Cyclades
#46
La reine amazone avait ordonné qu'on la laissa seule, et sitôt le dernier membre de sa suite parti elle s'autorisa à rompre le masque impassible de son visage, laissant enfin la fatigue contenue affleurer à la surface. Son visage se creusa aussitôt de plis, de fissures, de rides, traces évidentes de son épuisement extrême.

Voilà de longs mois que la guerre perdurait. Les combattants s'épuisaient peu à peu, les erreurs stratégiques s'enchaînaient, mais certains perdaient plus que d'autres, et la fière nation amazone n'avait guère fait honneur à sa réputation. Leur île ancestrale était tombée aux mains de l'ennemi dans une attaque prévisible et qu'elle n'avait pourtant réussi à contrer, et le dernier caillou sur lequel son peuple s'était réfugié subissait le harcèlement constant des griffons et du terrible kraken.

La situation ne pouvait qu'empirer, leur dernier bastion étant isolé au milieu de la sphère d'influence athénienne (Aragorn), nation bâtisseuse, célèbre pour ses incompréhensibles jacasseurs, qu'ils appellent « philosophes », aux villes aussi savamment construites que bien défendues.

La reine était dos au mur, et avec elle tout son peuple. Elle décida alors de jouer sa dernière carte, celle qu'elle aurait aimé ne jamais avoir à abattre.

Les six grands prêtres furent convoqués. Tous des hommes, pour intercéder auprès de divinités bien masculines, la grande Athéna n'ayant d'yeux que pour la cité à laquelle elle a donné son nom. La garde personnelle de la reine les escorta jusqu'à une pièce dont ils ignoraient l'existence, profondément enfouie sous le palais, un temple souterrain creusé à même la roche, un cercle de gradins de pierre autour d'un autel rectangulaire dépouillé. Les sculptures et inscriptions étaient rudimentaires, mais fortement imagées et percutantes, et il ne leur fallut guère de temps pour comprendre ce qui allait se passer.

Le prêtre de Zeus poussa simplement un soupir résigné. Le prêtre d'Arès tenta de se battre, de s'enfuir, mais fut neutralisé sans mal par les combattantes d'élite. Le prêtre d'Apollon, au ventre rebondi, se contenta d'un sourire jovial et compréhensif, car il avait vécu dans l'opulence jusqu'ici et savait que toute chose à un prix.

La reine entra alors, dans une unique tunique de cérémonie plus proche de la peau de bête brute que d'une véritable étoffe taillée. Et d'un simple signe de la main à ses fidèles guerrières, les six prêtres furent égorgés.

Leurs corps tombèrent à terre, leur sang coula lentement vers l'autel, descendant progressivement les degrés jusqu'à former une flaque cramoisie. Puis les présents se mirent à incanter, dans une langue ancienne dont il n'existe pas de forme écrite et qui sera perdu lorsque la dernière de ses pratiquantes rendra l'âme.

Et la terre rugit. Et la terre s'ouvrit. Et en jaillit une chthonienne créature, une divinité d'un âge oublié. Femme elle était aussi, mais également oiseau et bête. Le Sphinx était là.

La reine s'inclina. Ses troupes firent de même et reculèrent également de quelques pas, donnant au monstre et son invocatrice une artificielle intimité.

« Reine sans roi, par le sang des adorateurs de mes ennemis tu m'as invoqué, et à tes questions je répondrais. »

Alors la reine s'ouvrit à elle de tous ses problèmes. Et le Sphinx éclata de rire.

« Tant de mots pour une énigme à la solution si simple. Reine, que sont les amazones ? »

« Les meilleurs guerrières du monde. »

« Et à quoi ont-elles consacré la dernière décennie ? »

La reine réfléchit. Son règne avait été marqué par un accroissement économique sans précédent. En manœuvrant adroitement les sirènes dont le chant était sans effet sur elles, les amazones avaient pris le contrôle de toutes les routes commerciales importantes, ce qui leur avait apporté une grande richesse. Une stratégie audacieuse leur avait permis de consacrer cet atout primordial en dépit de tous les déboires récents.

Et alors, elle comprit.

