11/12/2022, 01:12
Fredlgil nous propose ici une aventure énorme de 800 paragraphes. Je n'ai pas eu le temps de tout faire. Mais avec les quelques paragraphes que je suis allé consulter au petit bonheur la chance (pour découvrir la troisième destination), ceux que je suis allé voir par curiosité pour évaluer la pertinence d'un choix et les 144 paragraphes que j'ai effectivement empruntés, je dois être entre 150 et 180 paragraphes effectifs (20 % je dirais).
Ma première tentative fut la bonne et j'ai réussi l'aventure en 48 paragraphes (j'aurais donc pu m'arrêter là). Mais il y a deux endroits où le récit se scinde en passages fortement différenciés. Pour faire simple, dans l'espace, à un moment, trois incidents peuvent survenir. Puis une fois sur la station, trois destinations différentes peuvent être choisies. Sur ces six chemins, j'en ai fait quatre : les missiles, la station chinoise, les USA (que j'ai refait, en passant par le triangle des Bermudes) et la France. Comme je suis deux fois de suite revenu sur des chemins que j'avais déjà empruntés, je me demande bien quelles sont les bifurcations qui ouvrent à ces 600 paragraphes mystérieux (bon, il y en a au moins un que je connais, la Chine et la révélation liée au virus).
Il s'agit de la première AVH grand format proposée par Fredlgil (elle est notée AVH01, quand Profession mercenaire est numéroté AVHc01, avec un c pour court, je suppose). Elle emprunte à l'actualité (la crise de la Covid) pour bâtir son scénario et fait huit cents paragraphes, ce qui n'est pas rien. Je m'avance probablement, mais j'ai l'impression que Fredlgil a usé de son temps soudainement libre pour commencer la rédaction de cette imposante aventure.
Ceux qui ont lu Profession Mercenaire identifieront instantanément la mise en page de Fredlgil : des pavés sans retour à la ligne, un discours direct noyé dans le récit et des erreurs d'orthographe et de grammaire qui émaillent chaque section.
Hors de question de faire ici un florilège, mais citons simplement, comme cela, le paragraphe 357 : « Vous traversez sans encombre le trou puis roulez jusqu'au moment où la batterie de votre véhicule soit à plat » ; et tiens, le paragraphe 3 : « Vous sentez la poussée des moteurs s'accroître tandis que de nombreux points apparaisse sur le radar. […] Une fois arrivé à quelque kilomètres Déborah ralenti énormément l'allure et s'engage entre les milliers de fragments de rochers qui occupe cette zone de l'espace. » Au paragraphe 647, j'ai lu une drôle d'expression : « ou sont stationné des appareils semblant datés d’Erode ». J'aurais mis « qui remontent à Mathusalem » (et c'est Hérode, bien sûr).
Par contre, la syntaxe, à l'exception de quelques cas, comme celui de mon premier exemple, est rarement prise en défaut. C'est donc tout à fait lisible. Mais cela demeure truffé d'erreurs de français. Le style est descriptif, clinique. Fredlgil pose une situation et fait y réagir ses personnages le plus simplement et directement possible. On flirte toujours avec la caricature permanente, les protagonistes étant stéréotypés comme jamais. Mais cela a au moins le mérite de donner du rythme. Notre auteur ne perd pas de temps. On regrettera le manque de descriptions impactantes de cette apocalypse qui a frappé la Terre. On devra se contenter de bâtiments en ruine, de désert et d'hommes en noir.
Le revers de la médaille, lorsque le style est froid comme une morgue en hiver, c'est une absence quasi complète d'atmosphère. Quasi, mais pas complète. Il y a quelques moments sympa, comme le triangle des Bermudes, ou quelques phrases qui fonctionnent, comme au paragraphe 659 : « La porte s’ouvre sans aucune résistance et vous révèle un superbe placard à balais. » On déambule entre les sections sans être énormément investi, ce qui conduit parfois à une grande lassitude (l'exploration de la station spatiale chinoise).
Il en va de même pour les personnages qui n'ont aucune épaisseur. Les agents de la CIA sont très agressifs et ne parlent pas, les agents chinois vous tuent à vue, les scientifiques argumentent sans qu'on leur ait rien demandé. Tout ce petit monde joue son rôle : avoir une fonction d'opposant ou d'adjuvant.
