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Tout est dans le titre : pourquoi considère-t-on généralement les LDVH comme des bouquins pour gosses ? Est-ce dû aux intrigues généralement aussi profondes qu'une flaque d'eau après un été de canicule ? Est-ce dû au principe du livre- jeu, et que les jeux sont nécessairement réservés aux enfants ou adolescents ? Est-ce dû aux éditeurs, aux illustrations, à un complot ? Ou bien à un mélange de tout ça ?
Un question s'ensuit, en conséquence : comment défaire les LDVH de cette étiquette apposée un peu trop hâtivement ? Les AVH seraient-elles la planche de salut ? Encore faudrait-il qu'elles soient de qualité, et plus « matures » que les LDVH classiques.
Voilà quelques questions qu'on s'est posées l'autre soir sur MSN. Qu'en pensez-vous ?
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je pense que c'est parce que le côté interactif est fait pour les enfants. la lecture pour beaucoup représente quelques chose de rebarbatif, à l'age d'or des ldvelh, les enfant lisait plus de bd que de romans, les ldvelh ont changé la donne et ont amené les enfants que nous fûmes à la lecture.
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Le nom de l'éditeur (Folio Junior) y était sûrement pour quelque chose aussi. Après, je ne connais pas leur politique d'édition mais le fait que ce soit Gallimard le grand chef, qui est connu pour sa qualité en littérature jeunesse, a fait que le grand public les a catalogué "enfant/jeune ado".
Et puis l'apparition des Jeux de Rôles en france (qui n'étaient pas joués par des vieux !) a définitivement scéllé le genre ldvelh en littérature enfantine.
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06/09/2006, 20:38
(Modification du message : 06/09/2006, 20:40 par Lutin jaune.)
Orion a écrit :Et puis l'apparition des Jeux de Rôles en france (qui n'étaient pas joués par des vieux !) a définitivement scéllé le genre ldvelh en littérature enfantine.
mmmm... pas d'accord cher Orion ! L'apparition de jeux de rôles en France précède quand même largement celle des ldvelh.
Mais il est vrai en contrepartie que les jdr ne sont jamais passé dans le secteur de la grande distribution (à part l'Oeil Noir et Terres de Légendes of course!):
Quand au choix de la collection folio "junior" ça m'a toujours énervé ... maintenant quand je vais dans une FNAC c à peine si j'arrive à trouver 3 ou 4 ldvelh cachés derrière "La petite souris grise" et "La tarte volante". tsssssssss... je me rappelle des années glorieuses où un rayon entier était consacré rien qu'à nos livres préferés... et ce n'était pas dans le rayon "8-12 ans", c'était un rayon estampillé "jeux de rôle" !
mais oui madame !
Lutin Jaune. (Ni Tristus Ni Rigolus, mais pas un "Bleu" pour autant !)
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C'est un jeu qui est limité au niveau du choix (ouvrir la porte ou la crocheter, jamais la défoncer, écouter) et aussi au niveau des règles, beaucoup plus simpliste. Ce n'est pas pour rien non plus que l'on a ciblé plutôt les 8-13 ans (même si ça touche des personnes plus âgées à l'époque), donc on a tourné également le style je pense, du moins pour les livres "classiques".
Il ne faut pas attendre d'être heureux pour sourire... il faut sourire pour être heureux.
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Lutin jaune a écrit :mmmm... pas d'accord cher Orion ! L'apparition de jeux de rôles en France précède quand même largement celle des ldvelh.
Mais il est vrai en contrepartie que les jdr ne sont jamais passé dans le secteur de la grande distribution (à part l'Oeil Noir et Terres de Légendes of course!):
Et Pendragon, et Légendes des mille et une nuits, et bien d'autres encore qui étaient vendu à la fnac, je me souviens.
