20/11/2022, 17:02
Précision 1 : j'ai joué la première version postée (pas celle de la quête des épis de maïs) ;
Précision 2 : il s'agit d'un avis pour les Yaz, plus exigeant donc qu'un retour après une lecture pour le plaisir ;
Précision 3 : AVH lue en intégralité.
La Taverne est une AVH qui démarre sur une très bonne idée. J'aime le côté à la fois naïf et inexpérimenté du personnage, dont les aventures s'inscrivent néanmoins dans un monde dur, âpre et sans pitié.
Malheureusement, ici, la forme ne suit pas. Je ne vais pas revenir sur les erreurs d'orthographe qui sont légion et que j'ai arrêté de relever après dix paragraphes ; les autres membres en parlent très bien.
Mais à ces erreurs, que l'on peut évidemment pardonner, s'ajoute des soucis de relecture patents, comme en page 8 : « si vous points d'endurance » au lieu de vos ; des problèmes de point de vue narratif (tu mélanges, Theudbald, le vous et le nous) comme au premier paragraphe avec « Enfin, c'était ce que pensèrent nos parents ». Cela aurait dû être « vos parents » ; suivi d'une absence de maîtrise de la syntaxe, comme au paragraphe 66 (exemplaire à ce sujet) : « N'écoutant que votre courage, ou votre folie, vous ne savez pas trop. Vous lancez votre pierre en direction du Gobelin. » La première phrase n'est qu'un complément. Il n'y a ni verbe, ni sujet. Ils apparaissent dans la phrase deux, « Votre lancer était puissant », qui de surcroît est une répétition. Puis « vous auriez transpercé le gobelin, peut être que dans une ou deux années, et avec de l'entraînement, votre bras deviendra une arme redoutable. » Il faut ici faire deux phrases : « […] le gobelin. Peut-être que dans une année ou deux, et avec de l'entraînement... ». Ce problème de la gestion des phrases revient à plusieurs endroits.
Il y a aussi des soucis de sémantique. Le rythme cardiaque ne peut augmenter drastiquement. Cela ne veut pas rien dire, mais on en n'est pas loin. Quelque chose de drastique, c'est quelque chose de radical, dans le sens de sévère ; ou d'un remède particulièrement énergique. Cela ne convient donc pas. Dans le même ordre d'idée, au paragraphe 11, le « florilège d'éclairs » me semble impropre (tant dans le domaine du registre de langue que du simple sens).
J'ai également relevé des problèmes de concordance des temps.
Il y a enfin un paragraphe incomplet (le 52, auquel il manque le début) ou des mots qui font défaut, quand ce ne sont pas des symboles ou des termes en trop (paragraphe 65) : « Un gigantesque se trouve proche du mur Sud, il semble solide mais avec cette météo on ne sait jamais ce qui peut arriver, votre père l'aurait coupé depuis longtemps. Votre père ⓹ vos parents. » Tu voulais, je pense, écrire : « Un arbre gigantesque […] Vos parents... ».
Je n'ai sincèrement aucun problème avec les membres des forums auxquels je participe qui écrivent en produisant des textes truffés d'erreurs, de maladresses ou de méconnaissance du français. On s'en moque. J'en commets bien évidemment moi-même, et parfois des bien énaurmes. L'essentiel demeure de communiquer, de partager. Mais lorsque l'on propose à la lecture un texte, il y a un pacte entre l'auteur et le lecteur, et dans celui-ci figure d'utiliser le code écrit attendu. J'ai un peu l'air d'être prétentieux, mais sache que plus jeune, j'avais proposé une nouvelle à lire à l'un des mes amis, désireux de connaître son avis. Il n'en a retenu que les fautes d'orthographe. Il était donc passé à côté de mon texte en raison de la mauvaise maîtrise que j'avais du code. Cela m'a servi de leçon et depuis, j'y travaille. Tu as de bonnes idées, des approches intéressantes et ton style ne demande qu'à éclore, comme ce passage avec l'aubergiste : « L'aubergiste, un homme dans la trentaine, la coupe au bol avec une barbe de 3 jours, vous fait signe de la main et vous indique avec un grand sourire la cheminée ». C'est clair, limpide, ça coule tout seul. Mais il va falloir bosser la langue ^^.