Après cela, la situation évolua très vite. L'intégralité des comptoirs commerciaux des amazones furent liquidés, vendus pour une fraction de leur valeur. Et l'or ainsi dégagé devint fer, et le fer devint armes. Tous crurent la reine atteinte de folie, mais elle ne leur laissa pas le temps de monter un complot pour la renverser. Ses troupes fraîches et bien équipées embarquèrent sur les quelques galères qui avaient échappé aux tentacules du kraken, et déferlèrent sur les îles attenantes en une vague inarrêtable.

Personne n'avait anticipé l'assaut, qui fut sanglant et terrible, les défenseurs broyés sans l'ombre d'une chance. Athènes tomba. L'île ancestrale fut reprise des mains du sinistre peuple des griffons (Jehan). Mais ces deux civilisations étaient seulement blessées, non finies, et se préparaient déjà à prendre leur revanche sur les fougueuses amazones à la stratégie purement offensive, leurs cités désertées de tout défenseur.

Et c'est alors qu'un vent imprévu se mit à souffler. Les sylphes complices gonflaient les voiles des femmes, et de contre-attaque il n'y eut jamais. Les guerrières portées par la tempête déferlèrent de nouveau, bien plus vite que nul ne s'y attendait, et cet assaut inopiné fut cette fois fatal.
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#47
Curieuse cette partie de Mysterium avec des Amazones.
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#48
Ce lundi soir, nous avons joué d'abord à Saint Pétersbourg, puis à Cyclades.

[...]

Pour Cyclades ce fut MA première victoire à ce jeu.

Ayant toujours eu des départs assez pacifiques à ce jeu, me contentant de construire dans mon coin, pour une fois j'ai opté pour commencer très agressif. J'ai débuté avec deux des trois îles de l'est de la carte, et j'ai immédiatement envahi et conquis la dernière, qui était une des îles de départ de Jehan.
Au tour suivant, j'ai éliminé la dernière flotte de Jehan qui était restée derrière, et je l'ai supplantée pour assurer mon revenu commercial.
Pendant ce temps, Skarn et Outremer étaient gentiment en train de s'entretuer sans me prêter la moindre attention. J'avais pourtant récupéré tout le côté est de la carte.
Même si, au final (et c'est peut-être pour ça), ça me rapportait pas grand chose : l'une de mes deux îles de départ ne produisait rien, et celle que j'avais volée à JB non plus. J'avais donc une île à 2 de production, une flotte sur un revenu commercial depuis le départ, et une flotte qui avait supplanté celle de JB.
4 oboles par tour, c'était pas énorme. Les autres, à force de poser des cornes d'abondance, allaient assez vite produire plus que moi. Mais ça s'est avéré une solide fondation...

Je suis reparti vers mes attitudes pacifiques habituelles pendant que Skarn et Outremer continuaient à se chercher querelles. Je préférais tranquillement construire quelques bâtiments ou déplacer une flotte vers un autre revenu commercial plutôt que de tenter une invasion. Je récupérai la déesse Athéna trois fois de suite puisque personne ne la voulait. Grâce à l'aide d'un satyre qui me permit de débaucher un autre philosophe (mon troisième je crois) à Outremer, je suis arrivé rapidement à 4... Donc première métropole.
Là, je devenais à nouveau un centre d'attention...

Par deux fois Outremer tenta de m'envahir, mais sans succès. Il se cassa les dents sans pouvoir conquérir ma première métropole.
Il était possible que je gagne en envahissant la dernière île de Jehan, qui avait justement les bâtiments qui complétaient les miens pour me faire une seconde métropole. Ils se focalisèrent donc tous sur la possibilité que j'engage des actions militaires.
En réalité, il m'a suffit de construire un dernier bâtiment pour bâtir ma seconde métropole. Tout le monde avait oublié que j'avais gentiment construit dans mon coin pendant ma période pacifique.
(Bon, en réalité, il me manquait un fort à construire, ce que je ne pouvais pas faire, puisqu'il m'ont empêché d'obtenir les faveurs d'Arès afin de couper court à mes possibilités militaires. Donc il m'a fallu construire un deuxième temple, et utiliser le pouvoir d'une créature pour le transformer en fort. Mais c'est quand même en construisant pacifiquement que j'ai obtenu cette deuxième métropole).

