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Il y a une révélation finale, qu'on voit venir de loin, car il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'éléments qui pointent dans cette direction, à commencer par la très courte d'éveil durant nos journées. Ce n'est cependant pas gênant ni artificiel, car, comme l'explique Lana, c'est le protagoniste qui se refuse à faire face à la réalité en dépit d'indices évidents.

SpoilerPour le spoiler j'ai longuement hésité au début de la conception de l'aventure entre la version actuelle et une version beaucoup plus mystérieuse (avec twist : je suis un fan inconditionnel de M. Night Shyamalan ). Cette dernière idée s'avérait vraiment trop contraignante (en tous cas je n'ai pas su la développer convenablement), et puis il n'y a pas grand chose de pire qu'un mauvais twist. J'y ai donc finalement renoncé en privilégiant, selon moi, la cohérence.

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nous subissons un dédoublement de personnalité.

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nous avons tué une jeune fille en étant sous l'emprise d'un maléfice et que c'est cette culpabilité qui nous ronge et qui a fait venir le démon. Mais qui est véritablement cette fillette? Quelles étaient les circonstances exactes? C'est frustrant.

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Voulant m'inspirer de deux oeuvres que j'aime beaucoup, "Le Horla" et le "Journal d'un fou", j'étais parti sur une histoire sans démon, entièrement épistolaire (le héros s'écrivant à lui-même pendant toute l'AVH) : au joueur de percer le mystère !
Cela aurait entraîné un peu la même structure : plusieurs fins "incomplètes" et une fin cachée type OTP qui aurait nécessité d'avoir compris la folie sous-jacente.
C'est d'ailleurs pour ça que le chemin menant à la 5ème fin de Mea Culpa commence par la nuit de sommeil : il s'agit d'une sorte de marque résiduelle de la trame initiale.
Mais je n'ai pas réussi.

Enfin j'avoue que j'ai quand même finalement bien apprécié l'idée de personnifier la culpabilité par un véritable démon : c'est plus "spectaculaire" et assez poétique, dans un sens.

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Je comprends aussi tout à fait, encore que personnellement je n'aime pas avoir toutes les réponses (par exemple, Interstellar est un film que j'adore et qui me frustre à la fois : parce qu'il me semble de mémoire qu'il ne reste plus aucun mystère à la fin, et je trouve que ça appauvrit la portée de l'histoire - d'autant que les paradoxes temporels et les trous noirs ne gagnent peut-être pas tant que ça à être explicités ^^).
A l'inverse, évidemment, je déteste quand j'ai l'impression que le scénariste n'a juste... pas su comment retomber sur ses pieds.

Bref, mon objectif en concevant les fins et les différents chemins étaient qu'ils constituent une mosaïque : on ne peut pas comprendre tout de suite que le héros a été "contaminé" par le démon lorsqu'il a retrouvé les bijoux de la Comtesse, ni que Lana est plus qu'une simple actrice (d'ailleurs ce n'est pas explicite, mais c'est bien sûr elle qui engage le voleur pour dérober le médaillon), ni d'où vient le sang sur les mains, etc.
Certains indices sont même particulièrement discrets (...la disparition de la servante Lucie, ainsi que les traces de sang sur la margelle du puits...)

Bon, j'espère que tout cela tient bien debout parce que c'était assez acrobatique de faire converger tous les fils, tout en construisant le jeu.

Quant à ton interprétation, ce n'est pas exactement ce que j'avais en tête (même si on apprend bien la coïncidence des deux événements dans le compte rendu chez la Comtesse) : je voyais plutôt Louis déjà affaibli par son long combat contre les forces du mal, sa solitude... et c'est son incapacité à sauver la fillette qui le fait basculer définitivement sous la coupe du démon.
Du coup il se sent coupable de l'avoir tuée, mais ce n'est pas techniquement le cas.
L'intro fait aussi allusion à un suicide, ce qui sous-entend d'autres échecs, inévitables pour un Chasseur, mais qu'il ne parvient plus à assumer à ce moment de sa vie...
D'où le dialogue avec le prêtre dans lequel celui-ci explique comment il avait pu échapper à cette culpabilité qui le rongeait, et donc se soustraire à l'emprise de la sorte de démon qu'il avait lui-même rencontré dans le village !

