J'ai fait une première passe sur toutes les aventures lors d'une crise intense de procrastivité, cette technique MagnaAï avancée où on est tellement motivé pour procrastiner quelque chose qu'on devient super efficace pour faire d'autres choses (enfin, tant que ça reste des choses ne demandant pas de lever ses fesses d'un fauteuil confortable).
Ma favorite du lot est clairement ‘Phoenix’.
Alors oui, les règles sont ce qu'elles sont. Il suffit d'un coup d’œil pour réaliser comment il va être facile de casser le jeu en faveur du lecteur, et en même temps si on ne le fait pas on se retrouve avec des des combats proches des DF assez ennuyeux. Sauf erreur, l'exemple d'affrontement donné dans les règles triche d'ailleurs déjà (pas possible de créer un personnage avec ces stats-là).
Mais sinon c'est vachement bien. C'est de la SF post-post-apo (je sais pas s'il y a un terme plus officiel pour ce sous-genre), autrement dit un monde qui s'est reconstruit après une apocalypse et bourré de ruines technologiques, dans la lignée d'un Les Marées de Chrome. Si la fin est peut-être un peu brusque, et que perso j'ai pas compris l'énigme permettant de débloquer un élément caché fort cool, dans l'absolu c'est très bien, avec un peu de tout, des IAs, des ennemis récurrents, de la trahison, la capacité de voler... Bref, l'ensemble est de qualité.
À l'inverse, grosse déception concernant la « suite » officielle des Marées, And Watch The Skies Be Torn Asunder.
L'auteur raconte en postface qu'elle avait été mise au congélateur pendant plusieurs années après la disparition des Windhammer, avant d'être réchauffée et assaisonnée à l'occasion de ce nouveau prix.
Et ça explique peut-être pourquoi, malgré de réelles qualités formelles, je l'ai trouvé extrêmement confuse, balançant plein d'idées de jeu (alternance de deux protagonistes en conflit, multiples commanditaires, état psychologique du personnage principal influencé par la somme de ce qui lui est arrivé jusque là, etc.) sans avoir jamais vraiment le temps d'en développer aucune.
Surtout, le scénario imaginé en 2016 a eu la malchance d'entrer en collision frontale avec l'actualité des années 202X, et en conséquence ni le protagoniste ni l'auteur ne semblent plus y croire. Et ça se répercute logiquement sur le lecteur. Perso, il y a des moments où je savais plus si ça voulait parodique ou premier degré, et ni l'un ni l'autre n'aurait de toute façon été convainquant en l'état.
Linearity est à lire je dirais. Ça déborde d'éléments qui feront lever les sourcils, aussi bien dans l'histoire que les mécaniques, mais ça a aussi de bonnes idées.
Tout comme La Chute de Zyx, l'aventure utilise une structure où on ne fait que défiler vers le bas. Ici, l'idée est de mimer une course-poursuite, avec le protagoniste dans le rôle de la proie, la plupart des choix consistant à choisir si on perd du temps pour s'intéresser à une situation nous permettant potentiellement de ralentir nos adversaires ou de récupérer rations/munitions/autres, ou si on fonce et saute directement une dizaine de sections plus loin. Bref, une intéressante, si bancale, fusion entre la fond et la forme.
Également, beaucoup de micro-choix de gestion de ressources qui, s'ils obligent à maintenir une comptabilité un peu pénible au format papier, ne sont pas une mauvaise idée en soi... À condition d'ajouter plus de moments où l'état de nos ressources restantes a une réelle importance.
En résumé, c'est assez expérimental, parfois trop, mais pas inintéressant, surtout pour des lecteurs qui sont également auteurs.
Une vague tentative d'objectivité me contraint à citer vite fait The Endless Asylum, œuvre horrifique se voulant dans la lignée d'un Manoir de l'Enfer. Elle fait cependant partie de ces titres auxquels je reconnais une maîtrise technique certaine sans accrocher, parce que les goûts, les couleurs, tout ça.
Dans la série « foireux mais », je listerai encore Urban Darkness et The Unspeakable Usurper.
La première aurait tout pour me plaire... si elle était finie. En l'occurrence, ça ressemble vraiment trop à un premier jet, juste pour mettre les éléments en place avant de passer à la rédaction proprement dite. Outre les bugs, dont des renvois carrément manquants, on a l'impression qu'il manque des pans entiers de sections et qu'on a trois ou quatre histoires mélangées en une seule, avec des passages du coq à l'âne assez fabuleux. Bref, en l'état, c'est pas ça, mais disons que la direction dans laquelle ça voulait aller paraît pleine de promesses.
La seconde regarde de même vers les étoiles, et est à rien de s'envoler pour les décrocher, avec une structure et un scénario prometteurs. Mais elle reste complètement engluée dans un certain classicisme, multipliant les reprises de poncifs des imitateurs de Lovecraft et Livingstone/Jackson, allant même jusqu'à inclure un labyrinthe à l'ancienne façon Le Sorcier de la Montage de Feu. Résultat elle reste clouée au sol alors que le potentiel était là pour faire bien mieux.
Le reste m'a moins marqué même s'il y aurait de petites choses à dire ici ou là. Et comme ce message est déjà assez long, je vais m'autoriser à les passer discrètement sous le tapis pour le moment.
