24/09/2012, 23:18
J'avais le souvenir d'un de mes Défis Fantastiques préférés, si ce n'est mon préféré. Ce n'est plus le cas tant son gameplay est déséquilibré même s'il sort du lot par de nombreuses qualités.
Il s'agit d'un LDVELH à la fois très facile et quasi-impossible à gagner à la loyale, tout dépend du parcours emprunté. La structure est en effet particulière avec un choix de direction dès le premier paragraphe. Selon la route empruntée, on va vivre des aventures complètement différentes jusqu'au moment de l'Arène hors du temps qui précède de peu la séquence finale. Ces deux aventures en une ne sont en soi pas une mauvaise idée puisque elles garantissent une diversité appréciable lors des relectures. Là où le bât blesse, c'est que ces parcours sont de difficulté très inégale.
L'un d'eux, trop linéaire, permet de terminer ce LDVELH sans grand risque si l'on est un minimum doué en énigmes... Aucun combat trop compliqué (on peut gagner avec une Habileté moyenne), peu de PFA directs, la possibilité de gagner plusieurs points d'honneur (ce qui est très important pour la fin) et de récupérer des objets fort utiles. Si l'on choisit le second, c'est par contre perdu d'avance. Habileté maximale exigée, séquences extrêmement dangereuses qui foisonnent de PFA arbitraires et impossibilité d'atteindre le seuil enviable des 5 points d'honneur. Je pense que ce dernier point est une erreur de la part des auteurs qui n'y ont pas fait attention.
Bref, c'est très dommage d'autant plus que la mauvaise voie est la plus intéressante, celle qui propose les passages les plus impressionnants et la plus grande liberté d'action.
A part ça, l'Epée du Samouraï est très agréable à lire et même à jouer. Une aventure où l'on cantonne un samouraï, ce n'est pas courant. Les disciplines aux noms nippons mettent dans l'ambiance et sont bien utilisées tout au long du livre. Une caractéristique d'Honneur incite également à respecter le code du Bushido mais elle est par contre mal employée. Trop peu variable, il est impossible de tomber à 0 malgré ce qu'indiquent les auteurs au tout début.
Le style est correct, surtout pour les descriptions des paysages parcourus. Je me suis bien visualisé l'approche des montagnes, la traversée du fleuve ou des marécages. Les illustrations nombreuses et de très bonne facture participent également à cette bonne immersion du lecteur.
Le bestiaire est également surprenant et varié avec un lot de créatures typiquement orientales aux noms exotiques. Le dépaysement est garanti par rapport aux DF classiques qui se bornent à des explorations de souterrains (tout ou presque se passe ici en extérieur) peuplés de gobelins ou de trolls.
Mais surtout, ce que je retiens en premier lieu de ce LDVELH, ce sont des moments d'anthologie, des séquences très fortes car détaillées sur de nombreux paragraphes avec un grand choix de possibilités tactiques. Les exemples sont nombreux et représentent en fait la grande majorité du contenu. En vrac :
- l'infiltration du château aux côtés de Moïshi, un compagnon trop fugace mais qui réussit à se montrer attachant en seulement quelques paragraphes.
- le pont à la rivière de sang représenté par l'illustration de couverture. Je me serais cru dans un X-OR avec le changement brutal du paysage pour annoncer le duel contre le samouraï mort-vivant.
- le village des Rokuro-Kubi, effrayant à souhait avec une mise en scène aux petits oignons.
- l'embuscade des kappas, créatures intelligentes et redoutables, avec son ambiance aquatique.
- le marais, terriblement mortel que l'on dispose ou non de la carte topographique vu que la pagode magique est potentiellement aussi fatale que les araignées géantes.
- le combat organisé dans l'arène hors-du-temps. Passage obligé et mythique pour tout connaisseur de LDVELH. Comment ne pas succomber au charme de cette joute cruelle? Son Dai-Oni moqueur, ces adversaires monstrueux qui peuvent éliminer de manière si rapide et si atroce nos alliés, ces choix cruciaux à faire qui ne tolèrent pas la moindre erreur... Le duel qui suit contre le big boss de l'histoire en pâtit presque car ne pouvant rivaliser avec cette bataille épique.
