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Thread pour les com' de l' AVH de Tholdur.
An de grâce 1333. Le jeune Guilhem, en compagnie de Frère Shelby et de son cousin Corey, arrive en terres de Liddesdale en Écosse, après un long et pénible voyage. Ils sont fourbus mais, aussi près des murs du sinistre château de l'Hermitage, pourront-ils trouver autre chose qu'un repos éternel ?
AVERTISSEMENT : Ce récit est déconseillé aux jeunes lecteurs.
сыграем !
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01/07/2017, 09:50
(Modification du message : 01/07/2017, 09:51 par Skarn.)
Bonnet Rouge n'est ni une histoire de révoltes bretonnes ni une immersion dans le bouddhisme tibétain, mais une courte aventure médiévale écossaise.
Nous y incarnons Guilhem, jeune orphelin en route vers le monastère qui va le recueillir, alors que son chemin croise celui du Bonnet Rouge, mystérieux être qui terrorise cette région reculée.
La narration a lieu à la première personne du présent de l'indicatif, avec des choix à la troisième personne, façon Gloire Posthume. Je ne saurais dire si ça apporte quelque chose en plus par rapport au vous, mais en tout cas ça passe plutôt bien.
L'aventure est techniquement un one-true-path, mais étant très courte (30 sections), elle est en réalité plutôt facile puisque les choix sont en fait en nombre très limité.
J'ai bien apprécié le système des trois jauges pour nos différentes variables d'état (forme, stress, révolte), un peu à la Long Live the Queen. Le format ultra-court fait cependant qu'on passe notre temps à les mettre à jour, à chaque paragraphe ou presque, ce qui est un peu pénible à force, mais le concept est cool.
En terme d'histoire, moite-moite. Du bon et du moins bon. Y'a une volonté nette d'être dans du médiéval crade et rude, et ça marche plutôt pas mal, mais le texte cède parfois à la facilité de vouloir choquer à peu de frais ou d'avoir des personnages expliquer le scénario d'un long monologue.
En résumé, une aventure plutôt intéressante, mais qui, je le crains, risque de se faire balayer par un certain nombre de titres vraiment exceptionnels cette année.
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01/07/2017, 10:12
(Modification du message : 01/07/2017, 10:13 par tholdur.)
La narration au présent était un test, le but est de renforcer la sensation d'immersion dans "l'immédiateté" de l'action, et j'avais aussi une volonté en fin d'aventure de marquer une rupture intéressante avec les 2 pfa.
Pour le niveau de difficulté je pense quand même qu'elle n'est pas si facile pour un format aussi court. Au jugé je pense qu'il faut au moins 3 ou 4 tentatives en moyenne. La première pour se faire une idée du bon parcours, la seconde pour tenter de le trouver, et la 3e ou 4e pour y arriver effectivement.
Pour le système de règles je pense que ce serait intéressant de le poursuivre sur un format plus long. Je n'ai pas pu le développer autant que je voulais mais je suis persuadé qu'a plus grande échelle cela peut donner quelque chose de très sympa pour l'évolution d'une intrigue.
Pour l'histoire, je suis contraint par le format court, mais aussi par ma lenteur d'écriture^^. En 50 sections j'aurai pu à la fois diluer les éléments de "jauge", et les éléments d'explication. Mais c'est déjà une victoire d'avoir décroché les 30 sections!
Sinon pour l'avertissent au public averti, tu en penses quoi? C'est justifié, surestimé ou pas assez marqué?
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(01/07/2017, 10:12)tholdur a écrit : La narration au présent était un test, le but est de renforcer la sensation d'immersion dans "l'immédiateté" de l'action, et j'avais aussi une volonté en fin d'aventure de marquer une rupture intéressante avec les 2 pfa. heuh, rédigé à la première personne, tu veux dire, non ? Parce que des AVH "pas rédigées au présent"... c'est plutôt rare, non ?
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Citation :Sinon pour l'avertissent au public averti, tu en penses quoi? C'est justifié, surestimé ou pas assez marqué?
Je ne saurais dire. Il est surtout là pour la toute fin j'ai l'impression. On est cependant dans le cas où le lecteur vraiment jeune ne comprendra probablement juste pas ce passage, plutôt que d'en être horrifié, donc… Je sais pas.
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01/07/2017, 14:49
(Modification du message : 01/07/2017, 15:31 par sunkmanitu.)
Bonnet Rouge.
À quoi je m'attendais avec un titre pareil ? Rien de précis.