Mon impression générale est qu'on reste sur un concours de qualité, à suivre, avec un bon niveau d'ensemble.
Ma favorite du lot est clairement ‘Phoenix’.
Alors oui, les règles sont ce qu'elles sont. Il suffit d'un coup d’œil pour réaliser comment il va être facile de casser le jeu en faveur du lecteur, et en même temps si on ne le fait pas on se retrouve avec des des combats proches des DF assez ennuyeux. Sauf erreur, l'exemple d'affrontement donné dans les règles triche d'ailleurs déjà (pas possible de créer un personnage avec ces stats-là).
Mais sinon c'est vachement bien. C'est de la SF post-post-apo (je sais pas s'il y a un terme plus officiel pour ce sous-genre), autrement dit un monde qui s'est reconstruit après une apocalypse et bourré de ruines technologiques, dans la lignée d'un Les Marées de Chrome. Si la fin est peut-être un peu brusque, et que perso j'ai pas compris l'énigme permettant de débloquer un élément caché fort cool, dans l'absolu c'est très bien, avec un peu de tout, des IAs, des ennemis récurrents, de la trahison, la capacité de voler... Bref, l'ensemble est de qualité.
À l'inverse, grosse déception concernant la « suite » officielle des Marées, And Watch The Skies Be Torn Asunder.
L'auteur raconte en postface qu'elle avait été mise au congélateur pendant plusieurs années après la disparition des Windhammer, avant d'être réchauffée et assaisonnée à l'occasion de ce nouveau prix.
Et ça explique peut-être pourquoi, malgré de réelles qualités formelles, je l'ai trouvé extrêmement confuse, balançant plein d'idées de jeu (alternance de deux protagonistes en conflit, multiples commanditaires, état psychologique du personnage principal influencé par la somme de ce qui lui est arrivé jusque là, etc.) sans avoir jamais vraiment le temps d'en développer aucune.
Surtout, le scénario imaginé en 2016 a eu la malchance d'entrer en collision frontale avec l'actualité des années 202X, et en conséquence ni le protagoniste ni l'auteur ne semblent plus y croire. Et ça se répercute logiquement sur le lecteur. Perso, il y a des moments où je savais plus si ça voulait parodique ou premier degré, et ni l'un ni l'autre n'aurait de toute façon été convainquant en l'état.
Linearity est à lire je dirais. Ça déborde d'éléments qui feront lever les sourcils, aussi bien dans l'histoire que les mécaniques, mais ça a aussi de bonnes idées.
Tout comme La Chute de Zyx, l'aventure utilise une structure où on ne fait que défiler vers le bas. Ici, l'idée est de mimer une course-poursuite, avec le protagoniste dans le rôle de la proie, la plupart des choix consistant à choisir si on perd du temps pour s'intéresser à une situation nous permettant potentiellement de ralentir nos adversaires ou de récupérer rations/munitions/autres, ou si on fonce et saute directement une dizaine de sections plus loin. Bref, une intéressante, si bancale, fusion entre la fond et la forme.
Également, beaucoup de micro-choix de gestion de ressources qui, s'ils obligent à maintenir une comptabilité un peu pénible au format papier, ne sont pas une mauvaise idée en soi... À condition d'ajouter plus de moments où l'état de nos ressources restantes a une réelle importance.
En résumé, c'est assez expérimental, parfois trop, mais pas inintéressant, surtout pour des lecteurs qui sont également auteurs.
Une vague tentative d'objectivité me contraint à citer vite fait The Endless Asylum, œuvre horrifique se voulant dans la lignée d'un Manoir de l'Enfer. Elle fait cependant partie de ces titres auxquels je reconnais une maîtrise technique certaine sans accrocher, parce que les goûts, les couleurs, tout ça.
Dans la série « foireux mais », je listerai encore Urban Darkness et The Unspeakable Usurper.
La première aurait tout pour me plaire... si elle était finie. En l'occurrence, ça ressemble vraiment trop à un premier jet, juste pour mettre les éléments en place avant de passer à la rédaction proprement dite. Outre les bugs, dont des renvois carrément manquants, on a l'impression qu'il manque des pans entiers de sections et qu'on a trois ou quatre histoires mélangées en une seule, avec des passages du coq à l'âne assez fabuleux. Bref, en l'état, c'est pas ça, mais disons que la direction dans laquelle ça voulait aller paraît pleine de promesses.
La seconde regarde de même vers les étoiles, et est à rien de s'envoler pour les décrocher, avec une structure et un scénario prometteurs. Mais elle reste complètement engluée dans un certain classicisme, multipliant les reprises de poncifs des imitateurs de Lovecraft et Livingstone/Jackson, allant même jusqu'à inclure un labyrinthe à l'ancienne façon Le Sorcier de la Montage de Feu. Résultat elle reste clouée au sol alors que le potentiel était là pour faire bien mieux.
Le reste m'a moins marqué même s'il y aurait de petites choses à dire ici ou là. Et comme ce message est déjà assez long, je vais m'autoriser à les passer discrètement sous le tapis pour le moment.
Mon impression générale est qu'on reste sur un concours de qualité, à suivre, avec un bon niveau d'ensemble.