27/12/2013, 13:55
(26/12/2013, 19:09)Syphil a écrit : Selon l'interviewé, Soral [...] seules la discipline et la régularité importent pour ces deux pratiques en apparence opposées.Soral profite de dire une vérité pour enterrer une autre plus importante! Développer une bonne technique de son art est bien sûr important, mais c'est un aspect machinal. Se le fixer comme but ultime c'est nier notre potentiel humain.
Selon lui l'inspiration, vu comme principal moteur de productivité est une vieille lune, un mirage à évacuer, ce qui compte c'est d'être capable de volonté, de s'astreindre régulièrement à faire du signe, et ce pendant des heures, exactement comme lorsque l'on souhaite évoluer dans un sport de combat (aller à l'entrainement même quand l'envie n'y est pas.)
C'est au contraire à condition d'avoir quelque chose de plus, objectifs, sensibilités, code de conduite, valeurs, etc., que l'on développe quelque chose d'humainement intéressant, qui dépasse le robot.
Je pense donc au contraire que l'inspiration et la motivation doivent être travaillées et sauvegardées en permanence, parce qu'elles sont les seules à donner un sens, une créativité, et donc un avenir à l'art que l'on pratique.
Au point où j'en suis, il me semble constater quelques éléments primordiaux pour devenir artiste, et qui me servent d'ailleurs comme principes de vie. J'enfonce sans doute des portes ouvertes, mais ça ne peut pas faire de mal de les rappeler:
- définir un objectif: afin de se fixer une direction qui transcende les aléas et nous amène quelque part. Attention cependant à n'en faire qu'une image superficielle. Il doit y avoir un effort constant pour dégager de leur gangue d'ineffabilité et d'inconscience les valeurs qui nous tiennent à cœur, qui rendront plein l'exercice de nos facultés et justifieront notre existence.
- la persévérance: d'une part cela prend du temps d'acquérir et maîtriser les compétences nécessaires (surtout si on veut sortir du lot, auquel on appartient statistiquement si on marche au hasard). Et d'autre part, tôt ou tard on connaît des bas, des obstacles, des échecs, et c'est celui qui se maintient debout et continue de marcher qui les traverse. Les "obstacles" ont d'ailleurs pour la plupart une forme quotidienne et banale: des enfants, de la fatigue, des maux, des amis, trop de projets, toutes ces choses qui retiennent notre attention et nos énergies de gré ou de force.
Voilà, juste mes bribes de pensées actuelles...