Avec les résumé qui suit le titre , là je voyais déjà plus du paysan bien cradasse (sans être péjoratif pour les paysans que je respecte au plus haut point) dans un moyen âge encore plus cradasse.
J'étais dans le bon.
Que penser de cette histoire ?
Je suis comme les fosses, sceptique.
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spoiler 1
L'idée de la créature fantomatique qui vient hanter le village est vu et revu mais bien emmené.
Le fait d'incarner un orphelin et tout jeune de surcroît renforce le coté fragile du héros que l'on incarne.
L'utilisation du présent à la première personne me plaît bien, c'est bizarre au départ et puis on s'y fait. Je dirais même que ça renforce l'immersion, mais uniquement à mon avis car on incarne un jeune garçon que l'on sent faible. Le JE nous rapproche de lui et l'on devient finalement son protecteur à travers son périple. Je ne sais pas si je suis clair, mais mon sentiment est celui-ci.
Les protagonistes sont à mettre au feu.
Frère Shelby est le moine aigri et mauvais par excellence, Corey le cousin à exploser toussuite. Si, si, faut pas attendre là.
L'état mental de Guilhem ne bougeait pas mais le mien oui ! Je l'aurais démonté à la moindre occas'.
L'histoire en général , beh c'est là que je suis sceptique. Le scénario est bien, il tient la route mais je dirais qu'il est un peu "j'en reprendrais volontiers". C'est intrigant, bien décrit (très bien même), une bonne tonalité dans les dialogues et le tout est fluide, mais Tholdur ? 30 sections pour une histoires comme ça ?
Bon tu as été pris par le temps, par les à-cotés et tu participes quand même, c'est déjà remarquable, mais il manque 20 sections, 20 sections pour étoffer un peu l'angoisse de la deuxième partie de l'avh (enfin de la troisième partie).
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les parties
1e partie : auberge
2e partie : la célébration
3e partie : le chateau
Donc pour résumer j'ai aimé ton avh car elle baigne dans une ambiance médiévale sombre, froide et torturée (j'ai pensé plusieurs fois au nom de la rose avec ces moines sournois et cette ambiance hivernale glaciale). Mais trop trop courte pour pouvoir éprouver un quelconque sentiment autre que "j'incarne un gamin fragile je vais l'aider"...
Pas eu le temps de flipper en fait.
En revanche le thème du concours est respecté, c'est clair.
PS : Peux-tu m'expliquer
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je dois être teubé
le paragraphe 30 s'il te plaît ?
J'ai compris que Katherine ressentait le fantôme de son fils perdu quelques temps auparavant, mais qu'en fait ce pouvait être guihlem qui s'agitait dans l'ombre. C'est ça ?
L'avh finit donc par un PFa et une hantise éternelle des lieux par guilhem ?
EDIT : Pour l'avertissement, tu as raison le coté horreur n'est pas trop visuel mais je viens de relire l'avh et j'ai obtenu la "vraie fin" je suppose. donc oui l'avertissement est justifié...
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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Pour l'explication:
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Spoiler
Comme Guilhem est mort à 10 ans, son fantôme, ou son âme, enfin une trace quelconque de lui survit sur le lieu de son trépas. Comme Katharine a perdu son propre enfant au même âge, il y a une sorte de connexion qui s'établit entre les deux histoires. Disons que Katharine est plus réceptive à capter l'écho fantomatique de Guilhem, puisqu'il est mort au même âge que son propre fils, et l'écho fantomatique de Guilhem doit ressentir qu'il peut peut-être réussir à transmettre son histoire à Katharine. Mais le lien reste impossible. J'ai dans l'idée que le fantôme de Guilhem y parvient mais trop furtivement, sans laisser une trace dans l'esprit de Katharine (trace que le lecteur connaît puisque c'est tout le chemin qui l'a conduit au 30). Ce qui est triste c'est que le fantôme de Guilhem ne pourra jamais raconter son histoire tragique. Et Katharine, qui a senti quelque chose, essaye de saisir quoi mais la trace de Guilhem est trop faible, aussi elle se remémore le souvenir le plus proche, la perte de son propre fils.
Pour résumer, le fantôme de Guilhem tente de communiquer à Katharine son histoire tragique, mais cette tentative avorte et ne fait que réveiller chez Katharine le souvenir tragique de la mort de son fils.