Au final, malgré une jouabilité étrange et discutable, l'Epée du Samouraï se démarque nettement du lot par son originalité, ses moments forts et sa mise en scène.
Il s'agit d'un LDVELH à la fois très facile et quasi-impossible à gagner à la loyale, tout dépend du parcours emprunté. La structure est en effet particulière avec un choix de direction dès le premier paragraphe. Selon la route empruntée, on va vivre des aventures complètement différentes jusqu'au moment de l'Arène hors du temps qui précède de peu la séquence finale. Ces deux aventures en une ne sont en soi pas une mauvaise idée puisque elles garantissent une diversité appréciable lors des relectures. Là où le bât blesse, c'est que ces parcours sont de difficulté très inégale.
L'un d'eux, trop linéaire, permet de terminer ce LDVELH sans grand risque si l'on est un minimum doué en énigmes... Aucun combat trop compliqué (on peut gagner avec une Habileté moyenne), peu de PFA directs, la possibilité de gagner plusieurs points d'honneur (ce qui est très important pour la fin) et de récupérer des objets fort utiles. Si l'on choisit le second, c'est par contre perdu d'avance. Habileté maximale exigée, séquences extrêmement dangereuses qui foisonnent de PFA arbitraires et impossibilité d'atteindre le seuil enviable des 5 points d'honneur. Je pense que ce dernier point est une erreur de la part des auteurs qui n'y ont pas fait attention.
Bref, c'est très dommage d'autant plus que la mauvaise voie est la plus intéressante, celle qui propose les passages les plus impressionnants et la plus grande liberté d'action.
A part ça, l'Epée du Samouraï est très agréable à lire et même à jouer. Une aventure où l'on cantonne un samouraï, ce n'est pas courant. Les disciplines aux noms nippons mettent dans l'ambiance et sont bien utilisées tout au long du livre. Une caractéristique d'Honneur incite également à respecter le code du Bushido mais elle est par contre mal employée. Trop peu variable, il est impossible de tomber à 0 malgré ce qu'indiquent les auteurs au tout début.
Le style est correct, surtout pour les descriptions des paysages parcourus. Je me suis bien visualisé l'approche des montagnes, la traversée du fleuve ou des marécages. Les illustrations nombreuses et de très bonne facture participent également à cette bonne immersion du lecteur.
Le bestiaire est également surprenant et varié avec un lot de créatures typiquement orientales aux noms exotiques. Le dépaysement est garanti par rapport aux DF classiques qui se bornent à des explorations de souterrains (tout ou presque se passe ici en extérieur) peuplés de gobelins ou de trolls.
Mais surtout, ce que je retiens en premier lieu de ce LDVELH, ce sont des moments d'anthologie, des séquences très fortes car détaillées sur de nombreux paragraphes avec un grand choix de possibilités tactiques. Les exemples sont nombreux et représentent en fait la grande majorité du contenu. En vrac :
- l'infiltration du château aux côtés de Moïshi, un compagnon trop fugace mais qui réussit à se montrer attachant en seulement quelques paragraphes.
- le pont à la rivière de sang représenté par l'illustration de couverture. Je me serais cru dans un X-OR avec le changement brutal du paysage pour annoncer le duel contre le samouraï mort-vivant.
- le village des Rokuro-Kubi, effrayant à souhait avec une mise en scène aux petits oignons.
- l'embuscade des kappas, créatures intelligentes et redoutables, avec son ambiance aquatique.
- le marais, terriblement mortel que l'on dispose ou non de la carte topographique vu que la pagode magique est potentiellement aussi fatale que les araignées géantes.
- le combat organisé dans l'arène hors-du-temps. Passage obligé et mythique pour tout connaisseur de LDVELH. Comment ne pas succomber au charme de cette joute cruelle? Son Dai-Oni moqueur, ces adversaires monstrueux qui peuvent éliminer de manière si rapide et si atroce nos alliés, ces choix cruciaux à faire qui ne tolèrent pas la moindre erreur... Le duel qui suit contre le big boss de l'histoire en pâtit presque car ne pouvant rivaliser avec cette bataille épique.
Au final, malgré une jouabilité étrange et discutable, l'Epée du Samouraï se démarque nettement du lot par son originalité, ses moments forts et sa mise en scène.