La relation avec Déborah fonctionne mal. On a le sentiment de lire un shōnen, avec des réactions enfantines ou d'adolescents (tirer la langue, s'énerver pour rien, répéter quinze fois que Déborah est mignonne dans un contexte qui ne s'y prête pas, etc.). Les motivations des uns et des autres sont difficiles à cerner, hormis, encore une fois, celle liée à la fonction de force agissante. Le seul et unique moteur de l'action que nous avons est cet objectif de sauver notre base lunaire qui risque de manquer d'oxygène ; cela sera rappelé plusieurs fois au cours du récit. S'il est louable, ce but semble trop éloigné (nous n'avons jamais évolué dans cette base) et trop systématique, pour caractériser les actions de notre personnage.
Par contre, presque tous les paragraphes que j'ai lus sont convenablement construits (il y a une ou deux exceptions, voire ci-dessous). Fredlgil ne cède pas à la facilité et malgré la taille de son AVH, prend le temps de toujours développer chaque section à sa juste mesure. C'est important de le souligner.
Pourtant, cela ne suffit pas à masquer un scénario un peu léger. Celui-ci ressemble d'ailleurs beaucoup par son introduction et son retournement de fin à Profession Mercenaire. On peut choisir de refuser la mission (l'aventure s'arrête alors très vite). Ce qui serait d'ailleurs le choix logique. On incarne un chercheur en matières premières, donc un individu qui se balade sur la Lune, en scaphandre. Mais on n'a jamais été formé à la conduite d'engins spatiaux et aux protocoles de survie dans une fusée, ou à l'infiltration en zone hostile, sur Terre. Qu'à cela ne tienne. En l'espace de 90 minutes, sans préparation aucune, on nous colle dans une navette pour aller faire une balade dans l'espace. Et les problèmes de gravité y sont rarement évoqués ou alors de manière incohérentes. À titre d'exemple, nous pouvons relever qu'alors que nous sommes nés sur la Lune, et bien que la Terre devrait nous rendre incapable de nous déplacer, nous pouvons sans le moindre soucis distancer à la course les gars de la CIA.
Certaines transitions relèvent de la précipitation narrative (comme le paragraphe 770) et auraient mérité un développement un peu plus conséquent. De plus, le temps qui nous est imparti pour sauver notre monde est à géométrie variable : on passe une semaine enfermé avant d'être cru. Mais il est trop tard, bien trop tard. Tous les habitants de notre base sont déjà morts faute d'oxygène. Mais d'un autre côté, on dérive en mer plus d'une semaine pour rejoindre la côte et ensuite, trouver une autorité compétente : aucun soucis, l'aventure continue, tout le monde respire encore.
J'ai cependant relevé quelques bonnes idées. J'ai bien aimé le passage du triangle des Bermudes dont je regrette la conclusion (poursuivre dans cette voie m'aurait bien plu), ou encore l'idée de la station spatiale chinoise qui est intéressante mais qui tourne étrangement à l'exploration d'un labyrinthe peuplé de robots meurtriers, et qui n'apporte rien à l'aventure.
On sent malgré tout une volonté de bien faire, les références plus ou moins claires s'offrant généreusement au lecteur : Cosmos 1999, Total Recall, Nimitz retour vers l'enfer et peut-être même Le trou noir (pour les robots). Les hommes en noir renvoient peut-être à X-Files ou à Men in Black. Mais quelques bonnes idées, quelques péripéties suffisent ici difficilement à maintenir l'intérêt du lecteur pour une histoire qui, malgré sa taille, demeure assez élémentaire : une mission pour sauver tout un peuple. C'est heureusement la diversité des situations qui sauve l'ensemble d'une certaine indifférence.
Les règles sont celles des DF, à cela près que Fredlgil à la bonne idée de se servir de celles de combat pour régler des oppositions : convaincre quelqu'un, réparer un tableau de bord, etc. C'est une variation maligne qu'il aurait fallu creuser davantage. On récupère également quelques objets ici ou là qui ne servent jamais, mais c'est pris en compte dans la feuille d'aventure puisque 10 est le nombre maximum de trouvailles que nous pouvons transporter. Il n'y a par contre que peu d'aide aux points de vie. Ce seront surtout les repas qui permettront d'en regagner quelques uns, ainsi que des phases de repos. Le reste, c'est du DF.