Pour le glauque de la fin
Je me suis longtemps demandé si j'allais mettre ce dernier paragraphe de la dernière section, peut-être que cela fait d'ailleurs partie des aspects gratuits dont parle Skarn. Mais j'avais envie de finir sur une note très sombre, quitte à flanquer par terre tout le reste du récit sur cette mauvaise impression que cela peut laisser au lecteur. Il y a aussi l'idée de reboucler avec le début du récit dans l'auberge, et
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de rajouter une signification au titre bonnet rouge, qui ne désigne plus seulement la créature
ce n'est donc pas du tout gratuit, même si on peut le penser a priori. Pourquoi ne pas proposer une version expurgée du dernier paragraphe, j'ai déjà pensé à cette option.
Je suis d'accord, avec 50 sections l'avh serait meilleure (notamment pour distiller l'ambiance). C'était le but au départ. Mais je ne pouvais pas l'atteindre! Je crois que l'AVH se tient malgré tout en 30, que les raccourcis que j'ai dû faire sont acceptables pour la qualité globale. On doit peut-être avoir l'impression que la fin est plus précipitée que le début, aussi.
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Ne touche surtout pas la fin car, je te l'ai dit en éditant mon commentaire, j'ai obtenu la "mauvaise fin", le paragraphe 30. C'est en relisant l'avh que je suis tombé sur la bonne fin, celle qui finalement donne la clé de l'énigme, apporte la touche finale à l'avh et cela en 30 sections. C'est en fait un tour de force que tu nous a pondu là mon cher Tholdur.
Ne change surtout rien, à mon sens.
C'est glauque, médiéval et brutal. Très bien en somme !
Seul bémol, les paramètres qui fluctuent de section en section, c'est un peu chiant de modifier souvent. Presque sans aucun paramètre, avec juste des choix scénaristiques, tu aurais pu conduire cette avh de bout en bout et tu aurais fait à mon sens un sans faute.
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Bon voilà je tente humblement un premier feedback : et ce sera donc Le Bonnet Rouge !
Tout d’abord, Tholdur, j’aime beaucoup le cadre médiéval rude et âpre que tu as choisi : ce n’est pas un décor mais bien la toile de fond indispensable à l’histoire que tu développes. On sent autant la dureté dans les descriptions de l’environnement (les matières, l’auberge misérable, le froid…) que chez les personnages (les cavaliers, la matrone…).
Cela m’a fait penser bien sûr au Nom de la Rose mais aussi à l’Auberge Rouge (celle d'Autant-Lara). Même si le destin des novices y est quand même bien différent de celui du malheureux Guilhem…
Un grand bravo en tous cas pour la cohérence de cet univers très efficacement posé (en peu de paragraphes, plutôt courts en plus !).
J’ai bien aimé le système des paramètres (cela ne me gêne pas de les modifier souvent, vu que c’est toujours légitime… et puis l’histoire est courte).
Je n’ai pas été perturbé par l’emploi du « je » et si, comme l’a signalé Sunkmanitu, c’est sans doute dû à la fragilité de l’enfant que l'on a envie de protéger, cela ouvre quand même des perspectives intéressantes.
J’ai beaucoup apprécié aussi le fait que tu sois parti de faits réels. Le château existe (merci Wiki ), De Soulis également, et les bonnets rouges sont une légende « locale » : tu as même respecté une certaine cohérence géographique, du bon travail !
Enfin, il y a l’histoire. Là aussi je suis plutôt bluffé par ton interprétation de la hantise !
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Spoiler 1
Finalement, l’aspect fantastique de l’histoire laisse place à une horreur bien plus réaliste et familière : la hantise du deuil chez la mère au 30 et la hantise du viol subi chez le garçon au XV…
Je trouve cela d’autant plus magistral que cette interprétation donne sens après coup à une succession de saynètes au premier abord anecdotiques mais en réalité d’une grande cohérence (sans parler du titre, même si c'est un peu extrême).
Un seul regret dans ce sens :
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Spoiler2
Il est peut-être dommage que tu n’aies pas accentué du coup l’humanité de Nicholas (qui reste tout de même monstrueux, et un poil surhumain, et ne fait pas montre d’une si grande bienveillance envers Guilhem : il l’épargne tout juste).
J’aurais bien vu aussi en contrepoint une violence encore plus radicale (notamment chez Shelby que moi, très subjectivement, j’ai trouvé intègre et quand même plutôt bienveillant à certains moments).
