Oh une nouvelle AVH d'un nouvel auteur !
Et bien voyons ce que ça donne !
Bon, je préviens d'office, ça va SPOILER sec d'entrée, à ne lire que si vous avez déjà fini l'histoire.
Nous voilà donc lancés dans une aventure sombre, un croisement entre l'Exorciste et Fight Club dans une sorte de Terre parallèle à une époque imprécise - j'en ai vu certains dire "Renaissance" ou "moyen-âge", pour moi l'image de l'Angleterre victorienne s'est imposée immédiatement (entre les habits du héros, l'Empire tentaculaire, les contrées du Sud explorées et évoquées, le théatre et le style très "gentleman" de la noblesse), et où la lutte contre les force du Mal se fait certes en sourdine, mais de manière récurrente (question à l'auteur : est-ce que tu as joué à Dishonored et si oui est-ce qu'il a été une source d'inspiration ? ^^).
Et dans l'ensemble, à l'exception d'un point un peu faible et un point ambigu, c'est un triomphe.
L'écriture, tout d'abord, est irréprochable. C'est très évocateur, les sections sont longues mais digestes, le style est fluide, le vocabulaire riche, l'ambiance prenante. Ce qui est important en plus d'être agréable, l'AVH étant bâtie sur une combinaison de ladite ambiance et d'une enquête surnaturelle. Le héros est un Chasseur expérimenté, mais dont les luttes contre le Mal ont laissé leurs marques, les échecs ont gravé des blessures, et l'esprit est sévèrement usé par les remords, les tourments et le manque de sommeil.
L'intrigue, si elle finit par se deviner assez facilement (entre le titre, le dit manque de sommeil, les exigences du "client", l'insistance sur les doutes qui nous rongent et les autres indices parsemés dans l'histoire, on additionne 2 et 2 rapidement), reste quand néanmoins captivante et laisse planer le doute sur les détails (après avoir discuté avec l'Inquisiteur, j'avoue que je pensais qu'il ne s'agissait en fait pas d'un démon mais d'une forme surnaturelle d'incarnation de la conscience des personnes se sentant coupables d'un crime grave, et qu'on allait se retrouver à finir en un combat contre soit-même et ses mauvaises actions). Le héros fragile, brisé et souffrant est une version étoffée et intéressante du traqueur du Mal que l'on suit avec plaisir.
L'aventure se déroule au jour le jour, enchaînant les actions et les évènements dans une atmosphère froide, brûmeuse et à moitié onirique, ce qui colle parfaitement à l'ambiance et au thème, et la perception morne, triste et désespéré du personnage est très bien retranscrite : chapeau. Il y a plusieurs fins, selon les niveaux de réussites, de très nombreux points clefs marqués par des codes et plusieurs façons de réussir (même si la fin cachée est, elle, un OTP, mais au final je ne trouve pas que ce soit la meilleure, cf plus loin). Entre la longueur conséquente des sections et les nombreux choix à faire, on est au final surpris de voir que tout cela tient dans les 50 sections règlementaires, un tour de force qui dénote également une bonne maîtrise de l'aspect mécanique.
En gros, presque du tout bon. Le "presque", qui reste mineur mais notable, étant la partie de l'histoire avec Lana. Oui je sais, c'est ballot vu la place qu'elle peut potentiellement occuper, mais j'ai trouvé que dans l'ensemble, les sections qui lui étaient consacrées avaient tendance à prendre la globalité de l'AVH à contre-pied :
De manière générale, l'histoire se révèle par petites touches, donnant des indices clairs mais subtils, laissant planer le doute et donnant l'impression de lutter contre une ombre étouffante qui empoisonne la vie du héros en train de chavirer (le PFA si l'on cherche à trouver qui est le client avec trop d'insistance est remarquable). Le monde dispose d'une couche de surnaturel, mais plus au niveau des esprits et des possessions que du medfan classique. C'est modéré, tout en finesse, tout en subtilité. La cohérence est forte (je valide sur ce point ta décision de lui donner pré-éminence ^^).
Par contraste, quand Lana intervient, on bascule dans les explications détaillées et surperfétatoire de la high-fantasy (tout le blabla sur le fait qu'elle est une Enchanteresse Bleue entre autres), à coups de grands sorciers, de sortilègres ridiculement surpuissants (mais qui ne peuvent visiblement pas réussir un exorcisme, parce que l'histoire le dit) et de Deus Ex Machina pour réussir à la fin. Inutile de dire que ça détonne violemment.
Pour ma part, j'aurais largement préféré qu'il s'agisse juste d'une femme normale dont on est normalement tombé amoureux, et que son aide se traduise plus par le fait d'offrir une ancre et une lueur d'espoir à la psychée démembrée du héros que de balancer des artefacts et des sorts niveau ++. En gros, qu'on reste dans le style du reste de l'AVH. Je trouve donc qu'au bout du compte, la fin la plus intéressante reste la n°4, qui reste dans le ton de bout en bout.
Maintenant, voilà, à part ce défaut, franchement ça claque du steak de poney, et pour une première AVH c'est particulièrement bien foutu, donc on ne va pas te jeter des pierres ^^
Et moi je commence à me dire "comment je vais trouver tous les points que je veux distribuer pour mes votes ?".
