[m-yaz 2023] Froides Latitudes
#76
Pour les retardataires, je viens de mettre en ligne sur Littéraction une nouvelle version (toujours en 50 paragraphes) qui prend en compte les derniers retours (ceux de stepflip, fifre, et Kraken), notamment sur les paragraphes 21, 26, 31 et 47. Bonne lecture !
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#77
Je viens de finir de lire la version que j'avais téléchargé il y a un moment déjà, je ne peux donc jurer que mon retour est 100% à jour par rapport à la dernière version en ligne.

Le sujet de Froides latitudes a tout pour me séduire, les récits d'expédition polaires étant une de mes passions. Que ce soient les récits de Jules Verne ; le fameux roman Terror de Dan Simmons ; les essais ou les récits documentés sur des faits vrais : l'épisode méconnu de L'Eldorado polaire de Martin Frobisher, la tragédie du Polaris dans Les Naufragés du pôle, celle de l'Endurance dans Les Rescapés de l'Endurance, et même la curieuse expédition en dirigeable de Norge dans Les Naufragés du pôle nord ou la traversée sous les glaces de Sous-marin atomique en avant ! J'avoue n'avoir pas encore lu l'histoire réelle de l'expédition polaire en ballon racontée dans Le Voyage de l'ingénieur Andrée. Peut-être un jour, en lecture de... plage ! Bref, d'après son titre, cette AVH est a priori taillée pour que je la lise.

L'intro n'est pas sans rappeler les lettres du capitaine Walton à sa soeur au début de Frankenstein : même enthousiasme presque romantique face à la découverte, tempéré plus tard par les références à des échecs bien réels dans la conquête des passes de l'Arctique... Ah, tiens, ici il s'agira de franchir le détroit de Béring et non le passage du Nord-Ouest, ça change. Une longue liste de l'équipage laisse à penser qu'il faudra s'en sortir avec le plus d'hommes en vie, mais en réalité le seul score sera celui de Provisions. Donc, ce sera une AVH à recherche d'optimum, avec sans doute du die an retry assez raccord avec le sujet (un mauvais choix = la mort). Ceci dit ces deux techniques d'AVH ne sont pas mes préférées à titre personnel, elles impliquent de relire plusieurs fois pour trouver un micro-détail ou un point de Provisions manquant.

Mon 1er essai a été un échec, comme prévu. La 2ème tentative fut la bonne - de justesse. Ensuite, j'ai fait un diagramme en balayant rapidement le texte pour déterminer un chemin optimum, où on finit avec 11 points de Provisions, sauf erreur de ma part. Remarque : au 12 : les chiens abattus ne constituent pas des denrées en plus ?

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Je retrouve toutes les péripéties bien connues du genre, signe d'une documentation précise : les postes de secours lointains, l'ours polaire, les embarcations à tracter comme on peut sur la glace dans l'espoir de trouver la mer, les chenaux dans la glace qui s'ouvrent ou se ferment au plus mauvais moment, l'amputation d'un pied gangrené, la nourriture qui s'épuise, les faibles ressources de la chasse... Les paragraphes sont denses, d'un style appréciable. Parfois il s'agit d'un document inséré dans le texte : lettre, journal de bord, article de presse faisant la nécrologie ou le panégyrique des héros... Une technique sympa.

Le froid n'est pas évoqué à tout bout de champ ou d'icefield, cette absence est une constante dans les récits polaires (à la notable exception de Terror de Dan Simmons, glaçant au propre et au figuré). Au bout d'un moment les explorateurs "font avec", étant équipés et habitués. Dans ces récits, le froid est alors surtout évoqué par ses conséquences (cécité des glaces, engelures, gangrène) et par le vocabulaire dans les descriptions. Il y a d'ailleurs un lexique arctique au début de cette AVH.

Originalité notable, une grande partie de l'aventure est en mer et non sur la banquise, alors que les récits classiques font souvent comme si, une fois la mer libre atteinte, les marins sont dans leur élément et se débrouillent. En fait ce n'est pas si simple, il y a de nombreux choix cruciaux : embarquer les chiens ou non ? encorder les embarcations ? quelle destination ?