Par ailleurs deux trois petites choses que je n’ai pas bien comprises, au niveau de l'histoire :
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Spoiler3
Pourquoi le guide se comporte-t-il comme un possédé ? (au début de la cérémonie on le voit éméché dans un groupe rieur, puis il est le prisonnier qui se débat – pour jouer le jeu ou parce qu’il ne veut pas être choisi ? - et enfin il prononce les yeux fous les paroles menaçantes sans doute écho de celles de De Soulis…).
Pourquoi les villageois ont-ils cru que William De Soulis avait pactisé avec les forces des ténèbres ? Son père ne donne pas vraiment d’explication (la famine… ?) : cela aurait été peut-être possible de développer quelque chose de plus profond ici (pourquoi pas justement en lien avec la « résurrection du père » et la volonté de la dissimuler, peut-être maladroitement, ce qui aurait lancé la rumeur...).
Et enfin pourquoi De Soulis les maudit-il de manière aussi « démoniaque » ? Par une sorte d’ironie morbide et désespérée ? A priori ce n’est pas un sorcier, justement…
Pourquoi pas, aucune de ces trois questions ne m'a vraiment "sorti de l'histoire"(et en plus j’ai peut-être raté quelque chose en lisant, n'hésite pas à me le dire !) mais lors de ces deux passages (XVI et XXVI il me semble) j'aurais aimé que ce soit un tout petit peu plus clair.
Enfin deux coquilles (c'est-à-dire rien du tout !) que j'ai notées : "nul réponse" au XXI et "dans la quelle je me trouve" au XX.
Voilà. Donc pour moi c’est une bonne AVH, efficace et très cohérente !
Alors évidemment, c’est court (je suis amateur de longueur, ceux qui ont tenté de me lire s’en sont peut-être aperçu ) et le potentiel de relecture/rejouabilité n’est pas énorme (on repasse presque toujours par les mêmes événements)...
Mais ce n’est pas grave car on passe un très agréable moment (d’horreur tout de même...) et l’ensemble m’a vraiment marqué !
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03/07/2017, 08:48
(Modification du message : 03/07/2017, 09:03 par tholdur.)
Je suis effectivement parti d'un lieu existant géographiquement et historiquement, et de personnes, mais aussi d'une légende "existante" liée à ces lieux et personnes, un peu remaniée. Le Cercle des Neuf Pierres, c'est ma traduction de "Ninestane Rig" par exemple. Initialement je pensais aussi faire intervenir la rivière à proximité mais faute de temps je ne l'ai pas fait.
Pour le premier spoiler effectivement il y a des échos "après-coup", des liens à faire sur des éléments qui à la première lecture ne ressortent pas du lot.
Pour le deuxième spoiler
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J'aurai pu mettre que le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions. Nicholas n'est pour moi plus "humain", même s'il l'était au départ, puisqu'il a massacré des enfants. Même par esprit de vengeance, ce qu'il fait est totalement exagéré. Le fait que Guilhem lui dise qu'il n'est pas de Liddesdale lui fait prendre conscience qu'il n'a pas de raison de se venger en le tuant lui car il n'est pas un enfant des villageois. Et même il a déjà perdu ses parents de son côté. C'est en quelque sorte le déclic qui met devant les yeux de Nicholas toute l'horreur de ses actes, et qu'il choisit à ce moment là "d'arrêter les frais". D'autant plus qu'il sait en même temps qu'il a déjà tué un innocent en la personne de Frère Shelby. Mais à un tel stade de dépravation de la personne, je trouve que c'est une attitude assez incroyable. Normalement les paroles de Guilhem auraient dû le laisser de marbre (un gamin de plus ou de moins à tuer...). Mais il faut croire qu'il avait un certain honneur de vouloir se venger des villageois, et que du coup il ne peut qu'épargner Guilhem, même si cela signifie pour lui la fin de sa quête vengeresse, à laquelle pourtant il tenait tant.
Dans l'idée, pour lui le dilemme est que s'il tue Guilhem il peut continuer son entreprise de vengeance, mais il la dépasse puisqu'il tue en toute connaissance de cause quelqu'un de non concerné. Et s'il ne tue pas Guilhem, car il n'est pas concerné, son secret sera dévoilé et il ne pourra plus poursuivre sa vengeance. Sans doute que sa lassitude (vieillesse qui le rattrape) a fait pencher la balance pour épargner l'enfant.