L'ambiance a eu un peu de mal à se mettre en place, au début, mais elle monte d'un cran dès que l'on arrive à l'auberge : une atmosphère vaguement claustrophobe, le pressentiment d'une menace latente, ce léger décalage entre les attentes du lecteur – il va se passer un truc – et le fait que tout se passe (trop) bien. Il y a du potentiel.
Idem pour les personnages qui sont rapidement mais suffisamment croqués. On n'échappe pas aux stéréotypes, mais dans ce début d'aventure, ce n'est pas grave, surtout qu'il y a des nuances qui se révèlent à la lecture (l'aubergiste, le demi-orque). Le gobelin me semble un peu faible de ce côté-là.
Comme je l'ai dit, l'histoire est le point fort de cette AVH : un thème original, un twist maîtrisé, un univers assumé, des passages intéressants (le rêve héroïque). C'est très bon et ne demande qu'à se bonifier.
Les règles sont minimales et dans la lignée des DF (ce que l'on pourrait regretter) mais suffisantes pour jouer et passer un moment de jeu divertissant. L'on découvre quelques codes toujours sympathiques, mais je n'ai pas vraiment vu l'utilité des Postures de combat qui m'ont semblé alourdir et complexifier le jeu pour pas grand chose (sans compter l'inflation des paragraphes dont tu parles dans ta présentation). Mais je me trompe peut-être dans mon analyse.
L'ensemble rend cette courte aventure assez punitive (quatre morts, deux fins possibles) et linéaire, nos choix n'influençant finalement que : soit la manière dont on meurt, soit la manière dont on accède au paragraphe de fin, peu importe les chemins empruntés. La ludicité est donc assez faible et c'est dommage. Au vu du thème et du twist, la rejouabilité et l'intrication des règles et des chemins auraient, je pense, facilement pu faire monter le niveau de cette petite histoire.
Conclusion
Si l'aventure est plaisante à plus d'un titre, la non maîtrise de la forme associée à un système de jeu embryonnaire nuisent à l'immersion et atténuent l'atmosphère et la couleur des personnages. Malgré une faible ludicité, celle-ci pourrait être retravaillée afin d'offrir au début de la suite annoncée, la perspectives de variations dès le démarrage de l'histoire, ce qui rendrait dès lors nos choix impactants, nonobstant la brièveté de l'aventure.
Précision 2 : il s'agit d'un avis pour les Yaz, plus exigeant donc qu'un retour après une lecture pour le plaisir ;
Précision 3 : AVH lue en intégralité.
*~*
La Taverne est une AVH qui démarre sur une très bonne idée. J'aime le côté à la fois naïf et inexpérimenté du personnage, dont les aventures s'inscrivent néanmoins dans un monde dur, âpre et sans pitié.
Malheureusement, ici, la forme ne suit pas. Je ne vais pas revenir sur les erreurs d'orthographe qui sont légion et que j'ai arrêté de relever après dix paragraphes ; les autres membres en parlent très bien.
Mais à ces erreurs, que l'on peut évidemment pardonner, s'ajoute des soucis de relecture patents, comme en page 8 : « si vous points d'endurance » au lieu de vos ; des problèmes de point de vue narratif (tu mélanges, Theudbald, le vous et le nous) comme au premier paragraphe avec « Enfin, c'était ce que pensèrent nos parents ». Cela aurait dû être « vos parents » ; suivi d'une absence de maîtrise de la syntaxe, comme au paragraphe 66 (exemplaire à ce sujet) : « N'écoutant que votre courage, ou votre folie, vous ne savez pas trop. Vous lancez votre pierre en direction du Gobelin. » La première phrase n'est qu'un complément. Il n'y a ni verbe, ni sujet. Ils apparaissent dans la phrase deux, « Votre lancer était puissant », qui de surcroît est une répétition. Puis « vous auriez transpercé le gobelin, peut être que dans une ou deux années, et avec de l'entraînement, votre bras deviendra une arme redoutable. » Il faut ici faire deux phrases : « […] le gobelin. Peut-être que dans une année ou deux, et avec de l'entraînement... ». Ce problème de la gestion des phrases revient à plusieurs endroits.
Il y a aussi des soucis de sémantique. Le rythme cardiaque ne peut augmenter drastiquement. Cela ne veut pas rien dire, mais on en n'est pas loin. Quelque chose de drastique, c'est quelque chose de radical, dans le sens de sévère ; ou d'un remède particulièrement énergique. Cela ne convient donc pas. Dans le même ordre d'idée, au paragraphe 11, le « florilège d'éclairs » me semble impropre (tant dans le domaine du registre de langue que du simple sens).
