Pourquoi les LDVH sont-ils considérés comme un genre enfantin ?
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WhiteRaven a écrit :Dans la Voie du Tigre, on joue un Ninja, un assassin nippon. Mais la série traite ici le personnage principal comme un stéréotype télévisuel dont le but est, encore une fois, de sauvegarder le monde des Vilains pas beaux, ou le dieu Kwon de la perfidie de son frère pas gentil, le dieu Vile. Ca reste assez manichéen, il faut en convenir.
Dans le principe, certes, mais dans la manière, non. Garroter une femme par derrière (Shadazar, tome 5), empoisonner l'ennemi (Honoric, tome 1), faire accuser un marchand de trahison pour lui voler toute sa fortune (et ce à l'aide d'agents de Némésis, tome 4), tout ça n'est pas très chevalresque.

Si le ninja à la fin des années 80 était un personnage stéréotypé, comme dans le jeu Ninja Gaiden (Nes), je ne trouve pas que c'est le cas dans cette série de livres, correctement documentés. Pas mal d'armes et de principes montrent une recherche dans le domaine (le Kyo-ketsu-shoze du Maître des Ombres, par exemple) et les combats sont bien élaborés (Yaémon, le ninja de la Voie du Scorpion, Aigushi, le Maître des Ombres...). C'est en les relisant récemment, à mon âge avancé, que je me suis rendu compte que, bien que la mode des ninjas soit passée, ces livres gardent leur qualité dans l'interprétation non manichéenne du personnage qu'on incarne.

WhiteRaven a écrit :Les Chroniques Crétoises [...]Je ne vois pas trop le côté sombre dont tu semble être friand : le héros reste malgré tout un héros.
Que ce soit dans les peplums au ciné (Gladiator, Jason...), que ce soit dans les BD (Atalante), la Grêce Antique mythologique y est toujours présentée comme un monde fantastique. Dans les Chroniques Crétoises, ce monde y est beaucoup plus sombre : mort, trahison, meurtres y sont courants et présentés de façon normale.
La comparaison est flagrante. Si le film est Gladiator est présenté comme un film non-enfantin, les LDVELH de cette série seront forcément à classer dans la catégorie au-dessus.

WhiteRaven a écrit :D'ailleurs, Althéos ne peux même pas s'éloigner de la voie de la gentillesse sans se prendre aussitôt une tonne de points de Honte et perdre des points d'Honneur, qui sont bien la preuve que tu es limité dans les actes du personnage.
J'en reviens à ce que j'ai dit : l'honneur et la honte n'ont pas les mêmes valeurs que dans notre société. Ne pas entretenir sa cuirasse est aussi honteux que l'inceste : va expliquer ça aux enfants.

Sinon, à la cour du Roi Minos, on couche autant que dans Loup*Ardent.

WhiteRaven a écrit :Les Portes Interdites ont un coté original lovecraftien mais pas suffisemment traité et poussé dans l'ambiance pour en faire quelque chose de vraiment adulte où tu flippe à le lire seul dans le noir, comme c'est souvent le cas pour les écrits de Lovecraft. L'introduction est aussi assez peu originale : tu reçois une lettre d'un ami et tu accours à son chevet. Tous les jours, je fais ça dès que je reçois un sms d'un pote !
Cette série ne va pas assez loin dans l'idée, je suis d'accord (sous réserve que je ne les ai pas relus depuis un bail). C'est d'ailleurs une idée à creuser. Il n'en demeure pas moins qu'elle va dans cette direction.

Quant à l'intro, je la trouve au contraire originale : on ne sait pas ce qui se passe et on reçoit une lettre. ça change de Yaztromo ou Merlin qui vous confie une mission.

WhiteRaven a écrit :Quelque soit l'univers, l'auteur traite de son sujet de façon légère car le livre reste destiné à un public d'ado. On tombe toujours dans les stéréotypes et même si l'on joue un "méchant", on aura toujurs un adversaire retors qui, vu avec du recul est le "bon, le gentil" mais vu par les yeux du héros, reste "le vrai méchant de l'histoire" car notre adversaire.
Avoir un adversaire est la base de toute histoire. Il faut une opposition pour qu'il y ait challenge. Le manichéïsme, c'est quand l'adversaire en question est le Mal Absolu et qu'on incarne le Héros du Bien.
Mais dans la vie tout le monde est plus ou moins gris. Incarner un voleur ou un pirate permet cette nuance.