Là, honnêtement, j'aurais pu gagner si les dés avaient continué d'être avec moi (comme contre les deux attaques d'Outremer), ou si j'avais eu une pièce d'or de plus et une meilleure connaissance des créatures et des pouvoirs du temple.
Mais, ça ne s'est pas passé ainsi.
Jehan a lancé une attaque de masse pour récupérer l'île que je lui avais prise au premier tour, où siégeait l'une de mes métropoles, et me la captura avant la fin du tour.

La partie a donc continué quelques tours. Cependant, j'ai patiemment économisé les sous en dépensant le minimum, et me suis arrangé pour être le seul à avoir 4 ou 5 prêtres pendant que les autres n'en avaient aucun ou un seul (quitte à utiliser une créature pour leur en voler). J'ai donc plusieurs tours de suite pu gagner les enchères facilement pour prendre les dieux qui m'intéressaient, ou jouer en premier et prendre les créatures qui m'intéressaient.
Il paraissait difficile de se refaire avec plus rien d'autre qu'une métropole et pas un seul autre bâtiment, mais même si à ce niveau de la partie, chacun d'entre eux gagnait plus d'or que moi, je les aurais à l'usure grâce à mes économies et mes importantes réductions dues à mes 4-5 prêtres.
La seule voie qui restait était la voie militaire.

Au final, le moment propice arriva. Alors que Jehan concentra ses forces pour contrer l'expansion d'Outremer, je pris Arès, rachetai une masse de troupes (suite aux pertes reçues lors de la reconquête de mon île par Jehan), et utilisai la carte des Sylphes pour immédiatement déplacer mes unités navales et revenir sur l'île.
Cette fois, les dés furent à nouveau avec moi, j'emportai la bataille, capturai l'île, récupérai ma seconde métropole, et gagnai la partie...

J'aime à penser que la méthode agressive en début/pacifique au milieu/agressive à la fin m'a bien servi.
Mais mes meilleurs atouts ont clairement été 1)la chance aux dés (ou la malchance d'Outremer), 2)me faire oublier 3)la fatigue des autres joueurs plus expérimentés, vu qu'il commençait à se faire tard (la partie s'est terminée à 23h)

Ma première victoire à ce jeu, en tout cas. Je commençais à franchement douter que c'était possible.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#49
Mes soldats étaient en effet une belle bande de guignols ! Ou alors c'est le vin inclu dans leurs rations qui était trop pur.

J'ai complètement craqué au dernier tour, en négligeant d'utiliser la sylphe pour empêcher les joueurs suivants de s'en servir. J'aurais facilement pu le faire (j'étais bourré de fric), mais je n'ai tout simplement pas réalisé que Lyzi, ayant choisi Arès, pouvait récupérer sa première métropole à condition de pouvoir déplacer ses navires.
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#50
Outremer a écrit :J'ai complètement craqué au dernier tour.

Les affres de la fatigue.

Ou peut-être pas.

Souvenez-vous. Après ma partie de Saint-Pét', nous avons tous pris un verre de Coca. Tous ? Non. Lyzi a en effet explicitement demandé de l'eau. Nous avons même discuté saturnisme. Et que se passe-t-il ensuite ? Il gagne suite à des erreurs grossières de la part de ses adversaires.

Hors, s'il y a bien une chose que la lecture de nombreux romans policiers m'a apprise, c'est que les coïncidences n'existent pas. Cette scène n'avait de raison d'être au montage final du film de notre soirée que si elle revêtait une importance scénaristique. La conclusion logique est donc évidente.
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#51
Skarn a écrit :Comment s'appelle le fait d'essayer de voir des connexions, de la logique, de la cohérence, là où il n'y en a pas ? J'ai trouvé le terme apophénie, mais je ne suis pas certain qu'il colle parfaitement.
http://rdv1.dnsalias.net/forum/thread-26...l#pid56384

Visiblement, la fatigue n'est pas terminée. Tongue
Puisque la conjonction de coordination "or", comme dans "ou - et - donc - or - ni - car", s'écrit "or".
"Hors" avec un H, signifie "en dehors de". (Exemple : "hors de ses murs")
Cela dit j'ai même vu récemment un article du Monde faire cette énorme faute...  NoGreen
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#52
Attention, attention ! Nouvelle très importante !

Nous avons triché à Cyclades lorsque nous jouions à 4.