J'ai également relevé des problèmes de concordance des temps.
Il y a enfin un paragraphe incomplet (le 52, auquel il manque le début) ou des mots qui font défaut, quand ce ne sont pas des symboles ou des termes en trop (paragraphe 65) : « Un gigantesque se trouve proche du mur Sud, il semble solide mais avec cette météo on ne sait jamais ce qui peut arriver, votre père l'aurait coupé depuis longtemps. Votre père ⓹ vos parents. » Tu voulais, je pense, écrire : « Un arbre gigantesque […] Vos parents... ».
Je n'ai sincèrement aucun problème avec les membres des forums auxquels je participe qui écrivent en produisant des textes truffés d'erreurs, de maladresses ou de méconnaissance du français. On s'en moque. J'en commets bien évidemment moi-même, et parfois des bien énaurmes. L'essentiel demeure de communiquer, de partager. Mais lorsque l'on propose à la lecture un texte, il y a un pacte entre l'auteur et le lecteur, et dans celui-ci figure d'utiliser le code écrit attendu. J'ai un peu l'air d'être prétentieux, mais sache que plus jeune, j'avais proposé une nouvelle à lire à l'un des mes amis, désireux de connaître son avis. Il n'en a retenu que les fautes d'orthographe. Il était donc passé à côté de mon texte en raison de la mauvaise maîtrise que j'avais du code. Cela m'a servi de leçon et depuis, j'y travaille. Tu as de bonnes idées, des approches intéressantes et ton style ne demande qu'à éclore, comme ce passage avec l'aubergiste : « L'aubergiste, un homme dans la trentaine, la coupe au bol avec une barbe de 3 jours, vous fait signe de la main et vous indique avec un grand sourire la cheminée ». C'est clair, limpide, ça coule tout seul. Mais il va falloir bosser la langue ^^.
L'ambiance a eu un peu de mal à se mettre en place, au début, mais elle monte d'un cran dès que l'on arrive à l'auberge : une atmosphère vaguement claustrophobe, le pressentiment d'une menace latente, ce léger décalage entre les attentes du lecteur – il va se passer un truc – et le fait que tout se passe (trop) bien. Il y a du potentiel.
Idem pour les personnages qui sont rapidement mais suffisamment croqués. On n'échappe pas aux stéréotypes, mais dans ce début d'aventure, ce n'est pas grave, surtout qu'il y a des nuances qui se révèlent à la lecture (l'aubergiste, le demi-orque). Le gobelin me semble un peu faible de ce côté-là.
Comme je l'ai dit, l'histoire est le point fort de cette AVH : un thème original, un twist maîtrisé, un univers assumé, des passages intéressants (le rêve héroïque). C'est très bon et ne demande qu'à se bonifier.
Les règles sont minimales et dans la lignée des DF (ce que l'on pourrait regretter) mais suffisantes pour jouer et passer un moment de jeu divertissant. L'on découvre quelques codes toujours sympathiques, mais je n'ai pas vraiment vu l'utilité des Postures de combat qui m'ont semblé alourdir et complexifier le jeu pour pas grand chose (sans compter l'inflation des paragraphes dont tu parles dans ta présentation). Mais je me trompe peut-être dans mon analyse.
L'ensemble rend cette courte aventure assez punitive (quatre morts, deux fins possibles) et linéaire, nos choix n'influençant finalement que : soit la manière dont on meurt, soit la manière dont on accède au paragraphe de fin, peu importe les chemins empruntés. La ludicité est donc assez faible et c'est dommage. Au vu du thème et du twist, la rejouabilité et l'intrication des règles et des chemins auraient, je pense, facilement pu faire monter le niveau de cette petite histoire.
Conclusion
Si l'aventure est plaisante à plus d'un titre, la non maîtrise de la forme associée à un système de jeu embryonnaire nuisent à l'immersion et atténuent l'atmosphère et la couleur des personnages. Malgré une faible ludicité, celle-ci pourrait être retravaillée afin d'offrir au début de la suite annoncée, la perspectives de variations dès le démarrage de l'histoire, ce qui rendrait dès lors nos choix impactants, nonobstant la brièveté de l'aventure.
Goburlicheur de chrastymèles