03/06/2010, 07:52
Profitant d’un week-end pluvieux, j’en ai profité pour m’adonner à une lecture studieuse de ce premier numéro de Héros fraichement imprimé. J’en profite une nouvelle fois pour féliciter toute l’équipe de rédaction d’avoir réussi à publier cette revue sur un thème qui ne fait plus forcément recette, une gageure donc.
La forme
J’ai beaucoup apprécié la qualité de « l’objet », bien que la couverture un peu malmenée dans mon sac de voyage a légèrement souffert d’un transport mouvementé. La qualité du papier, la typographie utilisée et le format sont très agréables : c’est clair, aisé à lire, le confort est là. Un petit bémol concernant la couverture, je trouve que malgré la qualité de l’illustration, le rendu est un peu sombre. Enfin, je chipote.
Dans la composition de la revue, après un bref édito (émouvant !), on attaque directement les trois aventures successivement. A la fin de l’ouvrage, quelques brèves sur le monde du jeu et de la littérature fantastique, mix entre informations de parution et critiques, peut-être un chapitre à revoir, un peu fouillis, ou pas à insérer d’un bloc.
Idem je chipote, mais bon, on en voudrait toujours plus tellement cette parution fait chaud au cœur !
Le fond - Critique des AVH proposées
Tout cela est de très bonne qualité. Ma condition de chevalier charitable m’amène généralement à beaucoup de clémence et de circonspection dans mes analyses, mais là pour le coup, j’ai dévoré ces trois aventures avec grand plaisir. Après, les puristes des LDVELH regretteront parfois une trop grande linéarité (la première AVH notamment) ou des systèmes de jeu quelque peu usités (les deux premières), mais la qualité des textes, la richesse des histoires sont à souligner (d’autant qu’il s’agit de courtes nouvelles : 60 à 80 paragraphes maximum)
AVH n ° 1 : Les noces de Bayshu / Gabriel Féraud. Ambiance originale pour cette AVH de 80 paragraphes vous entrainant dans un sinistre complot aux confins de l’orient, vous permettant d’y découvrir des paysages aux senteurs épicées et des palais de pierre blanche lançant leurs coupoles en or et leurs étroits minarets à l’assaut d’un ciel exempt du moindre nuage (je m’égare, je m’égare). Aventure riche en évènements, très bien écrite mais quelque peu linéaire (surtout dans la seconde partie de l’aventure). Plusieurs paragraphes se succèdent sans le moindre choix possible ou sont directement liés à un lancer de dés. Toutefois, le rythme est là, on se laisse porter par le récit maitrisé, on s’imprègne des couleurs et l’ambiance suave de ce monde digne des milles et une nuits parfaitement retranscrit jusqu’au dénouement plus classique. Excellent paragraphe 15 ! Encore une fois c’est un parti pris presque obligé avec des AVH si courtes. Moins de linéarité conduirait à une histoire bouclée en quelques paragraphes sans rebondissements ou développement suffisant. Dur de trouver le bon équilibre.
AVH n° 2 : Arkham of the Dead / Freddy Cash. Petite appréhension au départ de cette aventure, à la lecture du titre, de l’intro et des premiers paragraphes. Il est vrai que je suis régulièrement sujet à des crises « d’intégrisme poulpesque » lorsque l’on aborde Lovecraft. Inconditionnel du tentaculaire Grand Ancien et de l’œuvre du controversé écrivain de Providence, je garde une idée relativement étriquée (matinée d’un sérieux académique) quant à la manière avec laquelle on doit aborder la chose … On de badine pas avec le mythe !
A ce propos, petite transgression, avec ce reportage de ARTE concernant Lovecraft : Documentaire Lovecraft ARTE (en trois parties), qui peut amener à discussion d’ailleurs.
Bref, revenons à nos moutons ou plutôt à nos goules et autres zombis puisque l’aventure débute ainsi comme un bon vieux Romero. Pourtant l’histoire prend rapidement une tournure tout à fait inattendue, parfaitement menée tambour battant par l’auteur.
Beaucoup de rythme, de l’humour au vitriol qui colle chirurgicalement avec le style de l’aventure, des personnages secondaires hauts en couleur, une mécanique de narration digne d’un bon scénario Cthulhu saupoudrée de James Bond et une intrigue diablement touffue au regard du peu de paragraphes (60 pour être précis). Bravo donc à Freddy Cash. Mon coup de cœur pour ce numéro 1.
AVH n°3 : L’écaille de Dragon / Gilles St Martin. J’avais beaucoup aimé Le Grand Tournoi du même auteur, parue en 2009. Des trois aventures, on sent que c’est celle qui correspond le mieux au mécanisme d’une AVH classique. Moins linéaire, beaucoup de choix (dont le célèbre : j’embarque sur un bateau ou je fais le trajet à pied, qui m’a rappelé les Sombres Cohortes si ma mémoire ne me fait pas défaut). Aventure séduisante, bien écrite relativement classique diront nous malgré une intrigue de départ intéressante, il n’en reste pas moins que c’est d’excellente qualité.
Enfin, coup de chapeau aux illustrateurs dont les visuels agrémentent avec beaucoup d’élégance les aventures.
Longue vie à Héros !
A bientôt.
La forme
J’ai beaucoup apprécié la qualité de « l’objet », bien que la couverture un peu malmenée dans mon sac de voyage a légèrement souffert d’un transport mouvementé. La qualité du papier, la typographie utilisée et le format sont très agréables : c’est clair, aisé à lire, le confort est là. Un petit bémol concernant la couverture, je trouve que malgré la qualité de l’illustration, le rendu est un peu sombre. Enfin, je chipote.
Dans la composition de la revue, après un bref édito (émouvant !), on attaque directement les trois aventures successivement. A la fin de l’ouvrage, quelques brèves sur le monde du jeu et de la littérature fantastique, mix entre informations de parution et critiques, peut-être un chapitre à revoir, un peu fouillis, ou pas à insérer d’un bloc.
Idem je chipote, mais bon, on en voudrait toujours plus tellement cette parution fait chaud au cœur !
Le fond - Critique des AVH proposées
Tout cela est de très bonne qualité. Ma condition de chevalier charitable m’amène généralement à beaucoup de clémence et de circonspection dans mes analyses, mais là pour le coup, j’ai dévoré ces trois aventures avec grand plaisir. Après, les puristes des LDVELH regretteront parfois une trop grande linéarité (la première AVH notamment) ou des systèmes de jeu quelque peu usités (les deux premières), mais la qualité des textes, la richesse des histoires sont à souligner (d’autant qu’il s’agit de courtes nouvelles : 60 à 80 paragraphes maximum)
AVH n ° 1 : Les noces de Bayshu / Gabriel Féraud. Ambiance originale pour cette AVH de 80 paragraphes vous entrainant dans un sinistre complot aux confins de l’orient, vous permettant d’y découvrir des paysages aux senteurs épicées et des palais de pierre blanche lançant leurs coupoles en or et leurs étroits minarets à l’assaut d’un ciel exempt du moindre nuage (je m’égare, je m’égare). Aventure riche en évènements, très bien écrite mais quelque peu linéaire (surtout dans la seconde partie de l’aventure). Plusieurs paragraphes se succèdent sans le moindre choix possible ou sont directement liés à un lancer de dés. Toutefois, le rythme est là, on se laisse porter par le récit maitrisé, on s’imprègne des couleurs et l’ambiance suave de ce monde digne des milles et une nuits parfaitement retranscrit jusqu’au dénouement plus classique. Excellent paragraphe 15 ! Encore une fois c’est un parti pris presque obligé avec des AVH si courtes. Moins de linéarité conduirait à une histoire bouclée en quelques paragraphes sans rebondissements ou développement suffisant. Dur de trouver le bon équilibre.
AVH n° 2 : Arkham of the Dead / Freddy Cash. Petite appréhension au départ de cette aventure, à la lecture du titre, de l’intro et des premiers paragraphes. Il est vrai que je suis régulièrement sujet à des crises « d’intégrisme poulpesque » lorsque l’on aborde Lovecraft. Inconditionnel du tentaculaire Grand Ancien et de l’œuvre du controversé écrivain de Providence, je garde une idée relativement étriquée (matinée d’un sérieux académique) quant à la manière avec laquelle on doit aborder la chose … On de badine pas avec le mythe !
A ce propos, petite transgression, avec ce reportage de ARTE concernant Lovecraft : Documentaire Lovecraft ARTE (en trois parties), qui peut amener à discussion d’ailleurs.
Bref, revenons à nos moutons ou plutôt à nos goules et autres zombis puisque l’aventure débute ainsi comme un bon vieux Romero. Pourtant l’histoire prend rapidement une tournure tout à fait inattendue, parfaitement menée tambour battant par l’auteur.
Beaucoup de rythme, de l’humour au vitriol qui colle chirurgicalement avec le style de l’aventure, des personnages secondaires hauts en couleur, une mécanique de narration digne d’un bon scénario Cthulhu saupoudrée de James Bond et une intrigue diablement touffue au regard du peu de paragraphes (60 pour être précis). Bravo donc à Freddy Cash. Mon coup de cœur pour ce numéro 1.
AVH n°3 : L’écaille de Dragon / Gilles St Martin. J’avais beaucoup aimé Le Grand Tournoi du même auteur, parue en 2009. Des trois aventures, on sent que c’est celle qui correspond le mieux au mécanisme d’une AVH classique. Moins linéaire, beaucoup de choix (dont le célèbre : j’embarque sur un bateau ou je fais le trajet à pied, qui m’a rappelé les Sombres Cohortes si ma mémoire ne me fait pas défaut). Aventure séduisante, bien écrite relativement classique diront nous malgré une intrigue de départ intéressante, il n’en reste pas moins que c’est d’excellente qualité.
Enfin, coup de chapeau aux illustrateurs dont les visuels agrémentent avec beaucoup d’élégance les aventures.
Longue vie à Héros !
A bientôt.