Huit cents paragraphes confèrent à cette AVH une énorme durée de vie. On peut la lire et la relire, il y aura toujours un passage, un embranchement que l'on aura pas fait. Surtout qu'avec seulement 5 % de l'aventure effectuée, il est possible de parvenir à finir l'histoire. Mais les tunnels sont légion. J'en ai relevé 13 juste dans ma première partie, qui donc compte en réalité 35 sections.
Et puis il y a l'omniprésence du hasard pour décider du chemin à emprunter : lacez un dé. Avec 1 ou 2, allez au § 12, avec 3 ou 4, rendez-vous au § 752, et enfin si vous faites 5 ou 6, dirigez-vous vers le § 189. C'est frustrant au possible et s'il y a bien une chose que Fredlgil devrait modifier, c'est ça.
Il y a un autre problème assez gênant que j'ai noté, mais il n'est apparu qu'une seule fois. À un numéro, nous alertons les Chinois de notre présence. Un commando surgit dans une coursive. Les choix de paragraphe nous permettent notamment d'ouvrir une porte. Et on se retrouve dans une nouvelle salle que nous explorons et la menace de l'escadron a disparu. Cette incohérence de répercussion des événements d'un paragraphe à l'autre est une lacune d'écriture qui, de mon point de vue, devrait être corrigée. En passant, il y a une petite erreur de renvoi, la seule que j'ai relevée : les numéros 745 et 727 sont inversés.
Pour conclure
Mission Terre : 30 ans après est une œuvre manifestement écrite avec le cœur. Fredlgil veut nous faire vivre les aventures et les rebondissements qu'il a prévus pour dérouler son histoire, son scénario. Il y met toute son énergie et n'hésite pas à nous offrir pour ce faire 800 numéros. Malheureusement, bien que la diversité des situations et les multiples relectures possibles offrent au lecteur tout un environnement futuriste à explorer, les carences en français tant sur la forme que sur le fond rendent l'aventure difficilement digeste, entravée, si besoin était, par des règles obsolètes.
La passion est là et rien qui ne soit impossible à surmonter. Il faut donc dès à présent battre le fer.
Ma première tentative fut la bonne et j'ai réussi l'aventure en 48 paragraphes (j'aurais donc pu m'arrêter là). Mais il y a deux endroits où le récit se scinde en passages fortement différenciés. Pour faire simple, dans l'espace, à un moment, trois incidents peuvent survenir. Puis une fois sur la station, trois destinations différentes peuvent être choisies. Sur ces six chemins, j'en ai fait quatre : les missiles, la station chinoise, les USA (que j'ai refait, en passant par le triangle des Bermudes) et la France. Comme je suis deux fois de suite revenu sur des chemins que j'avais déjà empruntés, je me demande bien quelles sont les bifurcations qui ouvrent à ces 600 paragraphes mystérieux (bon, il y en a au moins un que je connais, la Chine et la révélation liée au virus).
Il s'agit de la première AVH grand format proposée par Fredlgil (elle est notée AVH01, quand Profession mercenaire est numéroté AVHc01, avec un c pour court, je suppose). Elle emprunte à l'actualité (la crise de la Covid) pour bâtir son scénario et fait huit cents paragraphes, ce qui n'est pas rien. Je m'avance probablement, mais j'ai l'impression que Fredlgil a usé de son temps soudainement libre pour commencer la rédaction de cette imposante aventure.
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Ceux qui ont lu Profession Mercenaire identifieront instantanément la mise en page de Fredlgil : des pavés sans retour à la ligne, un discours direct noyé dans le récit et des erreurs d'orthographe et de grammaire qui émaillent chaque section.
