Le premier paragraphe
Voici le premier paragraphe des Plumes du Phoenix, chapitre 2 ! Smile
En spoiler, car cette intro donne des indices pour réussir le chapitre 1.

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Comme évoqué dans le sujet sur les projets pour 2021, voici le premier paragraphe (avant relecture finale) de ma sixième AVH, D'écume et de sang :

Accroupi au sein des roseaux, sous un ciel bas et délavé, au coeur des marais, vous tentez de reprendre souffle. Ignorant la douleur qui irradie à travers votre épaule, vous regardez autour de vous, tout en ressassant avec amertume les dernières heures. Fou que vous avez été ! Fou de faire confiance à cette ordure d'Abdul le Sanguinaire. Une fois son message reçu, demandant à vous rencontrer en secret pour une affaire d'une importance capitale, vous vous êtes rendu en ce lieu comme l'agneau s'offrant au boucher, accompagné uniquement de vos trois fidèles lieutenants. Ces derniers pourrissent un peu plus loin désormais, criblés de traits, couverts de mouches bleues, déjà en partie avalés par la vase... Quant à vous, vous voilà traqué comme un lion lors d'une battue, avec une flèche dans l'épaule. Autour de vous, vous pouvez apercevoir de temps à autres les silhouettes de vos poursuivants au sein des fourrés de papyrus et des ajoncs, arc en main et le trait encoché. Et chacune de leurs flèches a votre nom gravé sur sa pointe... Ce démon d'Abdul a bien calculé son coup en vous faisant venir ici, sur cette langue de terre marécageuse, isolée, bordée d'eaux peu profondes, envahie par les insectes. Ses hommes se sont répandus sur les rives et se déploient à votre recherche, comme la nasse du pêcheur se refermant sur sa proie. Vous auriez dû vous douter que ce chien n'accepterait jamais l'humiliation d'avoir perdu son pari, cette course au trésor où vous avez triomphé, sacré roi des pirates. Seule votre mort peut laver cet affront, il lui sera facile par la suite de la faire passer pour un accident et de revendiquer votre titre. Vous êtes parvenu à vous tailler un chemin rouge de sang à travers ses spadassins mais vous voilà perdu, épuisé et blessé. Il vous faut absolument regagner votre navire, la Terrifiante, ancré dans une anse abritée non loin. Ces roseaux ne pourront vous dissimuler éternellement. La douleur à votre épaule vous fait serrer les dents.
Allez-vous reprendre votre fuite sans perdre de temps (rendez-vous au 26) ?
Ou préférez-vous tenter avant tout d'ôter cette maudite flèche ? Dans ce cas, rendez-vous au 52.
Anywhere out of the world
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Je vois qu'il y a deux AVH de pirates Smile Je n'avais pas vu le message précédent de linflas.
Deux suites aussi. J'avais bien aimé les plumes du Phénix, je suis content que ça se poursuive. Quant à Défis Sanglants sur l'Océan, c'est un grand souvenir de jeunesse et l'intro fait également saliver !
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Ne surtout pas retirer la flèche! (on a vu ça 100 fois dans les films, mais c'est la dernière chose à faire).

Je vais faire abstraction du DF en fait, car le ton n'est pas le même. Je vais prendre l'AVH comme une aventure sans aucun passif, pour entrer dans l'ambiance "nouvelle" comme si elle n'était pas nouvelle justement: ce sera l'ambiance de l'AVH, ni plus ni moins.
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Premier paragraphe d'une AVH qui s'appellera peut-être "Supraconnexion". Ca ne sera pas beaucoup plus long qu'une mini-AVH je pense. Une respiration que je pense finir l'année prochaine.

La nuit tombe tôt en novembre. Et les routes deviennent sombres… vous savez ça, bien sûr. Le pire c’est encore quand on passe dans les bois et que le jour s’éclipse. Quand on conduit, c’est compliqué. Les phares n’éclairent pas vraiment, c’est l’heure où les animaux traversent… l’idéal pour avoir un accident. Notez que je dis pas ça pour m’excuser. D’ailleurs, on devrait faire plus attention justement… et de toutes façons c’était pas moi qui conduisais. C’était Logan.
Logan, je vous en ai déjà parlé. Mais je ne sais plus ce que je vous ai dit, au juste. On bosse ensemble. Enfin, on bossait… dans le secteur du bâtiment. Protection des maisons contre l’humidité, pose de ventilations dans les combles. Double-flux ou simple flux. On avait un stand au centre commercial. Vous nous y avez peut-être aperçu ? Je ne sais pas si vous habitez le coin au fait.
Bref, notre vrai boulot c’était d’aller chez les gens et les persuader qu’ils avaient besoin de nous. Au fond c’est pas très compliqué. Vous demandez à visiter la cave, vous passez un détecteur d’humidité sur les murs. Et là ça bipe. Bien sûr ça marche moins bien en été. En automne c’est nickel. L’automne c’est la période où on ramasse les feuilles… une blague entre nous pour dire qu’on fait notre stock de clients. Après les travaux c’est en été.
Je dis que c’est pas compliqué. La première phase oui. Rapidement on les persuade qu’ils ont un problème d’humidité. Le problème c’est la deuxième phase. Quand on leur propose un cuvelage à 40000 euros. C’est un peu gonflé mais il faut travailler la pâte tout de suite, pas attendre qu’elle durcisse si je peux dire. Les gars écarquillent les yeux… et c’est là que Logan était très fort. Pour leur présenter notre solution de prêt. Parce que notre business c’est ça aussi.
Le couple s’asseoit – ou juste le mari, la femme prépare un café, on étale tout un tas de prospectus et on montre par A +B qu’on va leur faire gagner de l’argent… ou qu’ils vont perdre la valeur de leur maison. Honnêtement, le cuvelage pour nous c’est le pactole. Ca ne marche pas toujours. Mais ce jour là, on était contents parce qu’on avait refourgué notre solution de prêt à un couple de retraités. On était peut-être un peu égrillards… surtout Logan. C’est son caractère de se foutre de tout. Mais, on avait pas bu, hein…
Faut pas hésiter à m’interrompre parce que des fois je me perds. J’en viens au fait… mais je crois que je vous l’ai déjà raconté. Le soir qui tombe. Le bois. La pluie qui commence à tomber, je vous l’avais peut-être pas dit encore… si ? Et là une silhouette qui traverse, Logan qui freine trop tard. Le choc. Ca je peux vous dire que je m’en souviendrai toute ma vie. Un bruit mou contre le capot et puis une ombre qui roule sur le bas-côté.
On met un instant à se rendre compte. L’ombre ressemblait pas à un animal connu. Logan lâche une bordée de jurons et ouvre la portière. Pour tout vous avouer, moi je suis un peu tétanisé. Je reste assis, derrière les essuie-glace qui chassent la pluie sur le pare-brise, les phares qui éclairent la chaussée et les troncs silencieux. Le corps est pas dans mon champ de vision et à ce moment je préfère ça.