Un double twist final confirme les paroles de l'intro, prémonitoires : « en réponse aux conditions effroyables qu'impose le mondepolaire, l'esprit humain s'aventure sur des territoires, dont, nous les hommes civilisés, ignorons souvent totalement l'existence »... Ici, la folie préférable au désespoir, et les actes ultimes de survie.

Une AVH très évocatoire de son sujet, documentée, bâtie sur une mécanique qui n'est pas ma préférée (die and retry, recherche d'optimum, typiques de la "niche" de lecture d'AVH des deux forums) avec une écriture très maîtrisée.
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#78
Quand tu parles de cette mécanique que tu n'aimes pas trop, est-ce à dire que tu préfères terminer un LDVELH du premier coup, avec un autre challenge que celui de trouver un bon chemin vers la fin? Si oui, penses-tu à des exemples précis?
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#79
Je me demande si le sujet n'était pas déjà soulevé à propos du Cercle de sable et d'eau, suite à un concours en ligne. Dans un bilan, un parallèle avec les jeux vidéo était fait, le modèle du die and retry étant une mécanique abandonnée depuis longtemps dans le JV.

J'aime bien finir une lecture en une passe, et feuilleter ensuite pour voir ce que j'aurais pu faire autrement. Exemple : la série "Sherlock Holmes" de Gerald Lientz, j'en ai lu plusieurs titres avec gourmandise cet été. Le challenge est ici de trouver le coupable, et on a tellement échafaudé d'hypothèses qu'on est tout heureux d'avoir trouvé le coupable en général du 1er coup, même si en fait celui-ci n'était pas si dur à démasquer.

J'ai l'impression que, l'époque étant ce qu'elle est, on est beaucoup sollicités, qu'il est donc plus difficile que dans notre jeunesse d'être des lecteurs-orfèvres patients qui reprennent encore et encore le livre. Pour justifier plusieurs lectures, j'aime que chaque passe soit très différente, comme dans le DF Les Démons des Profondeurs qui a 3 grands chemins et plusieurs fins, avec des parcours se recroisant un peu mais pas trop. Un livre facile, rapide, aimable, original dans son cadre et sa structure. A contrario, si la différence entre succès et échec ne tenait qu'à un seul choix "droite/gauche" vers la fin, je garderais un souvenir un peu amer de ma relecture. C'est, je suppose, ce qui éloigne du livre-jeu le lecteur "noob", peut-être par peur d'être perdu dans un labyrinthe textuel à reparcourir x fois.

Dans une moindre mesure, je pense à la BD Your Town, avec sa possibilité d'être relue en mode bad guy, cherchant non pas la réussite de la ville mais l'enrichissement...

Je ne sais pas si j'ai vraiment répondu à ta question sur le challenge ; je réfléchissais + en terme de plaisir ludique, pour lequel je n'ai pas forcément besoin d'un challenge de fifou.
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#80
Bonjour Dagonides. Un grand merci pour ce retour détaillé et argumenté. Content que l'écriture t'ait plu à défaut de la mécanique ludique. Concernant cette dernière, j'aime moi-même beaucoup les LDVELH et AVH (comme Les Démons des Profondeurs ou les livres de la série Destins) proposant plusieurs itinéraires (c'est d'ailleurs ce que j'ai fait dans mes 2 premières AVH). Mais la limité des 50 paragraphes du mini-Yaz créé une sacré contrainte qui oblige à créer une structure très linéaire avec beaucoup de passages obligés...
Concernant les chiens : j'y avais pensé mais c'est aussi du poids supplémentaire dans des embarcations déjà surchargées...
Sinon, oui, tu as bien trouvé le chemin optimum. Bravo ! Comme Fitz tu as réussi l'AVH en seulement deux tentatives...
Je me demande aussi si l'AVH n'est pas un peu trop facile et si je ne devrais pas rehausser un peu sa difficulté (peut-être en diminuant le gain de Provisions dans les séquences où l'on a l'occasion de l'augmenter, +2 à la place de +3 par exemple. Qu'en penses tu ?
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#81
Avec trois tentatives dont la troisième était une triche caractérisée ! (essorer le texte par une lecture linéaire afin de faire un diagramme, avant de jouer).

Bien compris pour la question du poids mort des chiens qui ne le sont pas moins.

Pour le changement de +3 à +2, en fait je trouve la difficulté déjà élevée...
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