L'adversaire de Pharéole s'écroule au sol, celui de Miléna manque son coup.
Il y a une soudaine explosion de lumière et vous devez vous protéger les yeux. Une odeur de soufre emplit l'allée. Lorsque vous voyez à nouveau, il n'y a plus trace des Thulandiens, excepté leurs armes gisant sur le sol.
La femme tahashim se tient à quelques pas et vous devinez un sourire derrière son voile. Elle tient par la queue deux gros rats, dont elle a tranché la gorge avec un couteau d'argent.
"Bâtards, peut-être ; velus, certainement," fait-elle avec un léger rire musical.
"Il était très généreux de votre part de me porter secours," dit la femme, parlant votre langue avec un accent exotique.
Elle s'avance et vous sentez l'odeur du jasmin qui imprègne ses robes. Elle vous remet une grande clef argentée. "Ceci ouvre les portes secrètes qui mènent à mon jardin. Elles sont nombreuses à travers le monde ta'ashim. Ces paroles vous paraissent peut-être étranges à présent, mais, si vous cherchez un refuge, un singe vous guidera vers le jardin parfumé de Fatima. Que Dieu vous accompagne."
Elle s'incline et s'en va, silencieuse comme la soie.
(Choisissez qui prend la clef. Si vous désirez des armes de rechange, vous pouvez vous emparer des épées courtes et des haches des Thulandiens.)
Lorsque vous quittez l'allée, Fatima a déjà disparu. Haussant les épaules, vous reprenez le chemin qui vous mènera au mystérieux prince Sussurien.
*
On vous a dit que Susurrien habitait au-dessus de l'échoppe d'un boucher. Lorsque vous pénétrez dans celle-ci, un grand homme barbu est en train de démembrer une carcasse, abattant son hachoir sur la chair écorchée avec une régularité impitoyable. Son regard ne trahit aucune émotion en vous apercevant, mais le hachoir dévie et heurte la table de pierre avec un bruit métallique.
L'homme barbu examine son hachoir ébréché avec une grimace, puis vous désigne l'escalier d'un mouvement de la tête, sans prononcer une parole. Entamant l'ascension, vous ne tardez pas à l'entendre reprendre son ouvrage.
La chambre dans laquelle vous entrez est dénuée de luxe. Un homme est assis sur une chaise près de la fenêtre, tirant de temps à autres une bouffée d'un narguilé. Un parfum d'encens masque les odeurs qui s'échappe de l'échoppe du boucher.
Le prince Susurrien se tourne vers vous dans un crissement de soie. Une gemme rouge limpide luit comme un troisième oeil au centre de son turban doré. Un rayon de soleil fait scintiller sa tunique ornée de joyaux et de dorures. Son regard est intense et déconcertant. Avec son visage d'une beauté sombre, il semble un homme capable des plus grandes passions et des plus grandes cruautés.
Un sourire découvre ses dents blanches, tandis qu'il vous fait signe de vous asseoir sur des coussins empilés contre le mur. Vous vous exécutez, non sans une certaine crispation. La clarté du jour, filtrant à travers le treillis en bois d'une fenêtre et la poussière qui emplit l'air, projette sur vos visages une multitude de traits lumineux, qui semblent tous provenir du prince exilé. Avec un certain amusement nerveux, vous songez que cela évoque une toile d'araignée.
"Je savais que vous viendriez," dit-il. Sa voix est calme et profonde, suggérant le battement très léger d'un très large tambour. "Vous recherchez l'Epée de Vie ; moi, l'Epée de Mort. En unissant nos forces, nous obtiendrons ce que nous désirons."
Cette alliance ne vous ravit guère, mais vous ne voyez pas d'alternative. Vous hochez la tête.
"J'ai ici le Hatuli, ce qui signifie littéralement "Celui qui apporte"." Il soulève un mannequin dont le bois semble avoir été rongé par les vers. "Il a été construit par le grand sorcier Sahaknathur et mes agents l'ont trouvé dans les ruines de sa forteresse. S'il fonctionnait, il pourrait nous trouver les lames magiques. Mais ce n'est pas le cas." Il repose le mannequin sur le sol, où il reste sans vie.
