28/06/2022, 15:54
Une vraie claque cette aventure. Merlinpinpin, c'est désormais mon écrit favori de ta part, et à coup sûr l'une de mes mini-AVH préférées.
Tout est bon, même très bon.
Le contexte en premier lieu avec ce thème presque post-apo, mais qui sort des sentiers battus avec des idées éminemment originales : cette fuite des mémoires et ces créatures dévoreuses d'esprit. Même les gadgets futuristes sont inventifs. J'ai pensé parfois à The Myst (ou Brume) et aussi à Snowpiercer. En plus, les informations sur cet univers effroyable sont distillées de façon très élégante. Je regrette presque qu'on n'en apprenne pas plus, mais on est dans une mini-AVH.
L'écriture est parfaitement maîtrisée, avec un bel équilibre entre les dialogues et la narration, d'une manière nerveuse quand il faut mettre la pression et se permettant par ailleurs des élans descriptifs de haute volée.
Le scénario est très prenant, débutant par du survival haletant et se développant par la suite sur la compréhension plus globale des enjeux qui sous-tendent la catastrophe en cours.
L'intérêt du jeu consiste à explorer et trouver son chemin dans une structure complexe sans être labyrinthique. Comme dans Texaco Bang Bang, le procédé de narration extérieure en filigrane pour justifier les nouvelles tentatives après un échec est d'une élégance rare. La course aux bons choix et bons codes pour parvenir à l'une des deux fins heureuses tient en haleine jusqu'au bout.
Enfin, la difficulté / longévité est très bien dosée. C'est plutôt ardu, mais chaque lecture aboutit à un sentiment du genre "ah, je sais comment faire maintenant, je vais essayer ça." Donc zéro frustration ni lassitude. Je suis pour ma part arrivé à la fin numéro deux, après 4 ou 5 retours au 1er paragraphe.
Après cette avalanche de louanges, il faut bien que je gâche ta joie, mais ça va être difficile de rester pertinent.
Le titre me convainc moins que le reste. Malgré l'explication liminaire et l'illustration, malgré son utilisation par la femme dans une conversation pour le justifier, je trouve la métaphore trop nébuleuse, trop distante avec le propos de l'aventure.
Sans être frustrante, la fin que j'ai obtenue m'a un peu interrogé. Volontairement évasive et d'une sensibilité farouche, elle conserve volontairement beaucoup de zones d'ombres. J'aurais bien aimé un peu plus d'explications.
SPOILER :
Si j'ai bien compris (mais j'ai un doute maintenant!), notre "fils" est le petit garçon du train et la femme, notre cible du début. Dans ce cas, je trouve un peu étrange qu'il demande des histoires et qu'il réclame celle du train comme une autre, alors qu'il y tient un rôle pivot.
Toujours au niveau cohérence, son intervention avec la grenade face au monstre humanoïde en haut du train m'a paru bien balèze, de la part d'un gamin qui faisait vraiment jeune.
Mais bon, c'est pour pinailler tout ça, rien ne m'a sorti de l'aventure. Félicitations!
Tout est bon, même très bon.
Le contexte en premier lieu avec ce thème presque post-apo, mais qui sort des sentiers battus avec des idées éminemment originales : cette fuite des mémoires et ces créatures dévoreuses d'esprit. Même les gadgets futuristes sont inventifs. J'ai pensé parfois à The Myst (ou Brume) et aussi à Snowpiercer. En plus, les informations sur cet univers effroyable sont distillées de façon très élégante. Je regrette presque qu'on n'en apprenne pas plus, mais on est dans une mini-AVH.
L'écriture est parfaitement maîtrisée, avec un bel équilibre entre les dialogues et la narration, d'une manière nerveuse quand il faut mettre la pression et se permettant par ailleurs des élans descriptifs de haute volée.
Le scénario est très prenant, débutant par du survival haletant et se développant par la suite sur la compréhension plus globale des enjeux qui sous-tendent la catastrophe en cours.
L'intérêt du jeu consiste à explorer et trouver son chemin dans une structure complexe sans être labyrinthique. Comme dans Texaco Bang Bang, le procédé de narration extérieure en filigrane pour justifier les nouvelles tentatives après un échec est d'une élégance rare. La course aux bons choix et bons codes pour parvenir à l'une des deux fins heureuses tient en haleine jusqu'au bout.
Enfin, la difficulté / longévité est très bien dosée. C'est plutôt ardu, mais chaque lecture aboutit à un sentiment du genre "ah, je sais comment faire maintenant, je vais essayer ça." Donc zéro frustration ni lassitude. Je suis pour ma part arrivé à la fin numéro deux, après 4 ou 5 retours au 1er paragraphe.
Après cette avalanche de louanges, il faut bien que je gâche ta joie, mais ça va être difficile de rester pertinent.
Le titre me convainc moins que le reste. Malgré l'explication liminaire et l'illustration, malgré son utilisation par la femme dans une conversation pour le justifier, je trouve la métaphore trop nébuleuse, trop distante avec le propos de l'aventure.
Sans être frustrante, la fin que j'ai obtenue m'a un peu interrogé. Volontairement évasive et d'une sensibilité farouche, elle conserve volontairement beaucoup de zones d'ombres. J'aurais bien aimé un peu plus d'explications.
SPOILER :
Si j'ai bien compris (mais j'ai un doute maintenant!), notre "fils" est le petit garçon du train et la femme, notre cible du début. Dans ce cas, je trouve un peu étrange qu'il demande des histoires et qu'il réclame celle du train comme une autre, alors qu'il y tient un rôle pivot.
Toujours au niveau cohérence, son intervention avec la grenade face au monstre humanoïde en haut du train m'a paru bien balèze, de la part d'un gamin qui faisait vraiment jeune.
Mais bon, c'est pour pinailler tout ça, rien ne m'a sorti de l'aventure. Félicitations!