Pourquoi les Ldvelh sont-ils considérés comme un genre enfantin ?
Plusieurs raisons :
1) Le jeu, privilège des enfants
Laspect jeu est indissociable du LDVELH : trouver le chemin qui mène à la victoire, livrer les combat Cet aspect classe demblée le LDVELH parmi les livres enfantins, car le jeu est bien une activité qui ne permet pas de sélever, mais plutôt de sentretenir loin des problèmes inhérents au monde des adultes (à savoir principalement lAmour et la Mort (cf 3)).
Le jeu chasse ces lourdes préoccupations et du même coup, ne permet pas au livre de sépanouir.
Vous est-il déjà arrivé de lever les yeux dun LDVELH et de réfléchir aux thématiques développées par lauteur ?
Certainement pas car :
_les thématiques des LDVELH ne sont guère évoluées
_ on se demande plutôt où se trouve tel objet, telle info
Conclusion : laspect jeu gène la réflexion, si bien que les auteurs de LDVELH se sont principalement consacrés à celui-ci.
2) Style, Illustrations
Je ne surprendrai personne en disant que le style des LDVELH est loin dêtre formidable, et même plutôt médiocre. Il nest jamais lyrique ou poétique, et se borne principalement à décrire les évènements de façon clinique et rarement ressentie.
On peut ajouter cela au fait quil y ait des illustrations, qui limitent elles-mêmes limaginaire du lecteur en lui proposant une vision pré-machée du monde dans lequel il se trouve.
Ces illustrations, dautre part, ne reflètent pas une vision très « adulte », quand elles ne sont pas dune grande naïveté ( John Blanche ou Gary Chalk).
On peut terminer sur les couvertures, qui sont souvent encore pire que les illustrations intérieures, avec des couleurs vives et un dessin encore plus enfantin, étant donné quil doit capter lattention de ce public.
3) Les thèmes adultes
Largument disant « il faut dabord définir ce qui est enfantin » est assez juste, bien quune telle définition sera toujours sujette au contre-exemple qui tue. Néanmoins, dans la grande majorité des livres-jeux, on ne parle jamais de Mort (donner la mort est un acte grave, et pourtant on a jamais vu de héros torturé à cette idée), ni dAmour (ni de femmes en général, qui noccupent pas encore la tête de lenfant). Il est également notable que les livres-jeux éludent toutes les questions économico-sociales dans leurs descriptions, signe qui ne trompe pas.
Dans la même veine, 90% des scenarii se limitent à « le Méchant menace le monde et vous devez aller lui botter les fesses », dans un manichéisme qui sied à la plupart des contes ou autres jeux-vidéos.
4) Conclusion
Nous avons vu que laspect jeu limitait de façon évidente la réflexion que pouvait mener le lecteur, plus occupé à gagner le jeu qui lui est proposé. Ce constat fondamental, ajouté au style souvent quelconque et aux illustrations gamines permet de dire sans détour que les livres-jeux, semblent déstinés à un public denfants.
Ceci est encore confirmé par le fait que la vision proposée par ces livres est manichéiste et ne met jamais le lecteur face à des cas de conscience.
5) Et les AVH ?
On pourrait croire que les AVH, écrites par des adultes et pour des adultes, sont dénuées de ces défauts caractéristiques. Pourtant, cest loin dêtre évident.
Prenons les exemples de Flower Power et de Chroniques dun Héros ordinaire. Voilà deux aventures tout à fait opposées en terme de conception. Lune représente de lentertainment pur et simple (ceci est nullement péjoratif) et lautre a pour but dinviter le lecteur à réfléchir sur un certain nombre de cas, et sur lhistoire qui lui est proposée.
On remarque alors que si FP a obtenu des critiques unanimement positives, laccueil réservé à CHO fut plus mitigé. Il y a sans doute des raisons à cela, qui tiennent dailleurs plus à des questions de forme. Cest-à-dire, en gros que la philosophie (selon ses propres termes) proposée par Gluti est un peu minée par le style, parfois trop pompeux. On remarquera cependant que personne na vraiment parlé du concept de cette AVH, et que les critiques se sont bornées à la forme.
La conclusion, cest que le lecteur adulte ne réagit pas forcément dans le sens quon attendrait à première vue.
