29/05/2017, 19:42
C'est un plaisir de retrouver après tout ce temps Sunkmanitu qui était un auteur prolifique à une certaine période avant une assez longue parenthèse.
Alors du bon et du moins bon pour cette aventure se passant au domicile de lord Brifford. Commençons par ce que j'ai le moins aimé.
Le gros défaut de cette AVH est pour moi un manque d'harmonie, de constance, d'uniformisation, à la fois dans le ton de l'histoire, l'atmosphère et les profils des deux personnages principaux. On réalise vite que, comme pour son mini-YAZ d'or précédent avec Georges le Zombie, le ton navigue allègrement entre macabre et humour. Mais ici, j'ai comme ressenti un hommage direct à Brennan et au Château de Dracula, tant par le scénario que par l'humour british avec ces expressions et sous-titres en anglais à foison et les interpellations directes du narrateur envers le lecteur. Le problème est que ça ne fonctionne pas toujours. Des fois c'est amusant, d'autres fois, je n'ai pas vraiment réussi à suivre Sunk dans toutes ses blagues. Je vais prendre l'exemple qui m'a le plus frappé, celui où le narrateur dit "Je n'utiliserai plus le passé simple avec le Vous, promis, c'est trop horrible." Bon déjà moi je ne trouve pas ça horrible. ^^ Mais surtout, ça recommence à l'utiliser juste après! Alors, oubli? 6ème degré? Idem pour les sous-titres en anglais, ça ne m'a pas trop botté car ils évoquent un langage moderne (on est très anglicisé désormais) qui fait tâche avec l'époque fin XIXème siècle.
Du coup, le côté horrifique qui aurait pu être très efficace ne trouve pas non plus sa place avec ce ton désinvolte.
On retrouve cette perte d'harmonie avec les deux héros. C'est comme s'ils jouaient plusieurs personnalités sans continuité dans le caractère. Ainsi le paysan se lance dans des piques sarcastiques envers le vampire dans un langage soutenu, ce dernier est tour à tour cruel, sensible (comme à la fin), moqueur mais va quand même traiter le héros de "brave garçon" dans le paragraphe de fin. Ils perdent en crédibilité.
Dernier point faible, l'impression que l'aventure a été rapidement balancée sans être suffisamment relue. Pas mal de fautes et de mots oubliés. Rien d'énorme non plus mais je n'avais pas ce souvenir avec les autres AVH de Sunk.
A côté de ça, Stanley Bradfford a de nombreuses qualités qui en rendent la lecture et le jeu plaisants.
Déjà le scénario est sympa. 50 paragraphes dans la peau d'un "méchant" traqué par un "gentil". Cela rappelle le Château du Sorcier d'Outremer. De la pression donc, du rythme sans temps mort. Le côté vampire bien exploité grâce aux 3 pouvoirs mais aussi par la description de l'habitat, des habitudes culinaires... J'ai d'ailleurs apprécié que le vampire ne soit pas un archétype calqué sur celui de Stoke. Il a de subtiles différences avec ses cousins slaves. Il est d'ailleurs mentionné que tous les vampires ne sont pas sujets à l'allergie à l'ail, on peut nager dans l'eau sans problème...
Mais là où le scénario est malin, c'est qu'il ne se contente pas d'un simple duel entre deux personnages hauts en couleurs (le fermier est lui aussi impressionnant avec sa panoplie d'armes et sa détermination). Des souvenirs réguliers du vampire que l'on joue nous font comprendre peu à peu que l'histoire n'est pas si manichéenne que ça (même si on comprend assez vite finalement le fin mot de l'histoire, même sans parvenir au meilleur paragraphe de fin).
Le contexte écossais est bien rendu avec plein de détails et de descriptions qui nous transportent dans ce château croulant et ses porteurs de kilts buveurs de whisky et joueurs de cornemuses. Tu aurais même pu glisser une claymore dans l'armurerie!
Le jeu est intéressant également. Le système de combat à la Histoires à Jouer m'a bien surpris et un peu inquiété au départ. Mais comme les caracs sont pré-déterminées, ça passe. L'ensemble est équilibré, les pouvoirs sont bien utilisées pour seulement 50 paragraphes, la liberté d'action est correcte et la difficulté dosée comme il faut. La première fois j'ai perdu le combat final. La seconde j'ai atteint la moins bonne des quatre fins de victoire (bizarrement on ne m'avait pas proposé d'épargner mon chasseur) et ai réussi pleinement à la troisième tentative.