D'après la règle :
Citation :À 4 joueurs, le dernier des 4 Dieux sera placé face cachée. Il ne sera pas disponible pour ce cycle. Lors du cycle suivant, vous placerez ce Dieu en première position, face visible, puis, vous mélangerez les 3 autres. Encore une fois, le Dieu qui sera placé en 4ème position sera face cachée et deviendra le premier Dieu au prochain cycle.

Et non un mélange purement aléatoire à chaque tour comme nous le faisions ici.

Je ne sais qui nous devons accuser pour cette grossière erreur, car je n'arrive pas à me souvenir d'à partir de quand nous avons appliqué une règle erronée. Était-ce dès le départ ? N'est-ce que récemment, après une très longue période où nous n'avions joué qu'à 5 et donc oublié ? Je ne saurais ne le dire.
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#53
Il me semble qu'on a toujours joué comme ça.

Mais justement, j'allais vous poser la question à la prochaine soirée jeu, parce qu'en lisant la FAQ, je ne comprenais pas cette phrase :

Citation :hasard et apparition de créature
Elles ne sont que 17 et rapidement on les repère et on peut alors commencer à anticiper l'arrivée de certaines créatures comme Pégase ou le Kraken. Le pouvoir de rotation des créatures par Zeus s'avère très pratique et la meilleure manière de contrer ce point est , comme pour Arès, de faire "cracher" un maximum le joueur aux enchère ayant pris Zeus pour limiter ses finances et donc ses capacités à faire tourner les créatures et les appeler.
- ordres des dieux. A part à 5, il y a toujours un ou plusieurs dieux absents dont on sait qu'il sera en tête au prochain tour. Il peut donc être sage ce tour-ci d'économiser pour profiter au maximum de ce dieu le cycle suivant
(http://www.trictrac.net/forum/sujet/cycl...q-conseils)

(souligné par moi)

C'est vrai que ça aurait évité les plusieurs tours d'affilé sans Zeus, avec toujours Athéna en tête.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#54
Nous avons réussi à faire trois parties ce dimanche après-midi.
1 partie de Cyclades avec l'extension Titans, suivie de 2 parties de Mystère à l'abbaye.
J'ai gagné la partie de Cyclades (malgré ma fièvre grippale), ainsi que la première partie de Mystère à l'abbaye, puis Romain a emporté la deuxième.



Nous, les myrmidons de l'Aube Rouge, nés sous l'augure de Chronos, nous voulions seulement construire une métropole maritime en paix. C'est tout...

Sur notre partie de notre continent, nous étions cernés par deux autres empires, la civilisation Bleue d'Aragorn, fort éduquée, et le peuple des Amazones jaunes d'Outremer.
L'autre continent était disputé par deux autres peuples, les marins Verts de Jehan, et les incendiaires Noirs de Skarn.

Nos voisins occidentaux ne semblaient pas très menaçants. Ils étaient nés sous l'augure d'Athéna et avaient déjà une université dans laquelle enseignait le premier philosophe des Cyclades. Les voisines orientales, nées sous l'égide de Poséidon, semblaient elles plus agressives...

La première année, nous nous sommes contentés de venir en aide à l'île centrale, et la plus riche, des Cyclades, en leur offrant l'insigne honneur de faire partie de notre civilisation. En effet, bien que très riche, cette île n'avait aucune protection, nous avons donc débarqué l'une de nos phalanges, soutenue par le Titan envoyé par Chronos depuis notre fondation. L'île était dorénavant défendue contre tout empire envahisseur, moyennant quoi, nous nous assurions quelques revenus supplémentaires.

Mais dès cette première année, les vindicatives amazones dressèrent une flotte de navires de guerre trois fois plus grande que la nôtre et menèrent une campagne maritime pour envoyer par le fond tous les navires qui assuraient les transports entre le continent et la nouvelle île qui nous avait rejoints. Une fois leur forfait commis, les infâmes femmes-pirates s'étaient enfuies.

Notre capitale possédait déjà une forteresse militaire quand notre civilisation vint au monde, aussi, les deux années suivantes, nous construisîmes un temple de Zeus et une université, préférant ne pas répondre immédiatement à l'hostilité évidente de notre voisin par des représailles armées.

