Oh, cela fait vraiment plaisir de lire que tu as apprécié, Fitz ! Merci pour tous ces compliments qui font particulièrement chaud au coeur et m'encouragent à continuer. C'est vrai que j'ai essayé de davantage équilibrer l'écriture, notamment entre dynamisme, description et introspection. J'ai la sensation d'y être mieux parvenu, mais évidemment ce sont les retours qui permettent de s'en convaincre et cela compte d'autant plus.
Concernant le titre et l'enfant :
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Voilà un peu mieux l'explication du titre, au moins pour moi :
En fait, c'est un point qui me tient à coeur car la motivation principale de l'écriture de cette AVH réside vraiment dans cette résilience. Pas tant pour Séléna finalement que pour le narrateur.
Pour moi, raconter une histoire, écrire une histoire, c'est notamment réparer le passé ou le présent en lui donnant du sens. Là est le moteur de chacun des textes que je commence, et je vois dans les tentatives du narrateur une manière d'exorciser son passé de mercenaire sur lequel il projette aujourd'hui un regard bien sombre. L'enfant, en réalité, ne se souvient pas beaucoup mieux que lui du train mais... il se souvient des autres fois où il a entendu l'histoire.
Dans la fin n°2, il a oublié qui est Séléna, oublié le visage de sa mère adoptive en quelque sorte, ce qui en fait le double du narrateur. Et on comprend alors qu'il a sans doute oublié également qui il était. Dans la fin n°1, c'est moins évident, et cela me semble logique puisque le mercenaire continue à travailler et donc à obtenir des doses. Mais je pense qu'il ne sait plus très bien si c'est la réalité ou pas, d'ailleurs personne ne sait peut-être plus vraiment où est la vérité. On ne peut pas être sûr que les choses se sont passées ainsi et que l'enfant est le même.
Mais j'ai poussé le bouchon encore plus loin dans la fin n°2, car je suggère que les personnages du compartiment ne sont peut-être eux-mêmes que des projections - fictives - du narrateur : le vieil homme avec son carnet de croquis qui ressemble bizarrement au carnet du mercenaire, le colosse avec son papier plié, Séléna qui lui évoque sa mère, qu'il a si peur d'oublier, et l'enfant le mercenaire lui-même, orphelin abandonné.
Peut-être qu'il y a bien eu un train, un jour, un contrat, mais que les choses se sont passées très différemment. J'ai imaginé un moment que le narrateur, cherchant la paix, se racontait à lui-même cette histoire pour trouver un sens (et une mémoire si l'on peut dire) à ce qu'il vit aujourd'hui. Et que l'enfant alors n'a rien à voir avec la mission. Voire... que la femme à la fin n'est qu'une projection, un écho de l'histoire qu'il vient de raconter (d'où la fin un peu étrange). Mais... je vais peut-être un peu trop loin dans mes délires, là. Ou en tout cas je n'ai pas réussi à bien mettre cela en place.
En tous cas, merci encore, tu m'as donné la pêche !