Avertissement préalable : il y aura du SPOILER en vrac !
Voilà donc une AVH-livre signée Outremer, comme quoi les années se suivent et se ressemblent (non pas qu'on s'en plaigne)
Si j'ai été un peu inquiet du côté affirmé "je veux que ce soit un bon roman sous forme d'AVH", on retrouve quand même assez de choix significatifs pour qu'il ne s'agisse pas juste d'une histoire linéaire avec des renvois. Certes le côté "jeu" est réduit au minimum syndical, avec uniquement des mots de passes, mais trouver la bonne route reste ardu. Dans sa structure, cette AVH est très, très proche de Labyrinthes.
La plume de l'auteur est excellente (forcément, c'est une AVH d'Outremer), et elle nous plonge sans problème dans une histoire où l'on incarne une jeune femme (forcément, c'est une AVH d'Outremer on a dit
) captive d'un milliardaire au-dessus des lois et semblant avoir des souvenirs paradoxaux. Le tout dans un contexte mélangeant le commentaire socio-politique, le futur dystopique, une petite dose d'anticipation et une bonne dose de fantastique (pour le coup, j'ai eu des petites impressions de Skarn, son fantôme plane-t-il au-dessus de tout ça ?).
L'AVH réussit remarquablement à nous plonger dans la confusion dès le début, nous présentant avec des situations incompatibles et nous laissant nous demander pendant un moment quelle peut être la source de ces contradictions. Le côté résolument "réaliste" occulte pendant un bon moment l'aspect surnaturel, même si des indices sont donnés dès le début pour que l'arrivé de ce dernier ne tombe pas comme un cheveux sur la soupe.
C'est remarquablement bien mené, avec un suspense et des informations données soigneusement au compte-goute, qui nous maintiennent dans un état permanent de comprendre un peu mieux ce qui se passe, tout en voulant en savoir plus, et le système de boucle permet (généralement) de ne pas avoir la frustration de devoir repartir de zéro parce qu'on a pas suivi l'OTP à la lettre.
Du côté du moins bon, un certain nombres de choix peuvent paraître comme arbitrairement limités (considérant la capacité des jumelles de, basiquement, modifier le monde à volonté, on se demande pourquoi on en profite pas pour leur demander de faire en sorte qu'on s'échappe toutes les trois sans soucis ; de même, pas de suggestion de solutions plus brutales, alors même que la scène de Callie dans sa pièce montre que c'est totalement faisable ; on ne peut également pas choisir d'approuver le monde que propose Iacchos), le ton de l'histoire peut paraître un peu préchi-précha (je suis passé par-dessus en partant du principe qu'on joue un personnage ayant ses opinions propres, mais il me semble quand même évident qu'un message explicite est exprimé au-delà de la simple caractérisation) et, parlant de caractérisation, le contraste assez marquant entre la richesse des personnages féminins et la pauvreté des personnages masculins.
D'un point de vue personnel, j'ai apprécié l'histoire, l'habileté de la fusion entre les deux lignes de temps décalées mais parallèles et la réflexion philosophique. J'avoue aussi à demi-mot qu'avoir une fin un peu "optimiste", même si seulement grace à une aide surnaturelle, m'a fait un peu de bien au moral
J'ai moins apprécié le côté "militant", qui fini à force par devenir passablement "convenu" à mes yeux et m'a quelque-peu sorti de l'immersion (mais je reconnais qu'il s'agit d'un aspect fondamental de l'AVH, donc difficile de faire sans), et je préfère des AVH un chouia plus équilibrées sur l'axe jeu/narration.
Mais dans l'ensemble, ça reste une de mes AVH préférées de ce Yaz.
Voilà donc une AVH-livre signée Outremer, comme quoi les années se suivent et se ressemblent (non pas qu'on s'en plaigne)

Si j'ai été un peu inquiet du côté affirmé "je veux que ce soit un bon roman sous forme d'AVH", on retrouve quand même assez de choix significatifs pour qu'il ne s'agisse pas juste d'une histoire linéaire avec des renvois. Certes le côté "jeu" est réduit au minimum syndical, avec uniquement des mots de passes, mais trouver la bonne route reste ardu. Dans sa structure, cette AVH est très, très proche de Labyrinthes.
La plume de l'auteur est excellente (forcément, c'est une AVH d'Outremer), et elle nous plonge sans problème dans une histoire où l'on incarne une jeune femme (forcément, c'est une AVH d'Outremer on a dit

L'AVH réussit remarquablement à nous plonger dans la confusion dès le début, nous présentant avec des situations incompatibles et nous laissant nous demander pendant un moment quelle peut être la source de ces contradictions. Le côté résolument "réaliste" occulte pendant un bon moment l'aspect surnaturel, même si des indices sont donnés dès le début pour que l'arrivé de ce dernier ne tombe pas comme un cheveux sur la soupe.
C'est remarquablement bien mené, avec un suspense et des informations données soigneusement au compte-goute, qui nous maintiennent dans un état permanent de comprendre un peu mieux ce qui se passe, tout en voulant en savoir plus, et le système de boucle permet (généralement) de ne pas avoir la frustration de devoir repartir de zéro parce qu'on a pas suivi l'OTP à la lettre.
Du côté du moins bon, un certain nombres de choix peuvent paraître comme arbitrairement limités (considérant la capacité des jumelles de, basiquement, modifier le monde à volonté, on se demande pourquoi on en profite pas pour leur demander de faire en sorte qu'on s'échappe toutes les trois sans soucis ; de même, pas de suggestion de solutions plus brutales, alors même que la scène de Callie dans sa pièce montre que c'est totalement faisable ; on ne peut également pas choisir d'approuver le monde que propose Iacchos), le ton de l'histoire peut paraître un peu préchi-précha (je suis passé par-dessus en partant du principe qu'on joue un personnage ayant ses opinions propres, mais il me semble quand même évident qu'un message explicite est exprimé au-delà de la simple caractérisation) et, parlant de caractérisation, le contraste assez marquant entre la richesse des personnages féminins et la pauvreté des personnages masculins.
D'un point de vue personnel, j'ai apprécié l'histoire, l'habileté de la fusion entre les deux lignes de temps décalées mais parallèles et la réflexion philosophique. J'avoue aussi à demi-mot qu'avoir une fin un peu "optimiste", même si seulement grace à une aide surnaturelle, m'a fait un peu de bien au moral

J'ai moins apprécié le côté "militant", qui fini à force par devenir passablement "convenu" à mes yeux et m'a quelque-peu sorti de l'immersion (mais je reconnais qu'il s'agit d'un aspect fondamental de l'AVH, donc difficile de faire sans), et je préfère des AVH un chouia plus équilibrées sur l'axe jeu/narration.
Mais dans l'ensemble, ça reste une de mes AVH préférées de ce Yaz.
La violence n'est pas la bonne réponse !
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".