En somme, c'est plutôt une bonne aventure et qui a le mérite de proposer quelque chose de différent.
Alors du bon et du moins bon pour cette aventure se passant au domicile de lord Brifford. Commençons par ce que j'ai le moins aimé.
Le gros défaut de cette AVH est pour moi un manque d'harmonie, de constance, d'uniformisation, à la fois dans le ton de l'histoire, l'atmosphère et les profils des deux personnages principaux. On réalise vite que, comme pour son mini-YAZ d'or précédent avec Georges le Zombie, le ton navigue allègrement entre macabre et humour. Mais ici, j'ai comme ressenti un hommage direct à Brennan et au Château de Dracula, tant par le scénario que par l'humour british avec ces expressions et sous-titres en anglais à foison et les interpellations directes du narrateur envers le lecteur. Le problème est que ça ne fonctionne pas toujours. Des fois c'est amusant, d'autres fois, je n'ai pas vraiment réussi à suivre Sunk dans toutes ses blagues. Je vais prendre l'exemple qui m'a le plus frappé, celui où le narrateur dit "Je n'utiliserai plus le passé simple avec le Vous, promis, c'est trop horrible." Bon déjà moi je ne trouve pas ça horrible. ^^ Mais surtout, ça recommence à l'utiliser juste après! Alors, oubli? 6ème degré? Idem pour les sous-titres en anglais, ça ne m'a pas trop botté car ils évoquent un langage moderne (on est très anglicisé désormais) qui fait tâche avec l'époque fin XIXème siècle.
Du coup, le côté horrifique qui aurait pu être très efficace ne trouve pas non plus sa place avec ce ton désinvolte.
On retrouve cette perte d'harmonie avec les deux héros. C'est comme s'ils jouaient plusieurs personnalités sans continuité dans le caractère. Ainsi le paysan se lance dans des piques sarcastiques envers le vampire dans un langage soutenu, ce dernier est tour à tour cruel, sensible (comme à la fin), moqueur mais va quand même traiter le héros de "brave garçon" dans le paragraphe de fin. Ils perdent en crédibilité.
Dernier point faible, l'impression que l'aventure a été rapidement balancée sans être suffisamment relue. Pas mal de fautes et de mots oubliés. Rien d'énorme non plus mais je n'avais pas ce souvenir avec les autres AVH de Sunk.
A côté de ça, Stanley Bradfford a de nombreuses qualités qui en rendent la lecture et le jeu plaisants.
Déjà le scénario est sympa. 50 paragraphes dans la peau d'un "méchant" traqué par un "gentil". Cela rappelle le Château du Sorcier d'Outremer. De la pression donc, du rythme sans temps mort. Le côté vampire bien exploité grâce aux 3 pouvoirs mais aussi par la description de l'habitat, des habitudes culinaires... J'ai d'ailleurs apprécié que le vampire ne soit pas un archétype calqué sur celui de Stoke. Il a de subtiles différences avec ses cousins slaves. Il est d'ailleurs mentionné que tous les vampires ne sont pas sujets à l'allergie à l'ail, on peut nager dans l'eau sans problème...
Mais là où le scénario est malin, c'est qu'il ne se contente pas d'un simple duel entre deux personnages hauts en couleurs (le fermier est lui aussi impressionnant avec sa panoplie d'armes et sa détermination). Des souvenirs réguliers du vampire que l'on joue nous font comprendre peu à peu que l'histoire n'est pas si manichéenne que ça (même si on comprend assez vite finalement le fin mot de l'histoire, même sans parvenir au meilleur paragraphe de fin).
Le contexte écossais est bien rendu avec plein de détails et de descriptions qui nous transportent dans ce château croulant et ses porteurs de kilts buveurs de whisky et joueurs de cornemuses. Tu aurais même pu glisser une claymore dans l'armurerie!
Le jeu est intéressant également. Le système de combat à la Histoires à Jouer m'a bien surpris et un peu inquiété au départ. Mais comme les caracs sont pré-déterminées, ça passe. L'ensemble est équilibré, les pouvoirs sont bien utilisées pour seulement 50 paragraphes, la liberté d'action est correcte et la difficulté dosée comme il faut. La première fois j'ai perdu le combat final. La seconde j'ai atteint la moins bonne des quatre fins de victoire (bizarrement on ne m'avait pas proposé d'épargner mon chasseur) et ai réussi pleinement à la troisième tentative.
En somme, c'est plutôt une bonne aventure et qui a le mérite de proposer quelque chose de différent.