Citation :Je suis désolé si une petite minorité de biiiiiiip sont parvenus à t'encrer cette bêtise dans le crane.Ah ça y est. Les arguments sont finis, le sang quitte le néocortex et c'est le paléocortex qui prend le relai: on s'énerve, on se fait mal, on se tape dessus: il ne doit en rester qu'un debout! ^ ^
Pour ma part, je travaille dans une sous-branche de la propriété intellectuelle: le secteur des brevets (qui permet donc de s'approprier exclusivement pendant 20 ans un produit ou processus innovant industriellement exploitable). Le bien-fondé et l'impact du brevet est débattu, il y a des arguments dans plusieurs camps, et ce n'est pas sans parallèle avec la situation d'un auteur.
Je vous épargne les arguments des diverses théories du droits et je vous citerai juste les deux principaux arguments économiques qui reviennent sous la forme d'un coût pour la société (puisqu'elle subit un monopole provisoire qui la prive de liberté) et d'une incitation à la recherche technologique (puisque ces risques et ces investissements, s'ils débouchent, sont récompensés par une situation avantageuse sur la concurrence).
Le parallèle a des limites: l'impact économique bien sûr, et puis le fait que sans protection légale, de nombreuses technologies mises sur le marché sont immédiatement imitables - il suffit de regarder comment c'est fait - , cette fois-ci sans les risques ni l'investissement dus à la recherche, ce qui punit les investisseurs et chercheurs et récompense les imitateurs.
Malgré ces limites, les questions d'un mécanisme incitatif et du coût pour la société me semblent intéressantes pour réfléchir à la situation des auteurs et consommateurs d'écriture. Il est clair que si la société désire tant que ça la culture produite par les écrivains, elle doit leur céder un avantage (traduit en gains financiers). Si elle y est indifférente, alors le coût de l'en priver est faible.
Mais si elle refuse d'assumer le coût tout en réclamant le bénéfice de l'oeuvre, elle devient prédatrice de l'écrivain et le mène mécaniquement à l'extinction.