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19/03/2012, 02:52
(Modification du message : 19/03/2012, 03:08 par ashimbabbar.)
Je pense que ce serait intéressant de trouver la limite au-delà de quoi on rejette le héros proposé, on ne s'identifie plus à lui…
Enfin, étant donné la diversité des avis, on peut parler, plus que d'une limite, d'une zone de clair-obscur où certains pénètrent et d'autres pas, avant les ténèbres où tout forumeur sain refuse d'entrer.
• l'idée de Jin inspirée de The Crow a été globalement rejetée. Je pense que jouer un fantôme qui se venge aurait été acceptable s'il s'était contenté de tuer ses ennemis, à la limite en jouant un peu avec eux avant, mais qu'il gagne des points au prorata des souffrances qu'il leur a infligées avant de les faire mourir c'était trop.
• le héros de 1930 de Sunkmanitu n'a pas fait l'unanimité, il y a plusieurs forumeurs qui n'ont pas avalé de jouer un type sans beaucoup d'états d'âme qui rejoint un gang parce que l'opportunité s'est présentée un beau jour.
• je crois comprendre que la série où on joue un seigneur Drakkarim a rencontré de fortes résistances elle aussi.
Restent beaucoup d'autres possibilités dont je me demande comment elles seraient accueillies, deux exemples
- le vampire ! Nous emballons une bombe en boîte, et nous nous réveillons avec deux jolies morsures au cou… rapidement la métamorphose a lieu, et nous voilà obligés de saigner des gens pour survivre ( oui, des gens, pas comme les tafioles de Twilight ).
On peut avoir l'idée de "prélever juste ce qui nous faut et au revoir" mais on finit alors par comprendre que c'est justement ainsi qu'on crée de nouveaux vampires…
On n'est pas mauvais - en fait on peut utiliser notre force et notre résistance supérieures pour commettre de bonnes actions quand l'occasion s'en présente - on est juste quelqu'un qui veut survivre ( ou continuer d'exister, puisqu'il est mort ) et qui pour cela doit traiter des humains comme des proies.
Un tel héros est-il acceptable dans une AVH ?
- on a eu un agent du KGB, ne nous arrêtons pas en si bon chemin: un vaillant caporal du glorieux NKVD en 1942 !
Dans la première partie de l'AVH notre unité serait envoyée neutraliser des 'saboteurs contre-révolutionnaires agents du fascisme', on aurait le choix de faire du zèle, d'obéir juste aux ordres ou d'essayer de les enfreindre et de sauver au moins quelques vies - avec la question désagréable, et s'il y avait vraiment un saboteur dans le lot ?
Dans la deuxième partie, notre unité serait envoyée défendre la Mère Patrie à Stalingrad… ( des troupes du NKVD ont combattu à Stalingrad, vérifiez si vous ne me croyez pas )
Là encore, acceptable ou pas ?
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19/03/2012, 07:20
(Modification du message : 19/03/2012, 07:21 par sunkmanitu.)
Le problème ne se pose pas pour moi car justement c'est jouer le héros pur et dur qui a tendance à me laisser sur ma faim. Jouer un personnage atypique, un tueur, un assassin médieval, un ninja me permet d'incarner un autre moi (avec la phrase précédente, on dirait que je suis un héros au quotidient, n'importe quoi c'te transition !). Ce que je trouve intéressant c'est que dans des situations données tu vas pouvoir tester ton côté obscur, le côté caché de toi même celui que tu ne connais pas bien et qui peux te faire peur.
Je ne sais pas si je suis bien explicite, mais un mec qui a le choix entre délivrer une femme et ses enfants des griffes d'un orc, ou passer son chemin choisira souvent la première action ! Normal nous sommes de braves gens !
Par contre péter la tête d'un type pour le faire parler ou le buter pour trahison, là c'est une autre dimension dans notre propre esprit ! (je ne parle pas de 1930 là).
J'ai pensé moi aussi souvent adapter un versant de la seconde guerre mais l'idée même de tuer des soldats, des SS et peut être des civils, m'a refroidi. J'ai pensé écrire une avh où tu incarnerais Agent 47 ; reste à voir si on sera capable de tuer de sang froid (avec tout un tas de méthodes sournoises) une cible définie en se disant "ce sont des méchants !".
Je ne sais pas quoi penser mais incarner un perso opposé à nous peut être quelquefois assez amusant dans le sens où on découvre un autre soi ! Sans vouloir passer pour un psychopathe hein !
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19/03/2012, 10:04
(Modification du message : 19/03/2012, 23:44 par Voyageur Solitaire.)
