[La Saga du Prêtre Jean] La Forteresse d'Alamuth
#1
Editée par Hachette dans les années 80 dans la collection des "Livres Interactifs", cette série a un charme particulier avec sa couverture plastifiée noire et ses pages jaunies. On y interprète un prêtre-croisé réputé pour ses faits d'armes. Le héros ressemble en fait plus à un chevalier qu'à un ecclésiastique vu qu'il a prétendument combattu des dragons. Le seul rappel à ce titre de prêtre est son pouvoir de charisme qui permet de "convertir" un unique ennemi lors de chaque aventure.
Le contexte est historique car le prêtre Jean est l'un des plus fidèles compagnons du roi Richard Coeur de Lion. Notre héros a entendu parler de Shangri-la, la légendaire cité qui rendrait immortels ses habitants et, fatigué des croisades, il entame une quête pour découvrir ce lieu magique. Hassan Sabba, chef de la secte des Hashishins dans l'ancienne Jordanie, détiendrait le secret de cet emplacement et nous allons donc partir de St Jean d'Acre, traverser le désert, atteindre la forteresse d'Alamuth où réside "le Vieux sous la Montagne" et survivre aux nombreux pièges qui protègent ce dernier.
Le scénario est somme toute classique et réserve peu de surprises. Mais rarement une aventure de voyage et d'infiltration n'aura été aussi aboutie dans l'univers des LDVELH. Déjà, la longueur est conséquente : 670 paragraphes. Considérant qu'il n'y a pas de sortilèges et que les paragraphes ne sont pas brefs, la Couronne des Rois est pratiquement détrônée... Les trois auteurs ont placé de nombreux chemins pour effectuer l'aventure et l'on est donc assuré de passer un long moment à décortiquer ce gros livre-jeu.
Le ton de l'histoire est plutôt étrange. On débute avec une introduction historique, quelques rapports avec les templiers et les autochtones de la terre sainte, avant de tomber sur des objets et des personnages issus des 1001 nuits, puis sur des créatures issues de la plus pure fantasy donjons & dragonnesque (trolls, hommes-lézards...). On rencontre même un personnage et un livre imaginés par Lovecraft! Ce melting-pot est un peu déroutant. Il peut rebuter et freiner l'immersion mais comme le récit est souvent émaillé de touches humoristiques et d'une certaine dérision, on peut prendre tout ça au second degré...
Le style est agréable (les auteurs sont français). Quant à la jouabilité, elle est excellente malgré des règles peu folichonnes.
Le système de combat est celui des DF mais en plus injuste puisque "l'habileté" de départ (la Force) oscille entre 8 et 20 et que les dégâts subis sont égaux à la différence entre les deux "forces d'attaque". Il est très improbable de terminer l'aventure sans un minimum de 15 en Force. Il existe même une règle particulièrement injuste qui dit que si l'adversaire fait un double 1 aux dés, il nous tue immédiatement (avec l'inverse si on tire double 6)! Perdre la vie face à un ennemi qui a 10 points de Force de moins ou près de la fin du livre à cause de cette règle est particulièrement frustrant. Du coup, cela pousse à choisir un chemin qui minimise le nombre de combats et, après moults essais, on s'aperçoit que ce chemin existe, en dépit des apparences.
De plus, et c'est une des particularités extrêmement motivantes de cette aventure, il existe une foule d'objets magiques à trouver. Une trentaine au bas mot ; tous peuvent servir pour éviter les combats les plus dangereux et aucun n'est indispensable pour terminer l'aventure. Un aspect anti-Livingstone qui n'est vraiment pas pour me déplaire.
La difficulté est bien dosée. Il faut de nombreux essais pour parvenir à la fin mais cela parait normal pour un aussi gros LDVELH. On peut mourir au combat si l'on est malchanceux, les PFA sont nombreux mais rarement "injustes". De toute manière, il n'est vraiment pas pénible de recommencer le récit depuis le début tant il existe de chemins à découvrir.
Enfin, la toute dernière épreuve est une énigme qui fait parmi de mes préférées. Pas évidente à trouver sans indice mais pas non plus obligatoire pour terminer l'aventure.
Bref, un livre-jeu à se procurer d'urgence en occasion.
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#2
il n'y a qu'un seul PFA réellement injuste, c'est le §366 quand après avoir massacré le Charognard des Cavernes on se fait tuer automatiquement par sa femelle… grave n'importe quoi.
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#3
Premier opus de la Saga du Prêtre Jean, écrit par Doug Headline.
Cette série n’est pas comme les autres, c’est sûr. Plus mature, plus adulte.
Enfin bon, passons au livre. On retrouve des personnages que nous connaissons tous déjà, comme Ali Baba, Richard « Cœur de Lion », Aladin et j’en passe… Ainsi que des lieux (Alamuth, Shangri-La…).

Pour ce premier volume, nous devons nous rendre à la Forteresse d’Alamuth pour y rencontrer l’érudit Hassan Sabba.

La première partie (le voyage jusqu’à cette Forteresse) est tranquille et pas très difficile.
La deuxième partie, quand à elle, est beaucoup plus intéressante. A la recherche de trois éléments d’une armure magique, nous visitons les différentes salles que regorge cette Forteresse. Des léproseries, oiselleries, chenils… De très bons moments à passer !

Le tome se finit sur deux combats plutôt difficiles, dont l’un est contre notre double maléfique.
La difficulté du bouquin n’est pas très élevé, mais il faut tout de même être prudent aux quelques morts subites que le livre contient.

Les illustrations sont moyennes. Ni très bonnes, ni mauvaises.

Intérêt : 16/20.

Rapha
~ "Dépasser la souffrance et gagner le respect" ~
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#4
Ashimbabbar m'ayant poussé à reprendre ma quête vers Shangri-La, je viens de terminer victorieusement la Forteresse d'Alamuth pour la énième fois  depuis bientôt trente ans.
Par rapport au dernier souvenir que j'en avais, même si la difficulté globale est très bien dosée, j'étais surpris de voir combien la première partie jusqu'à l'entrée dans la forteresse est mortifère comparé à la suite finalement bien plus facile.
En plus de nombreux PFA qui nous attendent vicieusement, les principaux coupables sont les trolls Ley et Bus (c'est seulement maintenant que je vois le jeu de mots), combat obligatoire dangereux, donc injuste par définition, mais qui a au moins le mérite de faire combrendre combien les prêtres Jean avec une Force faible sont condamnés d'avance...
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#5
Ah, exact: les 2 trolls sont un barrage efficace contre les PJ avec une Force en-dessous de 15, et à partir de ce score la série est faisable.
Tout de même, ma règle des Sauvegardes doit faciliter un peu les choses ?
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#6
Oui ils sont utiles car j'ai utilisé mes deux points.

Par contre, la règle du fer et du bronze est de trop. Si elle est efficace et sûrement justifiée d'un point de vue historique, elle est agaçante à retenir et tellement marginale sur l'ensemble de la série (hormis l'Oeil du Sphinx) que je pense qu'elle était dispensable.
Ou alors, seulement la proposer pour le tome 2 afin qu'elle ne pollue pas inutilement l'esprit du lecteur par ailleurs.
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#7
(10/12/2015, 09:48)Fitz a écrit : les trolls Ley et Bus (c'est seulement maintenant que je vois le jeu de mots)

Comme Hébus et Profy dans Lanfeust et ses spin-offs. Wink
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