Shelby est plutôt bon dans ses intentions, d'ailleurs il est en quelque sorte une figure paternelle pour Guilhem, mais son jusqu’au-boutisme le rend moins sympathique car dès qu'on s'écarte trop du "droit chemin" il devient totalement obtus. Il est incapable de considérer le point de vue des gens qui ont perdu leurs enfants, et même il voit presque là une punition justifiée!
Dans mon idée première il s'agit d'une sorte d'exorciste (c'est pour cela que l'homme au bonnet lui demande ses "services" après s'être renseigné pour être certain de ne pas se tromper sur la personne. Il croit que le bonnet Rouge est un "démon"). Mais si Shelby ne croit pas au bonnet rouge, même après ce qui s'est passé au Cercle, c'est car cela ne correspond pas à ce qu'il "connait" des cas de manisfestation démoniaque. Il se doute qu'il s'agit d'un homme et pas d'une créature surnaturelle, mais au moment où il allait peut-être en parler en répondant à Corey, les événements en ont décidé autrement!
Et pour le troisième
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Le guide est effectivement en train de jouer le rôle de William De Soulis, en répétant ses paroles. J'imagine que chaque année c'est un villageois différent. Comme il est pris de boisson, il joue son rôle avec un peu trop de conviction, et énerve les villageois qui ont pour certain perdu un enfant depuis les 13 ans passé après la mort de William. Quand il voit Guilhem, il a comme une inspiration pour son jeu d'acteur. Mais normalement toute tension doit retomber une fois qu'il est mis dans le chaudron "pour de faux". Je n'ai pas imaginé la suite de la véritable cérémonie, à cause de l'interruption par le Bonnet Rouge, mais elle aurait indubitablement (re)pris un caractère festif, avec pour Stephen le nouveau Lord l'occasion de parader à nouveau et renforcer sa popularité. Lui non plus je laisse l'interprétation sur son destin, ce n'est pas si important pour l'histoire de savoir s'il survit ou pas.
Dans la légende, c'est William De Soulis qui enlève les enfants, pactise avec les forces occultes, et apprivoise un Bonnet Rouge, qui reste donc après sa mort pour hanter le château. Dans mon récit je le vois comme un vrai tyran. Son père Nicholas ne le voit sans doute que sévère, car c'est son fils qu'il aime. Les villageois aux abois (à cause de la famine), eux, exagèrent encore plus le côté tyran en l'accusant de tous leurs maux et donc de "magie noire". Est-ce que William était responsable de la famine par ses agissements? Ou qu'il n'arrivait pas à la gérer et en était quelque part victime car cela renforçait son impopularité? Je laisse ce point à interprétation.
William les maudit ainsi sans doute parce qu'il avait fini par haïr de plus en plus en retour ses gens, qui de leur côté le détestaient de plus en plus, en un cercle vicieux. Je suppose que lorsqu'on comprend qu'on va mourir de la manière atroce préparée par les villageois, on puisse se "lâcher". Par contre je pense qu'il était plutôt silencieux avant d'arriver au Cercle. Et que ce sont uniquement les cérémonies commémoratives qui le font invectiver les villageois tout au long du trajet, par "acteur interposé".
Et merci pour ce retour!
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Merci à toi pour ces réponses !
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Deux mini-AVH en Ecosse dans le même concours, ce n'est pas banal. Mais après tout, quoi de plus normal pour le pays le plus célèbre quand on parle de fantômes et de hantise! Mais par rapport à celle de Sunkmanitu qui était plus axée action et mise en scène dynamique, Bonnet Rouge mise sur l'ambiance et un point de vue "témoignage historique" avec l'utilisation de la première personne, les détails sur la vie quotidienne dans la campagne des Highlands et les conclusions a posteriori.
J'ai bien aimé cette atmosphère, ce parti pris médiéval réaliste qui tranche avec la fantasy. Les réactions des protagonistes en particulier sont très pertinentes : le prêtre inflexible, les villageois courroucés, le cousin à baffer... Le héros aussi bien sûr. Seul le personnage à la toute fin avec son monologue m'a paru bien moins senti. Sinon, c'est immersif. La scène centrale de la cérémonie (avant l'attaque) est réussie car on la voit vraiment avec les yeux d'un enfant confronté à l'horreur ordinaire de l'époque. Cela aussi c'est un élément intéressant car peu courant : interpréter un enfant de dix ans.
Le jeu est un chouilla moins satisfaisant même si c'est très correct. Si le système de règles avec ces états à passer est diablement original, il souffre du format étriqué de l'aventure. Par contre, il pourrait être vraiment sympa dans une bonne grosse AVH avec même des modificateurs à lancers de dés si l'on est un peu fou.
