18/10/2010, 21:00
À vrai dire, j'ai hésité à le mettre ou ici ou dans Les livres dont vous êtes le héros. Mais vu qu'il s'agit d'une analyse basée sur les livres mêmes…
La série La saga du Prêtre Jean ne se déroule pas dans juste n’importe quel univers d’Heroic Fantasy. Ce qui lui est propre, et est en fait un de ses intérêts majeurs, c’est qu’elle prend place dans NOTRE univers - dans une version parallèle avec de la magie et des monstres en plus.
Je dis bien: de la magie et des monstres EN PLUS. Ni la magie ni les monstres n’empêchent l’Histoire de suivre son cours normal pour l’essentiel. Les Croisades ont lieu - Akhénaton tente d’imposer le disque solaire comme dieu unique - Nabuchodonosor règne à Babylone. S’il est plus que douteux que Salomon ait possédé des mines au cœur de l’Afrique, ça n’est pas le genre de changement qui va bouleverser l’Histoire; pas plus que d’appeler le maharadja ( en supposant que le titre existât à l’époque ) de Kasi Rabindranath plutôt que Kritakshana.
Les monstres se glissent dans les intervalles de l’histoire - et - de l’Histoire. Ça n’est pas ici que le Sauron local va déferler sur la civilisation à la tête de hordes d’orcs et autres. Les monstres n’apparaissent que dans des étendues sauvages ou des trous dans le tissu urbain; à l’écart des lieux de décision. Ils ajoutent au décor, mais ne déterminent rien.
Les magiciens doivent être les moins impliqués de l’histoire des ldvh. Ils restent le plus possible à l’écart de tout à perfectionner leurs talents sans s’occuper de rien ( quitte à faire une virée chez Nana-Dirat de temps à autre… chhht ! ) et en s’entourant de défenses contre les importuns, au mieux ils assurent une vague mission de lutte contre les forces du Mal; en tout cas, ils le disent. Pas ici qu’on pourrait se la jouer KTS ( mais j’ai mes projets… j’ai mes projets ! ). Ce qui correspond le plus au échant magicien classique, c’est la sorcière des Mystères. Or, ses sortilèges sont d’une puissance bien moindre que celle de ses confrères qui nous transforment en crapaud d’un simple revers de main; elle est visiblement à moitié folle; et qu’elle traque des gens ajouté au fait qu'elle tombe en poussière une fois morte suggère des pratiques vampiriques pour prolonger sa vie qui l’ont dépouillée d’une bonne part de son humanité.
À noter que les pouvoirs surnaturels sont de trois types distincts: magie, pouvoirs accordés par les dieux et interventions divines, pouvoirs psi; et qu’ils sont compatibles dans une certaine mesure. Nous avons le pouvoir divin de conversion et utilisons des objets magiques; la protection contre les morts-vivants est bénie des dieux égyptiens; le médaillon magique égyptien protège contre le psi; la sorcière utilise la magie et un pouvoir psi.
Le divin justement. C’est à mon sens le trait le plus original de cet univers.
Le premier point est que le Dieu chrétien existe, puisque nous avons le pouvoir de Conversion.
Si dans le tome 1, le seul à se dérouler à l’ère chrétienne, l’Islam est constamment affecté d’impuissance et de néant ( le plus joli: Hassan Sabbah nous dit qu’il priera Dieu pour notre succès, pas Allah ), l’Œil du Sphinx et plus encore les Adorateurs du Mal nous submergent d’interventions divines: panthéons où les forces du Bien luttent contre les forces du Mal, sans que cela dérange une seconde notre héros.
On objectera peut-être que les Mystères ne présentent rien de tel: outre que Babylone n’affronte pas une situation de crise semblable à la réforme d'Akhénaton ( présentée comme téléguidée par le dieu du Mal Seth ) ou la tentative cataclysmique du culte de Kali, nous avons vu dans les Mines que le dieu juif est bien le nôtre. On peut croire que c’est la présence de juifs déportés qui “brouille les communications” avec le panthéon babylonien ET QUI, fait notable, double notre pouvoir de Conversion si nous tirons la carte de la Balance.
La base religieuse de la série semble donc être que, si le Dieu chrétien est le seul véritable, avant la naissance du Christ les différents panthéons existaient et fonctionnaient là où ils étaient adorés; et sa puissance n’était à son maximum que là où il était adoré i.e. parmi les Juifs.