Dès la quatrième année, notre voisin Bleu d'Aragorn reçut les faveurs d'Athéna pour la troisième fois en quatre ans. Deux nouveaux philosophes vinrent s'ajouter à celui présent à leur fondation et celui qu'ils avaient recruté l'une des années précédentes.
À eux quatre, ces philosophes eurent une telle influence culturelle que les immigrants vinrent par milliers s'installer à la capitale pour profiter de leurs lumières, créant ainsi une métropole culturelle quasi ex-nihilo.

Nous étions un peu inquiets que quelqu'un construise la première métropole des Cyclades avant nous. Heureusement, personne n'avait réussi à créer le plus grand port des Cyclades avant nous, ce qui était toujours notre objectif.

Lors d'une discussion au sein de notre conseil, quelqu'un évoqua l'idée que, Poséidon aidant, nous aurions pu bâtir une métropole maritime, puis envahir la métropole universitaire de notre voisin, nous assurant ainsi la domination sur les Cyclades pour les siècles des siècles. Cette proposition fut rejetée. Pour la raison que nous ne voulions pas être l'agresseur dans un conflit avec cette civilisation si cultivée, bien que son hégémonie commençait à rendre nerveux les citoyens les plus méfiants...
Des mauvaises langues diraient que c'est uniquement parce que nous n'avions qu'une seule phalange disponible pour attaquer, ce qui nous aurait fait combattre à un contre un, soit un combat trop hasardeux pour nous en remettre entièrement à son succès... Mais il ne s'agit que de quelques cyniques...

Les Amazones ne cessèrent pas leur agressions. Une armée de trois phalanges débarqua sur notre capitale défendue uniquement d'une troupe à l'abri de notre forteresse. Nous n'aurions pas dû laisser nos frontières si peu gardées... C'était une grave erreur qui aurait pu nous coûter très cher...
Mais les dieux étaient avec nous ce jour là.
Pour des raisons inexplicables, leur entière armée, plutôt que de nous faire ployer sous son nombre, fut entièrement terrassée, et ce au prix de pertes négligeables de notre côté.
Les Amazones restèrent alors en leur royaume "pour bouder".

Nous nous intéressions peu aux deux peuples de l'autre côté de la mer. Nous savions juste que ces scélérats conspiraient à ce que nous ne recevions pas les faveurs de Poséidon, dont nous avions besoin pour construire notre métropole maritime.
Les Incendiaires noirs de Skarn avaient une très forte économie. Ils découvrirent bientôt sur l'une de leur terre un artéfact divin, peut-être la véritable corne d'abondance, qui doubla les revenus de ce territoire.
Mais ils avaient fait l'erreur, comme nous, de peu défendre leurs frontières...
Jaloux de tant de richesse, les Pirates verts de Jehan envahirent la terre de la corne d'abondance et prirent possession des deux.
Mais la richesse des Noirs de Skarn était telle que, malgré cela, leur revenu annuel était de 800 tétradrachmes, quand le nôtre ou celui de nos voisins Bleu d'Aragorn était de moitié moins chacun. (Les Verts de Jehan et les Jaunes d'Outremer avaient, il me semble, chacun un revenu de 600 tétradrachmes, mais je ne suis absolument plus certains sur ce point.)

Quelques années plus tard, les Noirs d'Aragorn se sont emparés d'un artefact d'Hermès qui leur permit de fabriquer des chausses ailées pour chacun de leur soldat... Leurs phalanges prirent la voie des airs, et frappèrent partout à travers le monde.
Ils envahirent les terres des pirates verts de Jehan, et reprirent leur corne.
Ils envahirent les terres des amazones jaunes d'Outremer, et leur volèrent le caducée d'Eusclepios.
Ils envahirent la capitale de la civilisation bleue d'Aragorn, et s'emparèrent manu militari de leur métropole universitaire.
Puis retournèrent envahir les terres vertes des pirates verts de Jehan. En leur capturant un port, ils purent immédiatement construire la deuxième métropole des Cyclades... Une métropole maritime ! Ils nous avaient devancé !

De plus, quelqu'un avait maudit notre riche île du centre des Cyclades, de sorte que notre phalange et notre Titan ne pouvaient la quitter. L'heure semblait grave pour nous...