Sujet passionnant. Je pense qu'il m'en faudrait beaucoup pour refuser d'interpréter un personnage. Dans "Défis sanglants sur l'océan", incarner un pirate qui attaque et pille les navires et pratique l'esclavage ne m'a pas dérangé. Inversement, certains passages de "Loup Solitaire" avec son côté "tout beau, tout blanc" m'ont fatigué. Même chose pour un de mes LDVH préférés "objectif apocalypse", où les remarques moralistes répétitives du héros sont saoûlantes.
Je pense vraiment qu'il s'agit d'une question trés personnelle dont la réponse varie en fonction de notre propre conception de ce qui est moral ou pas. Ne pas oublier qu'il s'agit également de fiction : beaucoup rêvent d'incarner un méchant, mais rares sont ceux qui franchiraient vraiment le pas dans la réalité. Pour "1930", aucune gêne de ma part. D'ailleurs, dans "L'île des dieux sauvages", il y a une fin possible assez innatendue, bénéfique pour le héros mais pas vraiment morale. Par nature, je suis rancunier et donc, incarner un héros voulant se venger ne me dérangerait absolument pas (par contre, en rajouter gratuitement dans les souffrances infligées, non).
Bref ! Chacun voit midi à sa porte dans cette affaire, avec sa conscience. Autrement, pour les personnages que je refuserais vraiment d'incarner : un bourreau ou un sadique, un violeur, un torero ou un chasseur, un industriel pollueur... Mais incarner une "ordure" (dans certaines limites), ça ne me dérange pas. Je regrette le manque de héros plus complexes, plus "riches", avec leurs faiblesses, leurs contradictions, tellement plus attachants. Personne n'est tout blanc ou tout noir. J'aimerais beaucoup incarner une femme aussi pour changer (une guerrière, belle mais froide et détachée... ça, j'aimerais beaucoup !).
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Plus que la nature perverse du héros, c'est le sujet et la complaisance éventuelle de l'auteur de l'AVH qui paraissent poser les limites. Prenons l'extrême : incarner un SS dans une AVH : pourquoi pas mais sous réserve du sujet associé... Il serait inacceptable d'incarner un SS en charge de réprimer la résistance ou d'organiser la solution finale dans une AVH qui récompenserait les solutions les plus efficaces mais on pourrait imaginer incarner un SS revenant revanchard du front de l'Est et préparant le complot contre Hitler.
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Je crois qu'on peut incarner n'importe quelle crapule du moment que notre condition nous y "oblige", une sorte d'"anti-chance" qui nous oblige à mal agir. Un peu comme l'orcishness dans "An Orc's Day". Cela pourrait s'appliquer au vampirisme et probablement à d'autres types de personnages.
Bon, "An Orc's Day" n'est pas forcément un bon exemple vu que l'AVH est écrite sur un ton humoristique qui permet toutes les horreurs possibles...
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Je suborne toujours l'identification à l'immersion ; la première n'est pas indispensable à mon sens dans une AVH. Il n'y a pas vraiment de « vous » dont je serais réticent à diriger les actions dans la mesure où il n'y a pas vraiment de « il » dont je serais réticent à suivre les actions. Mais je conçois qu'une telle distanciation ne soit pas répandue.
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Personnellement je pense que comme l'être humain est bienveillant par nature, faire le "bien" nous vient naturellement. Le méchant type c'est un accidenté de la vie, un mec dont le parcours de souffrance l'a amené vers le côté obscur (que lui prend pour le bien); ce qui peut le rendre bien plus immersif que le gentil sans histoire. Car qui peut dire comment il réagirait s'il s'était pris ou se prennait telle ou telle grosse tuile sur la gueule ?
D'où je pense le fait que le méchant dénué d'un solide background expliquant ce qui l'a fait dévier du droit chemin est plus difficile à incarner parce qu'il n'est pas cohérent. Il faut que son volume de souffrance soit proportionnel à l'immoralité de ses choix, alors que la mécanique du "gentil" se justifie d'elle-même même si elle gagne toujours à s'étoffer. C'est plus gratifiant d'être gentil par un choix proposé qui nous permet de nous définir que de l'être par défaut. Alors que quand on peut choisir d'être "méchant" il faut que ça se justifie, et quand on y est contraint et forcé, il faut au moins que ça ait un minimum de répercussions sur le mental du héros, sans quoi ça tombe dans le truc un peu malsain dans lequel on se retrouve enfermé...
C'est qui fait qu'un loup solitaire est un héros réussi pour moi, le mec il en a vraiment chié (perte d'êtres chers + se retrouver traqué comme une bête) mais garde malgré tout à coeur de rester au service du bien commun, il dégage une forme d'infaillibilité qui le fait grave.
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Le truc du héros vampire revanchard, j'y travail, Par le Droit du Sang.
Vous avez pensé que Loup Solitaire, c'est un meurtrier ? Il a massacré combien d'être humain ? Je me souviens d'un passage ou on pouvais le plat de barbare du nord dans les Grottes de Kalte.