Ici, il débouche sur une autre variation du OTP. Mais comme l'aventure est rapide et fluide, cette difficulté et ces nombreux pré-PFA ne sont pas rédhibitoires. J'ai atteint le dernier paragraphe au 4ème coup.
Ce qui conduit enfin à parler du truc énorme : les dernières lignes du paragraphe "happy end" qui peut rester dans les annales de Littéraction. Bien chocking pour le coup.
Je pense être partisan du politiquement incorrect, je n'aime pas les tabous. Quand je lisais le récent débat sur la Taverne à propos du héros violeur, je me sentais plutôt à contre-courant en me disant "pourquoi pas" plutôt que "au bûcher!". D'une manière générale, j'aime la phrase de Desproges qui disait "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui."
Enfin, là il ne s'agit pas d'humour. Le tragique et le glauque nous sont balancés en pleine face, même si j'ai trouvé cette partie : -------- (...) d’une manière qui ne lui avait pas paru si terrible tout d’abord. Un peu étrange, un peu douloureuse, mais qui ne laissait pas présager de conséquences si néfastes pour tout le reste de son existence. (...) ------ très bien vue.
Mais l'effet est globalement raté quand même. De mon point de vue tout du moins. Il aurait fallu préparer le terrain car là, c'est le coup de massue surréaliste qui rend presque tout le reste insignifiant. Peut-être que développer le personnage de l'homme au bonnet, glisser des indices sur ses bas instincts eut été pertinent pour préparer un minimum le lecteur? Ou alors sont-ce les détails un peu cradingues, en relation avec le titre certes, qui ont torpillé le truc? J'ai quand même senti la volonté de proposer quelque chose de dramatique, volontairement dérangeant mêlé d'une amertume profonde.
De toute façon, si ces deux derniers paragraphes sont un peu le pavé dans la mare, l'AVH reste surtout marquante pour le reste : l'enfant, la campagne écossaise...
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05/07/2017, 10:10
(Modification du message : 05/07/2017, 10:12 par tholdur.)
Merci pour ce retour.
La campagne écossaise, je ne l'ai pas vraiment décrite. Je pensais au départ le faire, mais cette histoire pourrait se passer n'importe où ailleurs si on changeait simplement le nom du château et des lieux. Je me suis centré sur les profils des personnages et leur attitude vis à vis de Guilhem: certains veulent s'amuser à ses dépends en lui flanquant la frousse, d'autres sont directement hostiles, etc. Au mieux c'est de l'indifférence. Je n'ai pas fait intervenir d'autres enfants qui auraient pu, au moins pour certains, vouloir devenir son ami.
Dommage que le monologue final soit moins bien passé. Il aurait été logique que le personnage reste silencieux et ressasse ses pensées, mais d'un autre côté je devais forcément expliquer les choses au lecteur.
Pour l'homme au bonnet j'ai glissé quelques indices, mais c'est vrai qu'il sont minces:
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1. Quand il le regarde étrangement lors de son discours à l'auberge (c'est finalement un indice après-coup car à la première lecture on peut mettre autre chose sous le mot "étrange").
2. Quand il prend sa défense face à Frère Shelby au sujet du morceau de pain volé.
Je crois que je devrais ajouter un geste d'apparence anodin comme une main sur l'épaule lorsqu'il explique le déroulement de la cérémonie en se rendant au Cercle des Neuf Pierres, tout en indiquant que Guilhem se sent mal à l'aise vis à vis de ce geste, sans qu'il en comprenne la raison (peut-être parce qu'il garderait sa main trop longtemps pour un geste seulement amical). Là cela deviendrait plus évident une fois arrivé au dernier paragraphe.
Digression:
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Un héros meurtrier, ce n'est pas possible tel quel. Il faut établir, comme je l'avais dit pour 1930 à l'époque et son héros tueur "sans remord", un contexte préalable expliquant pourquoi le personnage en est arrivé là (ou comme dans Luna Vega, pourquoi elle accepte de vendre son corps). Juste incarner le tueur "gratuit", c'est impensable. Mais si on explique un contexte lourd, des frustrations, un désir de vengeance ou que sais-je encore, quelque chose qui explique -sans le cautionner- le comportement, alors pourquoi pas, avec moult précaution, comprendre un tel personnage et accepter de l'incarner.