Hors de question de faire ici un florilège, mais citons simplement, comme cela, le paragraphe 357 : « Vous traversez sans encombre le trou puis roulez jusqu'au moment où la batterie de votre véhicule soit à plat » ; et tiens, le paragraphe 3 : « Vous sentez la poussée des moteurs s'accroître tandis que de nombreux points apparaisse sur le radar. […] Une fois arrivé à quelque kilomètres Déborah ralenti énormément l'allure et s'engage entre les milliers de fragments de rochers qui occupe cette zone de l'espace. » Au paragraphe 647, j'ai lu une drôle d'expression : « ou sont stationné des appareils semblant datés d’Erode ». J'aurais mis « qui remontent à Mathusalem » (et c'est Hérode, bien sûr).
Par contre, la syntaxe, à l'exception de quelques cas, comme celui de mon premier exemple, est rarement prise en défaut. C'est donc tout à fait lisible. Mais cela demeure truffé d'erreurs de français. Le style est descriptif, clinique. Fredlgil pose une situation et fait y réagir ses personnages le plus simplement et directement possible. On flirte toujours avec la caricature permanente, les protagonistes étant stéréotypés comme jamais. Mais cela a au moins le mérite de donner du rythme. Notre auteur ne perd pas de temps. On regrettera le manque de descriptions impactantes de cette apocalypse qui a frappé la Terre. On devra se contenter de bâtiments en ruine, de désert et d'hommes en noir.
Le revers de la médaille, lorsque le style est froid comme une morgue en hiver, c'est une absence quasi complète d'atmosphère. Quasi, mais pas complète. Il y a quelques moments sympa, comme le triangle des Bermudes, ou quelques phrases qui fonctionnent, comme au paragraphe 659 : « La porte s’ouvre sans aucune résistance et vous révèle un superbe placard à balais. » On déambule entre les sections sans être énormément investi, ce qui conduit parfois à une grande lassitude (l'exploration de la station spatiale chinoise).
Il en va de même pour les personnages qui n'ont aucune épaisseur. Les agents de la CIA sont très agressifs et ne parlent pas, les agents chinois vous tuent à vue, les scientifiques argumentent sans qu'on leur ait rien demandé. Tout ce petit monde joue son rôle : avoir une fonction d'opposant ou d'adjuvant.
La relation avec Déborah fonctionne mal. On a le sentiment de lire un shōnen, avec des réactions enfantines ou d'adolescents (tirer la langue, s'énerver pour rien, répéter quinze fois que Déborah est mignonne dans un contexte qui ne s'y prête pas, etc.). Les motivations des uns et des autres sont difficiles à cerner, hormis, encore une fois, celle liée à la fonction de force agissante. Le seul et unique moteur de l'action que nous avons est cet objectif de sauver notre base lunaire qui risque de manquer d'oxygène ; cela sera rappelé plusieurs fois au cours du récit. S'il est louable, ce but semble trop éloigné (nous n'avons jamais évolué dans cette base) et trop systématique, pour caractériser les actions de notre personnage.
Par contre, presque tous les paragraphes que j'ai lus sont convenablement construits (il y a une ou deux exceptions, voire ci-dessous). Fredlgil ne cède pas à la facilité et malgré la taille de son AVH, prend le temps de toujours développer chaque section à sa juste mesure. C'est important de le souligner.
Pourtant, cela ne suffit pas à masquer un scénario un peu léger. Celui-ci ressemble d'ailleurs beaucoup par son introduction et son retournement de fin à Profession Mercenaire. On peut choisir de refuser la mission (l'aventure s'arrête alors très vite). Ce qui serait d'ailleurs le choix logique. On incarne un chercheur en matières premières, donc un individu qui se balade sur la Lune, en scaphandre. Mais on n'a jamais été formé à la conduite d'engins spatiaux et aux protocoles de survie dans une fusée, ou à l'infiltration en zone hostile, sur Terre. Qu'à cela ne tienne. En l'espace de 90 minutes, sans préparation aucune, on nous colle dans une navette pour aller faire une balade dans l'espace. Et les problèmes de gravité y sont rarement évoqués ou alors de manière incohérentes. À titre d'exemple, nous pouvons relever qu'alors que nous sommes nés sur la Lune, et bien que la Terre devrait nous rendre incapable de nous déplacer, nous pouvons sans le moindre soucis distancer à la course les gars de la CIA.