La série La saga du Prêtre Jean ne se déroule pas dans juste n’importe quel univers d’Heroic Fantasy. Ce qui lui est propre, et est en fait un de ses intérêts majeurs, c’est qu’elle prend place dans NOTRE univers - dans une version parallèle avec de la magie et des monstres en plus.
Je dis bien: de la magie et des monstres EN PLUS. Ni la magie ni les monstres n’empêchent l’Histoire de suivre son cours normal pour l’essentiel. Les Croisades ont lieu - Akhénaton tente d’imposer le disque solaire comme dieu unique - Nabuchodonosor règne à Babylone. S’il est plus que douteux que Salomon ait possédé des mines au cœur de l’Afrique, ça n’est pas le genre de changement qui va bouleverser l’Histoire; pas plus que d’appeler le maharadja ( en supposant que le titre existât à l’époque ) de Kasi Rabindranath plutôt que Kritakshana.
Les monstres se glissent dans les intervalles de l’histoire - et - de l’Histoire. Ça n’est pas ici que le Sauron local va déferler sur la civilisation à la tête de hordes d’orcs et autres. Les monstres n’apparaissent que dans des étendues sauvages ou des trous dans le tissu urbain; à l’écart des lieux de décision. Ils ajoutent au décor, mais ne déterminent rien.
Les magiciens doivent être les moins impliqués de l’histoire des ldvh. Ils restent le plus possible à l’écart de tout à perfectionner leurs talents sans s’occuper de rien ( quitte à faire une virée chez Nana-Dirat de temps à autre… chhht ! ) et en s’entourant de défenses contre les importuns, au mieux ils assurent une vague mission de lutte contre les forces du Mal; en tout cas, ils le disent. Pas ici qu’on pourrait se la jouer KTS ( mais j’ai mes projets… j’ai mes projets ! ). Ce qui correspond le plus au échant magicien classique, c’est la sorcière des Mystères. Or, ses sortilèges sont d’une puissance bien moindre que celle de ses confrères qui nous transforment en crapaud d’un simple revers de main; elle est visiblement à moitié folle; et qu’elle traque des gens ajouté au fait qu'elle tombe en poussière une fois morte suggère des pratiques vampiriques pour prolonger sa vie qui l’ont dépouillée d’une bonne part de son humanité.
À noter que les pouvoirs surnaturels sont de trois types distincts: magie, pouvoirs accordés par les dieux et interventions divines, pouvoirs psi; et qu’ils sont compatibles dans une certaine mesure. Nous avons le pouvoir divin de conversion et utilisons des objets magiques; la protection contre les morts-vivants est bénie des dieux égyptiens; le médaillon magique égyptien protège contre le psi; la sorcière utilise la magie et un pouvoir psi.
Le divin justement. C’est à mon sens le trait le plus original de cet univers.
Le premier point est que le Dieu chrétien existe, puisque nous avons le pouvoir de Conversion.
Si dans le tome 1, le seul à se dérouler à l’ère chrétienne, l’Islam est constamment affecté d’impuissance et de néant ( le plus joli: Hassan Sabbah nous dit qu’il priera Dieu pour notre succès, pas Allah ), l’Œil du Sphinx et plus encore les Adorateurs du Mal nous submergent d’interventions divines: panthéons où les forces du Bien luttent contre les forces du Mal, sans que cela dérange une seconde notre héros.
On objectera peut-être que les Mystères ne présentent rien de tel: outre que Babylone n’affronte pas une situation de crise semblable à la réforme d'Akhénaton ( présentée comme téléguidée par le dieu du Mal Seth ) ou la tentative cataclysmique du culte de Kali, nous avons vu dans les Mines que le dieu juif est bien le nôtre. On peut croire que c’est la présence de juifs déportés qui “brouille les communications” avec le panthéon babylonien ET QUI, fait notable, double notre pouvoir de Conversion si nous tirons la carte de la Balance.
La base religieuse de la série semble donc être que, si le Dieu chrétien est le seul véritable, avant la naissance du Christ les différents panthéons existaient et fonctionnaient là où ils étaient adorés; et sa puissance n’était à son maximum que là où il était adoré i.e. parmi les Juifs.
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna