03/03/2013, 19:33
Feed sur l'écume des temps
J'ai trouvé l'écriture et la partie jeu irrégulières; le contenu apparent mélange du med-fan classique et de la dystopie torturée, avec des résultats mitigés; le contenu profond (disons psychologique) m'a paru intéressant, mais tarde à trouver ses formes. Malgré tout, quelque chose m'accroche chez l'auteur.
Il y a un travail sur les mots, la volonté de donner une certaine dimension au texte. Mais attention aux débordements! il faut tordre le cou à l'esthétique gratuite et choisir la solution simple à chaque fois qu'elle va aussi bien que la compliquée. On sent parfois trop cet effort, mais j'ai apprécié car cela m'a permis de comprendre à quelle hauteur il fallait se dresser pour considérer le texte.
Corrections mineures:
J'ai du rater le score d'endurance de départ, j'ai fini par extrapoler que ce devait être 20.
§162: Un sombre voile surnaturel recouvre le ciel forçant la lune elle-même à se manifester en contradiction de toutes les lois naturelles
pas compris!
« cinglant coup de pied »: formule pas très heureuse, cingler est une action spécifique à un objet long et souple, qui n'est pas accessible à un pied. Je comprends que c'est à prendre au figuré, mais attention à ce que sens propre et sens figuré ne soient pas en contradiction.
§150: embusquée de malheurs (embusqué veut dire: caché)
§98: ne t'avise pas de t'approcher pas de moi
§314: déblatérer veut dire parler longtemps et avec violence contre quelqu'un.
§7: chaque choix qu'un être conscient dans l'univers place devant lui (maladroit)
§300: je trouva
§31: animal -> animaux, humanoïde -> humanoïdes
§29: trésaille -> tressaille
§27: la major -> la majeure
§343: vous enfilez une armure de cuivre -> de cuir plutôt non?
§263: pleine air -> plein air
§243: vous sentez une ombre vous frôlez -> frôler
§391: toilettes turcs -> turques
§260: elle consentira -> elle consentit
§388: vous fait -> vous faites
§38: Un peu de respect espèce de pouffiasse ! me semble hors de personnage d'Aldugard.
§114: Moi ? Je suis un mage blanc, et en tant que tel je me dois de combattre les forces du mal. => Pas très convaincant, les gens qui luttent contre le mal ont une idéologie plus forte que la simple inertie de leur formation.
Il y a de nombreuses approximation avec les noms propres. Abadon ou Abandon? Aldugard ou Adlugard? A lisser.
Points négatifs:
*L'intro, en fait parfois un peu trop.
§169: les blagues à référence cassent un peu l'ambiance (j'ai commis la même erreur avec mon AVH), et donne un ton un peu trop onirique.
*Les embranchements sont illusoires la plupart du temps, sauf quelques séquences OTP et quelques faux choix (si vous continuez par là, vous allez mourir. Voulez-vous continuer?)
* Le héros est tendu, part au quart de doute, parfois à la limite du délire. Sa psychologie est difficile à saisir, instable et primesautière. Au §38, on se tient les côtes de rire, deux répliques plus tard nous voici étranglé de rage, puis on sanglote. A chaque § j'ai eu l'impression de trouver un personnage, parfois même un narrateur, différent, d'un âge différent, parfois gamin faisant des blagues la bouche pleine, parfois un désespéré décrivant la terrible cosmologique du monde; on passe un peu par tous les archétypes possibles, ce qui manque de définition (même si c'est un travail d'écriture intéressant en soi, le lecteur n'a pas à subir les brouillonnages de cette recherche, on doit lui servir le résultat cuisiné).
Il est plus facile pour le lecteur de détecter des traits de caractères stables pour s'identifier que d'être ballotté, de § en §, en des états d'esprits différents, surtout si l'effort qu'on lui demande n'a pas de rapport avec la trame. (il est possible de construire une histoire qui tourne autour d'une personnalité multiple bien sûr).
*On est projeté soudainement dans un autre monde, avec des objectifs d'une toute autre dimension, une logique appartenant à un tout autre contexte (§67: votre regarde s'illumine de convoitise lorsque vous réalisez que le lourd couvercle du sarcophage est incrusté de pierres précieuses!): ça sent le collage.
Il serait intéressant de prendre le contrepied et de cultiver le décalage culturel d'un esclave aux préoccupations extraordinaires dans une aventure héroic-fantasy classique...
Points positifs:
*Réflexions intéressantes: "N'est-ce pas d'abord en imagination que tout commence, par le
truchement de l'esprit que toute révolution, décision ou dessein voit ses contours se dessiner ?"
*Le songe interrompu qui revient dans le texte, très bon recours, j'ai aimé, intriguant à souhait, et qui se développe petit à petit.
* Le monde moderne, anticipation intéressante, prolongement de la logique actuelle du pouvoir, fait réfléchir
*§99: bonnes descriptions.
*le combat scénarisé d'Azabel, sa folie.
*La scénarisation des combats, certaines réflexions psychologiques, cosmologiques ou philosophiques .
*A partir du chap IV, on a enfin un peu de liberté pour explorer, la structure interactive est plus intéressante.
*Tu y a mis du tien, on sent une dissociation entre les deux mondes, entre une sorte de rêve d'aventures et de magies, et une réalité sordide, et le tiraillement entre l'imagination et la lucidité.
Épopée moins bien maîtrisée qu'Albatur, manque encore de maturité et mérite plus de travail, mais il y a quelque chose qui me plaît, une profondeur psychologique, il y a de la tripe, et ça veut dire que tu es en contact avec la fibre, cette chose en toi qui fait que tu as des choses à dire. C'est un très bon départ pour créer et pour écrire. Tu trouveras de nouvelles manières de mettre en forme tes idées, de jouer avec ça, de sublimer, de faire voir, de transformer, d'ouvrir de nouveaux sentiers. Continue, travaille ton art, je lirai ta prochaine AVH.
J'ai trouvé l'écriture et la partie jeu irrégulières; le contenu apparent mélange du med-fan classique et de la dystopie torturée, avec des résultats mitigés; le contenu profond (disons psychologique) m'a paru intéressant, mais tarde à trouver ses formes. Malgré tout, quelque chose m'accroche chez l'auteur.
Il y a un travail sur les mots, la volonté de donner une certaine dimension au texte. Mais attention aux débordements! il faut tordre le cou à l'esthétique gratuite et choisir la solution simple à chaque fois qu'elle va aussi bien que la compliquée. On sent parfois trop cet effort, mais j'ai apprécié car cela m'a permis de comprendre à quelle hauteur il fallait se dresser pour considérer le texte.
Corrections mineures:
J'ai du rater le score d'endurance de départ, j'ai fini par extrapoler que ce devait être 20.
§162: Un sombre voile surnaturel recouvre le ciel forçant la lune elle-même à se manifester en contradiction de toutes les lois naturelles
pas compris!
« cinglant coup de pied »: formule pas très heureuse, cingler est une action spécifique à un objet long et souple, qui n'est pas accessible à un pied. Je comprends que c'est à prendre au figuré, mais attention à ce que sens propre et sens figuré ne soient pas en contradiction.
§150: embusquée de malheurs (embusqué veut dire: caché)
§98: ne t'avise pas de t'approcher pas de moi
§314: déblatérer veut dire parler longtemps et avec violence contre quelqu'un.
§7: chaque choix qu'un être conscient dans l'univers place devant lui (maladroit)
§300: je trouva
§31: animal -> animaux, humanoïde -> humanoïdes
§29: trésaille -> tressaille
§27: la major -> la majeure
§343: vous enfilez une armure de cuivre -> de cuir plutôt non?
§263: pleine air -> plein air
§243: vous sentez une ombre vous frôlez -> frôler
§391: toilettes turcs -> turques
§260: elle consentira -> elle consentit
§388: vous fait -> vous faites
§38: Un peu de respect espèce de pouffiasse ! me semble hors de personnage d'Aldugard.