Mais cette année, enfin, nous pûmes obtenir les faveurs de Poséidon. Grâce au concours de deux prêtres de Zeus, ainsi qu'une fortune accumulée grâce aux faveurs d'Apollon l'année précédente (grâce auquel nous avions enfin pu planter des choux autour de notre capitale), personne n'avait pu nous en empêcher !
Nous rebâtîmes donc tout d'abord la flotte coulée par les Amazones et restaurâmes nos liens avec notre île.
Ensuite, nous construisîmes un port dédié à Poséïdon. Avec notre forteresse d'origine, ainsi que notre temple de Zeus et université d'Athéna construits les années précédentes, c'était tout ce qui nous manquait pour que notre capitale puisse être reconnue comme la troisième métropole des Cyclades - même si elle ne serait pas une métropole maritime.
Puis, grâce à la construction d'une seconde flotte, nous nous sécurisâmes un couloir de mer qui nous permettrait de débarquer des troupes dans l'ancienne capitale de nos voisins bleus d'Aragorn - maintenant sous le contrôle des infâmes Noirs de Skarn.
Il restait le problème de Méduse, la gorgone qui retenait nos troupes sur l'île centrale.

Nous avons invoqué une chimère. Cette chimère prit alors l'apparence d'une autre gorgone, et nous la lâchâmes sur Méduse. Les deux gorgones s'entretuèrent, libérant ainsi nos troupes !

Grâce au vent de Poséidon, notre phalange soutenue du Titan débarqua en capitale d'Aragorn. L'envahisseur noir avait été trop gourmand dans ses conquêtes, et avait laissé le gros de ses  forces sur sa dernière conquête, la terre du port des pirates verts de Jehan. Nos soldats arrivèrent donc à libérer la capitale de ses oppresseurs incendiaires.
Ils furent reçu en héros. Mais la bataille contre quelques officiers laissés en arrière pour occuper le terrain avait été facile. C'était tenir le terrain contre la contre-attaque qui allait être difficile...

Tout se joua donc dans une dernière bataille.
Une dernière armée vint tenter de nous contester le contrôle de la capitale d'Aragorn. Aurions-nous la même chance au combat que quand les Amazones avaient tenté d'envahir notre propre capitale ?
Cette fois, nous avions l'appui du nombre, cependant... Notre victoire ne s'en remettrait pas autant à la déesse fortune...

Retranchés dans les murs de la métropole universitaire, notre phalange et notre Titan tinrent les murs. L'armée adverse fut vaincue (je ne sais plus laquelle c'était... ce n'était pas celle de Skarn, qui avait déjà joué à ce tour-là, ça ne devait pas être Outremer vu qu'il n'avait plus d'armée après s'être cassé les dents sur ma capitale... Donc c'était soit Jehan qui tentait un dernier baroud d'honneur, soit Aragorn qui a tenté de regagner sa capitale).

Fondateurs de la troisième métropole du monde - notre capitale -, et libérateurs de la première métropole, capitale d'Aragorn et haut lieu universitaire, notre civilisation avait enfin scellé à jamais sa domination sur les Cyclades.
Pour le plus grand bien de tous...

[...]

Bon, résumés manquant presque totalement d'intérêt je pense. Moins littéraire et plus factuels que d'habitude.
J'accuse la fièvre grippale qui revient...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#55
(14/02/2016, 20:55)Lyzi Shadow a écrit : Tout se joua donc dans une dernière bataille.
Une dernière armée vint tenter de nous contester le contrôle de la capitale d'Aragorn. Aurions-nous la même chance au combat que quand les Amazones avaient tenté d'envahir notre propre capitale ?
Cette fois, nous avions l'appui du nombre, cependant... Notre victoire ne s'en remettrait pas autant à la déesse fortune...

Retranchés dans les murs de la métropole universitaire, notre phalange et notre Titan tinrent les murs. L'armée adverse fut vaincue (je ne sais plus laquelle c'était... ce n'était pas celle de Skarn, qui avait déjà joué à ce tour-là, ça ne devait pas être Outremer vu qu'il n'avait plus d'armée après s'être cassé les dents sur ma capitale... Donc c'était soit Jehan qui tentait un dernier baroud d'honneur, soit Aragorn qui a tenté de regagner sa capitale).

Si si, c'était bien moi avec mon dernier titan (qui était tout ce qui me restait). Etant donné que je m'étais fait écraser en t'attaquant avec des forces supérieures, je m'étais dit que ça marcherait peut-être en t'attaquant avec des forces inférieures. Mais en fait non.