"Ses yeux manquent," poursuit Susurrien. "Ce sont deux minuscules émeraudes d'une beauté parfaite et je pense qu'ils ont été arraché de la tête du Hatuli par Hunguk, le Roi-Pirate, lorsqu'il a mis à sac la forteresse. Votre quête est donc de reprendre ces émeraudes à Hunguk."
Une difficulté vous vient à l'esprit : Hunguk le Roi-Pirate, s'il a jamais existé, doit être mort depuis cinq cents ans.
Votre objection fait sourire Susurrien. "Non, il n'est pas vraiment mort. Et pas vraiment vivant. Hunguk était un homme trop grand pour ce monde. Nous sommes dans les derniers jours ; ceux qui naissent et vivent aujourd'hui ne sont que de timides créatures comparés aux puissants héros des temps jadis."
"Comme le roi Vallandar, le seigneur Abraxus, Imref Kharid..." dites-vous, vous rappelant les paroles d'Eméritus.
"Exactement. J'ai entendu affirmer par des sages de votre foi que Hunguk a perdu son âme à cause de ses crimes sanglants et qu'il est condamné à écumer le monde jusqu'à l'Heure Dernière. Je préfère penser qu'il est trop grand pour le Paradis ou l'Enfer ; il a choisi la seule destination qui lui restait : le mythe. Son navire, la Dame de l'enfer, a été aperçu par temps d'orage ou de brouillard par beaucoup de voyageurs ; ils ne pouvait pas tous être des menteurs."
Susurrien vous laisse quelques instants de silence pour absorber tout cela, puis il saisit un parchemin. "J'ai effectué une projection astrologique pour déterminer où et quand la Dame de l'Enfer apparaîtra pour la prochaine fois dans notre monde. Ce sera dans le golfe de Marazide, à cent kilomètres des côtes, dans deux jours. J'ai déterminé que les Épées de Vie et de Mort sont situées quelque part dans la ville de Hakbad. Une fois que vous aurez récupéré les émeraudes, vous pourrez m'y retrouver à la Maison de la Brise du Désert."
Il se détourne. L'audience est terminée.
"Avez-vous des suggestions sur la manière de nous rendre sur place ?" demandez-vous, roulant le parchemin et le rangeant parmi vos possessions avant de vous diriger vers la porte.
"Non," répond le prince Susurrien. "C'est votre problème."
Le boucher s'interrompt pour vous regarder partir. Vous quittez la demeure de Susurrien, plongés dans vos pensées. A l'extérieur, la foule vous entoure comme des vagues sur l'immensité de la mer. Levant la tête, vous voyez Susurrien vous observer avec un léger sourire. Peut-être êtes-vous imprudents d'avoir accepté sa mission, mais quelle alternative y avait-il ? Sans son astrologie, vous n'auriez pu trouver le navire de Hunguk. Même si vous voliez le Hatuli, vous ne sauriez pas le faire fonctionner. Bien que cela vous répugne, le destin vous contraint à coopérer avec le prince déchu. Un proverbe ta'ashim dit : "Lorsqu'ils désirent tous deux chasser la gazelle, le lion et le serpent s'embusqueront ensemble."
*
Vous parvenez en bordure de la cité. Apercevant un village de pêcheur au loin, vous en prenez la direction dans l'intention d'y louer un petit bâteau. Vous découvrez bientôt que le village est plus loin que vous ne pensiez, car vous êtes forcés de négocier un chemin sinueux parmi un grand nombre de constructions de pierre basses et scellés.
C'est maintenant le milieu de l'après-midi et une poussière sèche s'élève de la route. Derrière un tournant, vous rencontrez un homme assis sur le bas-côté, en train de boire à une gourde. Il sourit en vous apercevant et vous lance : "Nous transpirons sous le soleil tandis que les habitants de ces sépulcres sont au frais. Mais ils n'ont rien pour se désaltérer la gorge, car le vin est fait pour les vivants !" Il lève la gourde. "En voulez-vous un peu ?"