Un autre exemple révélateur est le Mercenaire de Sombrecoeur (qui forme avec CHO le doublon le plus « adulte » des AVH ). Cette aventure a été, comme CHO, très fraîchement reçue par les lecteurs. Le héros a même été décrit par certains comme « un berserk avec des muscles de catcheurs et un QI dhuître ». Cest donc avec appréhension que je métais lancé dans la lecture du livre. La sensation que jai eue est que le héros est, dans la bataille du début, effectivement un « bourrin ». Mais ce trait sestompe ensuite pour laisser place à un héros hanté par la peur de la mort. La sienne, celle des autres, et surtout celle de sa fiancée.
Le manichéisme apparent est beaucoup plus contrasté, étant donné que lon incarne un soldat des armées « méchantes ».
Enfin, la conclusion apocalyptique du livre est très éloignée du Happy-end de rigueur dans les LDVELH (et même des AVH).
Voilà donc encore un livre qui marque, qui est bien ancré dans le monde des « adultes », et qui a obtenu un score assez faible aux Yaz (il nest pas exempt de défauts, comme la fascination glauque de lauteur pour les descriptions sanguinolentes, qui nuisent au propos quaurait pu tenir le livre, à savoir une dénonciation de la guerre dans tous ses aspects. Dailleurs, une seule (ou deux) vraie description barbare aurait été ressentie comme dautant plus impressionnante).
Conclusion : quand les livres proposent des thèmes adultes, ils sont boudés.
Le reste de la production dAVH reste, enfin, dans la lignée des livres « officiels », le modèle LS étant assez répandu ( VFF, SRY ), celui des DF ( Faery ) un peu moins.
6) Conclusion
Laspect jeu indissociable du LDVELH ( amateur ou non) nuit sans doute à une expression convenable de thèmes adultes. Dautre part, la grande majorité des AVH prenant pour modèle ce qui existe déjà, on retrouve souvent des choses assez classiques. Ceci est ajouté au fait que ceux qui ont tenté quelque chose ont été fraîchement accueillis, ce qui semble indiquer que lon ne part pas vers une voie plus « adulte ».
Ceci nest pas forcément un mal car ce que recherche le lecteur dans les AVH, cest aussi cette part dinnocence (liée à lenfance) quil a laissée derrière lui.
Cette enfance qui sest envolée et quil ne retrouvera jamais.
Plusieurs raisons :
1) Le jeu, privilège des enfants
Laspect jeu est indissociable du LDVELH : trouver le chemin qui mène à la victoire, livrer les combat Cet aspect classe demblée le LDVELH parmi les livres enfantins, car le jeu est bien une activité qui ne permet pas de sélever, mais plutôt de sentretenir loin des problèmes inhérents au monde des adultes (à savoir principalement lAmour et la Mort (cf 3)).
Le jeu chasse ces lourdes préoccupations et du même coup, ne permet pas au livre de sépanouir.
Vous est-il déjà arrivé de lever les yeux dun LDVELH et de réfléchir aux thématiques développées par lauteur ?
Certainement pas car :
_les thématiques des LDVELH ne sont guère évoluées
_ on se demande plutôt où se trouve tel objet, telle info
Conclusion : laspect jeu gène la réflexion, si bien que les auteurs de LDVELH se sont principalement consacrés à celui-ci.
2) Style, Illustrations
Je ne surprendrai personne en disant que le style des LDVELH est loin dêtre formidable, et même plutôt médiocre. Il nest jamais lyrique ou poétique, et se borne principalement à décrire les évènements de façon clinique et rarement ressentie.
On peut ajouter cela au fait quil y ait des illustrations, qui limitent elles-mêmes limaginaire du lecteur en lui proposant une vision pré-machée du monde dans lequel il se trouve.
Ces illustrations, dautre part, ne reflètent pas une vision très « adulte », quand elles ne sont pas dune grande naïveté ( John Blanche ou Gary Chalk).
On peut terminer sur les couvertures, qui sont souvent encore pire que les illustrations intérieures, avec des couleurs vives et un dessin encore plus enfantin, étant donné quil doit capter lattention de ce public.
3) Les thèmes adultes
Largument disant « il faut dabord définir ce qui est enfantin » est assez juste, bien quune telle définition sera toujours sujette au contre-exemple qui tue. Néanmoins, dans la grande majorité des livres-jeux, on ne parle jamais de Mort (donner la mort est un acte grave, et pourtant on a jamais vu de héros torturé à cette idée), ni dAmour (ni de femmes en général, qui noccupent pas encore la tête de lenfant). Il est également notable que les livres-jeux éludent toutes les questions économico-sociales dans leurs descriptions, signe qui ne trompe pas.
