[m-yaz 2025] L'Étoile Pourpre (Caïthness)

[grattepapier]

Avec son point de départ délirant, ses personnages déjantés et ses 13 épilogues, "Consomption"  est une AVH qui m'a toujours fait forte impression. Elle fait indubitablement partie des meilleures AVH de SF de Littéraction, avec celle de Kraken, celle de Gynogene, celle de Vador59, et les 2 de MerlinPinPin et toutes celles d'Outremer. C"est donc avec une certaine gourmandise que j'ai attaqué cette nouvelle AVH de Caithness. Le personnage principal (une mercenaire terriblement badass) et l'intrigue générale (une mission d'infiltration pour s'approprier un secret industriel, mission qui vire au coup de force) m'a fait pas mal penser (et les deux auteurs qui semblent en froid actuellement m'excuseront d'effectuer un tel rapprochement) à "70 minutes de la vie d'une mercenaire" d'Outremer justement. Mais c'est un "70 minutes de la vie d'une mercenaire" sous stéroïdes, filmé par James Cameron ou John McTiernan. Ce n'est pas une critique. Juste le constat qu'on a là une AVH orientée Action, là où "Consomption" privilégiait les tractations et les machinations de palais. Une bonne histoire, c'est d'abord un bon personnage principal (on l'a ! voir ci-dessus )... et un bon début. À ce titre, j'ai trouvé le prologue emballant, dans sa capacité à nous projeter dans un Ailleurs, en l'occurrence un univers de Space Opera. L'astuce est simple mais diablement efficace : chaque phrase des trois premiers paragraphes de l'introduction contient un ou plusieurs termes qui sollicitent forcément notre imagination. Ce n'est plus une plage mais une plage de cristal, il n'y a pas une lune dans le ciel mais deux, nos compagnons ne sont pas totalement humains et sont couverts d'un pelage angora,  etc. Immersion totalement réussie pour ma part. On est rapidement plongée dans cet univers imaginaire, en réalité guère plus "réaliste" que celui de Star Wars mais auquel notre imagination a terriblement envie d'y croire. Une bonne histoire c'est aussi une bonne fin. Ici ce n'est pas 1 mais 7 fins qui nous sont proposées : 3 "mauvais", 4 "bonnes"  (si j'ai bien compté) selon si l'on est accompagnée ou pas, et les choix moraux qu'on fait. Toutes ses fins, assez variées dans leur tonalité (tragédie, légèreté, épique...), sont intéressantes et bien écrites. Entre les deux extrémités de cette histoire, on est dans quelque chose d'un peu plus classique, mais bien foutu, avec beaucoup de choix directionnels et de lancers de dés. Mais finalement n'est-ce pas le propre de la plupart des AVH (y compris ma dernière) et des LDVELH de proposer principalement des choix directionnels et de lancers de dés ? Néanmoins, l'AVH n'est jamais aussi bonne que quand elle nous surprend (cf. la révélation inattendue) et quand elle s'aventure sur le terrain des choix moraux. Le système de combat est simple ce qui est parfait pour une AVH de 50 paragraphes. L'idée du bouclier et du déflecteur sont des bonnes idées pour contrecarrer le hasard et amener un côté gestion tactique des combats. Mon seul bémol concerne le respect du thème du concours  : comme Lady V, j'ai beau chercher je ne vois pas le rapport avec le thème "Vortex"... Y en a t il vraiment un ? Une autre question à l'auteur : est-ce l'illustration de Moebius qui t'a donné l'idée de l'étoile pourpre ou as-tu trouvé cette image après ? Merci en tout cas, Caithness, pour ces 2 AVH qui proposent une autre vision de la SF.