- Vous pouvez accepter
- ou décliner.
Il y a une soudaine explosion de lumière et vous devez vous protéger les yeux. Une odeur de soufre emplit l'allée. Lorsque vous voyez à nouveau, il n'y a plus trace des Thulandiens, excepté leurs armes gisant sur le sol.
La femme tahashim se tient à quelques pas et vous devinez un sourire derrière son voile. Elle tient par la queue deux gros rats, dont elle a tranché la gorge avec un couteau d'argent.
"Bâtards, peut-être ; velus, certainement," fait-elle avec un léger rire musical.
"Il était très généreux de votre part de me porter secours," dit la femme, parlant votre langue avec un accent exotique.
Elle s'avance et vous sentez l'odeur du jasmin qui imprègne ses robes. Elle vous remet une grande clef argentée. "Ceci ouvre les portes secrètes qui mènent à mon jardin. Elles sont nombreuses à travers le monde ta'ashim. Ces paroles vous paraissent peut-être étranges à présent, mais, si vous cherchez un refuge, un singe vous guidera vers le jardin parfumé de Fatima. Que Dieu vous accompagne."
Elle s'incline et s'en va, silencieuse comme la soie.
(Choisissez qui prend la clef. Si vous désirez des armes de rechange, vous pouvez vous emparer des épées courtes et des haches des Thulandiens.)
Lorsque vous quittez l'allée, Fatima a déjà disparu. Haussant les épaules, vous reprenez le chemin qui vous mènera au mystérieux prince Sussurien.
*
On vous a dit que Susurrien habitait au-dessus de l'échoppe d'un boucher. Lorsque vous pénétrez dans celle-ci, un grand homme barbu est en train de démembrer une carcasse, abattant son hachoir sur la chair écorchée avec une régularité impitoyable. Son regard ne trahit aucune émotion en vous apercevant, mais le hachoir dévie et heurte la table de pierre avec un bruit métallique.
L'homme barbu examine son hachoir ébréché avec une grimace, puis vous désigne l'escalier d'un mouvement de la tête, sans prononcer une parole. Entamant l'ascension, vous ne tardez pas à l'entendre reprendre son ouvrage.
La chambre dans laquelle vous entrez est dénuée de luxe. Un homme est assis sur une chaise près de la fenêtre, tirant de temps à autres une bouffée d'un narguilé. Un parfum d'encens masque les odeurs qui s'échappe de l'échoppe du boucher.
Le prince Susurrien se tourne vers vous dans un crissement de soie. Une gemme rouge limpide luit comme un troisième oeil au centre de son turban doré. Un rayon de soleil fait scintiller sa tunique ornée de joyaux et de dorures. Son regard est intense et déconcertant. Avec son visage d'une beauté sombre, il semble un homme capable des plus grandes passions et des plus grandes cruautés.
Un sourire découvre ses dents blanches, tandis qu'il vous fait signe de vous asseoir sur des coussins empilés contre le mur. Vous vous exécutez, non sans une certaine crispation. La clarté du jour, filtrant à travers le treillis en bois d'une fenêtre et la poussière qui emplit l'air, projette sur vos visages une multitude de traits lumineux, qui semblent tous provenir du prince exilé. Avec un certain amusement nerveux, vous songez que cela évoque une toile d'araignée.
"Je savais que vous viendriez," dit-il. Sa voix est calme et profonde, suggérant le battement très léger d'un très large tambour. "Vous recherchez l'Epée de Vie ; moi, l'Epée de Mort. En unissant nos forces, nous obtiendrons ce que nous désirons."
Cette alliance ne vous ravit guère, mais vous ne voyez pas d'alternative. Vous hochez la tête.
"J'ai ici le Hatuli, ce qui signifie littéralement "Celui qui apporte"." Il soulève un mannequin dont le bois semble avoir été rongé par les vers. "Il a été construit par le grand sorcier Sahaknathur et mes agents l'ont trouvé dans les ruines de sa forteresse. S'il fonctionnait, il pourrait nous trouver les lames magiques. Mais ce n'est pas le cas." Il repose le mannequin sur le sol, où il reste sans vie.