Certaines transitions relèvent de la précipitation narrative (comme le paragraphe 770) et auraient mérité un développement un peu plus conséquent. De plus, le temps qui nous est imparti pour sauver notre monde est à géométrie variable : on passe une semaine enfermé avant d'être cru. Mais il est trop tard, bien trop tard. Tous les habitants de notre base sont déjà morts faute d'oxygène. Mais d'un autre côté, on dérive en mer plus d'une semaine pour rejoindre la côte et ensuite, trouver une autorité compétente : aucun soucis, l'aventure continue, tout le monde respire encore.
J'ai cependant relevé quelques bonnes idées. J'ai bien aimé le passage du triangle des Bermudes dont je regrette la conclusion (poursuivre dans cette voie m'aurait bien plu), ou encore l'idée de la station spatiale chinoise qui est intéressante mais qui tourne étrangement à l'exploration d'un labyrinthe peuplé de robots meurtriers, et qui n'apporte rien à l'aventure.
On sent malgré tout une volonté de bien faire, les références plus ou moins claires s'offrant généreusement au lecteur : Cosmos 1999, Total Recall, Nimitz retour vers l'enfer et peut-être même Le trou noir (pour les robots). Les hommes en noir renvoient peut-être à X-Files ou à Men in Black. Mais quelques bonnes idées, quelques péripéties suffisent ici difficilement à maintenir l'intérêt du lecteur pour une histoire qui, malgré sa taille, demeure assez élémentaire : une mission pour sauver tout un peuple. C'est heureusement la diversité des situations qui sauve l'ensemble d'une certaine indifférence.
Les règles sont celles des DF, à cela près que Fredlgil à la bonne idée de se servir de celles de combat pour régler des oppositions : convaincre quelqu'un, réparer un tableau de bord, etc. C'est une variation maligne qu'il aurait fallu creuser davantage. On récupère également quelques objets ici ou là qui ne servent jamais, mais c'est pris en compte dans la feuille d'aventure puisque 10 est le nombre maximum de trouvailles que nous pouvons transporter. Il n'y a par contre que peu d'aide aux points de vie. Ce seront surtout les repas qui permettront d'en regagner quelques uns, ainsi que des phases de repos. Le reste, c'est du DF.
Huit cents paragraphes confèrent à cette AVH une énorme durée de vie. On peut la lire et la relire, il y aura toujours un passage, un embranchement que l'on aura pas fait. Surtout qu'avec seulement 5 % de l'aventure effectuée, il est possible de parvenir à finir l'histoire. Mais les tunnels sont légion. J'en ai relevé 13 juste dans ma première partie, qui donc compte en réalité 35 sections.
Et puis il y a l'omniprésence du hasard pour décider du chemin à emprunter : lacez un dé. Avec 1 ou 2, allez au § 12, avec 3 ou 4, rendez-vous au § 752, et enfin si vous faites 5 ou 6, dirigez-vous vers le § 189. C'est frustrant au possible et s'il y a bien une chose que Fredlgil devrait modifier, c'est ça.
Il y a un autre problème assez gênant que j'ai noté, mais il n'est apparu qu'une seule fois. À un numéro, nous alertons les Chinois de notre présence. Un commando surgit dans une coursive. Les choix de paragraphe nous permettent notamment d'ouvrir une porte. Et on se retrouve dans une nouvelle salle que nous explorons et la menace de l'escadron a disparu. Cette incohérence de répercussion des événements d'un paragraphe à l'autre est une lacune d'écriture qui, de mon point de vue, devrait être corrigée. En passant, il y a une petite erreur de renvoi, la seule que j'ai relevée : les numéros 745 et 727 sont inversés.
Pour conclure
Mission Terre : 30 ans après est une œuvre manifestement écrite avec le cœur. Fredlgil veut nous faire vivre les aventures et les rebondissements qu'il a prévus pour dérouler son histoire, son scénario. Il y met toute son énergie et n'hésite pas à nous offrir pour ce faire 800 numéros. Malheureusement, bien que la diversité des situations et les multiples relectures possibles offrent au lecteur tout un environnement futuriste à explorer, les carences en français tant sur la forme que sur le fond rendent l'aventure difficilement digeste, entravée, si besoin était, par des règles obsolètes.
La passion est là et rien qui ne soit impossible à surmonter. Il faut donc dès à présent battre le fer.
Goburlicheur de chrastymèles