19/01/2025, 18:00
Merci pour vos commentaires !
Au sein du genre très vaste de la science-fiction, le sous-genre de l'anticipation est certainement celui qui exprime le plus les appréhensions qu'on ressent dans le présent. Je n'ai d'ailleurs pas été le seul à écrire une AVH qui se situe un peu plus tard dans le XXIème siècle et montre un futur peu radieux : c'est aussi le cas de La Ruche de Lady V et du Vecteur XX1 de Fitz publié en 2022.
C'est une question intéressante.
Concernant Haudricourt et sa clique, je ne pense pas que le fait d'avoir déjà tout ce qu'on devrait pouvoir désirer soit une incitation à s'en satisfaire. Bien au contraire, il me semble probable que plus on en a et plus on en désire ; et que sans devenir crédule pour autant, on peut s'éloigner énormément du sens commun.
Deux facteurs contribuent de plus à motiver les intéressés. D'une part le contexte : l'histoire se déroule à une époque où de grands bouleversements s'annoncent, ce qui incitent ceux qui se voient comme une élite à s'engager dans une voie qui les détachera du reste de l'humanité. D'autre part, ils peuvent déjà observer des bénéfices concrets : l'ichor a des effets psychédéliques très enivrants, mais aussi des effets tout à fait tangibles sur l'état physique (Haudricourt, en particulier, ne vieillit plus et semble au contraire déborder d'une énergie croissante).
Faivre, sans être insensible aux avantages mentionnés ci-dessus, est davantage motivé par la soif de découvrir et de comprendre. Mais, contrairement à Haudricourt qui a toujours désiré la même chose depuis le début, Faivre va complètement déraper pendant ces dix années. Ses découvertes étranges et sa forte consommation d'ichor vont le rendre de moins en moins rationnel et stable, le rendant très différent du scientifique gris et froid qu'il était à l'origine.
J'ai une fâcheuse tendance à étaler mes références culturelles comme de la confiture. Dans la grande majorité des cas, ça n'a cependant pas de signification particulière et ne vise qu'à contribuer à l'atmosphère (par exemple, la référence à la Mort Rouge dans le cadre de la fête où se divertit une classe ultra-riche tandis que le reste de l'humanité est dans une situation de plus en plus difficile).
Les seules références culturelles possédant une certaine signification sont celles qui sont en rapport avec le personnage éponyme.
Même dans les AVH où je m'efforce d'équilibrer le livre et le jeu, j'ai tendance à préférer les systèmes de jeu plutôt légers. J'utilise rarement des points de vie et des jets de dés, je ne donne pas des masses d'objets, et je fais noter assez peu de choses excepté des codes. Même si cela dépend bien sûr du genre d'aventure qu'on veut raconter, je trouve que le minimalisme des règles contribue de façon généralement positive à l'atmosphère et à l'immersion.
En ce qui concerne cette aventure en particulier, lorsque j'ai commencé à y réfléchir, j'envisageais de donner à l'héroïne un score de Santé Mentale, mais j'y ai assez vite renoncé, car ça me paraissait trop peu subtil.
Pour ce qui est de la linéarité, elle est indéniable. Mon but était d'écrire une AVH dont le scénario soit comparable à celui d'un roman, et ça ne me semble tout simplement pas compatible avec une liberté de déplacement importante.
Au sein du genre très vaste de la science-fiction, le sous-genre de l'anticipation est certainement celui qui exprime le plus les appréhensions qu'on ressent dans le présent. Je n'ai d'ailleurs pas été le seul à écrire une AVH qui se situe un peu plus tard dans le XXIème siècle et montre un futur peu radieux : c'est aussi le cas de La Ruche de Lady V et du Vecteur XX1 de Fitz publié en 2022.
(17/01/2025, 09:51)Kraken a écrit : Au niveau des petits reproches, j'ai eu un peu de mal à comprendre les motivations des méchants, avec cette obsession pour la recherche du plaisir, alors qu'il n'y avait pas vraiment besoin d'être devin, à mon sens, pour comprendre comment cela allait se terminer. A la limite, de la part d'un milliardaire lassé de la vie et qui a déjà expérimenté toutes les jouissances, je peux l'admettre. Mais de la part d'un scientifique comme Faivre, je trouve ça plus surprenant ; je ne l'ai pas vraiment trouvé crédible dans son rôle de blouse blanche ; comme le dit très justement l'héroïne, j'ai plus eu l'impression d'avoir affaire à un chef de secte.
C'est une question intéressante.
Concernant Haudricourt et sa clique, je ne pense pas que le fait d'avoir déjà tout ce qu'on devrait pouvoir désirer soit une incitation à s'en satisfaire. Bien au contraire, il me semble probable que plus on en a et plus on en désire ; et que sans devenir crédule pour autant, on peut s'éloigner énormément du sens commun.
Deux facteurs contribuent de plus à motiver les intéressés. D'une part le contexte : l'histoire se déroule à une époque où de grands bouleversements s'annoncent, ce qui incitent ceux qui se voient comme une élite à s'engager dans une voie qui les détachera du reste de l'humanité. D'autre part, ils peuvent déjà observer des bénéfices concrets : l'ichor a des effets psychédéliques très enivrants, mais aussi des effets tout à fait tangibles sur l'état physique (Haudricourt, en particulier, ne vieillit plus et semble au contraire déborder d'une énergie croissante).
Faivre, sans être insensible aux avantages mentionnés ci-dessus, est davantage motivé par la soif de découvrir et de comprendre. Mais, contrairement à Haudricourt qui a toujours désiré la même chose depuis le début, Faivre va complètement déraper pendant ces dix années. Ses découvertes étranges et sa forte consommation d'ichor vont le rendre de moins en moins rationnel et stable, le rendant très différent du scientifique gris et froid qu'il était à l'origine.
Citation :J'ai été content de moi lorsque j'ai identifié quelques références (à Poe ou à l'Internationale), mais je pense que mon bagage culturel n'est pas suffisant pour percevoir toutes les subtilités que recèlent cette aventure.
J'ai une fâcheuse tendance à étaler mes références culturelles comme de la confiture. Dans la grande majorité des cas, ça n'a cependant pas de signification particulière et ne vise qu'à contribuer à l'atmosphère (par exemple, la référence à la Mort Rouge dans le cadre de la fête où se divertit une classe ultra-riche tandis que le reste de l'humanité est dans une situation de plus en plus difficile).
Les seules références culturelles possédant une certaine signification sont celles qui sont en rapport avec le personnage éponyme.
(19/01/2025, 17:40)anthony a écrit : Car il y a ce côté franchement littéraire : il s'agit pourtant bien d'un livre-jeu, avec 360 paragraphes et de nombreux choix... mais finalement, l'ensemble m'a semblé plutôt linéaire. Et aussi (toujours de mon point de vue, bien sûr), il m'a manqué davantage de trucs à noter, de points de vie à gérer, ce genre de choses - auxquelles je suis plus habitué - pour vraiment passé du côté jeu...
Même dans les AVH où je m'efforce d'équilibrer le livre et le jeu, j'ai tendance à préférer les systèmes de jeu plutôt légers. J'utilise rarement des points de vie et des jets de dés, je ne donne pas des masses d'objets, et je fais noter assez peu de choses excepté des codes. Même si cela dépend bien sûr du genre d'aventure qu'on veut raconter, je trouve que le minimalisme des règles contribue de façon généralement positive à l'atmosphère et à l'immersion.
En ce qui concerne cette aventure en particulier, lorsque j'ai commencé à y réfléchir, j'envisageais de donner à l'héroïne un score de Santé Mentale, mais j'y ai assez vite renoncé, car ça me paraissait trop peu subtil.
Pour ce qui est de la linéarité, elle est indéniable. Mon but était d'écrire une AVH dont le scénario soit comparable à celui d'un roman, et ça ne me semble tout simplement pas compatible avec une liberté de déplacement importante.