08/12/2024, 18:53
Une AVH très atmosphérique et créative.
L'anticipation est un genre qui est d'autant plus percutant qu'il paraît proche de nous. Il est utilisé de façon très directe et efficace dans cette AVH. Si j'avais une suggestion, ce serait simplement que situer l'aventure en 2040 paraît un peu proche pour de telles transformations sociales : c'est dans 16 ans, c'est-à-dire pas plus éloigné de nous que l'année 2008. Il aurait peut-être été préférable de situer ça de façon moins précise vers le milieu du XXIème siècle.
Les personnages que l'on rencontre, les lieux par lesquels on passe, les situations auxquelles on est confronté, tout ça est très vivant et soigné. On a tout à fait l'impression d'évoluer dans un monde complexe et crédible. L'oppression constante à laquelle sont soumis les citoyens est adroitement mise en valeur. De manière générale, j'ai beaucoup apprécié le fait que le texte ne se limite jamais au nécessaire et inclut dans la majorité des paragraphes des détails, des évènements ou des répliques qui ont pour but principal de rendre l'histoire plus expressive et atmosphérique. Il y a même des paragraphes "inutiles" qui sont en réalité employés à bon escient pour contribuer au ton de l'aventure : par exemple, les paragraphes 85 et 435 où on cherche vainement à appeler notre médecin ou les urgences auraient très bien pu être résumés en 3-4 lignes, mais le fait d'en faire deux paragraphes distincts donne plus de poids à leur contenu.
Je n'ai pas eu l'impression que le fait de permettre au héros d'être Observateur, Charmeur ou Rusé apportait quelque chose de très utile à l'aventure. Ce n'est pas exactement un défaut (le système de jeu reste fort léger), mais cela aurait facilement pu être retiré.
La difficulté est assez élevée, sans être abusive. Le PFA sur lequel je suis tombé à ma première tentative est celui où on se retrouve coincé dans une boucle à mener une existence répétitive, ce que j'ai trouvé très original et approprié. Par la suite, il m'est arrivé à plusieurs reprises de tomber sur des PFA plus brutaux, où le héros se fait vraiment tuer. Certains sont peut-être un peu injustes : celui du 195, par exemple, résulte d'un choix qui n'est pas manifestement pire que l'autre option et dans un contexte où on a peu de raisons de penser qu'on risque de perdre la vie.
468 paragraphes (plutôt étoffés en moyenne), ça laisse présager initialement une aventure avec une longue durée de jeu. En fait, il s'agit plutôt d'une aventure "large", qui permet très tôt de suivre des pistes diverses dans un ordre flexible, et qui offre beaucoup d'options possibles concernant notre comportement. Cela met très bien en valeur les concepts essentiels de l'histoire : d'une part les différents aspects du cadre dystopique, d'autre part les incertitudes du héros qui ne sait pas du tout où il trouvera des réponses à ses questions.
La deuxième moitié de l'AVH (qu'on peut déclencher à partir du moment où on a trois souvenirs) risque parfois de se montrer un peu courte par rapport à la première. Lorsque je suis pour la première fois parvenu à une bonne fin, la rapidité avec laquelle j'ai traversé cette deuxième moitié m'a un peu interloqué :
Le fait que les bonnes fins possèdent un caractère plutôt ouvert me semble en revanche tout à fait pour le mieux. Considérant la situation du monde et du héros, il aurait été moins crédible et marquant de parvenir à une fin où la plupart des choses se trouvent résolues et on a une idée précise de ce qui va se passer ensuite.
L'anticipation est un genre qui est d'autant plus percutant qu'il paraît proche de nous. Il est utilisé de façon très directe et efficace dans cette AVH. Si j'avais une suggestion, ce serait simplement que situer l'aventure en 2040 paraît un peu proche pour de telles transformations sociales : c'est dans 16 ans, c'est-à-dire pas plus éloigné de nous que l'année 2008. Il aurait peut-être été préférable de situer ça de façon moins précise vers le milieu du XXIème siècle.
Les personnages que l'on rencontre, les lieux par lesquels on passe, les situations auxquelles on est confronté, tout ça est très vivant et soigné. On a tout à fait l'impression d'évoluer dans un monde complexe et crédible. L'oppression constante à laquelle sont soumis les citoyens est adroitement mise en valeur. De manière générale, j'ai beaucoup apprécié le fait que le texte ne se limite jamais au nécessaire et inclut dans la majorité des paragraphes des détails, des évènements ou des répliques qui ont pour but principal de rendre l'histoire plus expressive et atmosphérique. Il y a même des paragraphes "inutiles" qui sont en réalité employés à bon escient pour contribuer au ton de l'aventure : par exemple, les paragraphes 85 et 435 où on cherche vainement à appeler notre médecin ou les urgences auraient très bien pu être résumés en 3-4 lignes, mais le fait d'en faire deux paragraphes distincts donne plus de poids à leur contenu.
Je n'ai pas eu l'impression que le fait de permettre au héros d'être Observateur, Charmeur ou Rusé apportait quelque chose de très utile à l'aventure. Ce n'est pas exactement un défaut (le système de jeu reste fort léger), mais cela aurait facilement pu être retiré.
La difficulté est assez élevée, sans être abusive. Le PFA sur lequel je suis tombé à ma première tentative est celui où on se retrouve coincé dans une boucle à mener une existence répétitive, ce que j'ai trouvé très original et approprié. Par la suite, il m'est arrivé à plusieurs reprises de tomber sur des PFA plus brutaux, où le héros se fait vraiment tuer. Certains sont peut-être un peu injustes : celui du 195, par exemple, résulte d'un choix qui n'est pas manifestement pire que l'autre option et dans un contexte où on a peu de raisons de penser qu'on risque de perdre la vie.
468 paragraphes (plutôt étoffés en moyenne), ça laisse présager initialement une aventure avec une longue durée de jeu. En fait, il s'agit plutôt d'une aventure "large", qui permet très tôt de suivre des pistes diverses dans un ordre flexible, et qui offre beaucoup d'options possibles concernant notre comportement. Cela met très bien en valeur les concepts essentiels de l'histoire : d'une part les différents aspects du cadre dystopique, d'autre part les incertitudes du héros qui ne sait pas du tout où il trouvera des réponses à ses questions.
La deuxième moitié de l'AVH (qu'on peut déclencher à partir du moment où on a trois souvenirs) risque parfois de se montrer un peu courte par rapport à la première. Lorsque je suis pour la première fois parvenu à une bonne fin, la rapidité avec laquelle j'ai traversé cette deuxième moitié m'a un peu interloqué :
Le fait que les bonnes fins possèdent un caractère plutôt ouvert me semble en revanche tout à fait pour le mieux. Considérant la situation du monde et du héros, il aurait été moins crédible et marquant de parvenir à une fin où la plupart des choses se trouvent résolues et on a une idée précise de ce qui va se passer ensuite.