Et bien voyons ce que ça donne !
Bon, je préviens d'office, ça va SPOILER sec d'entrée, à ne lire que si vous avez déjà fini l'histoire.
Nous voilà donc lancés dans une aventure sombre, un croisement entre l'Exorciste et Fight Club dans une sorte de Terre parallèle à une époque imprécise - j'en ai vu certains dire "Renaissance" ou "moyen-âge", pour moi l'image de l'Angleterre victorienne s'est imposée immédiatement (entre les habits du héros, l'Empire tentaculaire, les contrées du Sud explorées et évoquées, le théatre et le style très "gentleman" de la noblesse), et où la lutte contre les force du Mal se fait certes en sourdine, mais de manière récurrente (question à l'auteur : est-ce que tu as joué à Dishonored et si oui est-ce qu'il a été une source d'inspiration ? ^^).
Et dans l'ensemble, à l'exception d'un point un peu faible et un point ambigu, c'est un triomphe.
L'écriture, tout d'abord, est irréprochable. C'est très évocateur, les sections sont longues mais digestes, le style est fluide, le vocabulaire riche, l'ambiance prenante. Ce qui est important en plus d'être agréable, l'AVH étant bâtie sur une combinaison de ladite ambiance et d'une enquête surnaturelle. Le héros est un Chasseur expérimenté, mais dont les luttes contre le Mal ont laissé leurs marques, les échecs ont gravé des blessures, et l'esprit est sévèrement usé par les remords, les tourments et le manque de sommeil.
L'intrigue, si elle finit par se deviner assez facilement (entre le titre, le dit manque de sommeil, les exigences du "client", l'insistance sur les doutes qui nous rongent et les autres indices parsemés dans l'histoire, on additionne 2 et 2 rapidement), reste quand néanmoins captivante et laisse planer le doute sur les détails (après avoir discuté avec l'Inquisiteur, j'avoue que je pensais qu'il ne s'agissait en fait pas d'un démon mais d'une forme surnaturelle d'incarnation de la conscience des personnes se sentant coupables d'un crime grave, et qu'on allait se retrouver à finir en un combat contre soit-même et ses mauvaises actions). Le héros fragile, brisé et souffrant est une version étoffée et intéressante du traqueur du Mal que l'on suit avec plaisir.
L'aventure se déroule au jour le jour, enchaînant les actions et les évènements dans une atmosphère froide, brûmeuse et à moitié onirique, ce qui colle parfaitement à l'ambiance et au thème, et la perception morne, triste et désespéré du personnage est très bien retranscrite : chapeau. Il y a plusieurs fins, selon les niveaux de réussites, de très nombreux points clefs marqués par des codes et plusieurs façons de réussir (même si la fin cachée est, elle, un OTP, mais au final je ne trouve pas que ce soit la meilleure, cf plus loin). Entre la longueur conséquente des sections et les nombreux choix à faire, on est au final surpris de voir que tout cela tient dans les 50 sections règlementaires, un tour de force qui dénote également une bonne maîtrise de l'aspect mécanique.
En gros, presque du tout bon. Le "presque", qui reste mineur mais notable, étant la partie de l'histoire avec Lana. Oui je sais, c'est ballot vu la place qu'elle peut potentiellement occuper, mais j'ai trouvé que dans l'ensemble, les sections qui lui étaient consacrées avaient tendance à prendre la globalité de l'AVH à contre-pied :
De manière générale, l'histoire se révèle par petites touches, donnant des indices clairs mais subtils, laissant planer le doute et donnant l'impression de lutter contre une ombre étouffante qui empoisonne la vie du héros en train de chavirer (le PFA si l'on cherche à trouver qui est le client avec trop d'insistance est remarquable). Le monde dispose d'une couche de surnaturel, mais plus au niveau des esprits et des possessions que du medfan classique. C'est modéré, tout en finesse, tout en subtilité. La cohérence est forte (je valide sur ce point ta décision de lui donner pré-éminence ^^).
Par contraste, quand Lana intervient, on bascule dans les explications détaillées et surperfétatoire de la high-fantasy (tout le blabla sur le fait qu'elle est une Enchanteresse Bleue entre autres), à coups de grands sorciers, de sortilègres ridiculement surpuissants (mais qui ne peuvent visiblement pas réussir un exorcisme, parce que l'histoire le dit) et de Deus Ex Machina pour réussir à la fin. Inutile de dire que ça détonne violemment.
Pour ma part, j'aurais largement préféré qu'il s'agisse juste d'une femme normale dont on est normalement tombé amoureux, et que son aide se traduise plus par le fait d'offrir une ancre et une lueur d'espoir à la psychée démembrée du héros que de balancer des artefacts et des sorts niveau ++. En gros, qu'on reste dans le style du reste de l'AVH. Je trouve donc qu'au bout du compte, la fin la plus intéressante reste la n°4, qui reste dans le ton de bout en bout.
Maintenant, voilà, à part ce défaut, franchement ça claque du steak de poney, et pour une première AVH c'est particulièrement bien foutu, donc on ne va pas te jeter des pierres ^^
Et moi je commence à me dire "comment je vais trouver tous les points que je veux distribuer pour mes votes ?".
La violence n'est pas la bonne réponse !
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".