H.d.V a écrit :Dernière chose, je préfère les OTP à la Labyrinthe (ou comme la Créature), où les parties de l'AVH se dévoilent successivement. Je ne sais pas vous, mais moi je suis sensible au fait de progresser dans une aventure en voyant la difficulté augmenter, comme dans un jeu vidéo, à mesure qu'on approche du boss final. Quand on arrive à la fin sans pouvoir gagner, je trouve que ça enlève du suspense et que ça gache un peu la surprise. Question d'appréciation personnelle, cette fois.Point de vue que je comprends, mais je ne pouvais pas construire Nils Jacket Contre l'Agent X de cette façon. Il s'agit d'une enquête policière. Le but est de trouver le coupable, de le démasquer à la fin. Pour empêcher le lecteur d'avancer et de vivre les événements (les différents méfaits de X), la seule solution était de le faire mourir. Si je construisais l'aventure ainsi, on aurait eu plusieurs fausses pistes menant à la mort et des bonnes pistes menant à la vérité et à la victoire. Dans ce cas-là, ça n'aurait plus été une épreuve d'enquête et de réflexion, juste une question de survie, je trouve. Je voulais que le lecteur-détective pût avancer des noms de coupables, argumenter ses choix et se tromper.
Si l'on compare avec les autres LDVELH policiers (Sherlock Holmes, etc), je pense que la forme que j'ai choisie est la plus efficace. Au lecteur de juger.
Quelle forme aurais-tu vue, HDV ?
Outremer a écrit :C'est exactement cela mon but. Dans Sherlock, les choix proposés sont trop imposés ; le lecteur est assez dirigé à la fin. Là, je voulais lui proposer beaucoup de suspects à accuser pour lui laisser la liberté nécessaire à l'exercice de la déduction.Oiseau a écrit :Ce n'est pas, et cela n'a jamais été, une question de perspicacité. C'est une question de persévérance, une question de patience.Ce n'est pas totalement vrai. Il est certain que, surtout lors des premières tentatives, les investigations se font un peu au hasard et qu'on découvre en tâtonnant comment progresser. Plus tard, je dirais que l'aventure prend des allures de puzzle logique, où il faut déduire le meilleur parcours, les pistes à écarter et celles à retenir, etc. Mais le fait de déduire le coupable ainsi que le pourquoi du comment du meurtre (qu'on a la possibilité d'exposer devant le ministre à la fin) nécessite de la réflexion de la part du joueur : personne d'autre que lui ne viendra exposer la clé du mystère.
De plus, le fait d'explorer, à chaque lecture, une nouvelle piste, fait partie intégrante de l'aspect "déduction". Le lecteur qui a du flair (ou de l'intuition) explorera tout de suite la bonne piste ; peut-être sera-t-il accusé d'être chanceux. Certains d'entre eux se laissent parfois embrouiller par la ruse de X (c'est ça que j'appelle son machiavélisme). Le détective qui n'a pas la bonne intuition au départ peut s'en sortir comme le font beaucoup d'autres détectives (Hercule Poirot, Sherlock Holmes version Conan Doyle), par élimination, en explorant les pistes et en écartant les suspects. Comme je l'avais annoncé dans mon post d'intro de ce topic, il est expliqué au détective, lorsqu'il échoue à la fin, pourquoi son accusation ne tient pas.
Oiseau a écrit :Ton insistance sur la supériorité intellectuelle de l'Agent X (après tout, si on peut le démasquer par intellect seulement, ceux qui n'y arrivent pas sont nécessairement assez peu fûtés), commence à ressembler dangereusement à de la vantardise par personne interposée.Ceux qui ont lu le dernier paragraphe savent que je ne sacralise pas l'Agent X. Je lui bâtis plutôt une image de grand méchant mystérieux. Rien que le pseudo qu'il choisit...
Je sens des ondes négatives dans ton post. Mon but a toujours été de procurer une histoire et un challenge qui plaisent aux lecteurs, et pas autre chose. C'est pour ça que j'attends les feedbacks. Ceux qui n'arrivent pas à résoudre l'énigme ne sont nullement, à mes yeux, des gens stupides. Je souhaite la victoire de tous les lecteurs, et qu'à la fin, ils soient content d'avoir trouvé la solution d'eux-mêmes, d'avoir vaincu la ruse de l'Agent X.
Quelque chose dans le style :
Le Jibe a écrit :à la lecture du paragraphe 800 on se tape le front en disant "Ah mais c'est bien sûr ! Tous les éléments se raccordent à présent !"En fait, Jibe, tu dois te dire cette phrase avant de rencontrer le ministre, lorsque tu as toi-même compris qui est le coupable. Tu dois toi-même raccorder la majorité des éléments au préalable, et formuler une accusation étayée d'arguments et de preuves, afin de pouvoir lire le dernier paragraphe.
Après, lors du §800, une explication finale est également donnée et les éléments de l'enquête (certaines fausses pistes comprises) se raccordent alors.
H.d.V a écrit :En fait, pour Oiseau (et une bonne partie des anciens aussi), la jouabilité, c'est le côté fair-play du livre. Un OTP sera souvent injouable car regorgeant de morts subites impossibles à détecter a priori, ou d'objets indispensables incongrus. Dans tous les cas (combats ingagnables, PFA), à chaque fois que l'auteur cherche déliberement à faire perdre le joueur on dit que le livre est injouable.Si je m'en tiens à cette définition de la jouabilité, je ne pense pas que Jacket soit plein de morts subites injustes impossibles à détecter, de combats ingagnables ou d'objets indispensables incongrus (pas de dent de ver de sable, par exemple). Les objets indispensables sont avant tout des preuves. Précisément ce que recherche et doit utiliser un détective.
