Ponctuation, orthographe, syntaxe...
#31
Merci pour ces explications, Astre*Solitaire. Sans répondre directement à ma question, elles m'amènent à reposer la mienne de manière plus claire. Je parlais donc de l'espacement vertical entre deux alinéas. Existe-t-il un standard à ce sujet (même un qui proscrirait de l'augmenter) ?
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#32
Hum... Vertical... Du haut vers le bas donc. J'ai alors le sentiment d'avoir répondu, ou c'est que quelque chose m'échappe – ce qui est fort possible.

Reprenons.

Entre les alinéas, pas d'espacement. Tu effectues un simple retour à la ligne avec retrait.

Entre les paragraphes, un espacement.
Je sais qu'il est conseillé d'utiliser pour ce faire des styles de paragraphes qui vont permettre d'avoir la bonne marge à la fin de ton paragraphe, tel le corps de texte. Mais je maîtrise mal (c'est-à-dire pas du tout) les styles dans le traitement de texte. Je laisse une, deux ou trois lignes vides. Linflas, dans sa vidéo sur la M.E.P., nous le déconseille et offre même une manipulation pour supprimer toutes ces lignes vides d'un coup. Mais je ne vois pas à quoi cela sert, ou plutôt, quel est l'inconvénient des lignes vides. Si quelqu'un sait, je le remercie d'éclairer ma lanterne.
La hauteur de cet espacement correspond en général à la force de ta police d'écriture. Mais tu peux l'augmenter, surtout si tu veux signifier une réelle discontinuité narrative.

Enfin, si tu estimes que la coupure doit être encore plus marquée, tu as le triangle d'astérisques, qui représente peu ou prou de 3 à 4 lignes de sautées. Là encore, la hauteur de cet espacement est plus ou moins à ta discrétion, dépend de comment tu mets en page. Il peut être utile de consulter les ouvrages que tu as chez toi et qui ressemblent à ce que tu veux faire pour voir comment ils ont abordé cette question.

Je ne suis pas certain d'avoir pu t'aider.
Goburlicheur de chrastymèles
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#33
Si, si, ta réponse me paraît cette fois complète et sans équivoque ! Merci beaucoup !
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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#34
(28/07/2022, 15:25)Astre*Solitaire a écrit :
Je sais qu'il est conseillé d'utiliser pour ce faire des styles de paragraphes qui vont permettre d'avoir la bonne marge à la fin de ton paragraphe, tel le corps de texte. Mais je maîtrise mal (c'est-à-dire pas du tout) les styles dans le traitement de texte. Je laisse une, deux ou trois lignes vides. Linflas, dans sa vidéo sur la M.E.P., nous le déconseille et offre même une manipulation pour supprimer toutes ces lignes vides d'un coup. Mais je ne vois pas à quoi cela sert, ou plutôt, quel est l'inconvénient des lignes vides. Si quelqu'un sait, je le remercie d'éclairer ma lanterne.

La manip pour supprimer les lignes ne sert que si on décide d'utiliser les styles. Et dans ce cas, autant les utiliser vraiment et traiter les espaces entre différents blocs avec.
Ces lignes vides ne sont pas un inconvénient en soi. Disons que tu vas retrouver quelques numéros de paragraphe orphelins en bas de page et leur texte en page suivante, mais c'est vite comblé en effet.
Quand on fait de la mise en page pour publication papier, même amateure, je considère qu'il faut vraiment se mettre aux styles. Surtout quand il faudra insérer des illustrations pleine page, des cabochons, se rendre compte après ajout que l'auteur a oublié 4 lignes à un paragraphe, bref... Smile
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#35
D'abord merci Linflas de ta précisions sur les lignes vides. Effectivement, de temps en temps, je me suis retrouvé avec des hauts de page assez disgracieux. J'ai contourné le problème en insérant des sauts de ligne. Cela reste assez artificiel, mais fonctionne bien.