Dans la même veine, 90% des scenarii se limitent à « le Méchant menace le monde et vous devez aller lui botter les fesses », dans un manichéisme qui sied à la plupart des contes ou autres jeux-vidéos.
4) Conclusion
Nous avons vu que laspect jeu limitait de façon évidente la réflexion que pouvait mener le lecteur, plus occupé à gagner le jeu qui lui est proposé. Ce constat fondamental, ajouté au style souvent quelconque et aux illustrations gamines permet de dire sans détour que les livres-jeux, semblent déstinés à un public denfants.
Ceci est encore confirmé par le fait que la vision proposée par ces livres est manichéiste et ne met jamais le lecteur face à des cas de conscience.
5) Et les AVH ?
On pourrait croire que les AVH, écrites par des adultes et pour des adultes, sont dénuées de ces défauts caractéristiques. Pourtant, cest loin dêtre évident.
Prenons les exemples de Flower Power et de Chroniques dun Héros ordinaire. Voilà deux aventures tout à fait opposées en terme de conception. Lune représente de lentertainment pur et simple (ceci est nullement péjoratif) et lautre a pour but dinviter le lecteur à réfléchir sur un certain nombre de cas, et sur lhistoire qui lui est proposée.
On remarque alors que si FP a obtenu des critiques unanimement positives, laccueil réservé à CHO fut plus mitigé. Il y a sans doute des raisons à cela, qui tiennent dailleurs plus à des questions de forme. Cest-à-dire, en gros que la philosophie (selon ses propres termes) proposée par Gluti est un peu minée par le style, parfois trop pompeux. On remarquera cependant que personne na vraiment parlé du concept de cette AVH, et que les critiques se sont bornées à la forme.
La conclusion, cest que le lecteur adulte ne réagit pas forcément dans le sens quon attendrait à première vue.
Un autre exemple révélateur est le Mercenaire de Sombrecoeur (qui forme avec CHO le doublon le plus « adulte » des AVH ). Cette aventure a été, comme CHO, très fraîchement reçue par les lecteurs. Le héros a même été décrit par certains comme « un berserk avec des muscles de catcheurs et un QI dhuître ». Cest donc avec appréhension que je métais lancé dans la lecture du livre. La sensation que jai eue est que le héros est, dans la bataille du début, effectivement un « bourrin ». Mais ce trait sestompe ensuite pour laisser place à un héros hanté par la peur de la mort. La sienne, celle des autres, et surtout celle de sa fiancée.
Le manichéisme apparent est beaucoup plus contrasté, étant donné que lon incarne un soldat des armées « méchantes ».
Enfin, la conclusion apocalyptique du livre est très éloignée du Happy-end de rigueur dans les LDVELH (et même des AVH).
Voilà donc encore un livre qui marque, qui est bien ancré dans le monde des « adultes », et qui a obtenu un score assez faible aux Yaz (il nest pas exempt de défauts, comme la fascination glauque de lauteur pour les descriptions sanguinolentes, qui nuisent au propos quaurait pu tenir le livre, à savoir une dénonciation de la guerre dans tous ses aspects. Dailleurs, une seule (ou deux) vraie description barbare aurait été ressentie comme dautant plus impressionnante).
Conclusion : quand les livres proposent des thèmes adultes, ils sont boudés.
Le reste de la production dAVH reste, enfin, dans la lignée des livres « officiels », le modèle LS étant assez répandu ( VFF, SRY ), celui des DF ( Faery ) un peu moins.
6) Conclusion
Laspect jeu indissociable du LDVELH ( amateur ou non) nuit sans doute à une expression convenable de thèmes adultes. Dautre part, la grande majorité des AVH prenant pour modèle ce qui existe déjà, on retrouve souvent des choses assez classiques. Ceci est ajouté au fait que ceux qui ont tenté quelque chose ont été fraîchement accueillis, ce qui semble indiquer que lon ne part pas vers une voie plus « adulte ».
Ceci nest pas forcément un mal car ce que recherche le lecteur dans les AVH, cest aussi cette part dinnocence (liée à lenfance) quil a laissée derrière lui.
Cette enfance qui sest envolée et quil ne retrouvera jamais.