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Concernant le twist - le fait que nous sommes nous-même l'auteur des lettres - je l'ai deviné un peu avant de tomber sur le paragraphe où c'est explicitement révélé (celui où on obtient le code Dragon).
Il y a divers indices suggérant la vérité et j'ai trouvé qu'ils étaient bien dosés : ni trop évidents, ni trop flous. La narration suggère très bien que notre cycle de sommeil est loin d'être normal, ce qui rendrait possible une deuxième existence en parallèle. Apprendre d'où vient la broche est bien sûr un gros indice. On peut avoir un autre gros indice très tôt - lorsqu'on obtient le code Iris - mais ça nécessite de poser une question que j'ai négligée lors de mes premières tentatives. Par ailleurs, il est bien sûr plusieurs fois suggéré que cette affaire tourne autour de nous-même.

Parmi les choses qui ne sont pas révélées du tout et qu'il faut deviner, j'ai notamment apprécié la disparition de notre servante Lucie. C'est quelque chose qui n'est mentionné qu'en passant, mais, en réfléchissant un instant, on réalise que ce n'est sans doute pas étranger à ce qui nous occupe (et notamment à la chemise trempée de sang).

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Lorsqu'on interroge notre "interlocuteur", par exemple, les informations symbolisées par Totem et Serpent sont des réponses logiques des questions que l'on a posées, mais leurs conséquences à long terme sont difficilement prévisibles. Les deux autres questions que l'on peut choisir ont des réponses et des conséquences tout à fait imprévisibles.
De même, le choix qu'il faut faire pour que le code Dragon nous serve à quelque chose (et ainsi débloquer la meilleure fin) n'a rien de bien évident, d'autant que la curiosité indiscrète est mal récompensée plus tôt dans l'aventure.

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Dans la deuxième partie, lorsque l'on a déjà en main certains éléments, il aurait peut-être été préférable de permettre au lecteur/joueur de prendre des décisions plus fondées sur la logique.

Paradoxalement, le chemin qui mène à la fin cachée est le seul qui peut démarrer de manière réellement calculée, à partir du moment où l'on a compris le twist (donc à la deuxième lecture, à ce niveau-là) : le paragraphe 1 donne un gros indice sur ce qu'il est recommandé de faire d'urgence

En revanche, là où j'ai effectivement raté une belle occasion, c'est lors de la deuxième étape difficile (au niveau de la calèche) : il est vrai que  la curiosité n'est pas bien récompensée au début (même s'il y a un garde-fou), et que du coup c'est au moins contre-intuitif de changer de comportement ici.
Ma seule excuse serait quelque peu spécieuse : cela rend un peu plus difficile la recherche de la fin passant par le 47 (la fiole) et de la fin cachée (sans que ce soit infaisable).
Si c'était à refaire (peut-être dans une v2), je pense que je placerais des indices (par exemple dans le second rêve ou dans la visite à Lana au théâtre !) pour que le joueur sache que c'est le bon moment d'être un peu audacieux.
Je trouve que ce serait plus malin que ce que j'ai fait dans cette version !

Enfin pour l'utilisation de codes un peu inattendus : au départ il y en avait moins. Lors de la relecture, je me suis rendu compte que cela rendait trop faciles, voire incohérents, certains chemins, donc j'ai dû modifier... et j'ai aussi un peu corsé la fin cachée.
La limitation à trois choix a été assez tardive aussi et a entraîné son lot d'ajustements derrière, plus ou moins heureux. Je crois que c'est dû à ma recherche de non-linéarité aussi.

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Ici le mal n'est peut-être pas tant ce qui s'oppose à nous mais ce qui nous déforme de l'intérieur, ce qui nous entraîne vers les profondeurs de nos propres cauchemars.
L'Inquisiteur et Louis combattent littéralement leurs "propres démons" : les créatures qu'ils rencontrent sont des catalyseurs, presque des symboles.
Lana représente une rédemption : c'est un ange au sens où elle transmet une sorte d'espoir à Louis. Elle permet au héros de s'accrocher à quelque chose, de sortir de la spirale pathologique de sa dépression, de sa perte de repères.