Ensuite ... (Gros soupir) Tu as mille fois raison concernant les styles. Cela fait des années que je dois m'y mettre, mais j'ai toujours eu la flemme. D'autant plus que je voudrais migrer de OpenOffice vers LibreOffice. J'avais déjà rencontré quelques problèmes de mise en page avec le Catalogue des Défis fantastiques, surtout au niveau du sommaire (puisque rajouter des pages me décale tout), sans compter la problématique de pouvoir masquer les numéros de page (je ne te raconte pas comment j'ai dû ruser ^^). Et donc plus ça va, plus je sens bien qu'il est temps de retrousser mes manches et de m'y attaquer sérieusement. Le Loup*Ardent révisé sera sûrement la bonne occasion.
Goburlicheur de chrastymèles
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#36
Un truc que j'ai enfin éclairci et je ne crois pas que nous l'ayons évoqué ici :
Quand on parle d'un nom comprenant le mot "saint", doit-on mettre une majuscule à "saint" et le faire suivre d'un trait d'union ?
J'ai été surpris par la réponse.

- Pour nommer un saint ou une sainte, pas de majuscule et pas de trait d'union (saint Christophe, sainte Marie...).
- Pareil donc pour les ordres religieux : les chevaliers de saint Jean de Jérusalem.
- Saint ou sainte prend une majuscule et un trait d'union dans les cas suivants :
Les noms de fêtes : les feux de la Saint-Jean, la Saint-Vincent...
Les noms de rues : la rue Sainte-Anne, l’avenue Saint-François...
Les noms de places : la place Sainte-Catherine, la place Sainte-Anne...
Les noms de villes : Saint-Malo, Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Eustache, Saint-Étienne, Saint-Nazaire, Sainte-Marie-La-Mer, Sainte-Geneviève-des-Bois, Mont-Saint-Michel...
Les noms de monuments : la Sainte-Chapelle.
Les noms de fleuves : le Saint-Laurent.
Les noms de montagnes : la Sainte-Victoire, la montagne Sainte-Geneviève…
Anywhere out of the world
[+] 1 personne remercie Voyageur Solitaire pour ce message !
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#37
La question des majuscules est un vrai casse-tête, en français. À ma connaissance, il n’y pas de règles figées dans le marbre concernant ces questions typographiques, mais il existe un lexique qui répertorie certaines préconisations. Au sujet de l’écriture des noms de saint, par exemple : https://www.orthotypographie.fr/volume-I...mbole.html

Après, l’auteur (aujourd’hui décédé, je crois) a tendance à édicter ses préconisations comme des règles, ce qui la plupart du temps n’est pas le cas… L’Académie française (toujours à ma connaissance) ne recommande que des usages, usages qui peuvent varier d’un journal à l’autre, par exemple…

(Oui, ce sujet est un peu ma marotte !)
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#38
J'avais vu cette histoire de saint pour le boulot (on avait souvent à orthographier des noms de rue pour les adresses).

Pour les usages en matière de majuscules, je me réfère souvent à Wikipedia qui a un article assez complet sur le sujet.
Cela dit, pour la plupart des textes ordinaires, je trouve les règles suffisamment simples et cohérentes. Il y a certaines règles que je connais par cœur, du type : pour le nom d'un peuple, on met une majuscule si c'est un nom, et pas de majuscule s'il s'agit d'un adjectif ou le nom du langage. Ainsi : un Français, mais un citoyen français, le français / la langue française. (À noter que ce n'est pas le cas en anglais : "the French" les Français, "a Frenchman" un Français, "a French citizen", un citoyen français, "French", le français, "the French language" (la langue française) )

L'autre jour, quand je compilais la partie de "Dieu est mort", j'ai dû vérifier quelle était la règle pour les noms des vins originaires d'une région (vin de Bourgogne, vin de Bordeaux, mais un champagne, un bourgogne, un bordeaux, un cognac... et un vin des Côtes du Rhône mais un côtes-du-rhône.)

Là où je trouve que les règles sont super compliquées sur les titres des œuvres, ainsi que pour les titres honorifiques, grades et fonctions donnés aux personnes, selon que c'est utilisé comme un nom commun ou une formule d'appel...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#39
Pour les noms de vins, au XVIIIème siècle, on disait "du vin de Champagne", c'est au siècle suivant je crois qu'on est passé à "du champagne". Apparemment, les spécialistes et puristes parlent toujours de "vin de Champagne". Pareil pour le bordeaux, j'ai souvent entendu "c'est un vin de Bordeaux" autant que "c'est un bordeaux". Comme en plus il s'agit là de noms très protégés...