La première bataille (sur laquelle reposait le coeur de ma stratégie) s'est déroulée à peu près comme suit :

Penthésilée : A l'attaque, fières guerrières ! Les dieux nous apporteront la victoire !

Amazone 1 : Hic ! Hi hi hi ! Tu pourrais pas leur demander de nous ramener quelque chose de mieux pour une fois ?

Amazone 2 : Plus de hic ! Plus de vin !

Amazone 3 : Faut prier Adrophi... Aphrophri... Aphrodite !

Amazone 2 : C'est pas pour le vin, ça ! Hi hi hi !

Penthésilée : Mais ?! Vous êtes toutes saoules comme des truies !!

Amazone 1 : Mais non ! Tu vas voir, on va te gagner cette bataille les pifs dans le doigt !

Amazone 3 : Ouais  ! Mort aux amazones ! Euh... ah non, c'est nous ! Hi hi hi !

Penthésilée : ...Une fois que cette guerre est terminée, j'invente le gynécée et je vous y enferme toutes.
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#56
Ah ! Bah voilà quelqu'un qui sait écrire quelque chose d'intéressant ^^
J'avoue j'ai ri à voix haute...

Rappelons quand même que j'ai obtenu deux 3 et un 2, sur un dé qui doit faire 0 - 0 - 1 - 1 - 2 - 3.
Pendant qu'Outremer a tiré deux 0 et un 1.
Donc j'ai vraiment eu continué à avoir une chance de cocu face à l'attaque d'Outremer à 3 contre 1 + mon fort.
(Donc à 3 contre 2 mais ne pouvant me permettre qu'une seule perte.)

Si j'avais une copine, en ce dimanche de la Saint Valentin, je l'aurais regardée de travers...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#57
Midas : « Le plus riche vaincra. »
Hector : « Non, le plus sage triomphera. »
Ulysse : « C'est par l'acier que la destinée des Cyclades sera déterminée. »
Penthésilée : « Alors, normalement, en tant qu'amazone, je devrais admirer l'opération commando réussie d'une poignée de femmes guerrières sur la flotte défendant mon île principale, mais là, je l'ai un peu en travers de la gorge. »
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#58
Très tendue, cette partie de Cyclades ! En arrivant au dernier tour, nous avions tous les quatre une manière de l'emporter et c'est l'argent qui a fait la différence (et encore, pas tout à fait, puisque Skarn et moi avons fini ex-aequo).
[...]
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#59
Deux parties de Cyclades aujourd'hui. Ça faisait un sacré bout de temps que je n'avais pas joué à ce jeu et il me manquait !

La première partie était à 5, avec l'extension Titans. C'était extrêmement sympa, mais, étant donné la tournure qu'y ont pris les évènements vers la fin, je laisse Skarn la raconter...

Après le départ d'Aragorn, nous avons fait une partie à 4, sans extension. J'ai été calamiteux d'entrée de jeu. Alors même que j'avais obtenu Arès en première position lors des enchères de début de partie, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de m'installer sur des îles peu rentables. Je n'ai jamais été en position de conquérir quoi que ce soit, et Salla et Skarn sont même venus rogner encore mes revenus. J'étais complètement aux fraises depuis plusieurs tours lorsque Jehan a utilisé sa fortune colossale pour - littéralement - acheter la victoire.


Même si le jeu de base est bon en lui-même, les extensions Hadès et Titans rajoutent beaucoup de choses très sympas, qui rendent les parties plus complexes et augmentent les options dont disposent les joueurs. On n'a pas encore essayé de jouer avec les deux extensions à la fois, mais c'est tentant.
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#60
J'ai bien aimé cette extension Titans. La nouvelle carte change pas mal de chose. Ayant dû commencer la partie près d'Outremer et ses belliqueux Titans, avec en prime une corne d'abondance bonus qui risquait de les attirer, je n'étais pas très serein. J'ai finalement pu m'en sortir, bâtir la première métropole, et développer une armée suffisamment menaçante pour inverser la donne, menaçant ainsi mes voisins Outremer et Aragorn. Mais finalement, les choses se sont jouées sur l'autre continent, dans des batailles de dés acharnés.

Pour la seconde partie, c'est la seconde fois que je vois quelqu'un gagner en fouillant la pioche de créatures grâce à Zeus. Et dire que c'est moi qui ai demandé à faire cette seconde partie sans Hadès...
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