"Ses yeux manquent," poursuit Susurrien. "Ce sont deux minuscules émeraudes d'une beauté parfaite et je pense qu'ils ont été arraché de la tête du Hatuli par Hunguk, le Roi-Pirate, lorsqu'il a mis à sac la forteresse. Votre quête est donc de reprendre ces émeraudes à Hunguk."
Une difficulté vous vient à l'esprit : Hunguk le Roi-Pirate, s'il a jamais existé, doit être mort depuis cinq cents ans.
Votre objection fait sourire Susurrien. "Non, il n'est pas vraiment mort. Et pas vraiment vivant. Hunguk était un homme trop grand pour ce monde. Nous sommes dans les derniers jours ; ceux qui naissent et vivent aujourd'hui ne sont que de timides créatures comparés aux puissants héros des temps jadis."
"Comme le roi Vallandar, le seigneur Abraxus, Imref Kharid..." dites-vous, vous rappelant les paroles d'Eméritus.
"Exactement. J'ai entendu affirmer par des sages de votre foi que Hunguk a perdu son âme à cause de ses crimes sanglants et qu'il est condamné à écumer le monde jusqu'à l'Heure Dernière. Je préfère penser qu'il est trop grand pour le Paradis ou l'Enfer ; il a choisi la seule destination qui lui restait : le mythe. Son navire, la Dame de l'enfer, a été aperçu par temps d'orage ou de brouillard par beaucoup de voyageurs ; ils ne pouvait pas tous être des menteurs."
Susurrien vous laisse quelques instants de silence pour absorber tout cela, puis il saisit un parchemin. "J'ai effectué une projection astrologique pour déterminer où et quand la Dame de l'Enfer apparaîtra pour la prochaine fois dans notre monde. Ce sera dans le golfe de Marazide, à cent kilomètres des côtes, dans deux jours. J'ai déterminé que les Épées de Vie et de Mort sont situées quelque part dans la ville de Hakbad. Une fois que vous aurez récupéré les émeraudes, vous pourrez m'y retrouver à la Maison de la Brise du Désert."
Il se détourne. L'audience est terminée.
"Avez-vous des suggestions sur la manière de nous rendre sur place ?" demandez-vous, roulant le parchemin et le rangeant parmi vos possessions avant de vous diriger vers la porte.
"Non," répond le prince Susurrien. "C'est votre problème."
Le boucher s'interrompt pour vous regarder partir. Vous quittez la demeure de Susurrien, plongés dans vos pensées. A l'extérieur, la foule vous entoure comme des vagues sur l'immensité de la mer. Levant la tête, vous voyez Susurrien vous observer avec un léger sourire. Peut-être êtes-vous imprudents d'avoir accepté sa mission, mais quelle alternative y avait-il ? Sans son astrologie, vous n'auriez pu trouver le navire de Hunguk. Même si vous voliez le Hatuli, vous ne sauriez pas le faire fonctionner. Bien que cela vous répugne, le destin vous contraint à coopérer avec le prince déchu. Un proverbe ta'ashim dit : "Lorsqu'ils désirent tous deux chasser la gazelle, le lion et le serpent s'embusqueront ensemble."
*
Vous parvenez en bordure de la cité. Apercevant un village de pêcheur au loin, vous en prenez la direction dans l'intention d'y louer un petit bâteau. Vous découvrez bientôt que le village est plus loin que vous ne pensiez, car vous êtes forcés de négocier un chemin sinueux parmi un grand nombre de constructions de pierre basses et scellés.
C'est maintenant le milieu de l'après-midi et une poussière sèche s'élève de la route. Derrière un tournant, vous rencontrez un homme assis sur le bas-côté, en train de boire à une gourde. Il sourit en vous apercevant et vous lance : "Nous transpirons sous le soleil tandis que les habitants de ces sépulcres sont au frais. Mais ils n'ont rien pour se désaltérer la gorge, car le vin est fait pour les vivants !" Il lève la gourde. "En voulez-vous un peu ?"
- Vous pouvez accepter
- ou décliner.