Pour les majuscules, les anglo-saxons en sont très friands, bien plus que les Français. Ayant vécu en pays anglophone et parlant couramment anglais, j'en ai gardé l'habitude, je mets ainsi souvent une majuscule en français aux noms de mois ou de jours de la semaine.
On remarquera le nombre important de majuscules dans les titres des LDVH d'autrefois : Le Talisman de la Mort, Le Temple de la Terreur, La Traversée Infernale, Défis sanglants sur l'Océan...
Anywhere out of the world
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#40
Oui, il me semble avoir déjà fait la remarque quelque part sur le forum que les titres français des LDVELH de Gallimard (et autres) utilisaient les règles de capitalisation anglophones plutôt que françaises.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#41
Cas d'école :
je suis en train de corriger les fautes de ma compilation de la partie de "Dieu est mort" que j'ai organisée sur le forum l'année dernière, après la relecture de steflip.

À un moment, le personnage de Baal (joué par divers) se décrit comme "très eighties".
Ce que divers a écrit, pour moi correctement, "très 80s"

steflip me suggère la correction "très 80's"

Seulement voilà.
En anglais, l'écriture "80's" est fautive. L'apostrophe S ne peut être que possessif.
Les eighties au sens "les années 80" s'écrivent normalement " 80s ", ou " 1980s " ou encore " '80s ", l'apostrophe en début étant là pour signaler qu'on a omis le 19.
Le possessif n'est correct que si on écrit, par exemple 80's fashion (la mode des années 80) ou 80's music (la musique des années 80), etc.

Mais, en français, force est de constater en cherchant un peu avec Google, que les Français écrivent systématiquement 80's. Ce qui, encore une fois, en anglais, est objectivement et indiscutablement fautif.
Mais quelle est la règle en français ?
On ne va rien trouver sur la question sur le site de l'Académie française, parce que, bah eighties, c'est un mot anglais et non français... (Et l'Académie n'est pas vraiment friandes des anglicismes…)

Alors, doit-on considérer que, comme l'usage fait la règle, et que l'usage est majoritairement de mettre l'apostrophe, la faute est devenue la règle ?
Mettriez-vous l'apostrophe, ou non ?
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#42
En règle générale, je dis toujours "les années 80" (et d'ailleurs, je devrais préciser "les années 1980").
Parlant couramment anglais, j'écrirais donc "the 80s".

Autre faute anglais/français devenue récurrente, l'abréviation de Monsieur en français, qui n'est pas Mr mais M. Mr étant l'abréviation de Mister en anglais.

Sinon, en vrac, j'écris toujours "nénuphar" et "phantasme" et je dis "intégralité" au lieu du très moche "entiereté".
Anywhere out of the world
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#43
J’écrirai eighties, en toutes lettres, et en italique pour indiquer qu’il s’agit d’une autre langue. En effet, en écrivant 80’s ou 80s (que je préfère au premier s’il faut vraiment faire un choix), le réflexe d’un lecteur français est de lire « quatre-vingts ». « Eighties » est le terme qui me paraît à la fois le plus correct et le plus lisible.
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#44
(20/01/2025, 07:29)Voyageur Solitaire a écrit : Autre faute anglais/français devenue récurrente, l'abréviation de Monsieur en français, qui n'est pas Mr mais M. Mr étant l'abréviation de Mister en anglais.

Pour être tout à fait exact :
  • en français les deux graphies M. (avec le point sans le r) et M^r (sans le point et avec le r en exposant, ce que je n'arrive pas à reproduire sur ce forum) sont toutes les deux correctes
  • la graphie avec exposant est plus ancienne, on la trouve dans les textes du XIXe et du XVIIIe, ainsi que dans les vieilles réclames, les anciens registres d'état civil des communes...
  • Le pluriel (messieurs) n'est pas le même pour les deux graphies, c'est MM. (deux m et point) pour la première et M^rs (sans point et avec rs en exposant) pour la deuxième
  • en anglais britannique, l'abbréviation de "mister" est Mr (M majuscule, r minuscule, sans point)
  • en anglais américain, l'abbréviation de "mister" est Mr. (M majuscule, r minuscule, avec point)
  • le féminin "missus" (prononcé missiz) a pour abréviation Mrs en anglais britannique et Mrs. en anglais américain, d'où une possibilité de confusion avec la 2e graphie française de l'abbréviation de "messieurs".