On peut plus facilement incarner un tueur à gages, puisqu'il exécute l'ordre d'un tiers et que la responsabilité passe donc au moins en partie dans ce tiers. On incarne seulement un outil (le tueur à gages devient en quelque sorte un simple instrument que le tiers peut facilement remplacer). Tuer implique de mettre de côté tout empathie naturelle vis à vis de la victime, mais on sait qu'un mort sur le papier ou "sur pixel" c'est du virtuel, que la personne n'existe pas, qu'on peut donc la tuer pour de faux comme quand on joue gamin à tirer sur les "méchants". On sait qu'il n'y aura pas de famille brisée par la mort d'un père, d'une mère, d'un frère, d'une sœur, etc. On sait qu'on ne tuera jamais pour de vrai. On tue donc juste pour le plaisir de trouver la bonne méthode proposée par le texte ou le jeu (éviter les gardes, être discret...) pour y parvenir, et pas pour la conclusion qui est l'acte de tuer en lui-même. Ce qui est jouissif c'est de réussir à se planquer, à s'échapper, à rester discret, de trouver le déguisement idoine, de réussir à crocheter une porte, etc. mais pas de tuer. Lorsqu'on joue le tueur à gages il n'y a pas de réalité de la victime, on ne peut pas s'arrêter de jouer en se disant, "non, stop, que vont devenir ses enfants?" Car on sait très bien qu'il n'y a rien derrière, que c'est du virtuel.
Pour le viol cette distanciation n'existe pas. Si on commence à se poser la question de comment trouver la bonne méthode, ou la bonne victime, même pour un viol "juste virtuel" on est déjà pervers, tout simplement! Avant même que la victime ne soit victime... Car le "plaisir" ici n'est pas ludique mais sexuel. Et si on trouve plaisant d'imaginer un viol (donc de forcer à l'acte sexuel une personne qui n'est pas consentante), il n'y a pas trente-six diagnostics: on est pervers, et ceci qu'on passe à l'acte ou non! Il est impossible d'incarner un violeur à qui on proposerait de choisir ses victimes, le meilleur moment pour les agresser: si quelqu'un sort une AVH pareille il faut appeler les flics tout de suite! Par contre rien n'empêche une AVH sexuelle, pornographique, même la plus extrême, du moment qu'elle met en scène des personnages consentants.
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Je me sens toujours obligé de préciser que je n'ai pas lu les autres commentaires. Donc si certains points que je soulève on déjà été discutés, pas la peine d'y repondre
Bonnet Rouge
Cette aventure de Tholdur nous emmène au moyen-age, dans la peau de Guilhem, un jeune orphelin de dix ans qui s’apprête à rejoindre un monastère en Écosse, accompagné de Frère Shelby, un moine, et de son cousin Corey. En chemin, il arrive à un village où semble peser une malédiction, celle du Bonnet Rouge, un monstre vengeur kidnappeur d'enfants.
Le système de règles sert à illustrer l'état émotionnel de Guilhem, avec trois échelle de quatre crans chacune, illustrant respectivement le niveau de trsitesse/rebellion, de peur et de fatigue de Guilhem. Et autant dire qu'il y en a que la vie ne gatte pas, et c'est le cas de Guilhem : dans la situation la plus stable il sera chagriné, las et inquiet. Ces états influent les choix qui sont donnés au joueur. C'est quelque chose de plutôt bien vu, qui est parfaitement utilisé dans cette aventure pourtant très courte (30 sections).
Au départ, Guilhem subit bien plus sa situation, ce qui ne s'améliorera pas vraiment au cours de l'histoire. En fait, c'est un univers médiéval très sombre dans lequel nous évoluons, et l'occasion de trouver de la bienveillance pour ce petit garçon est rare. Il en ressort des émotions assez pénible, parfaitement retranscrite au lecteur. Et les deux conclusions possibles de l'histoire vont dans ce sens, même si elles semblent en rajouter un peu trop :
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« Mauvaise » fin
celle qui correspond à l'échec nous déplace à notre époque, où la douleur du fantôme de Guilhem semble encore toucher les lieux de son meurtre, car une femme (une medium?) en ressent encore la charge émotionnelle. Ce détachement avec l'histoire est étrange, en soit, je pense en avoir compris l'idée, mais cette prise de distance arrive un peu de nulle part ;
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« Bonne » fin
celle qui correspond à la réussite, que j'ai obtenu à mon 3ème essaie, ne fait que renforcer la noirceur générale de la vie de Guilhem, qui finalement, en vient à penser que la plus grande bienveillance dont il a pu faire l'objet est le moment où le Bonnet Rouge décide de l'épargner. Ce qui est tout à fait justifié, quand on voit la malveillance des autres personnages, et notamment de son tuteur de substitution qui abusera de lui. Cette façon de mettre en lumière l'humanité d'un personnage au comportement monstrueux, en jouant le contraste avec des comportements d'autres personnages est assez bien amenée finalement, surtout lorsqu'il est mis en contre plan des discours religieux moralisateurs du frère Shelby.