WhiteRaven a écrit :Pas une fois à la lecture d'un ldvh on sent qu'il n'y a plus d'espoir, que le monde est trop gris.
Ce type de fin a frustré trop de lecteurs des Démons du Manmarch.^^

WhiteRaven a écrit :Plus tu avances dans la vie et plus tu te rends compte qu'elle est pourrie : des potes qui meurent de maladie, d'accident, de prise de drogue et j'en passe. Rencontre-t-on des personnages qui se droguent dans les ldvh ?
Ces idées sont intéressantes et mériteraient d'être exploitées.

Néanmoins, est-ce qu'elles rendraient un LDVELH moins enfantin pour autant ? Dans la BD Spiderman, ami du héros qui se drogue, meurtre de la petite amie du héros et suicide n'y font rien : les parents achètent toujours des jouets Spiderman à leurs gamins.

Meneldur a écrit :Sorcellerie! : ça reste « le gentil contre les méchants ». Je ne crois pas me tromper en disant qu'on peut facilement ranger tous les protagonistes de la série dans une case « bien » ou une case « mal ».
Letorve ? Vangorn ? Reufren ? Le capitaine des gardes de Mampang ?

Je trouve que ce n'est pas si évident que ça, même si je suis d'accord que ce n'est pas Sin City non plus.^^

Meneldur a écrit :D'accord, Histoire nous offre le choix entre deux camps. N'empêche qu'il me semble que pour gagner, il faut bien en choisir un précis. ^^
D'une part, aucun camp est présenté comme meilleur que l'autre.
D'autre part, il est possible de gagner avec les deux camps dans les différents ouvrages. Dans L'Ombre de la Guillotine, on peut se mettre dans le camp de la noblesse. Les révolutionnaires sont présentés alors comme des fous dangereux meurtriers (ce qui historiquement n'étaient pas toujours faux).

Je n'ai pas lu Pour l'Indépendance, mais le seul cas où choisir un camp est indispensable à la victoire, d'autant que je me souvienne, c'est dans La Dernière Invasion : il faut trahir son roi pour gagner.

Concernant la série Histoire, il y a un élément qui accrédite le fait que Gallimard destinait à la base les LDVELH pour la jeunesse : les 3 ouvrages non traduits en français.
Thunder in the Glens ne l'a pas été sans doute en raison de la période historique qu'il avait pour cadre, méconnue à l'époque (le film Braveheart n'était pas sorti) et donc peu susceptible d'attirer beaucoup de lecteurs.
En revanche, Through the Wire, qui se passe dans un camp nazi, et Fear Factor, qui met en scène des terroristes islamistes, je crois, sont sans doute passés à la trappe en raison des thèmes abordés, jugés sans doute trop adultes.

Meneldur a écrit :Pour en revenir à Bloodbones, je n'ai lu de Green que la Malédiction de la Momie, qui ne m'a pas laissé une grande impression : un DF banal, avec quelques PNJ sympathiques, mais l'exploration du tombeau est vraiment trop... ennuyeuse. Je n'ai pas lu ceux que JFM appelle « des LDVH de premier ordre », et je serais curieux d'avoir des commentaires sur ces deux bouquins (sur un autre sujet... parce que je dévie un peu ^^).
Je ne vais donc pas entrer dans les détails. Le Sépulcre des Ombres et Les Chevaliers du Destin sont deux bombes. Dans l'ancienne version du site Fightingfantasy.com, le Sépulcre des Ombres était l'un des trois seuls Défis Fantastiques à avoir 10/10 avec Le Sorcier de la Montagne de Feu et La Créature Venue du Chaos.
Lorsque j'ai lu la version française non officielle de La Malédiction de la Momie, j'ai été très déçu, car le niveau était très inférieur aux ouvrages précédents de Green. C'est pour ça que j'attends Bloodbones partagé entre l'espoir et l'inquiétude.

Hihi, on en pourra pas dire que je ne les défendrai pas jusqu'au bout, mes chers LDVELH !^^
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RE:   Pourquoi les LDVH sont-ils considérés comme un genre enfantin ? - par JFM - 10/09/2006, 18:21



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