Dans mon cas, ma signature se prononce bien "Mister Shadow", l'idée étant que le son rappelle vaguement celui de "mystère".
(Oui ça fait truc d'ado qui veut faire "trop stylé"... En même temps, c'est un truc que j'ai fixé quand j'étais lycéen Tongue )


(20/01/2025, 07:29)Voyageur Solitaire a écrit : Parlant couramment anglais, j'écrirais donc "the 80s".
(20/01/2025, 07:56)Jehan a écrit :
J’écrirais eighties, en toutes lettres, et en italique pour indiquer qu’il s’agit d’une autre langue. En effet, en écrivant 80’s ou 80s (que je préfère au premier s’il faut vraiment faire un choix), le réflexe d’un lecteur français est de lire « quatre-vingts ». « Eighties » est le terme qui me paraît à la fois le plus correct et le plus lisible.


Merci de vos avis.
Je vais rester sur ma première idée et garder « très 80s » sans l'apostrophe.
Comme ça, ça ne commet pas de faute en anglais, et puis après tout, autant moi j'ai lu automatiquement « très eighties », autant divers voulait peut-être qu'on lise « très quatre-vingt » ou « très années quatre-vingt » pour autant que je sache, alors je garde l'ambiguité de l'auteur.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
[+] 2 personnes remercient Lyzi Shadow pour ce message !
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#45
vous avez tout à fait raison et, du reste, en allant dans le même sens que vous, je n'ai pas de moi-même corrigé dans le texte
j'ai juste suggéré la francisation du terme utilisé par divers, parce que ne voulant pas dénaturer son propos utilisant cette abréviation, en le traduisant, par exemple

nous sommes d'accord, c'est un des nombreux termes de notre langue empruntés à d'autres idiomes, celui-ci précisément à celui des anglo-saxons, comme ces derniers ont pu nous emprunter aussi des termes en les anglicisant (exemple, bien connu, du flirt)
mais si l'on prend l'exemple de chiffre, le signe d'écriture utilisé pour représenter des nombres, l'on ne le corrige pas en sifr, comme pourtant se traduit vide en arabe (car, au passage, l'on en a aussi changé le sens, sifr ne correspondant par définition qu'au zéro, jarre ronde et vide, dans laquelle il n'y a rien), l'on garde chiffre, tant pis si c'est faux par rapport à l'original, tant que ça fait sens par chez nous
de même, nous ne corrigeons pas parking en car park anglais du Royaume-Uni, ou en parking lot anglais d'Amérique nord (d'où, du reste, découle notre francisation), nous restons sur parking, en nous foutant que ça ne veuille rien dire dans la langue d'origine

l'Académie n'est pas prête d'intégrer une nouvelle entrée comme eighties car c'est un terme étranger non francisé, à l'inverse son abréviation a plus de chances d'être intégrée car elle a justement été francisée par l'ajout de l'apostrophe communément utilisée chez nous
chiffre et parking ne sont pas des fautes, 80's ne l'est pas non plus

cet échange est intéressant car il montre bien que le langage évolue sans cesse, en tout premier lieu par le regard et la sensibilité de chacun, c'est vivant et fluctuant, presque liquide, personnellement ça me fascine
au sujet de notre langue, je me considère comme un peu, non, beaucoup, non, franchement vieillot (bien que, sur internet, par exemple ici, je n'utilise pas les majuscules et les points, par convention certes aujourd'hui surannée)
j'écris clef, moi aussi phantasme et consorts, j'honnis conjointement cette ignominie d'écriture inclusive et la disparition du circonflexe, entre autres adaptations fainéantes de " Notre Si Belle Langue ", de laquelle je me considère un farouche défenseur du bon usage, mais...
mais, en fait, je ferais mieux de bien la fermer, car mon ancêtre d'il y a cinq siècles et, encore pire, celui d'il y a dix siècles doivent tourner comme des moulins dans leurs tombes en m'entendant martyriser " leur " français comme je le fais
ça va trancher, chérie !
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