Sinon, pour ce qui est du style, le choix du présent et de la première personne me semble assez mal utilisé. Alors que la forme devrait être associé à une spontanéité et à une vision d'un enfant de 10 ans, elle apparaît étrangement désincarnée. Des phrases qui passeraient sans problème au passé et/ou à la troisième personne, sont assez dissonantes avec la situation. Un exemple qui me paraît assez significatif :
« Je tourne le regard vers Frère Shelby et, malgré mon jeune age, je comprends que l’affaire est grave. » Ce « malgré mon jeune âge », j'imagine difficilement un enfant avoir en temps réel ce recul sur sa propre maturité et ce qu'on peut en attendre d'un enfant de cet âge. En fait, c'est cette prise de distance excessive, qui finalement donne l'impression que Guilhem ne vit pas sa vie, qu'il semble être spectateur. Peut être est-ce voulu, comme l'illustration d'un détachement vis à vis de situations trop lourdes à vivre, d'une forme de sidération ? Car finalement, ça semble rendre les choses encore plus pesante, ce qui finalement va avec le propos de l'histoire.
Pour résumé, une aventure très sombre, avec une ambiance assez lourde, très bien retranscrite, voire trop pour les personnes un peu trop sensibles ou empathiques. Seul l'inconsistance du choix du style pose réellement problème.
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10/07/2017, 08:24
(Modification du message : 10/07/2017, 08:29 par tholdur.)
Merci pour ce retour.
Concernant la "mauvaise fin", si tu veux des précisions je t'invite à lire le questionnement de MerlinPinPin sur le sujet, ainsi que ma réponse.
Pour la "bonne fin" j'aime effectivement beaucoup cette idée, que
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Spoilerles gens "normaux", alors que c'est chez eux qu'on l'attend, ne fassent preuve d'aucune compassion vis à vis d'un simple gamin, que Guilhem soit insignifiant à leurs yeux, ou pire un être faible dont on peut s'amuser à ses dépends (cavaliers, Corey), ou carrément abuser (homme au bonnet). Et que ce soit le monstre, l'homme irrécupérable, qui soit en fin de compte le seul capable de cette compassion.
Pour le style tu touches du doigt quelque chose qui m'a posé question dès le départ. Pour l'exemple que tu proposes effectivement j'aurai pu me passer du "malgré mon jeune âge". Guilhem a 10 ans et n'est normalement un "bleu", un naïf. Mais de manière globale il fallait que le lecteur comprenne les agissements des personnages. Le vocabulaire employé aussi ne correspond pas à celui d'un enfant de 10 ans, qui de surcroît ne sait ni lire ni écrire.
Mais cela se justifie
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Spoilerpar le fait qu'on apprend à la fin que c'est Guilhem âgé de 19 ans qui écrit sa propre histoire. Il raconte donc ses souvenirs, mais avec le recul de ses années d'apprentissage. On a donc un gamin de 10 ans bien plus vif d'esprit que la moyenne, et le récit raconté a un âge plus avancé, qui permet de justifier que Guilhem met des mots plus justes, plus élaborés qu'il n'aurait pu le faire en relatant en "vrai direct" son ressenti, ses sentiments vécus 9 ans plus tôt. Il y a donc le Guilhem de 19 ans qui relate le récits du Guilhem de 10 ans, ce qui est suffisant à mes yeux pour justifier le style employé.
Et sans la première personne, je ne pouvais pas écrire les 2 fins telles qu'elles sont.
Je crois qu'on retrouve un peu la même idée dans des romans, où des gens racontent des événements du passé comme s'il arrivaient au fur et à mesure, avec une précision diabolique. Ok c'est bien plus immersif, mais d'un point de vue pratique ce n'est pas du tout plausible car après un certain temps le tout devrait être bien plus flou, plus vague, plus approximatif. Mais pas moyen de faire autrement pour que le récit soit fluide et intéressant.
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