24/06/2025, 19:13
(Modification du message : 24/06/2025, 19:16 par MerlinPinPin.)
Privé de "phasers" et de "téléportation", j'ai finalement traversé le vortex dimensionnel reliant les deux aventures spatiales de ce mini-yaz pour entrer dans le monde futuriste de La fin de l'histoire.
L'aventure nous fait incarner un vieux taïkonaute à la tête d'un petit équipage dans une mission d'exploration... qui va bientôt connaître quelques rebondissements. Sans trop spoiler, La fin de l'histoire (de l'Histoire ?) est un thriller spatial métaphysique qui mêle de manière assez surprenante un thème ambitieux (aux nombreuses ramifications philosophiques) et un déroulement d'une grande simplicité (texte, structure, choix).
Le résultat est à la fois agréable à lire, intéressant et peut-être un peu frustrant.
Les points forts :
- J'ai vraiment apprécié l'ambition du scénario, ou plutôt des thèmes abordés. Malgré la faible durée de l'aventure, des sujets aussi complexes et variés que l'IA, la religion, le transhumanisme, le destin individuel, le destin de l'Humanité, la responsabilité, etc. traversent le texte et le récit.
Tout d'abord, à travers des remarques in petto (du personnage incarné, bien sûr), ce qui n'est pas ce que je préfère (j'y reviendrai). Mais aussi, et de manière beaucoup plus convaincante, au fil du récit et de la découverte du scénario (la santé des uns et des autres, Yuri, les fins, etc.)
- Dans ce contexte, les deux fins sont très réussies. J'ai particulièrement aimé le dénouement du 49 avec son nihilisme rebelle, rageur et presque festif. Mais l'autre fin me semble tout à fait cohérente également.
- La première partie, avec sa petite enquête, lance bien l'histoire et les enjeux. On est heureux de trouver le coupable grâce à des indices suffisamment nombreux et variés.
- Le style, impeccable, précis et fluide. J'ai du mal à saisir les complexes que je sens poindre dans certains de tes commentaires, Kraken... Très sincèrement ! Ton style est direct mais d'une grande efficacité et parfois d'une réelle beauté. Il n'est pas nécessaire de faire des phrases alambiquées pour "bien écrire". Je ne suis pas un spécialiste, mais en tant que lecteur, j'ai apprécié le texte dans l'ensemble et certains passages en particulier (notamment la toute fin du 49, par exemple, qui m'a donné des frissons). J'ajouterais que la SF s'accommode très bien d'un style relativement direct et chirurgical. L'atmosphère doit s'effacer parfois devant les idées, les dialogues, certaines informations, surtout dans le cadre d'un mini-yaz. Asimov est un bon exemple, je crois, d'excellent écrivain de SF au style sobre.
- La structure, simple et parfaitement conçue, avec peu de "lettres-code" (nouveau concept ^^) finalement. Une belle économie, en harmonie avec la légèreté de l'ensemble.
J'ai moins aimé :
- Malgré son ambition, le scénario est un peu trop "classique" à mon goût dans ses ingrédients.
- Dans le même ordre d'idée, l'exposition des différents thèmes (peut-être précisément parce qu'ils sont si nombreux et ambitieux) est un peu frustrante car trop courte, soit à travers des réflexions ou de minuscules dialogues (souvenirs du héros, commentaires, etc.), soit - et c'est plus gênant - lors des événements de crise.
- Certains choix.
Notamment, les choix "cosmétiques" (traverser le nuage ou non, affronter ou non les martiens au début), certains choix un peu "flous" (notamment comment réagir avec le second et Yuri : je n'avais absolument pas compris que l'androïde pouvait servir de bot sexuel, sûrement parce que je suis en train de lire l'excellent Journal d'un AssaSynth , où l'androïde est précisément tout sauf ça ^^).
Ces choix ne sont pas cruciaux, mais plus généralement, je crois que ma - relative - frustration vis-à-vis de l'histoire réside dans le fait que les choix ne sont pas réellement connectés au sujet de l'AVH. Ni dans leur nature (fuite, combat, nuage ou pas, tout cela n'a plus grand-chose à voir avec les beaux thèmes de l'aventure), ni dans leurs conséquences.
En même temps, c'est très difficile d'intégrer les choix aux enjeux, surtout en 50 sections.
- L'atmosphère aurait gagné à être un peu plus développée sur la fin, peut-être, parce que ce n'est pas vraiment de la SF mais presque de la SF-fantasy (sur la fin et par l'interprétation des thèmes) - même si je ne suis pas sûr du terme. Je ne sais pas si je suis très clair.
En conclusion
Une aventure très agréable à lire et à jouer, suscitant la réflexion sur de nombreux thèmes, à l'intérieur d'une forme digeste et maîtrisée.
Je regretterai à titre personnel que l'histoire n'ait pas pris une autre tournure, plus originale et proposant des choix davantage liés aux beaux enjeux de l'aventure, mais l'ensemble m'a tout de même bien plu (j'ai d'ailleurs écumé les 50 sections de l'AVH, c'est dire !)