§114: Moi ? Je suis un mage blanc, et en tant que tel je me dois de combattre les forces du mal. => Pas très convaincant, les gens qui luttent contre le mal ont une idéologie plus forte que la simple inertie de leur formation.
Il y a de nombreuses approximation avec les noms propres. Abadon ou Abandon? Aldugard ou Adlugard? A lisser.
Points négatifs:
*L'intro, en fait parfois un peu trop.
§169: les blagues à référence cassent un peu l'ambiance (j'ai commis la même erreur avec mon AVH), et donne un ton un peu trop onirique.
*Les embranchements sont illusoires la plupart du temps, sauf quelques séquences OTP et quelques faux choix (si vous continuez par là, vous allez mourir. Voulez-vous continuer?)
* Le héros est tendu, part au quart de doute, parfois à la limite du délire. Sa psychologie est difficile à saisir, instable et primesautière. Au §38, on se tient les côtes de rire, deux répliques plus tard nous voici étranglé de rage, puis on sanglote. A chaque § j'ai eu l'impression de trouver un personnage, parfois même un narrateur, différent, d'un âge différent, parfois gamin faisant des blagues la bouche pleine, parfois un désespéré décrivant la terrible cosmologique du monde; on passe un peu par tous les archétypes possibles, ce qui manque de définition (même si c'est un travail d'écriture intéressant en soi, le lecteur n'a pas à subir les brouillonnages de cette recherche, on doit lui servir le résultat cuisiné).
Il est plus facile pour le lecteur de détecter des traits de caractères stables pour s'identifier que d'être ballotté, de § en §, en des états d'esprits différents, surtout si l'effort qu'on lui demande n'a pas de rapport avec la trame. (il est possible de construire une histoire qui tourne autour d'une personnalité multiple bien sûr).
*On est projeté soudainement dans un autre monde, avec des objectifs d'une toute autre dimension, une logique appartenant à un tout autre contexte (§67: votre regarde s'illumine de convoitise lorsque vous réalisez que le lourd couvercle du sarcophage est incrusté de pierres précieuses!): ça sent le collage.
Il serait intéressant de prendre le contrepied et de cultiver le décalage culturel d'un esclave aux préoccupations extraordinaires dans une aventure héroic-fantasy classique...
Points positifs:
*Réflexions intéressantes: "N'est-ce pas d'abord en imagination que tout commence, par le
truchement de l'esprit que toute révolution, décision ou dessein voit ses contours se dessiner ?"
*Le songe interrompu qui revient dans le texte, très bon recours, j'ai aimé, intriguant à souhait, et qui se développe petit à petit.
* Le monde moderne, anticipation intéressante, prolongement de la logique actuelle du pouvoir, fait réfléchir
*§99: bonnes descriptions.
*le combat scénarisé d'Azabel, sa folie.
*La scénarisation des combats, certaines réflexions psychologiques, cosmologiques ou philosophiques .
*A partir du chap IV, on a enfin un peu de liberté pour explorer, la structure interactive est plus intéressante.
*Tu y a mis du tien, on sent une dissociation entre les deux mondes, entre une sorte de rêve d'aventures et de magies, et une réalité sordide, et le tiraillement entre l'imagination et la lucidité.
Épopée moins bien maîtrisée qu'Albatur, manque encore de maturité et mérite plus de travail, mais il y a quelque chose qui me plaît, une profondeur psychologique, il y a de la tripe, et ça veut dire que tu es en contact avec la fibre, cette chose en toi qui fait que tu as des choses à dire. C'est un très bon départ pour créer et pour écrire. Tu trouveras de nouvelles manières de mettre en forme tes idées, de jouer avec ça, de sublimer, de faire voir, de transformer, d'ouvrir de nouveaux sentiers. Continue, travaille ton art, je lirai ta prochaine AVH.