14/07/2024, 10:53
J’ai H7E14C7 et je dois m’échapper du Dédale du Trépas ?! nous propose une aventure originale sous forme d’isekai. On pourrait presque même parler d’isekai issu d’un monde parallèle au nôtre car dans le monde d’origine, les LVH font bel et bien figures d’œuvres littéraires étudiées comme il se doit et les références aux histoires originales sont dissimulées sous de délicieuses constructions synonymiques, ce qui génère bien sûr une légère distorsion du réel, mais dont personne n'est dupe.
Le texte est éminemment transtextuel (référence à un autre texte) et convoque à la fois la métatexualité (le texte de Skarn commente celui du Labyrinthe de la mort) et l’hypertextualité (l’hypotexe de Pierrevive est « repris » et modifié dans l’hypertexte qui soit offre de nouveaux développements, soit le résume).
Tout ceci permet à Skarn de jouer avec la composante pragma-énonciative du récit (je cite Catherine Fromilhague, Les figures de style, p. 9 « il s’agit d’articuler les perturbations qui provoquent la saillance, les réaménagements et les positionnements énonciatifs, et le jeu des points de vue »), rendant J’ai H7E14C7 et je dois m’échapper du Dédale du Trépas ?! particulièrement savoureux à lire : moqueur, parfois ironique et qui, tout en proposant une critique légère du genre, s’offre également le luxe d’inciter les lecteurs à la réflexivité littéraire (réfléchir à ses comportements de lecteur).
Malheureusement, cette volonté tant parodique que littéraire se heurte parfois à la barrière du style qui n’évite pas les lourdeurs et les maladresses. Et le lecteur, de confident volontaire et amusé, devient alors confident captif et ennuyé. Mais l’on comprend bien l’intention première, l’intention derrière, plus taquine que véritablement critique et si c’est ponctuellement un écueil de lecture (léger), il n'est pas sur le fond opposable au récit.
Parmi les petits reproches que je peux formuler, on trouve ici ou là des ébarbures stylistiques sur lesquelles il pourrait être utile de revenir afin de les travailler, comme les soucis d’emploi des temps (concordance, valeur aspectuelle), des lourdeurs, des tournures de phrases malheureuses et ici ou là – mais guère – des termes inadéquats. Tout ceci demeure néanmoins suffisamment rare pour ne pas gêner le récit et ne nuit finalement que peu à la prose de Skarn, surtout quand ce dernier se lâche pour disserter sur les œuvres du ou des auteurs parodiés, un petit régal à chaque fois.
Puisque le texte cherche à jouer avec un autre texte, forcément, l’ambiance est tout autre et s’éloigne de l’univers claustrophobe que l’on pourrait ressentir à la lecture d’une histoire d’enfermement. L'ambiance est ailleurs : maîtriser le destin. Et le texte est sur ce point une réussite. Non pas tant dans l’immersion narrative – régulièrement brisée par les digressions du narrateur – que ludique, qui nous offre ici un magnifique OTP, très bien géré, jouant sur la gestion du temps et de l’équipement. Pour ma part, j’ai adoré cette partie de l’histoire, me prenant vraiment au jeu.
J’ai aussi apprécié les efforts pour coller au style de Livingstone, les touches descriptives supplémentaires lorsqu’un élément du récit original qui n’avait pas été abordé est subitement révélé et l’aspect totalement contre-intuitif de certaines décisions qui, je trouve, correspond bien à l’atmosphère de cette lecture.
J’ai par contre regretté une fin laborieuse (aucun frisson, le fait de continuer de parler de Shinobi comme vivant alors que nous savons qu’il est mort, sa rapidité) due évidemment au nombre de sections, ce qui inclut la récupération de type deus ex machina des deux clés manquantes ; et la sensation d’évoluer seul et en dehors du labyrinthe (le réel de l’univers pèse peu sur le protagoniste).
J’ai enfin trouvé que le thème était plutôt respecté, allant chercher dans l’entredent/les interstices de la mécanique livingstonienne la justification de l’histoire.
Merci à toi Skarn pour cette bien agréable lecture.
Le texte est éminemment transtextuel (référence à un autre texte) et convoque à la fois la métatexualité (le texte de Skarn commente celui du Labyrinthe de la mort) et l’hypertextualité (l’hypotexe de Pierrevive est « repris » et modifié dans l’hypertexte qui soit offre de nouveaux développements, soit le résume).
Tout ceci permet à Skarn de jouer avec la composante pragma-énonciative du récit (je cite Catherine Fromilhague, Les figures de style, p. 9 « il s’agit d’articuler les perturbations qui provoquent la saillance, les réaménagements et les positionnements énonciatifs, et le jeu des points de vue »), rendant J’ai H7E14C7 et je dois m’échapper du Dédale du Trépas ?! particulièrement savoureux à lire : moqueur, parfois ironique et qui, tout en proposant une critique légère du genre, s’offre également le luxe d’inciter les lecteurs à la réflexivité littéraire (réfléchir à ses comportements de lecteur).
Malheureusement, cette volonté tant parodique que littéraire se heurte parfois à la barrière du style qui n’évite pas les lourdeurs et les maladresses. Et le lecteur, de confident volontaire et amusé, devient alors confident captif et ennuyé. Mais l’on comprend bien l’intention première, l’intention derrière, plus taquine que véritablement critique et si c’est ponctuellement un écueil de lecture (léger), il n'est pas sur le fond opposable au récit.
Parmi les petits reproches que je peux formuler, on trouve ici ou là des ébarbures stylistiques sur lesquelles il pourrait être utile de revenir afin de les travailler, comme les soucis d’emploi des temps (concordance, valeur aspectuelle), des lourdeurs, des tournures de phrases malheureuses et ici ou là – mais guère – des termes inadéquats. Tout ceci demeure néanmoins suffisamment rare pour ne pas gêner le récit et ne nuit finalement que peu à la prose de Skarn, surtout quand ce dernier se lâche pour disserter sur les œuvres du ou des auteurs parodiés, un petit régal à chaque fois.
Puisque le texte cherche à jouer avec un autre texte, forcément, l’ambiance est tout autre et s’éloigne de l’univers claustrophobe que l’on pourrait ressentir à la lecture d’une histoire d’enfermement. L'ambiance est ailleurs : maîtriser le destin. Et le texte est sur ce point une réussite. Non pas tant dans l’immersion narrative – régulièrement brisée par les digressions du narrateur – que ludique, qui nous offre ici un magnifique OTP, très bien géré, jouant sur la gestion du temps et de l’équipement. Pour ma part, j’ai adoré cette partie de l’histoire, me prenant vraiment au jeu.
J’ai aussi apprécié les efforts pour coller au style de Livingstone, les touches descriptives supplémentaires lorsqu’un élément du récit original qui n’avait pas été abordé est subitement révélé et l’aspect totalement contre-intuitif de certaines décisions qui, je trouve, correspond bien à l’atmosphère de cette lecture.
J’ai par contre regretté une fin laborieuse (aucun frisson, le fait de continuer de parler de Shinobi comme vivant alors que nous savons qu’il est mort, sa rapidité) due évidemment au nombre de sections, ce qui inclut la récupération de type deus ex machina des deux clés manquantes ; et la sensation d’évoluer seul et en dehors du labyrinthe (le réel de l’univers pèse peu sur le protagoniste).
J’ai enfin trouvé que le thème était plutôt respecté, allant chercher dans l’entredent/les interstices de la mécanique livingstonienne la justification de l’histoire.
Merci à toi Skarn pour cette bien agréable lecture.
Goburlicheur de chrastymèles