05/02/2008, 20:53
Cette AVH est un vrai problème, je ne sais pas trop quoi en penser, comment la juger ni comment la critiquer. Essayons donc d'être méthodique :
- Le style,
vraiment bon. La narration familière touche directement le lecteur qui se trouve facilement plongé dans la peau de Nils. C'est très immersif. Les descriptions sont justes et celles des personnages frôlent la perfection. Grâce à un luxe de détails physiques, vestimentaires et psychologiques, on se fait une très bonne idée des nombreux protagonistes de l'histoire. Chacun d'eux se révèlera attachant, agaçant ou comique, la palme revenant au héros looser qui se complait presque dans sa ringardise et sa balourdise. C'est particulièrement vrai au début (1er paragraphe excellent) ; il est presque dommage qu'il gagne en assurance au fur et à mesure de l'histoire.
Dans les personnages, la femme russe est également très réussie. A la fois forte et fragile, intrigante, elle est vraiment très sensuelle et j'ai été frustré de ne jamais avoir réussi à la "conquérir" (alors que je n'en étais pas loin).
Les dialogues sont également réussis, souvent humoristiques. Juste une chose : le langage familier se confond parfois avec celui de la narration ; certains dialogues sont quelque peu trop "écrits" tandis que des termes familiers sont utilisés dans le récit. Mais rien de bien méchant.
- Le scénario,
un Agatha Christie moderne, en mieux. L'histoire se déroule en France, à notre époque, et on y croit. Les préoccupations des personnages sont souvent mercantiles, avec une touche de sentiments. On aborde l'économie, la politique, l'espionnage. C'est très dépaysant pour une AVH surtout que les personnages et les descriptions sont aussi efficaces que dans un polar moderne. Sans tenir compte de l'aspect livre-jeu, cette histoire se lit aussi bien qu'un roman.
Le but est quand même d'éclaircir l'enquête qui est elle plutôt classique : un magnat meurt, toute une foule de suspects potentiels dans son entourage. Qui l'a tué et comment?
- La jouabilité,
affreuse à mon sens, mais ce n'est que personnel.
C'est la première AVH à laquelle je renonce à lire le dernier paragraphe. Pourtant, je l'ai tenté une dizaine de fois. JFM a bien insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une véritable épreuve de l'esprit, que seuls la perspicacité et le raisonnement permettaient au lecteur d'en venir à bout (et non pas la chance). Je ne dois donc vraiment pas être très fûté car, honnêtement, je n'ai aucune certitude sur l'identité du coupable, même après 10 échecs...
Sans ironie, c'est vrai que je n'ai jamais été friand d'énigmes et de casse-têtes. Et pour moi, cette AVH a les mêmes défauts d'injouabilité que des LDVELH de Mason tels que Les Mercenaires du Levant, l'Ancienne Prophétie ou le Chasseur de Mages.
Comme dans ces LDVELH, on peut traverser Nils Jacket en seulement une trentaine de paragraphes (sur 800 au total!), croiser un nombre dégoûtant de mots-clés alors qu'on n'en a trouvé 3 à tout casser. La différence est qu'on ne meurt pas rapidement dans une "impasse" mais qu'on parvient à chaque fois à la fin de l'histoire, mais avec un profond sentiment de frustration.
Ce ne serait pas très grave si je n'avais pas eu la même expérience au 2ème essai, au 3ème, au 4ème... en changeant à chaque fois de route. Bien sûr, je suis parvenu à "débloquer" une séquence nouvelle et "cachée" de temps en temps ce qui procure un certain sentiment de satisfaction. Mais j'ai néanmoins l'impression qu'il s'agit d'un one-true-path ultra-sévère où la moindre erreur de paragraphe est fatale, qu'il faut enchainer sans se tromper une foultitude de choix ou ne jamais connaître le fin mot de l'histoire. Je me trompe peut-être.
En résumé, je suis l'antithèse du lecteur ciblé par JFM pour ce genre de livre-jeu. Il faut être plus opiniâtre ; soit 10 essais sont loin de suffire, soit les OTP ne sont vraiment pas faits pour moi. Comme dans les Paul Mason, cette impression a complètement plombé mes ressentis très positifs lors de mes premières lectures.
ça, c'est pour le subjectif.
Objectivement, c'est une oeuvre assez formidable que ce pavé de 800 longs paragraphes, certains proposant une dizaine de choix à leur issue. Une oeuvre éminément originale, très bien écrite, à l'histoire captivante.
Je n'aurai pas le courage de me replonger dedans pour le gagner à la loyale ; par contre, JFM, si tu veux bien m'envoyer par MP la solution finale, l'explication de ce mystère, j'en serai très heureux.