Le mal à ces excuses et je n'ai aucun problème à jouer un personnage mauvais. Sous limite que se soit logique.
Le coup du spectre qui ce venge et fait souffrir ces meurtriers avant de les achevés, pourquoi pas, la vengeance, c'est logique.
Enfin, après, mon avis, même mal écrit, on s'en moque.
Un livre dont vous êtes le héros écrit.
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19/03/2012, 19:15
(Modification du message : 19/03/2012, 19:15 par tholdur.)
Je pense aussi qu'il faut une justification (ce que j'ai demandé pour 1930) qui permettre de comprendre pourquoi un personnage adpote des comportements répréhensibles.
Le type qui veut venger un ami, je conçois tout à fait qu'il puisse vouloir tuer.
Après, pour ma part je ne pourrai pas incarner de salaud "pur". Je n'y trouverai que du dégoût et aucun plaisir, et n'aurai vraiment pas envie d'échanger avec son auteur!
Après j'apprécie la saga Hitman, mais juste pour le côté jeu. Avec un livre qui voudrait être réaliste, j'ai le sentiment que ce serait différent, que j'éprouverai une certaine empathie pour les PNJ qu'il n'y a pas avec le jeu vidéo. Je me dirai: ce garde que je m'apprête à étrangler a peut-être une famille, alors non je n'ai pas envie de le tuer, et je n'ai pas envie de jouer cette AVH. Curieusement, je ne me pose pas cette question avec le jeu vidéo. Je n'ai pas lu très en avant 1930, peut-être que je serai choqué si on doit tuer un type et qu'on sait qu'il a de la famille?
Pour les vampires il y a l'univers de la Mascarade qui me semble très approprié. Je n'aurai pas de scrupule à incarner un "kindred".
Je crois que c'est ça la clé: si je sais que c'est un univers fabriqué, même à partir du réel, j'accepte les conditions. Par contre c'est une AVH, fictive donc, qui se veut être dans notre univers, le "vrai", alors c'est là que je n'arrive pas à accepter.
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(19/03/2012, 16:47)Undred a écrit : Vous avez pensé que Loup Solitaire, c'est un meurtrier ? Il a massacré combien d'être humain ? Je me souviens d'un passage ou on pouvais le plat de barbare du nord dans les Grottes de Kalte.
C'est très juste comme observation ça ! Une vie ça reste une vie après tout. J'ai toujours trouvé que la justification du héros qui tue des gens à tour de bras sans sourciller sous prétexte qu'il sert la bonne cause était super bidon, alors que le méchant lui au moins il se la joue pas grand redresseur de torts qui vient te faire la morale avec du sang sur les mains.
Mais bon après Loup solitaire il évolue dans un monde résolument violent, c'est tuer ou être tué, un univers dans lequel la tuerie dans tous les sens est monnaie quotidienne et du coup vachement banalisée.
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L'enfer est pavé de bonne intention... et de corps en putréfaction.
Qui vous dit que Naar n'à pas commencé par massacré quelque barbare, pour la bonne cause ? Puis quelque personne qui gênait, puisque quelle garde, puis des rois, des nations et des pays. Après tout, c'est pour la bonne cause.
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Dans quelques jours vous pourrez lire la mini avh que je réserve pour le mini-yaz, elle vous proposera d'incarner... un zombi.
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Et les chemins vers la bouffe est pavé de zombies en putréfaction. ^^ J'ai hâte.
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Pour Loup Solitaire, les "meurtres" qu'il perpétue sont "justifiés" d'une certaine manière : il s'agit de sauver le monde, d'empêcher le Mal, l'horreur, de se répandre. En utilisant un raccourci, on peut dire que "la fin justifie les moyens" dans cette quête.
Pour "1930", je considère pour ma part que la terrible crise de 1929 et la misère qui en a découlé peuvent justifier qu'un type bascule dans la Mafia, pour l'argent facile ou plus simplement survivre.
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C'est un sujet très intéressant. Je pense que la difficulté qu'on éprouve à jouer un méchant dépend en partie de son côté réaliste. Plus il est concevable qu'un tel personnage existe dans le monde réel, moins il va être facile pour beaucoup de joueurs de s'y identifier. Un personnage qui n'est pas humain, qui dispose de pouvoirs extraordinaires, qui vit dans un monde différent ou à une époque reculée de l'histoire humaine introduira une certaine distance qui rendra plus aisé pour le joueur d'accepter ses actes immoraux.
Il y a aussi le caractère réaliste et développé des victimes qui entre en jeu. Dans "Défis sanglants sur l'océan", par exemple, nos activités de pirate ne m'ont inspiré aucun remord parce que nos victimes sont fort peu décrites et parfois réduites à de simples abstractions (les esclaves ne sont que des chiffres intégrés à notre butin, par exemple).
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