sincère dans ses sentiments, mais malheureusement incapable de maîtriser la puissance qu'il désirait tant posséder. J'avais l'intention qu'à la fin de la série, Shiri avoue qu'il ne serait jamais l'égal de Voôde, et qu'ensuite, Tanilya lui dise que ce n'est pas important, que c'est l'intention qui compte, que Voôde est malfaisant de toute façon, et qu'elle l'aime exactement comme il est (oui, encore un cliché). Mais cette fin ne pouvait pas correspondre à la réalité si Shirixiyel continuait à niveler des montagnes ! C'est pourquoi, après une dernière Shâzenfurye avec l'aide des autres Fils de l'Ange dans un moment critique, Shiri est redescendu sur terre.

En somme, je me suis embrouillé avec nos deux visions contradictoires de Shirixiyel. Ma façon de voir son personnage a changé dans les deux années qui ont été nécessaires à la rédaction de la série. C'est l'un des problèmes dont j'étais conscient, mais que je ne pouvais plus corriger de façon efficace. Il aurait fallu allonger la fin de la série pour tout justifier convenablement, mais nous étions tous les deux (mon ami et moi) fatigués de Paix aux Anges, et la série devait prendre fin, parfaite ou non.

Je sais que Paix aux Anges a des défauts. En tant qu'écrivain, mon point faible est le développement crédible de personnages. C'est pourquoi j'aime beaucoup mieux écrire des AVH que des romans. Avec PA, j'ai tenté de dépasser mes compétences, et le résultat est mitigé. J'ai réussi beaucoup mieux que je croyais pouvoir réussir, surtout en raison de personnages fondamentalement intéressants comme Niyanée et Ayi, mais mes lacunes sont évidentes quand on voit Shirixiyel (qui ne progresse plus en tant que personnage à partir du milieu de la série) et Xiriyal (qui est finalement sous-exploité).

Si j'arrivais à imaginer une nouvelle grande intrigue du calibre de Paix aux Anges, j'aimerais tenter à nouveau une série Xhoromag avec plusieurs personnages, ne serait-ce que pour ré-exploiter mes règles spéciales impliquant plusieurs héros. Mais j'ai l'impression que Paix aux Anges, défauts ou non, restera toujours ma série la plus ambitieuse. On peut dire que j'ai appris ma leçon !
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 4 visiteur(s)