- Le style,
vraiment bon. La narration familière touche directement le lecteur qui se trouve facilement plongé dans la peau de Nils. C'est très immersif. Les descriptions sont justes et celles des personnages frôlent la perfection. Grâce à un luxe de détails physiques, vestimentaires et psychologiques, on se fait une très bonne idée des nombreux protagonistes de l'histoire. Chacun d'eux se révèlera attachant, agaçant ou comique, la palme revenant au héros looser qui se complait presque dans sa ringardise et sa balourdise. C'est particulièrement vrai au début (1er paragraphe excellent) ; il est presque dommage qu'il gagne en assurance au fur et à mesure de l'histoire.
Dans les personnages, la femme russe est également très réussie. A la fois forte et fragile, intrigante, elle est vraiment très sensuelle et j'ai été frustré de ne jamais avoir réussi à la "conquérir" (alors que je n'en étais pas loin).
Les dialogues sont également réussis, souvent humoristiques. Juste une chose : le langage familier se confond parfois avec celui de la narration ; certains dialogues sont quelque peu trop "écrits" tandis que des termes familiers sont utilisés dans le récit. Mais rien de bien méchant.
- Le scénario,
un Agatha Christie moderne, en mieux. L'histoire se déroule en France, à notre époque, et on y croit. Les préoccupations des personnages sont souvent mercantiles, avec une touche de sentiments. On aborde l'économie, la politique, l'espionnage. C'est très dépaysant pour une AVH surtout que les personnages et les descriptions sont aussi efficaces que dans un polar moderne. Sans tenir compte de l'aspect livre-jeu, cette histoire se lit aussi bien qu'un roman.
Le but est quand même d'éclaircir l'enquête qui est elle plutôt classique : un magnat meurt, toute une foule de suspects potentiels dans son entourage. Qui l'a tué et comment?
- La jouabilité,
affreuse à mon sens, mais ce n'est que personnel.
C'est la première AVH à laquelle je renonce à lire le dernier paragraphe. Pourtant, je l'ai tenté une dizaine de fois. JFM a bien insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une véritable épreuve de l'esprit, que seuls la perspicacité et le raisonnement permettaient au lecteur d'en venir à bout (et non pas la chance). Je ne dois donc vraiment pas être très fûté car, honnêtement, je n'ai aucune certitude sur l'identité du coupable, même après 10 échecs...
Sans ironie, c'est vrai que je n'ai jamais été friand d'énigmes et de casse-têtes. Et pour moi, cette AVH a les mêmes défauts d'injouabilité que des LDVELH de Mason tels que Les Mercenaires du Levant, l'Ancienne Prophétie ou le Chasseur de Mages.
Comme dans ces LDVELH, on peut traverser Nils Jacket en seulement une trentaine de paragraphes (sur 800 au total!), croiser un nombre dégoûtant de mots-clés alors qu'on n'en a trouvé 3 à tout casser. La différence est qu'on ne meurt pas rapidement dans une "impasse" mais qu'on parvient à chaque fois à la fin de l'histoire, mais avec un profond sentiment de frustration.
Ce ne serait pas très grave si je n'avais pas eu la même expérience au 2ème essai, au 3ème, au 4ème... en changeant à chaque fois de route. Bien sûr, je suis parvenu à "débloquer" une séquence nouvelle et "cachée" de temps en temps ce qui procure un certain sentiment de satisfaction. Mais j'ai néanmoins l'impression qu'il s'agit d'un one-true-path ultra-sévère où la moindre erreur de paragraphe est fatale, qu'il faut enchainer sans se tromper une foultitude de choix ou ne jamais connaître le fin mot de l'histoire. Je me trompe peut-être.
En résumé, je suis l'antithèse du lecteur ciblé par JFM pour ce genre de livre-jeu. Il faut être plus opiniâtre ; soit 10 essais sont loin de suffire, soit les OTP ne sont vraiment pas faits pour moi. Comme dans les Paul Mason, cette impression a complètement plombé mes ressentis très positifs lors de mes premières lectures.
ça, c'est pour le subjectif.
Objectivement, c'est une oeuvre assez formidable que ce pavé de 800 longs paragraphes, certains proposant une dizaine de choix à leur issue. Une oeuvre éminément originale, très bien écrite, à l'histoire captivante.
Je n'aurai pas le courage de me replonger dedans pour le gagner à la loyale ; par contre, JFM, si tu veux bien m'envoyer par MP la solution finale, l'explication de ce mystère, j'en serai très heureux.