« Vous êtes vraiment resté prostré dans la voiture (13) ou vous avez fini par rejoindre Logan (37)? »
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C'est normal que je pense tout de suite à Souviens-toi l'été dernier ?  Mrgreen

Sinon, pour pinailler :

Le pire c’est encore quand on passe dans les bois
Je dirais plus volontiers quand on passe par les bois.

- 40 000 euros, c'est pas donné (après, j'y connais rien en cuvelage). Ce ne serait pas 4000 plutôt ?

On était peut-être un peu égrillards.
Je ne sais pas si ce mot convient vue la situation. Egrillard implique un aspect un peu osé, grivois, comme une chanson paillarde. Et comme en plus on vient de parler d'un couple de retraités juste avant... (après, chacun ses goûts bien sûr). On était peut-être un peu moqueurs ? Ou même, puisque le registre est assez familier, pourquoi pas "On était peut-être un peu cons" ou "On était peut-être un peu idiots" ?

- Le soir qui tombe. Le bois.
Je pense meilleur de dire Les bois. Le lecteur comprend bien sûr mais n'empêche que "Le bois", ça évoque le matériau alors que "Les bois" est tout de suite plus explicite.

Bonne continuation !
Anywhere out of the world
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Une nouvelle version du manoir de l'enfer? Chouette!

Sympa la manière de présenter le récit et les choix.
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si on dit "par le bois" pour moi ça évoque une traversée à pied, ou alors un détour, alors que par la route c'est différent... mais dans les deux cas c'est incorrect en fait. Pour "égrillard", je suis d'accord que c'est bizarre.
40000€ c'est du vécu (on m'a fait ce devis) ! Il n'y a pas d'erreur sur les zéros, mais forcément ça dépend de la taille de la cave. J'aurais peut-être dû mettre 20000€.
Sachant que de toutes façons le cuvelage est un énorme attrape-couillon, tu empêches l'humidité de rentrer dans la cave mais elle s'accumule à l'intérieur des murs sauf que tu ne la vois pas...
Sinon je n'ai jamais vu "Souviens-toi l'été dernier", mais bon le thème de l'accident de voiture au début d'un film (d'épouvante) est très classique.
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Pour remplacer "égrillards" on pourrait mettre "moqueurs" : on était peut-être un peu moqueurs.
J'avais pensé à "taquins" mais ça ne va pas avec le registre familier du texte.
Je vois ce que tu veux dire mais j'ai du mal à trouver le mot qui convient.
Anywhere out of the world
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Pour égrillard >goguenard/narquois
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Pour ma part, je trouve que le texte plante une bonne ambiance qui donne envie.

Par contre, je trouve que l'emploi du "vous" et du "je" prête à confusion entre le narrateur/le PJ/ le lecteur

J'ajouterais aussi la def de cuvelage "Quand on leur propose un cuvelage à 40000 euros., une étanchéité de cave aux petits soins. "

Pour ce qui est d'égrillard (dico de synonymes):
Synonymes de égrillard, adjectif
coquin, croustillant, gaillard, gaulois, gras, grivois, hardi, impudique, impur, léger, leste, libertin, libre, licencieux, lubrique, osé, paillard, polisson, salace.
SOUTENU – rabelaisien.
FAMILIER – épicé, olé olé, poivré, salé.
VIEUX – croustilleux, gai.

https://www.quefaitesvous.com
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L'idée que je cherche correspond un peu à "euphorique" mais en plus léger.
Sinon, la confusion entre narrateur PJ et lecteur est tout à fait volontaire Smile J'espère que ça demereura compréhensible quand même.
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Drôle de coïncidence, j'ai tout fait comme ça pour ma mini-AVH en cours, le texte au "je" et les choix au "vous".
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Ok. Bel exercice.

Ca me donne l'impression d'être celui qui raconte, genre chez les flics. C'est en tout cas l'impression que j'ai eu en 1ere lecture

Hâte de lire la suite !

https://www.quefaitesvous.com
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Ou alors, en changeant la phrase et en restant dans le registre familier :
"On était un peu d'humeur à la déconne" ou "On était un peu d'humeur à déconner"
Anywhere out of the world
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