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Je crois surtout que c'est une question de culture et d'habitudes françaises. Chez nous, les jeux de société en général sont associés à des activités plus ou moins enfantines. Le réflexe des adultes va plutôt à la soirée ciné ou au resto, voire une petite soirée apéro qu'à une soirée "jeux de société", même si les choses évoluent. J'ai entendu dire par exemple qu'en Allemagne, les jeux de société ne deviennent pas tabous une fois passée la majorité
Je pense donc que les éditeurs n'ont fait que suivre la tendance générale et les bonnes vieilles habitudes.
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L'idée d'Orion me semble juste, et je poursuis aussi celle de Segna.
En France la connerie est reine, et tout ce qui n'est pas compris par le bâtard moyen à l'esprit formaté par la télé doit être catalogué dans une catégorie qu'il pourra dénigrer : c'est un truc de "jeunes", c'est un truc "d'ados perturbés", c'est un truc "d'asocial", c'est un truc de "ringard", c'est un truc pour les pas-comme-nous-qui-sommes-des-gens-bien.
Quand on voit le niveau d'histoires comme Loup*Ardent, La Voie du Tigre, L'Epée de Légende ou Chroniques Crétoises, qui incorporent des éléments de sexe, de politique ou de civilisation destinés à un public adulte ou pré-adulte, on se rend compte aussi que l'étiquette "enfants" était bien plus ouverte qu'elle ne l'est maintenant. Ken le Survivant passait dans le Club Dorothée, rappelons-nous.
Certaines séries étaient plus faciles d'accès aux plus jeunes comme Loup Solitaire ou Dragon d'Or. Mais les LDVELH vraiment faits pour les enfants étaient ceux de la collection Folio Cadet, comme les enquêtes policières, où le lecteur est tutoyé.
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07/09/2006, 19:16
(Modification du message : 07/09/2006, 19:18 par Mad Martigan.)
Bon, il y a également le fait qu'en France, on a le culte de la littérature et des belles lettres.
En France, un livre, ce n'est pas n'importe quoi. (Je le dis sans ironie.)
La littérature, c'est quelque chose de très sérieux. C'est peut-être même ce qu'on a de plus riche, au niveau du patrimoine.
En France (plus qu'ailleurs, je crois) l'écrivain est révéré. Les lettres sont le bel art par excellence.
Difficile de faire sa place, donc, pour une floppée de "livres-jeu" venus d'Outre-Manche, traduits, et d'un niveau littéraire assez quelconque (dans leurs commencements, entendons-nous bien... même si cette "naïveté" contribue au charme des premiers DF.)
Pour ma part, ce n'est pas un constat qui me surprend, ni même dont je me lamente.
Du reste, si l'objet-livre n'était pas aussi sacralisé en France, aurions-nous eu droit aux si belles premières éditions, plus belles encore que les originales ?? Elles faisaient alors très "sérieuses" et "bel objet", comparées aux Penguin Book sur leur papier recyclé !! (Je sais, les choses ont bien changé, avec l'importation du modèle anglo-saxon à couverture dorée - et remarquez comme nous (habitués aux présentations sobres et dignes de nos livres classiques) les ressentons comme une horreur de mauvais goût!)
Cependant, pour conclure, et sans vouloir être provocateur, il faut quand même admettre une chose : oui, les ldveh, aussi poussés soient-ils, sont des livres enfantins... ou adolescents si vous voulez ! Je dis ceci sans condescendance - car personnellement, je l'assume très bien !!
Oui, ce sont des livres ET des jeux. Oui, il leur arrive d'être fins, ou même d'être sérieux.
Mais il faut être honnête : il y a deux poids-deux mesures. On ne peut pas comparer un Défi Fantastiques et Madame Bovary...
... Mais on peut lire les deux. Et se moquer du qu'en dira-t-on...
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Mad Martigan a écrit :Mais il faut être honnête : il y a deux poids-deux mesures. On ne peut pas comparer un Défi Fantastiques et Madame Bovary...
C'est évidemment vrai, mais il y a des tas de romans ("de plage", "de gare", etc.) qu'on ne peut pas non plus comparer à Madame Bovary. Or, on ne dit pas pour autant qu'il s'agit de littérature pour enfants.