[...]
Pour le cas de Nils Jacket, c'est un peu pareil. L'aventure est tellement difficile qu'elle en est presque injouable. Le simple fait que le nombre de tentative moyen soit d'une dizaine le prouve.
Je ne cherche pas à faire perdre délibérément le lecteur, mais bien sûr, romans policiers oblige, j'ai mis des fausses pistes pour l'égarer. Je n'aime pas trop les aventures qui comportent un traître facile à deviner dès le début. Je pense plutôt avoir mis des indices en faveur du lecteur, comme le confirme Skarn :
Skarn a écrit :Cependant, je tiens à dire que pour ce qui est de la remarque d'Oiseau, sur le fait que dans un roman policier, tous les indices qui convergent vers A alors que c'est B le coupable, est à mon avis fausse ici. Beaucoup plus d'indices convergent vers le vrai coupable que sur de fausses pistes.
En revanche, une de tes remarques m'intéresse beaucoup :
H.d.V a écrit :Un inconvénient dans les paragraphes convergents dans Nils Jacket est que l'on se retrouve souvent à lire les mêmes (longs) paragraphes, et qu'au bout d'un moment, on finit par les sauter systématiquement.Si le lecteur doit relire l'histoire un nombre trop important de fois, il peut effectivement se lasser des paragraphes convergents, comme la scène du centre commercial. Je pensais avoir limité ce risque en combinant cette structure avec le système d'intrigue à tiroirs de J. Green qui, d'après les témoignages comme celui d'Outremer, marche bien, mais qui, après une douzaine de tentatives peut effectivement lasser, je peux le comprendre.
Je vois deux solutions à cet aspect ; si vous en voyez d'autres, n'hésitez pas :
- améliorer le système dans la construction générale : j'ai trouvé une idée, mais elle n'est pas applicable à l'intrigue de ce tome 1. Il faudrait que je reprenne et remanie tout depuis le début. Mais comptez sur moi pour la mettre en oeuvre dès le tome 2.
- proposer une rubrique "aides", du style Loup*Ardent, avec une liste de conseils à mettre en pratique, du style :
H.d.V a écrit :Si j'avais un petit conseil à donner à ceux qui galèrent, je dirais de ne pas perdre de vue que la question principale est "qui est l'Agent X ?" Aussi, raisonnez concrètement en vous demandant qui peut être l'Agent X lorsqu'il apparaît...et qui aiguillerait sur les objets indispensables (qui ne sont pas nombreux, pourtant).
Skarn a écrit :Je tiens aussi à pousser un hurlement pour le sac à main, en spoiler : mais pourquoi, pourquoi, faut-il choisir de ne PAS fouiller la pièce pour avoir la possibilité de le fouiller lui ? Il aurait été largement plus logique de l'inclure dans les possibilités de recoins de la pièce à explorer.Il est bien évident que ce choix précis est tellement contre-intruitif que ce n'est qu'à mon cinquième passage dans ce lieu que j'y ai eu accés.Le choix n'est pas proposé car on ne le remarque pas à ce moment-là ; on a l'esprit tourné vers la pièce, on ne regarde pas à côté de soi.
J'ai justement écrit la scène comme je l'aurais senti moi. Mais je vais peut-être étoffer le texte pour que cela rende mieux.
Mon choix de rendre difficile ce passage est délibéré, car il donne accès à la meilleure fin (à mon goût) et il n'empêche pas de finir l'aventure.
Fitz a écrit :Les mots de passe sont pour moi des obstacles au plaisir ludique et littéraire. Je trouve ça casseur d'ambiance, ça coupe la lecture et l'immersion dans l'histoire en faisant réfléchir "à quel moment j'aurai pu trouver ces damnés codes".J'ai essayé de m'en passer au maximum, pourtant, proposant des choix du style "si une femme vous a menacé ce matin" (§421). Mais l'impératif d'éviter tous les spoilers m'a contraint à ces mots-codes.
C'est vrai que c'est pratique, Skarn a même qualifié ce système de "mal nécessaire". Mais ce n'est pas mon truc.
Par ailleurs, sans ce système, et en évitant les spoilers, j'aurais été contraint d'écrire une aventure linéaire. Ceux qui ont pris plaisir à lire mon intrigue, mes scènes ou mon ambiance auraient peut-être préféré. Mais je ne suis guère fan des livres comme les derniers Loup Solitaire, trop dirigistes. Un LDVELH/une AVH, ça doit quand même être la liberté, sinon on n'est pas vraiment le héros.
Fitz a écrit :Si tu me jure qu'on peut avoir droit à une scène hot avec la madame, je recommence!Hot, je ne dirais pas ce mot, mais disons qu'il est possible de finir le livre tout en approfondissant sérieusement une relation..........................................................
Skarn a écrit :Ah, et arrête de faire semblant de ne pas entendre ceux qui demandent un word ou un pdf de Nils Jacket.Mais j'ai déjà répondu : je ne souhaite pas publier l'aventure sous ce format brut. Un scénariste de BD peut choisir de publier sa BD sous forme d'album, de publication pleine page dans la presse, de strips... mais pas forcément les 3. De la même façon, le format Word ou pdf me rebutent, je trouve que ça ne fait pas fini. C'est mon avis.