19/03/2022, 09:43
Premier paragraphe d'une AVH qui s'appellera peut-être "Supraconnexion". Ca ne sera pas beaucoup plus long qu'une mini-AVH je pense. Une respiration que je pense finir l'année prochaine.
La nuit tombe tôt en novembre. Et les routes deviennent sombres… vous savez ça, bien sûr. Le pire c’est encore quand on passe dans les bois et que le jour s’éclipse. Quand on conduit, c’est compliqué. Les phares n’éclairent pas vraiment, c’est l’heure où les animaux traversent… l’idéal pour avoir un accident. Notez que je dis pas ça pour m’excuser. D’ailleurs, on devrait faire plus attention justement… et de toutes façons c’était pas moi qui conduisais. C’était Logan.
Logan, je vous en ai déjà parlé. Mais je ne sais plus ce que je vous ai dit, au juste. On bosse ensemble. Enfin, on bossait… dans le secteur du bâtiment. Protection des maisons contre l’humidité, pose de ventilations dans les combles. Double-flux ou simple flux. On avait un stand au centre commercial. Vous nous y avez peut-être aperçu ? Je ne sais pas si vous habitez le coin au fait.
Bref, notre vrai boulot c’était d’aller chez les gens et les persuader qu’ils avaient besoin de nous. Au fond c’est pas très compliqué. Vous demandez à visiter la cave, vous passez un détecteur d’humidité sur les murs. Et là ça bipe. Bien sûr ça marche moins bien en été. En automne c’est nickel. L’automne c’est la période où on ramasse les feuilles… une blague entre nous pour dire qu’on fait notre stock de clients. Après les travaux c’est en été.
Je dis que c’est pas compliqué. La première phase oui. Rapidement on les persuade qu’ils ont un problème d’humidité. Le problème c’est la deuxième phase. Quand on leur propose un cuvelage à 40000 euros. C’est un peu gonflé mais il faut travailler la pâte tout de suite, pas attendre qu’elle durcisse si je peux dire. Les gars écarquillent les yeux… et c’est là que Logan était très fort. Pour leur présenter notre solution de prêt. Parce que notre business c’est ça aussi.
Le couple s’asseoit – ou juste le mari, la femme prépare un café, on étale tout un tas de prospectus et on montre par A +B qu’on va leur faire gagner de l’argent… ou qu’ils vont perdre la valeur de leur maison. Honnêtement, le cuvelage pour nous c’est le pactole. Ca ne marche pas toujours. Mais ce jour là, on était contents parce qu’on avait refourgué notre solution de prêt à un couple de retraités. On était peut-être un peu égrillards… surtout Logan. C’est son caractère de se foutre de tout. Mais, on avait pas bu, hein…
Faut pas hésiter à m’interrompre parce que des fois je me perds. J’en viens au fait… mais je crois que je vous l’ai déjà raconté. Le soir qui tombe. Le bois. La pluie qui commence à tomber, je vous l’avais peut-être pas dit encore… si ? Et là une silhouette qui traverse, Logan qui freine trop tard. Le choc. Ca je peux vous dire que je m’en souviendrai toute ma vie. Un bruit mou contre le capot et puis une ombre qui roule sur le bas-côté.
On met un instant à se rendre compte. L’ombre ressemblait pas à un animal connu. Logan lâche une bordée de jurons et ouvre la portière. Pour tout vous avouer, moi je suis un peu tétanisé. Je reste assis, derrière les essuie-glace qui chassent la pluie sur le pare-brise, les phares qui éclairent la chaussée et les troncs silencieux. Le corps est pas dans mon champ de vision et à ce moment je préfère ça.
« Vous êtes vraiment resté prostré dans la voiture (13) ou vous avez fini par rejoindre Logan (37)? »
La nuit tombe tôt en novembre. Et les routes deviennent sombres… vous savez ça, bien sûr. Le pire c’est encore quand on passe dans les bois et que le jour s’éclipse. Quand on conduit, c’est compliqué. Les phares n’éclairent pas vraiment, c’est l’heure où les animaux traversent… l’idéal pour avoir un accident. Notez que je dis pas ça pour m’excuser. D’ailleurs, on devrait faire plus attention justement… et de toutes façons c’était pas moi qui conduisais. C’était Logan.
Logan, je vous en ai déjà parlé. Mais je ne sais plus ce que je vous ai dit, au juste. On bosse ensemble. Enfin, on bossait… dans le secteur du bâtiment. Protection des maisons contre l’humidité, pose de ventilations dans les combles. Double-flux ou simple flux. On avait un stand au centre commercial. Vous nous y avez peut-être aperçu ? Je ne sais pas si vous habitez le coin au fait.
Bref, notre vrai boulot c’était d’aller chez les gens et les persuader qu’ils avaient besoin de nous. Au fond c’est pas très compliqué. Vous demandez à visiter la cave, vous passez un détecteur d’humidité sur les murs. Et là ça bipe. Bien sûr ça marche moins bien en été. En automne c’est nickel. L’automne c’est la période où on ramasse les feuilles… une blague entre nous pour dire qu’on fait notre stock de clients. Après les travaux c’est en été.
Je dis que c’est pas compliqué. La première phase oui. Rapidement on les persuade qu’ils ont un problème d’humidité. Le problème c’est la deuxième phase. Quand on leur propose un cuvelage à 40000 euros. C’est un peu gonflé mais il faut travailler la pâte tout de suite, pas attendre qu’elle durcisse si je peux dire. Les gars écarquillent les yeux… et c’est là que Logan était très fort. Pour leur présenter notre solution de prêt. Parce que notre business c’est ça aussi.
Le couple s’asseoit – ou juste le mari, la femme prépare un café, on étale tout un tas de prospectus et on montre par A +B qu’on va leur faire gagner de l’argent… ou qu’ils vont perdre la valeur de leur maison. Honnêtement, le cuvelage pour nous c’est le pactole. Ca ne marche pas toujours. Mais ce jour là, on était contents parce qu’on avait refourgué notre solution de prêt à un couple de retraités. On était peut-être un peu égrillards… surtout Logan. C’est son caractère de se foutre de tout. Mais, on avait pas bu, hein…
Faut pas hésiter à m’interrompre parce que des fois je me perds. J’en viens au fait… mais je crois que je vous l’ai déjà raconté. Le soir qui tombe. Le bois. La pluie qui commence à tomber, je vous l’avais peut-être pas dit encore… si ? Et là une silhouette qui traverse, Logan qui freine trop tard. Le choc. Ca je peux vous dire que je m’en souviendrai toute ma vie. Un bruit mou contre le capot et puis une ombre qui roule sur le bas-côté.
On met un instant à se rendre compte. L’ombre ressemblait pas à un animal connu. Logan lâche une bordée de jurons et ouvre la portière. Pour tout vous avouer, moi je suis un peu tétanisé. Je reste assis, derrière les essuie-glace qui chassent la pluie sur le pare-brise, les phares qui éclairent la chaussée et les troncs silencieux. Le corps est pas dans mon champ de vision et à ce moment je préfère ça.
« Vous êtes vraiment resté prostré dans la voiture (13) ou vous avez fini par rejoindre Logan (37)? »