Merci pour ce retour.
La campagne écossaise, je ne l'ai pas vraiment décrite. Je pensais au départ le faire, mais cette histoire pourrait se passer n'importe où ailleurs si on changeait simplement le nom du château et des lieux. Je me suis centré sur les profils des personnages et leur attitude vis à vis de Guilhem: certains veulent s'amuser à ses dépends en lui flanquant la frousse, d'autres sont directement hostiles, etc. Au mieux c'est de l'indifférence. Je n'ai pas fait intervenir d'autres enfants qui auraient pu, au moins pour certains, vouloir devenir son ami.
Dommage que le monologue final soit moins bien passé. Il aurait été logique que le personnage reste silencieux et ressasse ses pensées, mais d'un autre côté je devais forcément expliquer les choses au lecteur.
Pour l'homme au bonnet j'ai glissé quelques indices, mais c'est vrai qu'il sont minces:
Montrer le contenu
Spoiler
1. Quand il le regarde étrangement lors de son discours à l'auberge (c'est finalement un indice après-coup car à la première lecture on peut mettre autre chose sous le mot "étrange").
2. Quand il prend sa défense face à Frère Shelby au sujet du morceau de pain volé.
Je crois que je devrais ajouter un geste d'apparence anodin comme une main sur l'épaule lorsqu'il explique le déroulement de la cérémonie en se rendant au Cercle des Neuf Pierres, tout en indiquant que Guilhem se sent mal à l'aise vis à vis de ce geste, sans qu'il en comprenne la raison (peut-être parce qu'il garderait sa main trop longtemps pour un geste seulement amical). Là cela deviendrait plus évident une fois arrivé au dernier paragraphe.
Digression:
Montrer le contenu
Spoiler
Un héros meurtrier, ce n'est pas possible tel quel. Il faut établir, comme je l'avais dit pour 1930 à l'époque et son héros tueur "sans remord", un contexte préalable expliquant pourquoi le personnage en est arrivé là (ou comme dans Luna Vega, pourquoi elle accepte de vendre son corps). Juste incarner le tueur "gratuit", c'est impensable. Mais si on explique un contexte lourd, des frustrations, un désir de vengeance ou que sais-je encore, quelque chose qui explique -sans le cautionner- le comportement, alors pourquoi pas, avec moult précaution, comprendre un tel personnage et accepter de l'incarner.
On peut plus facilement incarner un tueur à gages, puisqu'il exécute l'ordre d'un tiers et que la responsabilité passe donc au moins en partie dans ce tiers. On incarne seulement un outil (le tueur à gages devient en quelque sorte un simple instrument que le tiers peut facilement remplacer). Tuer implique de mettre de côté tout empathie naturelle vis à vis de la victime, mais on sait qu'un mort sur le papier ou "sur pixel" c'est du virtuel, que la personne n'existe pas, qu'on peut donc la tuer pour de faux comme quand on joue gamin à tirer sur les "méchants". On sait qu'il n'y aura pas de famille brisée par la mort d'un père, d'une mère, d'un frère, d'une sœur, etc. On sait qu'on ne tuera jamais pour de vrai. On tue donc juste pour le plaisir de trouver la bonne méthode proposée par le texte ou le jeu (éviter les gardes, être discret...) pour y parvenir, et pas pour la conclusion qui est l'acte de tuer en lui-même. Ce qui est jouissif c'est de réussir à se planquer, à s'échapper, à rester discret, de trouver le déguisement idoine, de réussir à crocheter une porte, etc. mais pas de tuer. Lorsqu'on joue le tueur à gages il n'y a pas de réalité de la victime, on ne peut pas s'arrêter de jouer en se disant, "non, stop, que vont devenir ses enfants?" Car on sait très bien qu'il n'y a rien derrière, que c'est du virtuel.
Pour le viol cette distanciation n'existe pas. Si on commence à se poser la question de comment trouver la bonne méthode, ou la bonne victime, même pour un viol "juste virtuel" on est déjà pervers, tout simplement! Avant même que la victime ne soit victime... Car le "plaisir" ici n'est pas ludique mais sexuel. Et si on trouve plaisant d'imaginer un viol (donc de forcer à l'acte sexuel une personne qui n'est pas consentante), il n'y a pas trente-six diagnostics: on est pervers, et ceci qu'on passe à l'acte ou non! Il est impossible d'incarner un violeur à qui on proposerait de choisir ses victimes, le meilleur moment pour les agresser: si quelqu'un sort une AVH pareille il faut appeler les flics tout de suite! Par contre rien n'empêche une AVH sexuelle, pornographique, même la plus extrême, du moment qu'elle met en scène des personnages consentants.