Deux coquilles (je pense qu'il y en a vraiment très peu) :
- Voire le l'humanité au 42
- Quoi qu'ait voulu au 49 (sauf erreur de ma part)
L'aventure nous fait incarner un vieux taïkonaute à la tête d'un petit équipage dans une mission d'exploration... qui va bientôt connaître quelques rebondissements. Sans trop spoiler, La fin de l'histoire (de l'Histoire ?) est un thriller spatial métaphysique qui mêle de manière assez surprenante un thème ambitieux (aux nombreuses ramifications philosophiques) et un déroulement d'une grande simplicité (texte, structure, choix).
Le résultat est à la fois agréable à lire, intéressant et peut-être un peu frustrant.
Les points forts :
- J'ai vraiment apprécié l'ambition du scénario, ou plutôt des thèmes abordés. Malgré la faible durée de l'aventure, des sujets aussi complexes et variés que l'IA, la religion, le transhumanisme, le destin individuel, le destin de l'Humanité, la responsabilité, etc. traversent le texte et le récit.
- Dans ce contexte, les deux fins sont très réussies. J'ai particulièrement aimé le dénouement du 49 avec son nihilisme rebelle, rageur et presque festif. Mais l'autre fin me semble tout à fait cohérente également.
- La première partie, avec sa petite enquête, lance bien l'histoire et les enjeux. On est heureux de trouver le coupable grâce à des indices suffisamment nombreux et variés.
- Le style, impeccable, précis et fluide. J'ai du mal à saisir les complexes que je sens poindre dans certains de tes commentaires, Kraken... Très sincèrement ! Ton style est direct mais d'une grande efficacité et parfois d'une réelle beauté. Il n'est pas nécessaire de faire des phrases alambiquées pour "bien écrire". Je ne suis pas un spécialiste, mais en tant que lecteur, j'ai apprécié le texte dans l'ensemble et certains passages en particulier (notamment la toute fin du 49, par exemple, qui m'a donné des frissons). J'ajouterais que la SF s'accommode très bien d'un style relativement direct et chirurgical. L'atmosphère doit s'effacer parfois devant les idées, les dialogues, certaines informations, surtout dans le cadre d'un mini-yaz. Asimov est un bon exemple, je crois, d'excellent écrivain de SF au style sobre.
- La structure, simple et parfaitement conçue, avec peu de "lettres-code" (nouveau concept ^^) finalement. Une belle économie, en harmonie avec la légèreté de l'ensemble.
J'ai moins aimé :
- Malgré son ambition, le scénario est un peu trop "classique" à mon goût dans ses ingrédients.
- Dans le même ordre d'idée, l'exposition des différents thèmes (peut-être précisément parce qu'ils sont si nombreux et ambitieux) est un peu frustrante car trop courte, soit à travers des réflexions ou de minuscules dialogues (souvenirs du héros, commentaires, etc.), soit - et c'est plus gênant - lors des événements de crise.
- Certains choix.
Notamment, les choix "cosmétiques" (traverser le nuage ou non, affronter ou non les martiens au début), certains choix un peu "flous" (notamment comment réagir avec le second et Yuri : je n'avais absolument pas compris que l'androïde pouvait servir de bot sexuel, sûrement parce que je suis en train de lire l'excellent Journal d'un AssaSynth , où l'androïde est précisément tout sauf ça ^^).
Ces choix ne sont pas cruciaux, mais plus généralement, je crois que ma - relative - frustration vis-à-vis de l'histoire réside dans le fait que les choix ne sont pas réellement connectés au sujet de l'AVH. Ni dans leur nature (fuite, combat, nuage ou pas, tout cela n'a plus grand-chose à voir avec les beaux thèmes de l'aventure), ni dans leurs conséquences.
En même temps, c'est très difficile d'intégrer les choix aux enjeux, surtout en 50 sections.
- L'atmosphère aurait gagné à être un peu plus développée sur la fin, peut-être, parce que ce n'est pas vraiment de la SF mais presque de la SF-fantasy (sur la fin et par l'interprétation des thèmes) - même si je ne suis pas sûr du terme. Je ne sais pas si je suis très clair.
En conclusion
Une aventure très agréable à lire et à jouer, suscitant la réflexion sur de nombreux thèmes, à l'intérieur d'une forme digeste et maîtrisée.
Je regretterai à titre personnel que l'histoire n'ait pas pris une autre tournure, plus originale et proposant des choix davantage liés aux beaux enjeux de l'aventure, mais l'ensemble m'a tout de même bien plu (j'ai d'ailleurs écumé les 50 sections de l'AVH, c'est dire !)
Deux coquilles (je pense qu'il y en a vraiment très peu) :
- Voire le l'humanité au 42
- Quoi qu'ait voulu au 49 (sauf erreur de ma part)