Je pense que cette classification est avant tout due au contenu des livres : en règle générale, des histoires de héros, de monstres, de magiciens et de trésors.
Bien sûr, ce n'est pas une explication complète, puisqu'on retrouve ce genre d'éléments dans des tas de jeux de rôle et de romans de fantasy. Mais ça entre certainement en jeu.
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07/09/2006, 21:39
(Modification du message : 07/09/2006, 21:40 par Mad Martigan.)
C'est vrai.
De toute façon la science-fiction commence à peine à être regardée comme "adulte" ; donc le chemin est encore long pour les ldveh !!
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Inscription : 07 Aug 2006
Mad Martigan a écrit :C'est vrai.
De toute façon la science-fiction commence à peine à être regardée comme "adulte" ; donc le chemin est encore long pour les ldveh !!
Cette phrase me surprend.
Quand on parle de SF, on a aussitôt à l'esprit Asimov, K. Dick ou Van Vogt, qui sont les principaux inspirateurs de la SF dite moderne.
La SF old School est pleine de référence technique, biologique, robotique et informatique qui ne sont pas pour le quidam de bas âge, donc je suis surpris que tu dise qu'elle est «à peine regardée comme "adulte"».
C'est bien aussi une des littératures les plus présentes au cinéma (déjà Jules Verne était adapté au cinéma muet). C'est son utilisation à outrance dans la BD qui ont en fait un produit pour ado...
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mais le livre "emma, un livre dont vous etes le heros", c un truc plus adulte ...
c par rapport aux themes abordés. Meme ds chroniques cretoises et epee de legende, le corps de l'histoire, c de tuer le mechant ... le reste, c annexe.
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08/09/2006, 10:13
(Modification du message : 08/09/2006, 10:14 par Mad Martigan.)
à White Raven : tout ce que tu dis est vrai... mais il faut déjà connaître la SF pour le dire !
Tu peux essayer autour de toi : à une majorité de gens, si tu dis que tu lis de la SF, on te répondra souvent gentiment... mais soit avec inintérêt, soit avec une légère condescendance. Pour la plupart des "adultes", la SF est un truc d'ados attardés, avec des robots, des pistolets-laser ou des barbares plein de muscles - au mieux, on te répondra que "oui, c'est un divertissement sympathique ; mais moi, c'est pas trop mon truc"...
Je ne dis pas que "la majorité des adultes" a raison, bien au contraire ! Mais c'est comme cela. Il faut s'y connaître un peu pour voir la profondeur du genre ; or, les Asimov, Dick et autres Wolfe ne sont bien souvent que de vagues noms pour le commun des mortels.
C'est exactement comme la BD. Un jour, j'ai fait involontairement rire toute une tablée en m'exclamant, sur le coup de l'enthousiasme : "Eh ! mais cette médiathèque est géniale : le rayon BD est vraiment énorme!"
Alors les mecs ont repris en riant, avec un air un peu enfantin : "Wah, super, y a plein de BD !!" Et j'ai compris que pour eux, "BD" signifiait seulement Asterix, Lucky Luke et Tintin... loin, très loin des auteurs "adultes" à la Bourgeon, Loisel ou encore Trondheim...
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Hum, on tourne toujours autour des clichés, sur la "littérature pour les jeunes" et le reste. La majeure partie de la faute revient à la mentalité colective, dynamisée grâce à la pub et co. Une petite part aux éditeurs et aux patrons aussi, on se souviendra de Mr Jackson imposant à Mr Mason de réécrire la fin des Esclaves de l'éternité (dans la fin originelle, le héros se sacrifiait pour libérer les esclaves) en une fin plus classique (plein d'or ou de pouvoir). Comme quoi, il n'y a pas que les mentalités du public à faire changer, mais aussi celles des éditeurs (autre exemple, si JKRowling n'utilise pas son prénom pour signer, c'est parce que l'éditeur pensait qu'un nom de femmes pour de la littérature jeunesse découragerait les lecteurs !)
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