[m-yaz 2025] Un cargo pour Mourmansk

[fifre]

On sent dés le début un solide travail de recherche sur le sujet, qui plante tout de suite le décor et l'ambiance, et se dilue en petites touches tout au long de l'aventure. L'écriture est efficace, sans chichis, et colle impecc au sujet.

J'approuve le développement explicatif des choix. Cela les rend plus attractifs et plus cornéliens. Je pense que c'est un point essentiel dans ce type de littérature, d'habitude laissé à l'arbitraire.

les péripéties s'enchainent bien et sont assez variées pour tenir la distance.
la fin qui se prolonge après l'arrivée au port est une idée excellente qui fait voir toute l'avh sous un autre angle, lui donne une saveur particulière. (Et on croit être tiré d'affaire mais non, on doit encore essuyer les salves slaves propagandiste du commissaire.)

Il y a quelques scènes mémorables : l'enchainement qui amène (ou pas) à la beuverie sur le pont, le survivaliste §45, l'arrivée au port.

J'ai zappé les lancés de dés qui rompent un peu le récit selon moi, notamment à cause de la surcharge de texte afférant. Mais appréciant peu les dés et les systèmes de jeu en général, je ne puis avoir un avis pertinent sur la question. Ceci dit, les point de flottabilités de baraka et d'autorité sont une bonne trouvaille.

j'ai noté une redite au §13 (je ne sais pas s'il y en a d'autres) :

"Peut être serait il plus opportun de vous engager de nuit, et
de vous dissimuler en attendant dans le fjord d’une des îles ?
À moins que vous préfériez passer en force à vitesse
maximale, en profitant de la persistance de la brume marine

Si vous préférez attendre la nuit, en vous cachant au
fond d’un fjord, rendez vous au 37
Si vous choisissez de forcer le passage,
en comptant sur le brouillard, rendez vous au 9"

Il m'a semblé que l'alcoolisme du capitaine n'apportait rien de substantiel à l'aventure. Il n'y a finalement que le §50 pour le justifier. Et à part quelques §, je n'ai pas eu l'impression de jouer un personnage porté sur la bouteille, quand bien même il enchaîne les flasques. Le seul moment révélateur est la beuverie sur le pont avec le machiniste. Peut-être quelques phrases distillées par ci par là, quelques états d'âme, auraient renforcé un peu le trait et auraient rendu le travers du capitaine plus réel (comme c'est le cas d'ailleurs quand on se voit dans le miroir), car on a l'impression que pendant toutes ces péripéties, il est frais comme un gardon. Mais c'est peut-être un parti pris de ne pas trop divulguer sur le personnage qu'on incarne ?

corréler les points d'autorité au geste des machinistes au 50 me parait un poil téléphoné, mais dans le cadre d'une avh, avec la suspension d'incrédulité, pourquoi pas, d'autant que sur 50§, c'est difficile à amener, voire impossible dans le cadre d'une arborescence. 

Quelques lignes de descriptions auraient pu étoffer un peu le récit, sur les côtes norvégiennes par exemple, ou l'état de la mer...

Ce ne sont que des pistes de réflexion et ressentis, et non pas une idée précise de ce qui faudrait ou ne faudrait pas faire.

bref, très bonne avh en tout cas. 

Maintenant, on attend la série tv et les produits dérivés ; le vieux cargo rouillé et son captitaine pas Némo.